Bonsoir tout le monde !
Bon alors voilà, suite à un rêve sur Naya, j'ai eu une idée de Fanfiction sur Heya ! Aucun élément de Glee ne sera intégré à cette FF là.
En espérant que cette nouvelle FF vous plaira !
Aux portes de la Gloire
Prologue
Point de vue : Heather
Le froid. Mordant, glacial.
Il me paralyse le corps tandis que je garde les yeux rivés sur la lettre que je tiens. Le vent fait voltiger mes cheveux tout autour de moi, me fouette le visage sans douceur. Des mèches s'envolent, tournoient, reviennent frapper mes pommettes déjà rougies par la température.
La vie est un long fleuve tranquille.
Était.
Avant qu'elle n'entre dans ma vie et chamboule tout ce que j'avais prévu.
Au fond, je crois que j'ai toujours su que nous n'étions pas faites l'une pour l'autre. Deux mondes nous séparent. Deux réalités bien différentes et je ne peux pas lutter dans la sienne. Pas dans cet univers auquel je n'appartiens pas. Et n'appartiendrai jamais.
Elle est la perle rare, l'unique femme que j'ai aimé et que je continuerai à aimer sûrement pour le reste des mes jours. Mais elle est aussi une liberté que je n'ai aucun droit de conserver pour moi. Je n'ai pas envie de l'enfermer à double tour et de la voir dépérir auprès de moi.
Elle fait mon bonheur.
Elle fait mon malheur.
Je lève mon regard au loin, vers cette océan dont la couleur grise n'a rien à envier au ciel qui me surplombe. Même les éléments partagent la peine que j'éprouve.
Non, plus que de la peine. J'ai l'impression de m'arracher le cœur, de me tailler les veines. J'ai l'impression de me priver de mon oxygène, de retourner dans le noir lorsqu'elle a sut me montrer la lumière.
Ma passion.
Ma destruction.
Je dois la quitter. La libérer. Lui faire comprendre que je l'aime tellement que je suis prête à ce sacrifice pour elle. Pour qu'elle vive sa vie sans avoir à se soucier de moi. Son poids lourd, ses chaînes qui l'entravent et la retiennent au sol lorsqu'elle devrait s'élever.
Le claquement de la porte résonne encore à mes oreilles. Dernière image que j'ai d'elle. Et je crois que mon cœur continue de se briser. Est-ce possible ? Puis-je souffrir encore plus qu'à cet instant ? Puis-je me sentir plus seule que je ne l'ai jamais été ?
Une larme roule sur ma joue. S'écrase sur la lettre.
J'ai pris ma décision. La plus dure que j'ai jamais eu à décider. Mais la quitter est le dernier cadeau que je puisse lui offrir.
Les doigts tremblants, je déplie le papier et relis les derniers mots que je lui adresse. Oui je dois lui expliquer. Lui raconter l'histoire telle que je l'ai vécue. Qu'elle comprenne mon choix et les raisons qui me poussent à agir.
Je fais ça pour elle.
Je suis fébrile. J'ai mal.
Si mal.
Mes lignes défilent sous mes yeux, prennent vie dans ma tête. Et je l'imagine en face de moi, écoutant ces mots que j'ai tant de mal à sortir.
Naya.
Comment lui expliquer mon geste ? Comment lui expliquer que je l'aime tellement que je suis sur le point de tout abandonner ? De l'abandonner elle ?
Que fait-elle ? Défile-t-elle dans les rues de New-York à ma recherche ? Essaye-t-elle de ne plus penser à rien ? Se doute-t-elle de la solitude qui l'attend dans cet appartement que je déserte ? Que ressentira-t-elle ?
Tristesse ?
Colère ?
Gratitude ?
Et voilà. L'appartement, notre appartement, n'abrite plus rien de moi. Seulement quelques souvenirs que nous partageons à deux. Je ne veux même pas me retourner. Je ne veux pas avoir la faiblesse de me rappeler nos moments ensembles, nos moments rien qu'à nous.
Alors je marche.
Je sais où aller, où me diriger. Ma valise tire sur mon bras, me fait mal, mais je ne sens que la douleur qui me transperce le cœur. Qui me ronge comme de l'acide.
Et pourtant je marche.
Les roues crissent sur le bitume, le vent n'arrange pas mon avancée. Mes larmes coulent sur mes joues, chassées par les bourrasques. Je suis en train de quitter celle que j'aime.
Mais je marche.
Sans me retourner, sans laisser son sourire me tirer à nouveau vers notre appartement. Parce que si j'y retourne, je la condamne.
La gare s'élève à présent devant moi. Les gens vont et viennent, forment un tas pressé de rejoindre les trains. Et moi, immobile au milieu de cette foule, les yeux levés vers le tableaux d'affichage, je suis écrasée par la solitude. Sa main chaude n'est pas dans la mienne, elle ne me transmet pas sa force de vivre et son courage. Toutes les couleurs ont disparu de mon monde, remplacées par du gris terne qui m'agresse. Les rires ne sont plus que pleurs. Son parfum ne m'enivre plus au-delà du possible.
Une voix métallique. Destination : Chicago.
