Titre : Feathery Wings
Rating : M
Pairing : Harold x Jack
Note : Cette histoire était censée être un One-Shot mais au vu de sa longueur qui ne fait que grandir à mesure que les idées me viennent, je préfère la poster en chapitre. De ce fait, j'en posterai un par jour et elle sera fini dans le courant de la semaine. Encore désolée pour ma longue absence. /Inspirée du yaoi Torch ou Tomagiri de Paraiso Harada/
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Dreamworks, Disney, Pixar, Cressida Cowell et William Joyce.
Mourir. Une chose effrayante et pourtant inévitable à laquelle les humains essaient de ne pas penser et dont ils veulent s'éloigner le plus possible. Or, la Faucheuse finit toujours par rattraper ses proies, quelque soit la distance qui les sépare. Certains disparaissent plus vite que d'autres, le fil de leur vie coupé par un événement brutal, une maladie ou un accident, laissant derrière eux des proches détruits. D'autres ont le temps de voir venir, écoulant des jours heureux dans leur bicoque de briques, entourés de leurs enfants et petits-enfants. Ainsi va le monde. De nouvelles têtes arrivent tandis que d'autres s'effacent. L'avenir se dessine tandis que le passé se désagrège lentement, emportant souvenirs, Histoire et héritage avec lui.
Éphémère. Semblable à un battement de cil. C'est ce qui rend notre passage sur Terre si exceptionnel et appréciable. Il nous faut profiter de chaque instant pour être sûr de ne rien manquer. Mourir sans aucun regret, est certainement le meilleur départ que notre espèce puisse s'offrir. En tout cas, c'était ce qu'aurait voulu Harold tandis qu'il gisait sur l'asphalte d'une ruelle peu fréquentée de sa ville, une main pressée sur sa hanche pour arrêter l'hémorragie, son t-shirt vert se gorgeant peu à peu de son sang, sombre et épais, et ses pensées s'accélérant alors que sa fin approchait à grands pas. Au-dessus de lui, le jeune homme voyait le ciel voilé du soir à travers ses paupières lourdes de fatigue, le sommeil se faufilant discrètement à travers son corps pétrifié, l'incitant à se laisser glisser vers ce gouffre dont il ne ressortirait jamais, et une mince fumée blanche s'élevait de ses lèvres vers cette immensité inaccessible à chacune de ses expirations, tremblantes de froid et de peur. Un grognement s'échappa soudainement d'entre ses dents serrées et un mince filet de sang dévala le coin droit de son menton, accentuant l'horreur de la situation dans laquelle il se trouvait.
Un autre gémissement.
La douleur devenait insupportable.
Si ce délinquant avait vraiment voulu le tuer, il aurait pu correctement viser sa cible, toucher un point vital qui lui aurait évité toute cette souffrance et sa victime serait morte quelques secondes après son acte criminel. Au lieu de ça, son agresseur s'était enfui la queue entre les jambes en réalisant qu'il venait de poignarder un jeune adulte d'à peine vingt-trois ans, tout juste sorti de ses études de psychologie pour entreprendre le métier, pas encore prêt à rendre l'âme, et n'avait même pas eu le courage de récupérer ce qu'il était venu quérir auprès de lui. Ainsi, le brun s'était effondré à genoux, incapable de revenir dans l'avenue principale afin d'obtenir l'aide nécessaire, et avait préféré se coucher sur le bitume pour ne pas aggraver sa plaie, retraçant son parcours de vie en se disant qu'il aurait voulu continuer sur sa lancée. Après tout, il était aimé par son entourage, avait réussi ses études, s'était trouvé son propre appartement et avait débuté ses recherches pour trouver du travail et mettre en pratique ce qu'il avait appris. Son orgueil et amour-propre n'étaient pas enclin à abandonner tout ce qu'il s'était efforcé de bâtir.
Puis, alors qu'il s'excusait intérieurement auprès de ses parents pour les difficultés qu'il leur avait causées, qu'il s'imaginait déjà la peine que son départ allait causer à sa meilleure amie Raiponce, qu'il se rappelait ne pas avoir nourri Krokmou, sa fouine noire, depuis ce matin et que les battements de son cœur ralentissaient à mesure que cette substance vitale se répandait autour de lui, un visage angélique apparut près de lui, observant le futur cadavre avec une expression sereine et calme.
