Terreurs Nocturnes


Bonjour à tous ! Je viens avec une nouvelle fiction toute fraîche ! Comme je sais qu'une semaine c'est trop long pour attendre le prochain chapitre de "Un problème n'arrive jamais seul", je vous offre un "petit (gros) encas" pour vous rassasier. J'ai jamais fait de chapitre aussi loong pour une fiction ! (Et le 2ème est encore pire haha!). Ce n'est pas une fiction secondaire, mais bien un nouveau pavé !

Il s'agit d'une fiction d'horreur avec notre très cher BokuAka. Sur Haikyuu, je n'écrirai que sur eux (ce sont mes chouchous, et comme il n'a pas beaucoup de fictions sur ce couple...). Donc, au programme, du suspense, du stress, des cauchemars (pas pour vous j'espère) et pleeiiin de fluff.

J'ai classé cette ficiton M, mais ce premier chapitre est plutôt T. Progressivement, ça va aller vers le M. J'écris des fictions qui évoluent en tout points x) Je ne sais pas combien il y aura de chapitres... 3 ou 4 peut-être.

Bonne lecture !

PS : Désolé pour le titre stéréotypé et totalement banal, mais j'avais pas trop d'inspiration... ça aurait aussi pu être "Ce qui se cache dans les coins obscures" mais c'était trop long...M'enfin, "Terreurs Nocturnes" mine de rien, ça qualifie très bien l'histoire, vous allez voir...


Chapitre 1

JOUR 1

Comme les équipes de la préfecture de Tokyo s'étaient tuées à la tâche pour leurs examens de mi-année, les entraîneurs avaient convenus d'un camp de deux semaines ou les différentes équipes pourraient se rencontrer. Tout le monde avait été très enthousiaste à l'idée de revoir les joueurs des autres équipes et de retrouver de bons équipiers pour les entraînements personnalisés. C'était le cas du capitaine de Fukurodani qui affectionnait tout particulièrement ses entraînements avec son ami et capitaine de Nekoma. Avec son passeur brun, le duo de Fukurodani, même s'il avait déjà un très bon niveau, aimait beaucoup profiter de ces entraînements avec leur rival pour se perfectionner encore plus.

C'était déjà le soir. La journée avait passé à une vitesse folle et le duo s'entraînait encore dans un des trois gymnases qui étaient à leur disposition.

- Akaashi ! On recommence !

Bokuto venait de frapper volontairement le contre de Nekoma (ils jouaient contre Kuroo et Lev en deux contre deux) et voulait refaire son smatch. Akaashi lui renvoya la balle. Bokuto frappa de toutes ses forces dedans et marqua un magnifique point à la limite de la ligne de fond.

- Hey hey hey ! C'est vraiment moi le meilleur ! T'en dis quoi, Kuroo ?

- Ferme-là un peu, t'es trop bruyant, sale hibou ! Plaisanta méchamment Kuroo.

- Ahaha ! Tu ne peux vraiment rien faire contre moi ! Tous mes smatchs sont parfaits !

- Si on exclut tous ceux que tu envoies en dehors des limites, lui rappela le passeur.

- Akaashi ! Ça ne compte pas ça ! Moi je parle de ceux que je réussis ! Ils sont intouchables, nan ?

Le concerné soupira.

- Oui, personne ne peut les contrer, lui dit-il pour lui faire plaisir.

- Aha ! Je le savais ! Je suis le meilleur !

- Hey, c'est pas le tout, mais faut qu'on aille manger si on veut pas se retrouver devant la fermeture du self, rappela Kuroo. On va arrêter l'entraînement là pour aujourd'hui.

Les trois autres garçons acquiescèrent. Il commençait en effet à être un peu tard. Ils partirent manger et allèrent se coucher ensuite après avoir pris leur douche.

o.o.O.o.o

JOUR 2

Ils s'étaient tous endormis comme des pierres. Comme ils n'arrêtaient pas en journée, forcément le soir, ils ne mettaient pas longtemps à s'endormir. La sonnerie de Komi sonna le matin. Il avait proposé de se réveiller comme ça plutôt que le premier debout ouvre brutalement les rideaux. Il la laissait sonner le temps que tous les garçons émergent de leur sommeil. Il était 7h30. Certains s'obligèrent à s'asseoir pour ne pas retomber dans les bras de Morphée. Ils avaient beau avoir une forme d'enfer en journée pour les matchs, le réveil était toujours compliqué. Ils s'habillèrent et partirent prendre leur petit déjeuner. Dès le matin, Bokuto était excité. Comme il savait qu'il allait faire ce qu'il aime tout au long de la journée, cela le mettait d'extrêmement bonne humeur. Ce n'était pas la même chose lorsqu'il se réveillait les matins de lycée...

Tous les joueurs, à leur rythme, descendirent donc prendre leur petit déjeuner. Bien sûr Bokuto était toujours celui qui faisait la conversation. Les autres lui répondaient rapidement, sans faire de phrases trop longues.

- Hey, au fait, Akaashi ! T'as une tête bizarre ce matin, je trouve ! T'as pas dormi ?

- Hm ? fit le brun en relevant la tête vers lui.

Il avait les yeux un peu cernés, mais sans plus. Ce détail attisa quand même la curiosité de Bokuto. Il connaissait toutes les expressions de son passeur - oui, il en avait un panel beaucoup plus étendu que ce que l'on pouvait croire au premier abord, mais ça, seul Bokuto l'avait remarqué à force de passer du temps avec lui.

- Jsais pas tu fais fatigué je trouve...

- Ah... oui, j'ai eu un peu de mal à dormir cette nuit.

- Ah bon ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Akaashi n'aimait pas être soumis à cet interrogatoire dès le matin. Et en plus, toute l'attention des quelques personnes à leurs côtés (juste des membres de l'équipe) était tournée vers lui. Ça l'énervait, ça se voyait. Il souffla.

