Bon alors... voilà : ce n'est pas mon premier slash, mais par contre, c'est mon premier ShepLorne 0o
J'espère juste que ça vous plaira Elle n'est pas fini et je pense que j'en ai encore pas mal à écrire
Don't ask, don't tell… show me
« Mckay ! Vous avez ouvert la porte ? cria le lieutenant- colonel Sheppard dans sa radio.
Une seconde, j'y suis !
Teyla, allez sécuriser l'entrée de la porte !
Non, je ne vous laisse pas ici !
Teyla c'est un ordre ! »
L'athosienne et le terrien s'affrontèrent un instant du regard avant que la jeune femme ne cède et ne se lève.
« Ronon, couvrez la ! »
Le satédien hocha la tête et partit à la suite de Teyla. Ils attendirent que les dards patrouillant passent et coururent en direction du bois se trouvant à quelques dizaines de mètres. Ils l'atteignirent juste avant le passage de deux nouveaux vaisseaux.
Ne restaient plus que John et le major Lorne, scrutant le ciel à la recherche des dards qui avaient surgi de nulle part, quelques minutes plus tôt.
« Cette planète devait être sûre, marmonna John entre ses dents.
Mon colonel, il faut couper par les bois, c'est notre seule chance.
Je sais. A mon signal, on y va. »
Les deux militaires se redressèrent. John attendit de voir passer les deux dards puis fit signe à Lorne de le suivre.
Ils coururent alors en direction des bois, aussi vite qu'ils le purent. Ils ne risquaient rien, les deux dards étaient passés ! Alors… pourquoi entendaient-ils de nouveau le bruit strident d'un nouveau vaisseau ?
John leva le premier les yeux vers le ciel. Un dard. Fondant droit sur eux.
« Plus vite major ! lui cria John, surveillant ses arrières. »
Evan accéléra. Il était rapide. Mais moins que le dard. Le colonel Sheppard vit le moment où il allait être aspiré. Il accéléra le pas. Le vaisseau ennemi laissa filtrer son rayon. John se jeta sur le major. Mais trop tard…
Des bruits de pas…des cliquetis aussi. Et une odeur. Une de ses odeurs qu'on ne peut oublier. Cette odeur que chaque atlante craignait chaque jour de connaître ou de retrouver. Celle d'un vaisseau ruche…
John fronça les sourcils. En plus de ces effluves ignobles, il devait faire avec un mal de tête carabiné. Il se força néanmoins à ouvrir les yeux. Juste au cas où tout ceci ne serait qu'un mauvais rêve. Mais lorsque ses yeux se posèrent sur des parois… organiques, il les referma bien vite et soupira. Non, ce n'était pas un rêve… c'était un cauchemar… son pire cauchemar avec les clowns…Et il était en plein dedans. Il se redressa pour s'asseoir et s'adossa contre le mur. Les yeux toujours fermés, il chercha sans trop y croire sa radio et ses armes… mais bien évidemment, ils l'en avaient délesté. Il soupira de nouveau, plus fortement.
« Mon colonel ? »
Cette voix lui fit ouvrir les yeux. Il chercha du regard l'endroit d'où elle pouvait provenir. Une fois qu'il se fut habitué à la pénombre, il put distinguer une forme de l'autre côté du mur. Il rampa jusqu'à elle.
« Lorne, ça va ?
Oui mon colonel. Un peu sonné mais ça va. Et vous ?
J'ai la peau dure. Dites, vous n'auriez pas quelques couteaux sur vous ?
Je crois que non.
La prochaine fois je choisirais Ronon comme compagnon de captivité. Il en a toujours des tonnes sur lui. Dans des endroits que vous ne soupçonneriez même pas.
Désolé mon colonel. »
Le timbre de la voix d'Evan troubla John. Il avait l'air vraiment désolé.
« Eh major, détendez-vous on va sortir de là. »
Le major tourna sa tête vers lui et acquiesça. Au même moment des gardes Wraiths arrivèrent vers eux.
Les deux militaires échangèrent un regard. Ca ne présageait rien de bon quant à la suite des évènements. Ils se redressèrent pour faire face à leurs geôliers.
« Salut, moi c'est John. Et vous êtes ? »
En guise de réponse, les deux gardes grognèrent et laissèrent passer un autre Wraith, bien plus élégant. Un de ceux que tous redoutaient. Un des favoris de la reine qui étaient naturellement doué pour les tortures… de toutes sortes.