Je sais que je vais devoir répondre aux questions que me poseront mes parents. Ils vont me voir arriver, seule, valise en main et cœur déchiqueté. Mais je ne supporte pas de rester à New-York sans elle. Je n'ai même plus la force de rejoindre ce qui avait été autrefois mon nid douillet.
Trop de souvenirs.
Notre premier baiser, ma première faiblesse.
Mes pieds me mènent sur la voie et je tente de ne pas prendre garde à mon âme qui hurle à pleins poumons, me supplie de rester.
On me jette des regards curieux.
Suis-je devenue une bête de foire ? Un animal de zoo ?
Oui, ils me connaissent. Ils m'ont vu à son bras, ils m'ont vu dans ses bras. Ils m'ont vu au travers d'émissions, au travers de ses paroles, au travers de photos volées. Ils savent l'histoire. Ils savent notre amour et notre destruction.
Comprennent-ils mon choix ?
Qu'importe…Je ne leur demande rien. Ils ont leur part de responsabilité dans ma chute.
Alors je ne veux même pas poser les yeux sur eux. Je sèche mes larmes.
Je ne veux pas leur montrer l'image de cette fille brisée et effondrée. Je ne veux pas que de gros titres viennent s'ajouter à mon acte. Je ne veux pas qu'on puisse l'atteindre elle.
Pour la dernière fois, je veux qu'elle soit fière de moi.
Non Naya. Je ne leur laisserai pas voir le mal que je me fais en te quittant. Je ne demande même pas à ce qu'ils comprennent. Seule toi en ait le droit. Car je ne fais rien pour eux.
J'avance. Le train ne devrait plus tarder et bientôt je redeviendrai la fille inconnue qui partage son temps entre la danse et son travail dans un magasin. Car après tout, avant notre rencontre, voilà tout ce que j'étais.
Je crois qu'il arrive…
Point de vue : Naya
On m'ouvre la portière pour me laisser descendre. Et comme d'habitude, les flashs crépitent autour de moi, m'aveuglent. Les questions fusent.
Des vautours. Voilà ce que ces gens sont pour moi. Ils sont avides de potins comme des charognards sur une carcasse. J'aimerai pouvoir les incendier, j'aimerai pouvoir leur hurler toute ma rage et ma colère. M'assurer que plus jamais ils ne remettent les pieds ici, que plus jamais ils n'osent s'approcher de ma petite-amie.
Mais cette situation, après tout, c'est moi qui l'ai voulut.
C'est uniquement moi qui ai voulu devenir une star, une célébrité. Je mourrais d'envie d'attirer l'attention sur mon talent et je n'ai rien fais pour calmer les ardeurs des photographes, des journalistes. Je me suis offerte à ce monde sans pitié où l'intimité n'a pas sa place. J'ai offert mon âme à ma musique et jetée mon corps en pâture, pour répondre aux attentes de tous ces gens.
Je ne peux m'en prendre qu'à moi.
Je parviens finalement à entrer dans l'immeuble qui abrite mon appartement et pousse un soupir de soulagement avant de retirer mes lunettes de soleil. Ces derniers temps, les paparazzis sont de plus en plus imposants sur ma vie. Ils ne me laissent plus de répits. Ni à Heather d'ailleurs.
Heather.
Mon cœur se serre douloureusement, me rappelle la façon dont je suis partie ce matin. Une dispute. Une énième. Et cette porte qui claque.
C'est la première fois que je perd véritablement mon sang-froid et les mots qui ont traversés mes lèvres ne reflètent pas ce que je pense. J'espère qu'elle le sait, qu'elle l'a compris.
Me pardonnera-t-elle de l'avoir ainsi traitée ? De l'avoir rejeté quand elle ne me demandait que de l'attention ?
J'appelle l'ascenseur.
C'est décidé. En entrant, je la prendrai dans mes bras et l'embrasserai comme je ne l'ai jamais fais. Je lui demanderai mille fois pardon.
Elle ne mérite pas ma colère, ni rien de négatif de ma part. Elle a fait de moi une femme meilleure. Bien meilleure que je n'aurais jamais pu l'être. Elle a su voir au fond de moi, au travers de mon allure de petite fille pourrie gâtée et de ma carapace.
Elle ne voyait pas la chanteuse.
Ne voyait que moi.
Je suis prête à tout pour la rendre heureuse. J'ai sans doute mis du temps à le comprendre mais maintenant ça me paraît tellement logique… Ma vie se résume à elle.
Elle m'a aimé malgré mes défauts, malgré tout ce que cela impliquait. Elle m'a soutenue, m'a fais confiance. Et je me rend compte que je ne l'ai jamais remercié pour ça.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent enfin sur le couloir de mon appartement. Tout est éteint, tout est calme. Le silence est uniquement perturbé par le bruit des portes qui se referment derrière moi.
- « Heather ? »
Rien.
Pas de réponse.
Mon cœur s'accélère mais mon cerveau m'impose de rester calme. Elle doit simplement avoir rejoint ses amis. Elle va revenir dans la soirée et je m'excuserai comme il se doit.
Je m'avance dans le noir et pose mes clés sur la commode.