- Ce n'est rien, j'ai juste fait un cauchemar et ça m'a réveillé, rien de plus.

- Quel genre de cauchemar ? Ça faisait si peur que ça ? (Il vit soudain quelque chose dans son champ de vision) Hey ! Kuroo ! Là, viens avec nous !

Il en oublia ce dont il était en train de parler. Akaashi ne dit rien. Ils partagèrent leur repas avec le capitaine de Nekoma.

o.o.O.o.o

Toute la journée se déroula normalement. Comme à chaque rencontre, ils gagnèrent tous leurs matchs. Et le soir, le duo s'entraîna de nouveau avec quelques joueurs de Nekoma.

L'heure d'aller se coucher arriva. Chaque équipe disposait d'une salle de classe pour dormir. Ils étaient dans le lycée d'une des équipes. En comptant les titulaires et les remplaçants, ça commençait à faire du monde. Il n'y avait pas la place pour deux équipes différentes dans la même salle. Le temps d'une nuit, les différents groupes d'amis de plusieurs lycées différents devaient être séparés. Tout Fukurodani était donc couché dans la même salle. Ils se couchèrent tous et encore une fois, s'endormirent très vite.

Étrangement, Bokuto avait le sommeil léger cette nuit-là. Il dormait, mais pas si profondément que ça. En plein milieu de la nuit, il se réveilla subitement, en entendant un bruit. C'était une respiration saccadée et bruyante. Il ouvrit les yeux et essaya de distinguer d'où provenait le son dans la pénombre. Il venait de la personne juste à côté de lui. Il essaya de se souvenir de qui se trouvait là. Il s'en souvint assez rapidement.

- Akaashi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu fais de l'asthme ?

- C'est... C'est rien... J'ai juste fait un mauvais rêve... Ça... ça va passer...

- T'es sûr que ça va, hein ? T'as l'air vraiment bizarre.

Il ne le voyait pas, mais à en juger par sa respiration et la façon dont il parlait, il avait l'air perturbé. Même s'ils chuchotaient tous les deux pour ne pas réveiller les autres, Bokuto l'avait remarqué. Ce mauvais rêve devait être assez réaliste pour le mettre dans cet état-là. Bokuto comprenait. Il lui était déjà arrivé une ou deux fois de rêver qu'un de ses parents mourrait et s'était réveillé en sursaut.

- Ça va aller, Bokuto-san.

- Bon... si tu le dis... Bonne nuit.

Ils se recouchèrent tous les deux. Bokuto ne mis pas longtemps à se rendormir, il était si fatigué... Bientôt, sa respiration lente et régulière se fit de nouveau entendre dans la salle, se mélangeant à celles de ses coéquipiers. La nuit passa.

JOUR 3

Quand Bokuto se réveilla, la première chose qu'il regarda fut Akaashi juste à côté de lui. Lui aussi était en train d'émerger doucement du sommeil. Il lui demanda d'une voix encore endormie :

- Hey, ça a été cette nuit ?

Le brun tourna sa tête vers lui sans répondre.

- Akaashi, t'as la tête de quelqu'un qu'a pas fermé l'œil...

- Ah ? Pourtant, je me suis rendormi après.

- T'es sûr de ça ?

- Oui... enfin, je pense... Je ne sais pas trop en fait.

- Hmm... J'espère que ça ne va pas non plus t'embêter pour les matchs... Si tu n'es pas là, ça va être galère de s'entraîner.

- Je serai là. T'as juste cette impression parce qu'on se lève, là. Ça va passer dans la matinée.

Leur journée recommença comme la précédente. Petit-déj', échauffement, matchs, repas du midi, encore des matchs, entraînements personnalisés. Une journée encore banale, mais pendant laquelle Bokuto ne s'était pas ennuyé une seule seconde. Akaashi avait eu raison. Il allait bien toute la journée. Il joua normalement. Il loupa quelques passes, mais ça pouvait arriver, donc Bokuto ne fit pas plus attention que ça. Encore une fois pour leur entraînement perso, Bokuto et Akaashi rejoignirent les joueurs de Nekoma. Au bout du quatrième point :

- Akaashi ! Tes passes sont trop longues ! Raccourcis-les un tout petit peu.

- Pas de problème.

La passe suivante qu'il fit fut encore trop longue, beaucoup trop longue même, puisque Bokuto ne la toucha même pas. Ce dernier, au moment d'en faire la remarque à son passeur, vit qu'il vacillait un peu sur ses jambes. Il se précipita vers lui.

- Hey ! Nous fais pas de malaise, Akaashi !

Kuroo aussi vit l'état du passeur de Fukurodani et dit :

- Repose-toi deux secondes si tu veux. Tu reviens quand ça ira mieux.

Bokuto tenait Akaashi par les épaules. Il sentait ses muscles, pas aussi développés que les siens parce qu'il avait une carrure plus svelte, mais quand même forts. Il le sentait plus stable sur ses jambes, mais avait quand même préféré le tenir au cas où il ne s'écroule sans crier gare. Il avait l'air épuisé. Bokuto trouvait cela étrange car ils ne s'étaient pas forcément tués à la tâche aujourd'hui, cela avait été une journée comme les autres. C'était peut-être à cause de la chaleur alors. Le brun leur répondit :

- Excusez-moi... Je pense que je vais arrêter là pour aujourd'hui.

- Tu sais, c'est pas grave si tu loupes quelques passes. Ne te sens pas obligé de partir pour ça, le rassura le capitaine des chouettes.

- Non, c'est pas ça. Je suis juste fatigué. Je pense que je ne vais pas tarder à aller me coucher. J'espère que ça ne te dérange pas, Bokuto-san.

- Non ! Bien sûr que non, voyons ! Si tu te sens plus d'attaque, il n'y a aucun problème. Je trouverai quelqu'un d'autre pour te remplacer, t'en fais pas.

- Merci, Bokuto-san. J'y vais.