Le colonel Sheppard vit du coin de l'œil Evan reculer ostensiblement. Il aurait voulu lui dire de ne pas bouger. Qu'ils prenaient d'abord ceux qui montraient un soupçon de crainte envers eux. Mais il ne put rien dire. Rien faire. Déjà son ennemi faisait signe aux deux gardes d'ouvrir la cellule du major.
« Non, prenez-moi d'abord ! ordonna John en s'agrippant aux barreaux de sa prison.
Ne t'en fais pas, humain, ton tour viendra, lui sourit le Wraith. »
Le militaire tira sur ses barreaux en regardant, impuissant, les deux créatures sortir son second de la cage.
« Ne vous en faites pas mon colonel, ça va aller, tenta de le rassurer Evan. »
Ou peut-être voulait-il se rassurer lui-même ?
C'est le cœur battant et agitant aussi fort qu'il le put les barreaux de sa cage, que John le vit s'en aller. Il n'était pas habitué. Du moins pas autant que lui. Combien de temps allait-il tenir ? S'il tenait… Non, il fallait qu'il tienne ! Il le fallait…
L'attente du colonel lui sembla interminable. Il n'avait jamais aussi bien compris qu'en ces longues minutes, qui lui parurent des heures, la théorie de la relativité d'Einstein.
Enfin, lorsque des pas se firent entendre dans le couloir, il s'approcha rapidement de ses barreaux, tentant de jeter un œil à l'autre bout du couloir. Mais sans succès. Ce ne fut que quand ils jetèrent sans ménagement le corps du major à même le sol de sa cellule, qu'il constata son état. Et quel état…
« Major ? Major vous m'entendez ? »
Son ton se voulait neutre, mais John ne put empêcher une pointe d'anxiété de transparaître. Dans quel état l'avaient mis ces brutes !! Ecchymoses, arcade sourcilière ouverte...enfin de ce qu'il pouvait voir… Il n'avait rien dû leur révéler pour qu'ils s'acharnent à ce point sur lui. John sentit ses traits se tendre de rage ! Ils allaient payer ! Il avait hâte qu'ils viennent le chercher !!
« Major… Evan ? tenta de nouveau le colonel. Ca va ?
Oui, lui répondit une faible voix. Oui ça va mon colonel. »
Courageusement, le major se releva sur un coude, réprimant une grimace. Ils ne l'avaient pas loupé ! Mais il préférait cent fois qu'ils se soient défoulés sur lui plutôt que sur son supérieur.
« Vous arrivez à vous lever ? »
Evan essaya de se redresser, mais sans succès, retombant avec un cri étouffé sur le côté.
« Je ne leur ai rien révélé mon colonel.
Je sais, je sais. Essayez de vous adosser contre le mur. »
Au prix d'un effort, le major y parvint. Et John put constater l'étendue des dégâts : outre l'arcade ouverte et les bleus aux bras, il avait la pommette droite entamée et la lèvre ouverte. Plus quelques bleus au visage qui ne demandaient, il en était sûr, qu'à apparaître plus tard. Il sentit son cœur se pincer. Il se maudit à cet instant de n'avoir plus sa gourde d'eau pour nettoyer ses blessures et l'hydrater.
« Tenez bond, l'équipe de secours ne va plus tarder. »
Evan sourit faiblement et regarda son supérieur.
« Monsieur, je ne veux pas vous contre dire, mais nous sommes dans un vaisseau ruche, probablement au milieu de la galaxie et à des années lumières de la cité.
Arrêtez d'être pessimiste major, on a connu pire. »
Evan l'interrogea du regard.
« Si… je vous assure. Laissez-moi juste deux minutes pour trouver un exemple. »
Un fin sourire étira les lèvres du major et il émit un petit rire qui le fit aussitôt grimacer. John fronça les sourcils.
« Ne bougez pas trop major. »
Le militaire hocha la tête.
« Reposez-vous un peu. Je veux que vous soyez en forme pour vous évader.
Vous ne perdez jamais espoir n'est-ce pas ?
Non, d'abord parce qu'on va s'en tirer comme toujours, c'est pour ça que nous sommes les gentils, et ensuite j'ai confiance : McKay ne lâchera pas tant qu'on ne sera pas sains et saufs sur la cité.
