Ohayo gozaimasu / Konnichiwa mina / Buongiorno a tutti / Holà / Hello people / Salut les gens / Et dernièrement, Terve miten!
Here is me with a fic que ça faisais logtemps que je voulais poster, puisque c'était (censé) etre pour Noel, mais bon, ça a mis un mois de plus, que voulez-vous? Enfin, j'ai pas mis un mois à l'écrire hein! (si je dis ça, ça va décourager les lecteurs) mais il a fallut que je travaille un peu l'idée de départ, qui a eu du mal à se faire un chemin dans ma tete, je dois avouer, mais bon, L'IMPORTANT IS TO NEVER GIVE UP! Because of my nindo! ~!ta ta tata ho!~ c'est la musique qu'on entend quand commence les premiers épisodes de Naruto!
Bref... Je n'ai pas à dire grand chose, mis à part qu'il s'agit là d'un two shot, c'est à dire une histoire en deux chapitres seulement, que c'est du M, BUT NO WORRY, it's only for the second part! So -pas de soupirs déçus- tous les gens qui veulent lire -et là je m'adresse tout particulièrement à ma camarade compatriote fanfiqueuse émérite Mushu- donc bah ILS PEUVENT LIRE! MOUHAHAHA si c'est pas génial ça?
Les explications sur les spécialités finlandaises que je citerai sont en fin de chapitre.
Rating: bah je l'ai d'jà, mais je le redis: K pour le premier et M pour le deuxième chap'
Disclaimer: tout est à Hidekaz Hiramuya (ou un truc dans l'genre) sauf la fic bien sur!
So NJUT les gens! ~Tu tutu tu tu tutu tu!~
Chapitre 1
Tino soupira. Arpentant les rues désertes d'Helsinki en ce 24 décembre, il cherchait. Il cherchait une personne à qui donner de ce temps dont il disposait avec abondance, ce qui le stressait, car il ne savait comment le dépenser, son temps. Il cherchait une personne à qui donner de son argent, de cet argent qui lui pesait comme un fardeau, une charge dont le poids se ferait sentir à chaque pas. Somme toutes, il cherchait une personne à qui donner de sa personne et qui accepterait ce cadeau de sa part, en ce jour censé être jour de fête.
Car c'était un fait, Tino était généreux.
Et c'était un autre fait, il était seul.
Ce jour-là, il était allé retirer à la banque une partie de la somme que ses parents lui avaient laissée à sa majorité.
En valeur d'héritage.
Ce jour-là, en effet, personne n'était là pour fêter cet événement avec lui. Ses parents étaient morts, dans un accident, de cela il y a tout juste un an.
Jour pour jour.
Et un autre fait qui accablait Tino était qu'il se sentait seul.
C'est pourquoi il cherchait, avec cette sorte de fièvre irrésolue qui le caractérisait, quelqu'un avec qui partager ce peu de bonheur matériel que ses parents lui avaient laissé, au milieu de toute cette tristesse, sous formes de coupures dont la moitié se trouvait bien au chaud dans la poche intérieure de son manteau.
Il marchait d'un bon pas, battant sans relâche le pavé du centre-ville d'Helsinki, mais ne trouvant personne.
Jusqu'au moment ou, juste à l'angle d'une rue, il découvrit un homme assis à même le sol. Il n'aurait su dire avec exactitude s'il s'agissait d'un mendiant ou juste de quelqu'un d'un peu déprimé qui attendait il-ne-savait-trop-quoi. Son allure extérieure fit davantage pencher l'opinion de Tino pour la première hypothèse, bien que son attitude ne renvoie pas du tout à l'image qu'il se faisait des sans-abri qui faisaient la manche.
L'homme était vêtu d'un long manteau bleu nuit un peu élimé, dont le col haut lui arrivait à la base de la nuque, lui relevant le menton, et se faisant, rehaussait encore son expression austère et dure. Il se tenait droit malgré ses genoux repliés contre sa poitrine qu'il avait entourés de ses bras, s'appuyant à peine contre le mur derrière lui. Son visage émacié mais blanc, dont les traits étaient droits et bien dessinés, semblait sans imperfections, en omettant une légère cicatrice.
Mais ce fut son regard qui frappa le plus le jeune finlandais. Un mélange de rigidité et de froideur, empreint d'une mesure de suspicion, le tout renforcé par une teinte bleu aussi sombre que les vêtements qu'il portait et aussi glacée que la température ambiante, proche du zéro absolu.
Il semblait simplement défier quiconque de l'approcher.
Ce que Tino fit, s'avançant dans sa direction de plusieurs pas.
« Excusez-moi, je voudrais vous demandez quelque chose » fit-il de son ton le plus poli, avec le sourire le plus aimable qu'il était capable d'afficher.
L'autre ne répondit pas, cependant, se contentant de fixer le vide devant lui, ne daignant pas lever un sourcil.
Tino ne se découragea pas pour si peu, il s'y attendait et avait anticipé ce genre de réaction, c'est pourquoi il reprit immédiatement :
« C'est-à-dire que…je suis à la recherche, à vrai dire, d'une personne avec qui passer Noël, j'ai de l'argent aussi, mais j'aimerais surtout trouver une personne qui, je sais pas, qui accepterait de passer un peu de temps, et avec qui je pourrai passer du bon temps, vu qu'aujourd'hui c'est Noel… »
Cette fois-ci, l'autre leva lentement les yeux vers lui. Et son regard devint fixe, gênant. Il s'ensuivit un long silence. Après quoi, le plus jeune reprit, affichant toujours son sourire de circonstance :
« Alors, vous…vous seriez d'accord ? » cela relevait plus du bégaiement approximatif que de la véritable interrogation, mais il y avait dans ces mots une note d'espoir indéniable.