Il s'inclina pour s'excuser auprès des autres joueurs et s'éclipsa. Les joueurs restants continuèrent leur partie et ne s'arrêtèrent qu'environ trente ou quarante minutes plus tard.

- Il ne va pas bien Akaashi ? demanda Kuroo à Bokuto pendant leur repas.

- Bah si pourtant, c'est bizarre... Je pense qu'il a juste dû avoir un coup de fatigue, genre tout le stress qui s'en va après les exams. Il m'a dit qu'il avait beaucoup travaillé dessus jusqu'à assez tard. Après, je ne sais pas, je me suis réveillé cette nuit et l'ai trouvé en train de mal respirer, c'était bizarre... comme s'il avait vu un truc flippant, en fait. Il m'a dit qu'il avait fait un cauchemar, ça a dû lui foutre les boules.

- Ouais, c'est louche...

Ils ne s'attardèrent pas sur le sujet et continuèrent sur les filles mignonnes de leur lycée respectif.

Quand Bokuto partit se coucher, en même temps que la plupart des joueurs de l'équipe, Akaashi dormait déjà profondément et ils firent le moins de bruit possible pour éviter de le réveiller.

La nuit, Bokuto fut réveillé par un coup qu'on lui donna dans le bras, et un mouvement de drap. Comme leurs futons étaient assez proches, il arrivait que, pendant son sommeil, il se retourne et empiète sur le futon de ses voisins. Bokuto était quelqu'un qui prenait de la place sans s'en rendre compte. Surtout quand il dormait. Au début, il se dit que c'était juste Akaashi (parce que ça venait de son côté) qui le repoussait et tirait ses draps vers lui. Mais comme il fut un peu réveillé par ce remue-ménage, ses sens s'éveillèrent aussi. Il perçut encore une fois une respiration saccadée. Mais cette fois, il y avait quelque chose en plus... il ne réussit pas à mettre le doigt dessus, son cerveau refusant de travailler trop intensément. Il grogna un "Akaashi ?" endormi. Aucune réponse. Il essaya de tâter à côté de lui pour trouver son épaule et le bouger un peu s'il ne l'avait pas entendu. Sauf que sa main rentra en contact avec le tissu encore chaud du matelas. Il se réveilla un peu plus, se demandant où était passé son ami alors qu'il l'entendait encore tout près de lui. Il le toucha finalement. C'était son dos apparemment. Il remonta ses tâtons et comprit qu'il était assis, d'où le fait que ses draps soient tirés. Il crut percevoir un tremblement, mais n'en fut pas sûr. Comme il n'était pas très bien réveillé, cela pouvait tout aussi bien être son imagination.

- Akaashi, qu'est-ce que tu fais ?

- Rien... Rien, ça va...

La façon dont il prononça la phrase indiqua à Bokuto que, clairement, non, ça n'allait pas. Il se redressa lui aussi en position assise. Cela l'embêtait car il aurait préféré dormir mais maintenant qu'il était réveillé, autant voir ce qu'il était en train de se passer. Et puis, Akaashi était son ami. Il soutenait toujours ses potes quand ça n'allait pas. Ses amis proches (dont le passeur) savaient qu'ils pouvaient se confier à lui en cas de pépin.

- Raconte-moi.

Le brun sembla comprendre qu'on ne pouvait duper le capitaine. Il se résigna et dit :

- Encore ce cauchemar...

- Quoi ? Tu veux dire que tu fais le même ?

Il ne pouvait pas le voir dans la pénombre, mais devina qu'il hocha la tête.

- À chaque fois, je rêve que je suis ici, dans cette pièce comme nous sommes maintenant. Tout le monde dort... mais moi non. Avant-hier, je sentais juste qu'il y avait une autre présence dans la pièce. Une présence... je ne sais pas comment expliquer... comme maléfique. Je me suis réveillé à cause de ça la première nuit. Hier, j'ai vu quelque chose dans un coin. Une... une forme humanoïde, je ne la voyais pas bien... il faisait trop noir... mais j'ai senti qu'elle me voulait du mal... Et... et cette nuit... j'ai encore rêvé de cette forme, elle s'était rapprochée de moi et... et l'énergie qu'elle dégageait... elle... elle me figeait sur place... je ne pouvais rien faire... et d'un coup, elle s'est rapprochée et... et j'ai... j'ai vraiment...

Même s'il chuchotait doucement, Bokuto entendit sa voix se perdre. C'était assez terrifiant comme rêve, il fallait l'avouer. Cela devait lui paraître très réaliste comme ça semblait se passer dans la pièce où ils dormaient tous.

- Tu m'étonnes que tu te sois réveillé en sursauts... C'est grave flippant ce que tu me dis là. Mais, t'en fais pas, ça fait peur, mais ce n'est qu'un rêve. C'est produit par notre cerveau tout ça. Moi quand je fais un cauchemar, et que je me réveille, je me dis que ce n'est qu'un rêve et que ça ne peut pas se produire en vrai. Ce que tu as rêvé, ça n'existe pas.

- Je... je sais bien, mais ça avait l'air tellement réaliste...

Bokuto lui frotta amicalement le dos pour le rassurer.

- T'inquiète pas, Akaashi, ce genre de truc surnaturel, c'est que dans les films. Te tracasses pas avec ça. Et puis, si ça peut te rassurer, je suis juste là, moi ! Si jamais il y a un fantôme, je lui botte les fesses et il ne sera pas prêt de revenir !

Il sentit Akaashi sourire.

- D'accord, Bokuto-san.

- Et si jamais ça ne va pas, dis-le-moi, d'accord ? Réveille-moi s'il le faut, ça ne me dérange pas. Je sais qu'on se sent plus en sécurité quand il y a du monde à côté de nous avec qui on peut parler.

- Merci.

