Prologue:
Naruto:
Je me trouvais là, planté devant lui, très proche de lui, seuls les canons de mon Browning 9 mm et celui de son 357 Magnum nous séparaient. Aucun de nous deux n'osait bouger. La tension était palpable, angoissante voire terrifiante. Un mouvement de l'un, aussi infime soit-il, et le coup partirait. Autant dire que je me sentais mal. Moi? Pas bouger? Impossible. Et pourtant il le fallait. Surtout que lui avait l'habitude de ces affrontements, pas moi. Soyons franc, c'est bien la première fois que je suis confronté à un tel problème.
Bon sang! Mais comment avons-nous pu en arriver là? J'en tremblerais presque de rage, de frustration et de... tristesse. Mais je ne devais pas, un mouvement et je signais mon arrêt de mort. Peu réjouissant. Mon coeur allait exploser tellement il battait la chamade. Donnant rythme à mes sentiments confus. Tantôt rapide, puis un arrêt, pour ensuite reprendre de la vitesse et ainsi de suite. Étrange...
J'avais pourtant tout prévu, et ce jusqu'au moindre détail pour éviter d'échouer. Hier au soir, je m'étais entièrement préparé.
Chargeur? Plein. Avec toutes ses balles. Néanmoins une seule me suffirait, je sais viser tout de même. Une dans la tête et ma mission prendrait fin. Rien de plus simple. Au départ, j'avais pensé utiliser un simple couteau, plus discret qu'un calibre... mais cela présentait bien trop d'inconvénients: un travail sale et trop dangereux. Dans une poussée d'adrénaline, mon adversaire aurait pu retourner la lame contre moi. Autant ne pas prendre de risques. Et puis restait le problème de me débarrasser de l'arme. Non, j'avais finalement opté pour mon magnifique joujou agrémenté d'un silencieux, le tout glissé dans mon holster et le tour était joué.
Ensuite le plan de la ville? Appris par coeur. Chaque artère principale, chaque ruelle où on pouvait me tendre un piège et l'emplacement des bars, clubs en cas de fuite. Effectivement il serait dur de me retrouver parmi une foule de danseur et une fusillade équivaudrait à un suicide.
La procédure à suivre? Je la connaissais sur le bout de doigts. Il me suffisait de l'entraîner à l'endroit prévu, et de le tuer. Certes il y avait quelques détails mais je n'ai certainement pas le temps de me les remémorer maintenant dans les grandes lignes, le plan se composait comme je l'ai dit et une chose est sûre je l'ai suivi à la lettre.
Non, le problème est sûrement ailleurs, peut-être parce que c'est la première fois? Pourtant ça aussi je m'en étais occupé. J'avais glacé mon coeur grâce aux conseils d'Ibiki. Ça ne devait donc pas être ça. C'est vrai que savoir que j'allais ôter la vie pour la première fois est dur psychologiquement et pourtant je m'étais fait à l'idée. Et puis cette personne je ne la connaissais ni d'Eve ni d'Adam, alors ça aurait du aller. Enfin, c'est ce que je croyais. Et puis, oui, c'était ma première fois mais certainement pas la dernière, alors les états d'âmes, je devais m'en passer.
Alors comment la situation avait-elle pu m'échapper? Je ne comprenais rien, mais alors rien de tout. Ceux qui me connaissent ne seraient pas étonnés, paraît que je suis pas une lumière et même plutôt long à la détente...
Non le soucis n'était pas là. Tout simplement je ne pouvais pas l'abattre lui. Pour un autre, je penses, je n'aurais pas hésité mais là... lui. Bordel. Mais pourquoi lui? Je plongeais mon regard dans ses yeux opales. Ses magnifiques yeux que je dévisageais si souvent. Le destin avait été cruel, impartial, nous étions amis, je désirais même plus, et sans le savoir nous étions ennemis. J'aimerais tant retourner en arrière, refuser cette foutue mission. Hélas, je ne peux...
le désespoir m'assaillait de tout part, oppressant. Et lui me regardait impassiblement, de son regard froid. Je ne pouvais discerner ses sentiments. On dit que « les yeux sont le miroir de l'âme » et ben pas avec lui. Se sentait-il trahit? Me haïssait-il? Ou ressentait-il encore de l'affection à mon égard?
Ses yeux m'étaient indéchiffrables. J'en souffrais.
Inconsciemment, je me rappelais de tous nos moments passés ensembles. J'eus tout le loisir de me remémorer la chaleur de ses mains sur mes épaules réconfortante. La douce odeur de sable chaud qui émanait de son cou, quand je réussissais subtilement à y plonger ma tête. Sa main dans mes cheveux à chaque fois qu'il passait derrière moi. Son étreinte lorsqu'il me consolait... tout son corps que j'aurais tant aimé goûter. Tout pleins de détails que j'affectionne particulièrement, comme la fois où il est sorti de sous la douche vêtu d'une simple serviette, l'eau ruisselant encore sur son corps. J'avais bien faillis lui sauter dessus ce jour-là.
A ce souvenir, je ne pu retenir un sourire de fleurir sur mon visage.
Le bruit sourd d'une détonation fendit l'air. Alors le monde explosa. L'impact me fit vaciller vers le côté. Mon revolver se libéra de ma main et heurta le sol dans un grondement sourd. Je clignai des yeux et tombai abruptement. Je ne poussai pas un cri, rien. Trop surpris. Ma vue se brouilla et dans un ultime effort je parvins à prononcer cet unique mot:
« Gaara. »
Le monde chuta peu à peu dans les ténèbres, m'engloutissant au passage. Et puis le noir total.