Par delà sa semi-conscience, Harold arrivait à distinguer les deux protubérances plumeuses d'une blancheur immaculée de part et d'autre de son dos, et une question parvint à se construire dans son esprit embrumé par l'épuisement.
«-Est-ce là l'ange qui va me conduire au Paradis ?»
Ce n'était pas une interrogation idiote puisqu'il possédait les appendices distinctifs de ces créatures fantastiques et dans son état, l'étudiant n'avait plus envie de faire le point entre la réalité et ses divagations. Difficilement, sa vue troublée identifia d'autres détails déroutants. Sans le moindre doute, il s'agissait d'un homme. D'un ou deux ans son aîné probablement. Et pourtant, sa courte chevelure était presque aussi pure que les ailes qui s'agitaient à ses côtés et ses iris reflétait le ciel dégagé d'un hiver froid, durant lequel les enfants s'amuseraient gaiement, ignorant lors d'une journée, les problèmes imposés par une brève existence sur cette planète. Jamais auparavant l'adulte n'avait vu figure aussi délicate. Au fond de lui, il était heureux que son guide soit un être si adorable. Cependant, à sa grande surprise, au lieu d'empoigner sa main pour le mener vers sa nouvelle maison, le Nephilim s'empara de son téléphone portable et composa un numéro inconnu, posant l'appareil contre son oreille en attendant que son interlocuteur ne décroche. Dès que l'autre personne répondit à l'appel, il déclara d'une voix douce mais légèrement ennuyée.
-Pourriez-vous envoyer une ambulance dans la rue des Tanneurs ?
Harold ne comprenait pas. N'était-il pas venu pour le conduire au ciel ? Pourquoi appelait-il les urgences ? À quoi cela servirait-il ? Le brun ne survivrait probablement pas à cette blessure. Le concerné n'eut guère le temps de penser plus longuement à tout ceci, car sa conscience glissa entre ses doigts et ses rideaux de chair s'abaissèrent pour que le monde sombre dans les ténèbres et la dernière chose qu'il put entendre, fut le soupir agacé de l'ange accroupi près de lui, son menton posé sur la paume de sa main dans une position admirative.
Finalement, la vie n'en avait peut-être pas fini avec le futur psychologue et après quelques jours d'hospitalisation, l'étudiant fut relâché dans la nature avec des médicaments à prendre et beaucoup de repos pour que sa plaie se referme convenablement. Parfois, il maudissait ses ancêtres vikings pour lui avoir légué cet entêtement typique du guerrier, incapable d'abandonner l'emprise qu'il a sur son existence, et ce désir ardent d'avancer un peu plus sur ce chemin épineux et semé d'embûches que tout le monde s'efforce de traverser, chacun à sa manière. D'un autre côté, il remerciait cette apparition divine, ou hallucination, car elle lui avait offert l'occasion de voir son père pleurer, inquiet et détruit à l'idée de perdre son unique fils, chose qui ne lui était jamais arrivé, et la possibilité de rencontrer le chanceux qui allait partager le reste de son parcours avec Mérida, une amie d'enfance au caractère flamboyant, en la personne d'Erett, un sportif aguerri et spécialiste dans la restauration. Les visites avaient été nombreuses durant sa convalescence. Sa camarade aux longs cheveux des blés s'était présentée la première, juste après ses géniteurs, les yeux emplis de larmes et ses épaules secouées par de gros sanglots puis, la rousse et son petit ami s'étaient glissés discrètement alors que Tadashi et son frère cadet Hiro, s'assuraient que le blessé avait encore toute sa tête, et les membres du groupe qu'il avait soudé lors de ses années lycée, et avec qui il avait gardé contact, avaient fait le déplacement ensemble pour venir lui souhaiter un rapide rétablissement. L'affection particulière que tous lui portaient, avait réussi à réchauffer l'atmosphère froide et solitaire de sa chambre aux murs blancs, et l'avait aidé dans un certain sens à reprendre rapidement du poil de la bête. Après tout, le voir aussi déprimé, immobilisé sur ce matelas à l'odeur infecte, l'air abattu, n'était pas dans les habitudes de ses compagnons et ils lui avaient tous apporté un brin de soleil durant sa convalescence, en espérant qu'il ne perde pas cet esprit vif et malin que ses proches connaissaient si bien.