Ils se recouchèrent sur ça. Encore une fois, Bokuto se rendormit assez vite. Moins vite que la veille, cependant. Maintenant qu'il savait de quoi Akaashi rêvait et surtout, maintenant que son cerveau était bien réveillé, il faisait plein de théories farfelues dans sa tête. C'était quand même étrange qu'Akaashi rêve plusieurs fois de la même chose. Apparemment, on ne peut pas rêver de quelque chose plusieurs fois, c'est ce qu'il avait lu dans un magazine. Peut-être que finalement, tous ces scientifiques se trompaient, la preuve en était. Et non seulement, c'était le même rêve, mais en plus, c'était un cauchemar. Ce n'était pas très agréable pour le moral. Akaashi avait l'air de bien aller, mais c'est vrai qu'en y repensant, quelques détails montraient qu'il pouvait y avoir anguille sous roche. Ces cauchemars ne le laissaient peut-être pas autant de marbre que ce qu'il voulait paraître. Il l'avait surpris perdu dans ses pensées plusieurs fois dans la journée. Et ses frappes manquaient de leur précision habituelle. Il s'était dit que ça n'avait peut-être rien à voir avec ces cauchemars... En fait, il n'avait même pas fait le lien. À un moment, il s'était absenté même pour partir aux toilettes et était revenu avec les extrémités des cheveux mouillées. Il n'était pourtant pas particulièrement en sueur, il s'était donc passé de l'eau sur le visage pour essayer de se reconcentrer. Quelque chose devait le perturber et il voulait s'en débarrasser. C'est fou la logique que l'on peut avoir (surtout pour Bokuto) lorsqu'on est éveillé au beau milieu de la nuit. Il ne chercha pas plus loin, et se recoucha.

JOUR 4

Quand Bokuto se réveilla, il regarda, comme la veille, son passeur, prêt à lui demander si ça allait mieux que quelques heures auparavant. Sauf que quand il se tourna vers lui, il le trouva encore endormi. Il le secoua un peu pour le réveiller. Akaashi ouvrit lentement les yeux, qui étaient encore plus fatigués que la veille. Il les écarquilla d'un coup et se recula précipitamment. Il réalisa ensuite que c'était de Bokuto dont il s'agissait et se calma. Bokuto le regardait, interloqué.

- Heu... Qu'est-ce qu'il se passe ? Je sais que j'ai une tête terrible le matin, mais c'est pas une raison, haha !

Akaashi, qui s'était assis, se passa les mains sur le visage.

- Désolé, Bokuto-san... j'ai cru voir quelque chose, ça devait être une hallucination. Je crois que je suis encore fatigué.

- Ne t''inquiète pas, Akaashi, ça va, il n'y a pas de mal.

Ils commencèrent alors leur journée sur cette note un peu effrayante, surtout pour Bokuto qui se demandait ce que son ami avait bien pu voir. Malgré tout, cette question ne le quitta pas de la journée. Le soir, Nekoma et Fukurodani firent leur habituelle entraînement. Akaashi s'excusa et ne participa pas, prétextant un coup de fatigue, et partit directement se coucher sans même prendre de repas.

- Hey, Bo, il y a vraiment quelque chose avec Akaashi. Si moi je le vois, jsuis sûr que t'as remarqué aussi.

- Oui, je sais... J'aime pas trop ce qui est en train de lui arriver...

Après manger, les deux garçons allèrent dans un coin isolé pour discuter du sujet. Bokuto devait partager ses angoisses avec quelqu'un. Il lui raconta toute l'histoire, ainsi que ce qu'il avait remarqué depuis lors. Kuroo l'écouta attentivement. Comme Bokuto, il était une personne qui savait écouter et conseiller. Par ailleurs, Bokuto avait préféré se mettre à l'écart avec son ami pour que les autres n'entendent pas leur conversation. Il préférait garder ça secret. Il savait qu'Akaashi n'aimait pas trop que sa vie soit déballée sur le devant de la scène comme ça, et en plus il lui faisait confiance pour qu'il garde son silence. Il se doutait sûrement que Kuroo finirait par savoir. Kuroo finissait TOUJOURS par tout savoir avec Bokuto.

- Voilà, tu sais toute l'histoire. 'Fin bref, j'ai grave peur que ça se reproduise cette nuit. Je l'ai jamais vu autant paniqué de ma vie. Et quand il se rendort, s'il se rendort, jsais pas, mais je sens qu'il ne dort pas vraiment du reste de la nuit en fait. Ces cauchemars l'affectent vraiment. J'ai essayé de lui donner des conseils pour le rassurer, mais je ne sais pas si c'est vraiment efficace...

- Tu sais, parfois, c'est une présence physique qu'il faut. Je dis ça dans mon cas, mais quand j'étais gosse et que je faisais un cauchemar, j'allais toujours voir ma grande sœur et passait le reste de la nuit avec elle. D'une certaine façon, ça m'apaisait, je ne sais pas pourquoi... En tout cas je me rendormais direct sans problèmes.

- Attends, et maintenant, tu ne vas pas me dire que tu vas encore voir ta sœur ?

- Nan, plus maintenant. Mais quand on part en vacances, on se retrouve toujours à dormir côte à côte. Et on a toujours eu un petit rituel : dès que l'un de nous dort mal, mais genre, pour n'importe quelle raison, pas seulement des cauchemars, on met notre main sur le bras de l'autre. Tu vois, c'est qu'un contact physique, mais ça aide plus qu'on croit.

Bokuto le fixa. Et Kuroo reprit :

- Bon après, tu sais, ça dépend des gens. Si ça se trouve, ça ne marchera pas sur Akaashi, je sais pas... Mais essaye au cas où. On ne sait jamais.

- D'accord. Merci du conseil en tout cas, bro.

- T'inquiète, c'est normal. Bon, va falloir qu'on y aille si on ne veut pas être fatigué demain nous.