J'admire votre optimisme monsieur. C'est ce qui fait de vous un bon soldat et un excellent meneur. »
John resta interdit un moment. Il n'aurait jamais pensé représenter ça dans l'esprit de ses hommes. Il l'espérait oui, mais de là à l'entendre…
« Dormez major. Ca vous fera du bien. »
Mais Evan ne l'entendait déjà plus. Il avait sombré dans un sommeil. Un sommeil sans rêves, mais paisible, car sachant son supérieur près de lui.
Trois jours. Cela faisait trois jours qu'ils étaient prisonniers de ce vaisseaux ruches. Ils n'avaient pas servi de nourriture pour le moment, mais ils suspectaient fortement que cela n'allait pas tarder. Car si les wraith les interrogeaient deux à trois fois par jour chacun, ils n'en n'oubliaient pas pour autant de les nourrir. Et bien. Quoi qu'ils disent ou refusent de dire, leur mort semblait inévitable.
De retour de l'un de ses interrogatoires musclés, John fut jeté sans ménagement au fond de sa cellule. Les gardes émirent un grognement et refermèrent la porte, le laissant gisant sur le sol.
Evan se précipita contre la paroi les séparant.
« Mon colonel ?
…
Mon colonel ?! reprit-il plus fort.
Mh… »
Le colonel Sheppard réussit à se retourner pour se mettre sur le dos, épargnant ainsi ses côtes qui avaient souffert l'heure passée.
A la vue de son supérieur étendu sur le dos, le major sentit son ventre se contracter et sa gorge se serrer. Ils y allaient de plus en plus fort avec eux. Ils devaient commencer à en avoir assez. Il faut dire qu'en temps que militaires, ils étaient entraînés à ce genre de choses. Ne rien dire à l'ennemi ou mourir.
John ouvrit un œil, puis un autre et rampa pour s'adosser contre un mur. Ils n'y allaient pas de main morte depuis 24heures. A croire qu'ils perdaient patience…
« Mon colonel, parlez-moi.
Ca va major, pas de panique. C'est juste une égratignure.
Essayez de vous approcher de moi. »
Un instant intrigué, John se ressaisit pourtant et parvint à rejoindre la paroi. Evan, lui, avait déjà déchiré une manche de son t-shirt et l'avait imbibé d'eau.
« Tournez la tête que je m'occupe de votre arcade.
Major, c'est pas la peine.
Excusez-moi d'insister, mais il ne faut pas que ça s'infecte. On ne sait pas… combien de temps vont mettre les autres pour venir nous chercher.
La situation est si désespérée que même vous essayez de me donner un peu d'espoir ? ironisa le colonel en se tournant de profil. »
Evan sourit et ne dit rien. Car… oui c'était effectivement ce qu'il pensait. Mais il ne voulait pas craquer maintenant. Il ne voulait pas se laisser aller au désespoir. Parce qu'il était militaire et aussi parce qu'il ne voulait pas décourager son supérieur. Il ne voulait pas qu'à son tour il perde espoir. Surtout pas. Alors il restait fort.
Alors qu'il s'occupait de désinfecter sa blessure, John observait son subordonné. En fait, plus que cela. Ils avaient sympathisé dès le début de l'expédition. Ensuite les parties de poker le samedi soir les avaient réuni, puis ils avaient appris à mieux se connaître en dehors de ces soirées. C'est John qui avait insisté pour qu'Elizabeth le nomme à la tête de la deuxième équipe de la cité. Bien sûr ce classement était non officiel, toutes les équipes devant être traitées de la même manière. Mais tout le monde savait qu'elles étaient celles privilégiées dans la découverte et l'exploration de nouveaux mondes. SGA-1 et SGA-2. Quoi qu'il en soit. Si Ronon n'était pas arrivé dans son équipe, ce qu'il ne regrettait absolument pas ! il aurait demandé à Elizabeth de changer le major de poste et de l'affecter à son équipe. Parce qu'il s'entendait bien avec lui, parce qu'ils partageaient des centres d'intérêts et parce que, tout comme lui, McKay l'irritait. Mais les choses n'avaient pas tourné ainsi et ils devaient se contenter de leurs rares moments de liberté pour se voir.
« Qu'est-ce qu'ils vous ont fait voir cette fois ? demanda Evan après avoir fini de nettoyer la plaie.
Une île paradisiaque avec des tonnes de filles… plus ou moins dévêtues. »
Evan se força à sourire. Oui, John Sheppard, le plus grand coureurs de jupons de la galaxie. Même les Wraith avaient dû en entendre parler.