À présent, Harold était seul dans sa chambre, étalé de tout son long sur son lit une place, une boule noire étrange posée sur son ventre, et regardait intensément le plafond en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire durant ces congés forcés. Contrairement à beaucoup de personnes de son âge, il n'aimait pas rester enfermé dans la même pièce toute la journée et sortait tout le temps pour aller voir ses amis ou passer un moment dehors, simplement pour prendre l'air. Se sentir ainsi cloîtré, enfermé, prisonnier dans cet espace restreint, l'étouffait presque et le rendait terriblement malheureux. On ne lui avait pas interdit de sortir mais le médecin lui avait fortement déconseillé de trop bouger, afin que sa blessure ne s'ouvre pas de nouveau. De ce fait, toute activité nécessitant un effort physique important était purement proscrite pendant un mois entier.
Un soupir exaspéré lui échappa en pensant aux longues journées ennuyeuses qu'il allait supporter, isolé du monde dans son petit appartement à peine décoré, et il ferma ses paupières dans l'espoir d'échapper le temps d'une maigre sieste, à cette réalité qui le révulsait. Toutefois, sa malchance le rattrapa une seconde fois et le bruit assommant de sa sonnette le tira de son demi-sommeil, le forçant à déloger son ami à quatre pattes de sa position initiale, celui-ci couinant de mécontentement en trottinant vers son panier. Traînant son corps vers la porte d'entrée, il n'eut guère la force de regarder dans l'œil de Judas pour découvrir l'identité du gêneur et préféra ouvrir directement, grommelant des salutations maladroites à cet inconnu.
À sa grande surprise, il fut obligé de baisser légèrement la tête pour apercevoir le visage de son invité et écarquilla les yeux en apercevant la chevelure blanche de l'envoyé du ciel qui lui avait sauvé la vie, ce dernier arborant une expression boudeuse comme s'il n'avait aucune envie d'être là. Incapable de prononcer le moindre mot, Harold examina la personne face à lui de haut en bas, analysant sa silhouette avec attention, et n'arrivait pas à croire que ce qu'il avait imaginé être une hallucination, puisse être tout simplement la vérité. Juste derrière les épaules anguleuses à peine couverte par le débardeur bleu marine, les ailes plumeuses distinctives de ces créatures fantastiques, battaient faiblement dans un rythme irrégulier et semblaient terriblement épuisés pour une quelconque raison, certaines parties se détachant pour tomber délicatement au sol. Ces grands yeux bleus brillaient d'une lueur puérile, identique à celle d'un enfant devant la vitrine d'un magasin de jouets, et cette peau pâle lui laissait entendre qu'il ne devait pas sortir très souvent pour prendre le soleil.
-Allez-vous me fixer comme ça encore longtemps ? C'est extrêmement gênant, se plaignit l'ange en détournant le regard vers la droite, esquivant celui de son interlocuteur.
-H-hein ? Qu'est-ce que … ?
-Je n'aime pas que l'on me regarde comme ça. Vous allez vous décider à me laisser entrer ? Ou dois-je rester sur le palier jusqu'à ce que mon corps ne se dessèche ?
Étonné par ces propos sombres, allant à l'encontre de l'image innocente qu'il se faisait de lui tantôt, le brun sortit de sa transe pour répondre à l'interrogation de son visiteur et passa une main sur son visage pour effacer son expression béate, certainement des plus ridicules. Que pouvait-il lui dire ? Le futur psychologue ne pouvait autoriser ce jeune homme à entrer dans son appartement. Il ne le connaissait pas, n'avait pas réellement envie d'en apprendre plus sur lui et puis, ces ailes n'étaient peut-être pas réelles, seulement des artifices qu'il adorait garder juste parce que cela faisait joli sur lui. Si c'était le cas alors ce garçon avait un important problème mental à régler et l'adulte serait contraint de lui recommander un psychiatre. Ou bien, Halloween approchait ? Non. Ils étaient encore en septembre si sa notion du temps ne lui faisait pas défaut. Alors pourquoi ? Toutes ces réflexions commençaient à lui donner le tournis. Pour l'instant, son esprit lui ordonnait avec véhémence de repousser cet étranger et de lui claquer la porte au nez.