- Ouais, t'as raison. Bonne nuit et encore merci.

o.o.O.o.o

Bokuto eut du mal à s'endormir. De mauvaises pensées lui envahissait l'esprit. Il ne savait pas pourquoi il s'en faisait autant. Akaashi était un de ses meilleurs ami, c'était sûrement pour cette raison. Il le mettait au même niveau que Kuroo. Sauf qu'il n'avait pas du tout la même relation avec les deux. Kuroo était plutôt son confident, Akaashi était la personne qui le comprenait le mieux. Il lisait en lui comme dans un livre ouvert. En même temps, Bokuto ne cachait pas vraiment de ce qu'il ressentait à un moment T. Mais seul Akaashi arrivait aussi bien à le gérer. Il le voyait bien sur le terrain quand il avait ses moments de panique, c'était Akaashi qui s'arrangeait pour que tout se passe pour le mieux. D'ailleurs c'était toujours à lui qu'il s'adressait parce qu'il savait qu'il trouverait les mots justes pour le rebooster, même s'il l'envoyait promener parfois. En bref, Akaashi s'inquiétait toujours pour lui. Il était normal qu'il lui rende la pareille.

Il sentit qu'on le secouait à un moment donné de la nuit. Il se réveilla aussitôt. Il savait de qui il s'agissait, son cerveau se mis tout de suite en route.

- Bokuto-san... Bokuto-san...

Il se mis en position assise.

- Akaashi ? Ça ne va pas ?

- Je... je..., sa voix se perdit dans des sanglots.

C'était ça ! La nuit dernière, il y avait aussi ce détail dans sa voix, mais moins prononcé qu'ici. Il essayait de les dissimuler pour ne pas faire trop de bruit, mais sa respiration le trahissait.

- Viens, on sort, proposa Bokuto.

Il le prit par le bras sans lui demander son avis et le conduisit hors de la salle. Le couloir était plongé dans la pénombre. Les seuls éclairages étaient ceux des issues de secours qui illuminaient faiblement un petit périmètre de leur lumière verte. Bokuto amena Akaashi un peu plus loin de la pièce, sous l'une de ces lumières vertes pour voir son visage. Akaashi s'assit sur le sol et Bokuto s'accroupit juste en face. Il ne le voyait pas très bien, mais il devina qu'il pleurait.

- Hey... hey, Akaashi...

- Ça... ça a recommencé... il est revenu...

Il était totalement paniqué. Bokuto ne comprenait pas. Il était choqué de le voir dans un tel état.

- Calme-toi, Akaashi, ça va aller. Prends ta respiration.

- Il... il est là... il est venu pour moi... il-

Le brun s'interrompit et fixa un point derrière l'épaule de Bokuto qui s'était accroupi en face de lui.

- C'est qui "il" ?... Akaashi ?

Akaashi était pétrifié. Ce qu'il voyait derrière Bokuto l'empêchait de faire le moindre geste. Ses yeux s'écarquillèrent d'effroi.

- Il est là...

Bokuto se retourna, mais ne vit rien. La pénombre était trop dense. Il redirigea son regard vers son ami qui n'avait pas bougé d'un pouce. Ses yeux semblaient suivre quelque chose, comme si quelqu'un s'approchait.

- Je sais pas de quoi tu parles, il n'y a absolument pers-

Bokuto n'eut pas le temps de finir sa phrase que quelque chose tira violemment sur la jambe d'Akaashi. Il glissa sur le sol et fut tout juste retenu par Bokuto qui avait eu un réflexe. Il sentit un poids s'enlever du corps d'Akaashi. Il ramena le corps maintenant tremblant d'Akaashi contre le sien et prononça aussitôt en direction de la pénombre :

- Toi, là, je ne sais pas qui t'es, mais si tu t'avises de retoucher encore une fois à mon pote, jte jure que tu le regretteras. Tu ne me fais pas peur, ok ? Alors maintenant, tu te casses !

Il se demanda pourquoi il avait dit ça tout d'un coup. Il ne savait même pas à qui il parlait exactement. Mais il avait vu comment Akaashi avait glissé sur le sol et avait aussi senti une force lui tirer la jambe juste avant qu'il ne le retienne. Cela dépassait son entendement. Il se souvint tout à coup de son ami dans ses bras et reporta son attention sur lui. Jamais il n'aurait pensé qu'on puisse trembler autant. Quand il sortait dans la neige en t-shirt et qu'il revenait au chaud ensuite, Bokuto sentait son corps trembler tout seul. Mais ce n'était rien comparé aux tremblements qui secouaient le corps du passeur. Ils étaient aussi mêlés à des spasmes. Bokuto en déduit qu'Akaashi venait d'avoir la plus grande frayeur de sa vie. Il s'était agrippé au t-shirt de son capitaine et gémissait entre ses sanglots. Bokuto l'entoura de ses bras. Plus que les mots, pour l'instant, Akaashi avait besoin de se sentir protégé. Il essaya de le rassurer en lui passant les mains dans le dos, en lui caressant les cheveux, pendant que le brun déversait silencieusement (ou presque) son soul sur lui. Il ne sait pas combien de temps cela dura, mais au bout d'un certain temps, Akaashi se calma un peu. Il réussit à reprendre contrôle sur sa respiration. Il resta quand même accroché au t-shirt de Bokuto.

- Akaashi... ça va mieux ?

- Je... je sais pas...

Il y avait encore des traces de sanglots dans sa voix, mais ils semblaient s'être calmés.

- Je sais pas ce qu'était ce truc, mais je veux que tu saches que tu es en sécurité avec moi, d'accord ? Tant que je serai là, il ne t'arrivera rien.

Il ne répondit rien.

- Tu peux te lever ?

Il hocha la tête. Ils se relevèrent tous les deux. Le capitaine remarqua une trace gluante à l'endroit où Akaashi avait été touché.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est tout visqueux...