« Quelque chose de drôle major ?
Non monsieur, affirma-t-il en se reprenant. Est-ce qu'il y a un autre endroit que je pourrais encore soigner ? »
John rougit. Pourquoi ? Il n'en n'avait strictement aucune idée ! Mais c'était un fait. Il avait pensé à un endroit bien particulier et ses pommettes avaient immédiatement changé de couleur !
« Non… non ça ira. Tout le reste de mon corps est couvert de bleus. Je vais bientôt ressembler à un Wraith. Ou à un schtroumpf. A bien y réfléchir je préfèrerais un schtroumpf. »
Cette fois Evan ne se força pas et sourit franchement, entraînant John à sa suite. Mais celui du colonel s'estompa peu à peu. Ce sourire. Il n'avait jamais fait réellement attention jusqu'à présent, mais… il était vraiment… il ne trouvait pas le mot. Il faisait ressortir ses fossettes aux jours et au menton….
« Mon colonel ? Vous allez bien ? »
La voix d'Evan le fit redescendre sur… le vaisseau ruche.
« Oui, oui ça va. Merci Major.
C'est normal.
Beckett pourrait vous engager comme infirmier pendant votre temps libre. Ca vous ferez plus d'argent à la fin du mois.
Alors d'abord… no n merci, je préfère passer mon temps à peindre et ensuite… on est pas payé mon colonel.
Je sais… façon de parler. »
Evan hocha la tête avant de reprendre :
« De toute façon, j'ai eu assez de mon enfance pour soigner les plaies et les bobos en tout genre de mes frères et sœurs.
Vous en aviez beaucoup ?
On était 7 : 4 frères et 3 sœurs. Et j'étais l'aîné.
Je l'ignorais.
On n'a pas vraiment eu le temps de parler de nos vies sur terre.
Et pourtant ça fait 4 ans qu'on se connaît.
Oui… Et de toute façon, vous êtes mon supérieur et je ne me vois pas vous embêter avec ça. »
John le dévisagea, à la fois surpris et… blessé, voire vexé.
« Je pensais… être plus que votre supérieur. »
Le ton de la phrase de John fit lever vers lui le visage du major.
« Oui… oui monsieur, vous êtes…enfin on s'entend bien.
Oui, c'est pour ça que je pensais qu'on était amis. »
John n'en revenait pas de lui avoir dit ça. Ce n'est pas le genre de choses que des hommes, et des militaires de surcroît, se disaient ! C'était des choses qu'ils ressentaient, qui se créaient, mais qui jamais n'étaient évoquées. Mal à l'aise, il s'agita un peu. Il ne devait pas perdre de vue qu'il fallait qu'il les fasse tenir jusqu'à l'arrivée des renforts. Et qu'un mental d'acier était nécessaire. Pas de sensiblerie. Mais la phrase du major ne l'aida pas.
« Moi aussi monsieur. »
John tourna les yeux vers lui. Il avait les traits détendus, même si une légère teinte rose colorait ses joues.
Le colonel hocha la tête. Il allait ajouter quelque chose, lorsque des pas se firent de nouveau entendre. Les traits des deux militaires se durcirent aussitôt et ils échangèrent un regard. Ils ne venaient jamais si tard…..
Avec difficulté, et avec l'aide d'Evan qui pouvait tout juste passez ses bras, John se releva. Aucun des deux ne le dit, mais chacun le pensait : c'était au tour du major. Alors que celui-ci serrait les poings, prêt à une nouvelle séance de tortures, ce fut… la cellule de John qui s'ouvrit de nouveau. Cachant sa peur, le colonel crut bon de lancer :
« Moi aussi je vous aime bien. Mais on dit toujours qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses. Alors si on se voyait demain ? »
Pour toute réponse, il reçut un coup de poing dans l'estomac, le faisant tomber à genoux.
« Arrêtez !! Laissez-le ! Prenez moi !! cria Evan.
Ne t'en fais pas, tu vas venir aussi.
Non, occupez-vous de moi déjà, souffla John, toujours à terre. »
D'un signe de la tête, le wraith fit signe à deux des gardes l'accompagnant de prendre John. Le colonel fut traîné hors de sa cellule, sur les genoux. L'instant d'après la cellule d'Evan s'ouvrit et deux gardes s'emparèrent de lui.
Les deux militaires furent conduits dans la salle d'audience de la reine.
TBC