Cependant, celui-ci lui avait sauvé la vie. Et pour cela, il ne serait jamais assez reconnaissant. Ainsi, ne suivant plus sa tête mais son cœur, qui dictait la plupart de ses actions, Harold fit un pas de côté pour l'autoriser à pénétrer dans sa demeure et l'ange n'ajouta rien en voyant le conflit intérieur apparent sur le visage de son interlocuteur, s'installant confortablement sur une chaise du salon comme s'il avait toujours connu cet endroit.
-Ahem … nous n'avons pas été présenté je crois ? Baragouina le brun en tentant d'engager une conversation.
-Mon nom est Jack. Je suis un ange malencontreusement tombé du ciel et je ne peux plus remonter au Paradis car mes ailes sont trop faibles pour supporter mon poids. Donc je suis condamné à rester ici jusqu'à leur rétablissement.
Les explications furent plus claires qu'il ne l'aurait cru. Il avait un peu du mal à y croire étant donné la situation mais le jeune adulte ne semblait pas avoir réellement le choix pour le moment, et accepta ces informations avec une expression crispée.
-Enchanté de faire ta connaissance, moi c'est Harold. Est-ce que je peux savoir comment tu es … tombé du ciel ?
-Je me suis un peu trop penché en voulant regarder le train de vie des humains. Ma main a glissé et j'ai chuté lourdement vers votre monde.
-Et comment se fait-il … qu'elles soient dans un tel état ?
-Ma santé est influencée par les émotions que vous, mortels, pouvez éprouver. Si elles sont majoritairement positives, je suis capable de voler sans encombre mais, si elles ne sont que haine et colère, je perds peu à peu mes plumes et mon corps se dégrade jusqu'à disparaître, expliqua le dénommé Jack sans même sourciller à l'annonce de sa propre mort.
L'ancien étudiant ressentit une soudaine pitié à l'égard de cette créature déchue, admirant la forme de ses courbes avec une certaine fascination, et s'installa à côté de lui pour être un peu plus à l'aise, ne décrochant pas son regard soudainement intéressé. Au fur et à mesure que ses interrogations trouvaient leurs réponses, il paraissait un peu plus convaincu par les dires de son invité et craignait de moins en moins sa présence dans son foyer. Perdu dans sa contemplation, le brun ne remarqua que trop tard que sa main s'était faufilée vers l'une de ces protubérances pour la tâter, s'assurer qu'elles étaient bien réelles, et pinça délicatement entre ses doigts une plume décharnée, arrachant une exclamation de surprise à l'argenté.
-Qu-qu'est-ce que vous faîtes ? Lâchez-mon aile !
-Elles sont vraiment là alors. C'est doux …
-S'il vous plaît, lâchez-la. E-elles sont très sensibles et le simple fait de les toucher m-me fait me sentir … bizarre.
À l'entente de cette phrase, Harold stoppa tous ses mouvements et obéit à l'ordre qu'on venait de lui donner, s'excusant pour ce geste trop tactile et cette façon déplacée de l'avoir décrite. L'autre haletait bruyamment, tout comme quelqu'un qui aurait fourni un effort surhumain, une goutte de sueur perlant le long de sa tempe, ses paupières fermées pour se concentrer, sans doute sur les battements effrénés de son cœur et sa respiration fébrile illustrait son trouble. L'adulte n'aurait jamais pu prévoir une telle réaction juste en frottant ces membres ailés. Il devait bien l'avouer, il le trouvait adorable et avait envie de lui caresser le crâne pour le rassurer. Mais il se retint. L'atmosphère s'alourdit soudainement, le silence pesant au-dessus d'eux, et seuls les grognements de Krokmou, installé paresseusement dans son panier, tête pendante vers le bas, brisaient celui-ci pour éviter que la tension ne soit vraiment trop palpable. Au bout de quelques minutes, un autre son s'imposa dans ce vide. Les joues de l'ange virèrent au rouge écarlate et un sourcil se arqua sur le visage de son voisin.
-Tu as faim ?
-Je n'ai pas mangé depuis des jours. Pardonnez mon estomac …
-Arrête avec le vouvoiement. Je suis sûr que je suis plus jeune que toi alors, s'il te plaît, laisse tomber la marque de respect.