Bokuto soutint Akaashi jusqu'à son futon. Il pouvait peut-être marcher tout seul, mais il était hors de question pour le capitaine de lâcher ne serait-ce qu'une seconde son ami. Ils se remirent tous les deux dans leurs draps, après que Bokuto ait pris une serviette pour essuyer le liquide visqueux sur la jambe de son cadet. Il ne préféra pas lui poser de questions maintenant, étant donné ce qu'il venait de vivre et l'état de choc dans lequel il se trouvait.

Il appliqua le conseil de Kuroo : après s'être un peu rapproché de son côté, il posa sa main sur le bras d'Akaashi. C'était une manière de dire "Hey, je suis là, ne t'en fais pas, ça va aller". Ce qui fonctionna car Bokuto ne s'endormit pas avant d'entendre la respiration régulière d'Akaashi.

JOUR 5

La technique de Kuroo eu l'effet escompté. Akaashi sembla enfin passer le reste de la nuit à "bien" dormir. Lorsqu'il se réveilla, Bokuto trouva son passeur lové contre son bras, il le serrait dans les siens, le front contre son biceps. Bokuto le regarda sans bouger et attendit que son ami émerge à son tour, ce qu'il ne tarda pas à faire. Il ouvrit difficilement les yeux et le fixa. Il commença par se rendre compte de sa position, ce qui le fit très légèrement rougir. Bokuto perçu son rythme cardiaque s'accélérer un peu. Puis, tous les évènements de la veille refirent soudain surface, Bokuto vit dans ses yeux qu'il se rappelait de tout. Akaashi lui lança un regard apeuré.

- Tout va bien, Akaashi. Je suis là, tu es en sécurité.

Même si les mots de Bokuto étaient banals, Akaashi fut quand même rassuré de les entendre. Bokuto ne savait pas de quoi il avait rêvé juste avant qu'il ne sorte avec lui de la salle, mais peut-être que réalité et rêve avaient dû se confondre à un moment donné dans sa tête. Peut-être que son "excursion" nocturne avec Bokuto faisait aussi partie de son rêve et qu'il avait peur que Bokuto ne se méprenne en le trouvant collé à son bras à son réveil. Il se détendit, apparemment soulagé de ne pas avoir fait une gaffe.

- Pourquoi tu dis ça, Bokuto ? demanda une voix endormie à côté de lui.

C'est vrai. Il avait oublié que toute son équipe dormait avec eux. Personne ne s'était levé encore. Heureusement, comme ça, ils ne voyaient pas la position dans laquelle était le passeur. Bokuto savait que ça aurait gêné Akaashi. Il savait que le brun ne démontrait que rarement ses émotions. Ou, du moins, il avait sa façon à lui de le faire. Bokuto se disait que s'il l'énervait vraiment, Akaashi serait parti depuis longtemps voir ailleurs. Mais il était resté avec lui. Même en dehors de l'équipe, il se voyait au lycée, et même parfois en dehors. Au lycée, Bokuto était seulement populaire pour son jeu exceptionnel au volley, les gens l'admiraient pour ça. Mais sinon, en dehors, il n'était qu'un élève banal voir un peu lourdingue. Il n'avait qu'une poignée d'amis dans sa classe. Par contre, Akaashi, lui, était assez populaire, et pas seulement au volley. Cela pouvait se comprendre : il était doué dans tout ce qu'il faisait, intelligent et beau garçon. Tout le monde voulait être ami avec lui. Il lui avait confié que ça l'énervait que tout le monde vienne tout le temps le voir, sans compter toutes les déclarations des filles. Akaashi voulait juste être discret, il n'aimait pas attirer l'attention. C'était d'ailleurs peut-être pour ça qu'il restait avec le capitaine : comme il attirait de lui-même toute l'attention, Akaashi pouvait se cacher dans son ombre. Et ça lui convenait.

Akaashi lança un regard à Bokuto qui lui fit comprendre de ne rien dire le concernant. Si les autres de l'équipe le voyaient ainsi, ils allaient avoir une image différente de lui (de faible ?) qu'il ne voulait pas avoir. Bokuto mentit :

- Hein ? Qu'est-ce que je viens de dire ? Ah désolé, je devais faire un rêve bizarre, tu viens de me réveiller, Konoha ! Haha !

Il mentait mal, mais ça passerait. Comme tout le monde avait la tête "dans les fesses" pour rester poli, ils ne noteraient pas.

o.o.O.o.o

La journée commença. Encore une fois. Bokuto était un peu fatigué. Ce n'était pas dans ses habitudes de se lever en pleine nuit et d'assister à un phénomène de la sorte. Akaashi avait mis du temps à se rendormir, et comme il attendait que son cadet ne dorme, il avait eu le temps de penser à plein de choses. Il ne voulait pas brusquer Akaashi, ni lui rappeler de mauvais souvenirs. Mais il devait savoir. Il en avait été témoin donc s'il voulait continuer à aider Akaashi du mieux qu'il pouvait, il devait découvrir contre quoi il allait combattre, si jamais cette "chose" revenait.

- Je te trouve perdu dans tes pensées, bro, l'interpela Kuroo. Ce n'est pas dans tes habitudes d'avoir de profondes réflexions.

Ils faisaient une pause goûter l'après-midi et étaient tous dehors à l'ombre (heureusement) du gymnase principal. Kuroo était venu prendre quelques nouvelles. Akaashi, lui, était avec d'autres joueur et discutait de tout et de rien.

- Ouais, désolé, je n'arrête pas de me poser des questions en ce moment. Jsuis pas sûr que ce soit le meilleur moment pour en parler...

- T'en fais pas. Si tu veux rien dire, je ne vais pas te forcer, hein. Juste une question, il baissa un peu sa voix : C'est en rapport avec Akaashi ?

Bokuto hocha la tête. Il avait une expression sérieuse. C'était rare de le voir comme ça.

- Oui... Je me fais vraiment du souci pour lui...