J'ai dis tellement de choses qui ont dépassé ma pensée…Comment ais-je pu être aussi odieuse avec Heather alors qu'elle a toujours cru en moi ? Ne m'a jamais rien demandé ?
Je secoue la tête.
Quand elle rentrera, je lui dirais combien je regrette. Et je lui dirai que j'ai pris la décision de m'éloigner de la scène, le temps que notre couple retrouve sa stabilité. Car la perdre est la dernière chose que je souhaite.
Je le redoute.
Le craint.
Si elle disparait de ma vie, alors je redeviendrai sûrement cette gamine paumée qui ne savait pas où aller, qui ne savait que vendre sa voix au plus offrant et qui n'attendait rien de personne.
Je ne le permettrai pas.
Le salon est étrangement vide. Sans sa présence. Et mon cœur accélère douloureusement. Quelque chose a changé, je peux le sentir.
De plus en plus angoissée, je m'approche de notre étagère.
Nos photos.
Il n'y a plus que les miennes. Les siennes ont disparu.
Je me retourne, regarde autour de moi. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi n'y sont-elles plus ? Où est passée Heather ?
Je m'agite, j'ouvre les placards. Ses dvd et ses livres ne sont plus là.
Le souffle me manque et je ne réfléchis plus.
Je suis paniquée.
Je lâche le manteau que je tenais encore sur mon bras et me précipite dans notre chambre. Mes talons cognent sur le parquet autant que mon cœur contre ma poitrine. J'ouvre la porte à la volée, cours vers l'armoire.
C'est impossible…
J'écarte les portes.
Manque de défaillir.
Ses vêtements ont désertés, ses chaussures, tout ce qui porte sa marque et son odeur…
Je erre. Je désespère, une main sur la poitrine. Je n'arrive plus à respirer. La tête me tourne.
Tout a disparu. Tout ce qui était à Heather.
Elle est partie.
M'a abandonné.
Je trébuche à terre et les larmes se mettent à couler. Je dois rêver, je vais sûrement me réveiller.
A genou, par terre, je n'ai même plus la force de relever la tête. Mes cheveux tombent devant moi comme un rideau obscur. Et de sentir son parfum qui flotte encore ne fait qu'aggraver la tristesse qui m'enserre à m'en étouffer.
Pourquoi me laisse-t-elle seule ? Pourquoi est-elle partie sans m'en parler, sans me prévenir ?
Je rejette la tête en arrière. Les larmes noient ma vision mais j'aperçois quelque chose sur le lit. Une chose que je redoute plus que tout.
Je me redresse, tremblante, et récupère la lettre posée sur l'oreiller.
Le dos collé contre le sommier, je plonge dans ce bout de papier. Un bout de papier qui est en train de changer ma vie.
Une écriture.
Son écriture.
Ses mots.
Son adieu.
Je n'arrive pas à lire. Mes larmes ne font que dégringoler. L'encre coule, les phrases se déforment. Et pourtant, elles continuent de se planter dans mon âme comme une arme mortelle.
Pourquoi me fais-tu ça Heather…
Je m'y replonge. Déchiffre encore.
A corps perdu, cœur brisé.
« Naya,
J'ignore comment débuter cette lettre. J'ignore même pourquoi je t'en laisse une. Est-ce que cela va t'aider à avancer ? Est-ce qu'elle va t'aider à comprendre ? A tourner la page ?
Je ne sais plus.
Je n'en peux plus.
Ces derniers mois ont eu raison de moi. Je suis trop faible pour rester à tes côtés et me battre pour te garder. Pas quand le monde à qui tu appartiens t'appelle chaque jours. Je suis tombée amoureuse d'une célébrité, je quitte une femme. Une femme que je vois souffrir en permanence. Je t'étouffe, tente de te détourner de ce chemin que tu as choisi.
Alex a été la goutte en trop. Celle qui a fait déborder le vase.
Sache que je ne t'en veux pas. Comment pourrais-je après tout ce que tu m'as offert ? Tout ce que je n'aurais imaginé, ni même espéré.
Je ne parle pas de tous tes cadeaux, de tout ce matériel. Je parle de toi. De la personne que tu es vraiment et pas celle que tout le monde croit connaitre.
Je t'aime trop pour détruire qui tu es devenue.
Alors je pars.
Je pars parce que tu mérites d'atteindre tes rêves. Et si je reste à tes côtés, tu n'y parviendras jamais.
J'ai décidé de retourner chez mes parents. Partir d'ici est la seule solution que j'ai trouvé…
Mais je sais que lorsque le train m'emmènera loin de cette ville, ton image me suivra. Comme elle le fera à jamais…
C'est sûrement mieux comme ça…
Mais tu me manques déjà.
Je t'en prie, ne m'en veux pas.
Heather »
Comment en est-on arrivé là ? Moi ici et elle là-bas ?
Je ne sais pas ce qui s'est passé.
Je froisse la lettre, le poing fermé. Mes larmes s'écrasent à terre.
Heather.
Notre histoire était tellement unique…
Comment l'oublier…?
Un petit début assez court, juste pour voir si l'histoire vous plait.
