oOo INTRODUCTION oOo
Avec de la volonté on peut beaucoup. Avec de l'oreille, de l'agilité, des sentiments et des mains merveilleuses… on peut tout. Une gamme… comment recréer le monde avec une gamme, par Harry Potter.
Harry ri. Oui c'était un bon projet de livre si jamais il s'en sortait dans cette affaire ! C'était le dimanche 3 septembre, deux jours qu'il était rentré à Poudlard. Il avait16 ans maintenant. C'était un assez beau jeune homme, naturel et simple, mais plein de charme. Il n'était pas particulièrement musclé malgré le quidditch, il était même assez petit et frêle. Mais ses cheveux noirs en batailles, ses yeux vert brillant, son teint légèrement mat, ses lunettes rondes, ses mains nerveuses en faisaient un garçon adulé de toutes.
Après la mort de Sirius, Harry s'était sentit jeté. Puis il l'avait revu… non, pas Sirius. Quand il avait 8 ans, les Dursley avaient tenus à donner des cours de piano à Dudley. Evidement en vain. Mais Harry assistait à tous les cours avec curiosité. Etrangement, la musique lui rendait espoir et force pour continuer à vivre chez ces tyrans qu'étaient son oncle et sa tante. CE jour il l'avait revu, planqué sous un drap blanc dans un coin du salon. Un petit piano de salon. Un peu désaccordé depuis tout ce temps, mais ça pouvait se changer. Dans une espèce de petite corbeille à côté, il y avait des cahiers de partitions. Du classique, du jazz, du blues, et quelques variété maintenant un peu dépassées. Lui il avait toujours ce petit cahier qui servait normalement à Dudley pour lui apprendre le solfège, mais que Harry avait bien plus utilisé et même se l'était vu offert. Il avait appris sans broncher. Il trouvait ça parfois excitant car ses efforts pour lire les notes portaient leurs fruits, parfois ennuyeux, car c'est la nature propre au solfège. Mais au final il y était parvenu avec succès. Cela n'avait rien changé… il n'avait jamais eut ni le droit ni l'occasion de toucher au piano et ce dernier avait finit à l'abandon.
Il enleva le drap d'un coup sec. Il lui paraissait magnifique. Les Dursley, qui se trouvaient dans leur salon, le regardaient d'un œil mauvais mais intrigué. Il ouvrit son couvercle et observa les notes envoûtantes, blanches et noires, qui s'étalaient sur une rangée parfaite, bien qu'un peu jaunie. L'oncle Vernon eut un rire moqueur.
« Allons mon garçon, vous apprenez la musique chez les fous !
Qu'en sais-tu… »Marmonna Harry.
Il s'assit sur le siège de velours rouge. Puis posa ses doigts sur des notes, les frôla, les enfonça pour certaines, produisant un son clair et fort. Il plongea sa main dans la corbeille et en sortit un cahier des plus grands classiques… du Bach évidement. Clavier bien tempéré, premier prélude… tout en fixant le papier, ses doigts couraient sur les notes, les enfonçant dans le seul but de créer un son. D'abord ce fut hésitant, puis plus rapide et poignant. Il y parvenait. Il avait même l'impression que c'était naturel. L'oncle Vernon ne trouva rien à redire. Il ne pesta pas et ne protesta jamais quand Harry se mettait au piano.
Alors en rentrant à Poudlard, cette musique qui lui avait fait oublier tous ses soucis, ce qu'il était et ce qu'il avait perdu, cette musique lui manquait. Il la jouait dans sa tête, mais ça ne la vidait pas totalement, ça ne l'emportait pas… Alors il avait décidé que chaque soir il irait dans la salle sur demande et jouerait. Il jouait sur un grand piano à queue noire. Un piano gigantesque par rapport au petit du salon des Dursley. Le son produit était plus juste, les pédales n'étaient pas rouillées et ses pieds s'y entendaient parfaitement, les touches d'un blanc de nacre luisait dans la lumière rouge et tamisée de la salle. En face de lui, une fenêtre magique lui montrait la nuit sur le lac. Harry ne se contentait plus de jouer les morceaux des autres, des grands… il jouait ses sentiments, il improvisait au rythme de son cœur.
Il ferma les yeux en enfonçant ses doigts fins sur le clavier… il jouait son amour… il aimait… il l'aimait… il… NON !
Les notes se firent fausses et il se dégagea du piano.
« Je ne l'aime pas ! » dit il catégoriquement. Puis plus doucement : « Si je l'aime… Et d'ailleurs c'est très bien, je l'aimerais tant et si bien que ça me seras rendu. Il m'aimera à son tour, j'en fais le serment. »
Pourquoi ? Se changer les idées ? Non, juste qu'il avait perdu trop de temps et de vie à se préoccuper des autres. Alors maintenant… C'était tout pour ce soir, il reviendrait le lendemain, pour le moment, il fallait qu'il réfléchisse…