- Hey Bokuto ! L'interpella Komi en venant dans sa direction. Pourquoi tu fais cette tête ? Tu racontes la dernière fois que tu t'es pris un râteau ?

- Exactement ! Je ne m'en remets toujours pas ! Les filles peuvent être si cruelles ! dit-il en surjouant dramatiquement, ce qui ne choqua pas car Bokuto exagérait toujours.

- Moi je les comprends, t'as vu ta tête, mec ? Tu leur fais peur avec tes expressions faciales chelous, ajouta Kuroo.

S'en suivit une discussion sur le peu de chance qu'avait Bokuto de connaître un jour le grand amour. Ils rigolèrent tous de bon cœur. C'était ça la vraie ambiance d'un camp d'été ! Ils reprirent leur matchs quelques temps plus tard.

- Akaashi ! T'es sûr que ça va pour jouer ?

- Je vais bien, Bokuto-san. Il n'y a pas de rais-

- Je m'inquiète pour toi, tu sais ? Tes passes manquent de plus en plus de précision et tu es un peu plus fatigué chaque jour. T'es sûr que tu ne veux pas te reposer deux secondes sur le banc ?

Ils s'étaient un peu mis à l'écart du groupe pour pouvoir parler avant que les matchs ne recommencent vraiment.

- Si je m'arrête maintenant, je ne pourrais pas recommencer. Alors autant continuer tant que je suis là.

- Ouais..., dit Bokuto pas très convaincu. En tout cas, si jamais tu sens que ça ne va pas, n'hésite pas à sortir, on t'en voudra pas.

- Ça marche.

Les deux garçons se dirigèrent vers le terrain où toute l'équipe les attendait. Ils commencèrent leur match contre Nekoma justement. Tout se passait bien. Les passes d'Akaashi manquaient toujours un peu de précision, mais s'étaient améliorées. Bokuto se dit qu'il devait se forcer à prendre sur lui. Avec un état de fatigue comme le sien, on ne pouvait pas bien jouer, ce n'était pas possible. Encore une fois, Bokuto n'aimait pas ça. S'il en faisait trop, ça finirait par lui retomber dessus.

- Akaashi ! Ici ! L'interpella Bokuto pour qu'il lui fasse la passe.

Akaashi se mit en position mais son regard dévia sur un point en dehors du terrain qui attira son attention. Il avait les mains prêtes à intercepter la balle, mais celle-ci se retrouva dans le filet. Il baissa ses mains et regarda avec terreur un coin un peu plus sombre du gymnase. Il n'y eut plus un bruit sur le terrain. Tous les joueurs s'étaient tus et se demandaient ce qu'il pouvait bien se passer. Seuls les autres terrains continuaient leurs matchs, mais le leur semblait s'être figé. Plusieurs regardèrent Akaashi qui était pétrifié. Son regard ne lâchait pas le coin du gymnase. Il avait l'air terrifié. Plusieurs se retournèrent, dont Bokuto mais ne virent rien provenant du point que le passeur fixait. Bokuto se rapprocha de lui.

- Akaashi ?... Akaashi ?

Il lui mit une main sur l'épaule, ce qui sembla sortir le brun de ses pensées, et il sursauta. Il le regarda dans les yeux. Son regard était très agité et il semblait chercher de l'aide dans celui de Bokuto.

- ... Il est revenu...

Il avait murmuré ces derniers mots pour que seul Bokuto puisse l'entendre. Akaashi était terrifié, il ne pouvait pas continuer à jouer dans cet état. L'entraîneur de Fukurodani demanda un temps mort.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Akaashi-kun ?

- Désolé, j'ai mal dormi cette nuit, je suis juste un peu fatigué...

En soit, ce n'était pas un mensonge. Il ne dormait même plus du tout. Cependant, ils purent tous entendre qu'il n'y avait pas que de la fatigue dans la voix du deuxième année. Personne ne fit la remarque. Le jeune homme devait avoir ses raisons, ils n'avaient pas à le soumettre à un interrogatoire.

- Tu veux un peu aller prendre l'air ? Sors cinq minutes et reviens après, ça ira.

Akaashi hocha doucement la tête, encore un peu perdu dans ses pensées. Il lança un regard à Bokuto qui semblait dire "Ne me laisse pas y aller seul". Il se dirigea vers le hall du gymnase.

- Coach ! Je l'accompagne ! Recommencez sans nous !

- Bokuto-kun, tu-

- Il n'est pas bien en ce moment, lui dit-il tout bas, je peux pas le laisser tout seul.

L'entraîneur accepta. Il ne savait pas ce dont il s'agissait, mais si Akaashi avait perdu un proche ou quelque chose du genre, il comprenait qu'il ait besoin d'avoir de la compagnie.

o.o.O.o.o

- Akaashi ! Hey attend !

Le brun marchait d'un pas mal assuré en direction d'une zone éclairée. Il s'adossa contre un mur. Bokuto se positionna en face de lui.

- Va falloir que tu m'expliques ce qu'il se passe, Akaashi.

- C'était lui..., commença-t-il. Ce qui... hier soir... dans le couloir... il... il était là... il me regardait... il-

- Hey, hey, calme-toi. Tout va bien, on est en sécurité ici.

Il était très agité et lançait des coups d'œil partout autour de lui. Il respirait rapidement, comme s'il était essoufflé.

- Il me cherche... je le sais... il me veut du mal...

Il le regarda soudain :

- Qu'est-ce... Qu'est-ce que je dois faire, Bokuto-san ?

Bokuto ne savait pas quoi répondre. Il était totalement démuni face à une telle situation. Il ne pouvait pas lui dire que tout allait aller bien, parce qu'il n'en avait aucune idée. Comment voulais-tu qu'il le rassure bon sang ? Cela lui faisait mal de le voir ainsi, il ne voulait plus voir cette expression sur le visage de son passeur. Il se rappela ce qui s'était passé pendant la nuit, comment il avait réussi à le calmer. Il s'approcha de lui et l'enlaça. Il était secoué de petits tremblements. Il entendait son cœur battre. Cette chose... ça le mettait dans un état... Mais qu'est-ce que c'était exactement ? Il lui passa une main dans le dos.