-Très bien, marmonna le Nephilim avec un maigre sourire.
-Tu as des préférences particulières ? En terme de nourriture je veux dire ?
-Ce que tu as à disposition me suffira. Je ne suis pas difficile.
La présence de cette étrange personne à son côté devenant de plus en plus agréable au fil des minutes, le jeune homme commença à préparer un plat simple avec ce qu'il avait dans le réfrigérateur et resta silencieux jusqu'à ce qu'il serve l'assiette remplie de pâtes à l'œuf à Jack, qui regardait avec appétit ce qui allait être déposé devant lui. Dès que la vaisselle toucha le bois brun de la table, il empoigna les couverts tendus pour débuter son repas avec une expression terriblement enfantine, ses roucoulements de bonheur rappelant à son hôte ceux d'un petit chaton que l'on gratterait derrière l'oreille, et cela le fit rire doucement. La beauté affamée à sa droite le remerciait avec excès pour sa gentillesse, félicitant la qualité de la préparation entre deux bouchées, et essayait de rester la plus présentable possible malgré la faim mordante qui semblait l'assaillir. Cette scène aurait pu paraître agaçante ou stupide vu par une personne extérieure, mais aux yeux du propriétaire de l'appartement, elle avait quelque chose de mignon et surnaturelle, qui le rendait heureux dans un sens, presque euphorique. Après que son aîné ait achevé son déjeuner, celui-ci fit un petit tour pour visiter ces lieux qui allaient devenir sa maison de fortune, admirant chacun de ses détails avec une fascination débordante, s'arrêtant devant les photos encadrées sur les meubles pour commenter leurs occupants ou les plantes d'intérieur pour sentir leur parfum, et s'attela à faire connaissance avec l'animal de compagnie d'Harold, touchant du bout de son index la tête entièrement noir de la bête. Cette dernière parut ne pas apprécier le geste, en particulier parce que l'étranger venait de le déranger dans son sommeil, et s'attaqua d'un coup de dents à ce membre perturbateur, sifflant méchamment dans le but de bien se faire comprendre.
Surpris par l'assaut, Jack tomba à la renverse, Krokmou fermement accroché à son doigt, et manqua de se cogner à la commode juste derrière lui. Maladroitement, l'ange tenta de retirer la bestiole de son point d'attache, miaulant sous la douleur, et le brun ne put s'empêcher de rire de bon cœur à la vue de ce spectacle, une chaleur apaisante s'emparant peu à peu de tout son être.
-Au lieu de te moquer de moi, tu pourrais m'aider ?! S'écria l'argenté en secouant sa main.
-Ahaha ! Tu l'as dérangé pendant sa sieste. Pas étonnant qu'il veuille te croquer !
-Quel genre de chose est-ce là ?
-Ce n'est qu'une fouine. Il n'est pas méchant. Il a juste du mal avec les inconnus. Donne lui du temps.
À la fin de son explication, l'hôte entoura de ses larges mains la petite furie, qui cessa instantanément ses gestes et retira ses crocs de la peau laiteuse de leur invité, et la réprimanda gentiment en lui demandant d'être un peu plus courtoise à l'avenir. Après tout, ce garçon allait rester avec eux encore un moment et une bonne entente serait de rigueur s'ils voulaient cohabiter sans tension. D'une manière trop humaine pour sa condition animale, la bête gesticula comme pour montrer son désaccord et s'échappa de l'étreinte de son maître, retournant se cacher dans son panier pour ne plus voir cet intrus.
-Krokmou finira par s'habituer à ta présence. Évite simplement de faire quelque chose qui pourrait lui déplaire, affirma-t-il en aidant Jack à se relever.
-Et, il y en a beaucoup de ces choses ?
-Ahaha ! En quelque sorte, oui.
Son éclat de rire, qu'il avait l'habitude de trouver dérangeant, devint rapidement contagieux et son voisin le rejoignit dans sa bonne humeur, son timbre mélodieux apportant une touche réconfortante à l'atmosphère de la pièce.
Finalement, cette convalescence se passerait probablement mieux qu'il ne l'avait espérée et avec l'arrivée de cet ange, l'ennui ne serait peut-être plus le bienvenu dans ce foyer.