- Il... il ne me lâchera jamais..., murmura Akaashi en s'agrippant aux épaules musclées de Bokuto. Je dois être maudit...

- Il n'y a pas de raison pour que tu sois maudit, Akaashi. Qui que ce soit, ou quoi que ce soit, on va s'en débarrasser. Si ce truc est venu, alors il peut repartir. Je ne te laisserai pas seul, tu peux compter sur moi.

- Ça me pourrit la vie. Je vais te gâcher le camp si ça continue. Je ne veux pas que tu sois obligé de louper les entraînements par ma faute.

- Quand ça concerne la santé de proches, jsuis prêt à tout laisser de côté, même le volley. Je m'en voudrais de ne rien pouvoir faire sinon, et ça me mettrait mal. Cette chose, on va l'affronter ensemble. Tu n'es pas tout seul, Akaashi, ne va surtout pas croire le contraire.

Il sentit qu'il se calmait progressivement. Le brun ne le lâcha pas pour autant et se pressa un peu plus contre lui. Son rythme cardiaque était presque revenu à la normale. Bokuto ne se dégagea pas. Il avait dit qu'il soutenait son ami, il le ferait jusqu'au bout. Et puis, ce n'était pas désagréable non plus. Akaashi avait les cheveux doux. Il ne le soupçonnait pas jusqu'à ce qu'il lui caresse la tête pendant la nuit, dans le couloir. Et en ce moment, ses mèches légèrement bouclées lui effleuraient la joue et le menton. Il avait envie de repasser les doigts dans ses cheveux, juste pour pouvoir ressentir cette douceur. Mais il avait peur qu'Akaashi se trompe sur ses intentions, d'autant plus qu'il était presque calmé maintenant... Seulement, c'est lui qui s'était un peu plus collé à lui à l'instant. Il se décida à essayer quand même. Si ça ne plaisait pas au brun, il pouvait toujours se dégager. Il approcha ses doigts de sa tête et les passa doucement dans ses mèches noires de jais. Le brun ne se dégagea pas. Il accepta le geste de son aîné. Bokuto remarqua un coin d'ombre à quelques mètres d'où il se tenait. Il semblait se cacher dedans. Tous les coins sombres représentaient une menace pour Akaashi. Il le tiendrait éloigné de toutes ces zones s'il le fallait. Lui aussi sentait que quelque chose de malfaisant émanait de la pénombre. Cela devait être grâce à une sorte de sixième sens (que tout le monde possède mais que personne n'utilise jamais) qu'il pouvait sentir ce genre de présence. Il ne voulait pas qu'Akaashi se relève tout de suite et soit confronté à ce coin. Il le sentait déjà sûrement, d'où le fait qu'il ait resserré sa prise. Le geste de Bokuto se justifiait par le fait qu'il voulait éviter que le passeur ne redresse trop vite la tête.

- Merci... Bokuto-san...

Il ne savait pas vraiment s'il le remerciait de manière générale ou si c'était justement pour ce geste protecteur qu'il venait de faire. Peut-être était-ce un mélange des deux, qui sait ?

- Pas besoin de me remercier. Ce que je fais, je le fais de bon cœur. Tu penses pouvoir retourner à l'entraînement ? Je préfèrerais que tu restes sur le banc. Ce n'est pas pour t'exclure, mais t'es pas vraiment en état de jouer correctement, là.

- Le problème, c'est que si je reste sur le banc, je vais finir par le voir et... je ne veux pas que ça recommence. Mais si je vais autre part, si on m'envoie à l'infirmerie... tout seul... non, c'est... c'est hors de question. Et si tu viens avec moi, les adultes ne seront pas d'accord... donc j'ai pas d'autres choix que de jouer.

- Écoute, Akaashi, même si tu joues, ça ne sera pas pour très longtemps. Ils ont déjà remarqué que ça n'allait pas fort, ils t'enverront sur le banc à la moindre erreur. Non, non, reste sur le banc et ferme les yeux. Tu ne verras rien et tout ira bien. Je ne serai pas loin, alors ne t'en fais pas.

- ... D'accord.

Ils allaient repartir, mais Akaashi le retint par le bras.

- Bokuto-san... Je voulais te dire... Excuse-moi pour cette nuit. Je... J'ai été vraiment pitoyable... J'aurais préféré que tu ne me voies pas comme ça...

- T'as pas été pitoyable, ne te mets pas ce genre d'idée en tête. N'importe qui aurait réagi comme ça. Faut pas que tu te sentes gêné en ma présence.

- C'est juste que... Je ne veux pas que tu aies une opinion différente de moi...

Il n'y a aucune opinion à avoir. Moi je ne juge personne, d'accord ? (Il lui posa une main sur l'épaule) Je sais bien que t'es pas du genre à vouloir montrer tes faiblesses, mais avec moi, il n'y a pas de problème. Tu sais bien comment je suis, non ? Il n'y a pas plus « plein de faiblesses » que moi haha ! Tu peux tout me montrer. Moi je te soutiendrai. Toujours !

Le brun sourit faiblement à l'encouragement de son ami. Bokuto avait réussi à le mettre en confiance, ou du moins à faire en sorte qu'il ne sente plus gêné quand il était avec lui. Il allait découvrir par la suite que c'était bel et bien le cas.


Alors, qu'en avez-vous pensé ? Ça vous a stressé ? Si ça se trouve pas... Je suis assez contente de cette fiction. Comme la précédente, elle a été lue et approuvée par mon kouhai (je suis un senpai fière et comblée xD) !

En tout cas, dites-moi ce que vous en avez pensé, ça me fera très plaisir de savoir !

Je le 2e chapitre dès que j'ai fait toutes les rectifications.