« Tu plaisantes ? » fut la seule réponse qu'il obtient. Tino sentit son sourire se faner puis mourir sur son visage lorsque l'autre répéta, d'un ton moins abrupte et en détachant bien les syllabes :
« Tu - plaisantes ? » Ce n'était pas une remarque acerbe, mais bien une question. Tino reprit contenance.
« Euh, non pas du tout ! » fit-il avec un enthousiasme non feint. Il inspira un grand coup et se lança, prêt à tout déballer pour trouver quelqu'un qui veuille bien l'accompagner.
« A vrai dire, Noël a perdu toute signification pour moi. L'an dernier, je n'ai pas pu le fêter et aujourd'hui, je cherche quelqu'un qui me fasse oublier quel horrible jour ça a été et…qui me comprenne aussi, c'est pourquoi j'ai décidé de donner un peu de mon temps et de mon argent à qui en voudra…juste pour ne pas être seul, j'imagine. »
Ses yeux étaient secs. C'était comme si toutes les larmes qu'il avait alors versées avaient asséché jusqu'à son cœur, et en pleurant toutes les larmes de son corps ce jour funeste, il s'était retrouvé dans l'incapacité de pleurer à nouveau. Les larmes s'étaient taries, mais la peine, elle, restait, et semblait même grandir de jour en jour, à l'approche de la date fatidique, comme si sans exutoire, elle ne pouvait ressortir et restait confinée dans sa poitrine, et ce, ou qu'il aille et quoi qu'il fasse.
L'homme l'observait, cette fois-ci avec attention, les sourcils froncés, une lueur d'interrogation dans ses yeux, lesquels le vrillaient avec insistance, semblant vouloir du regard lui arracher la réponse avant que les mots ne franchissent ses lèvres.
« Il y a un an de cela, mes parents sont morts. »
Le dire ne le soulagea aucunement. Au contraire, un tel aveu sembla encore raffermir la boule d'angoisse et de chagrin qu'il sentait grandir dans son ventre.
L'autre, en revanche, eut l'air surprit. Par « surprit », Tino supposait que la suspension de ses sourcils au point culminant de leur ascension en comparaison avec l'inertie totale de son visage était là une marque d'étonnement acceptable.
Ses yeux toujours ancrés profondément dans les siens, au point que ça en devenait effrayant, le plus âgé fit un mouvement pour se lever, avant de se redresser tout à fait.
Il était vraiment plus grand que ce qu'il avait imaginé au premier abord. Et plus intimidant aussi. A se tenir face à lui, si proche, il en empiétait sur son espace vital. Sauf que le finlandais n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre d'intrusion dans sa « sphère privée », ce cocon qu'il avait constitué autour de lui, cette barrière qui l'isolait du reste du monde.
« Sa fait aussi un an… » Une pause. Tino sentit un frisson lui parcourir l'échine.
« …que je suis à la rue. »
Se fut au tour du plus jeune d'être surprit. Ensemble, ils se tournèrent vers la rue par laquelle Tino était arrivée. Se mirent en marche.
Il marchait vite. Tino avait besoin de toute sa concentration et de l'entière capacité de ses poumons pour suivre aussi bien l'homme que le fil de la conversation, trottinant à ses cotés.
« Et donc, on vous a expulsé de votre appartement ?
- Oui, j'habitais un p'tit HLM de périphérie, à Kirkkonummi, la banlieue ouest de la ville, un p'tit immeuble qui payait pas d'mine avec sa façade taguée et sa porte d'entrée à moitié défoncée. C'est des dealers, qui, un jour, ont débarqué et casser la porte. Le concierge, un vieux bonhomme sec et mielleux quand ça l'arrangeait, a voulu appeler un serrurier, mais ils l'ont pas laissé faire. Du jour au lendemain, ils ont investit l'immeuble et fait de la cage d'escalier leur repère pour dealer tranquille. Et le concierge, qui s'est fait tabasser pour avoir voulu les balancer, il a plus jamais rien dit. »
Tino resta silencieux. Leurs pas s'étaient ralentis.
« Y a eu des agressions. Plusieurs locataires, ceux qui avaient les moyens, ont déménagés. Alors quand les dettes se sont accumulées et que les huissiers ont menacé de m'saisir les meubles, il m'a mis à la porte, m'a foutu dehors. Il avait un couteau.
- Comme ça, genre, il vous a viré de chez vous ? Mais c'est dégueulasse, c'est ignoble, c'était encore chez vous, quand même ?
- Faut croire que non. La boite ou j'étais a été délocalisée, j'ai été viré, ruiné, et sans fric, je m'attendais à ce que les huissiers débarquent d'un jour ou l'autre. J'ai bien essayé de retarder l'échéance, mais rien n'y a fait, c'était une question de temps.
- Et depuis, vous êtes SDF ?
- Depuis, je vis dans la rue » corrigea t'il, comme si la terminologie appliquée au fait avait de l'importance à ses yeux.
« Je dors dans des hôtels quand je peux, mais la plupart du temps, je vais dans les locaux désaffectés de l'ancienne entreprise ou je travaillais, IKEA. S'm'rappelle des souvenirs…
Apparemment, il ne bénéficiait pas de l'aide au logement. Ce qui était anormal pour quelqu'un dans sa situation. Il ne semblait pas davantage aller dans des logements sociaux. Peut-être n'en voulait-il pas ?
Ils s'arrêtèrent. Devant eux, un restaurant, le Ravintola Olo.
« Ah, je m'en rappelle, j'y venais souvent, enfant. » Tino s'abstint de préciser avec qui. Le simple souvenir de ses parents l'accompagnant en le tenant par la main suffisait à faire monter en lui le sentiment de honte qui était le sien en songeant aux billets de banques qu'ils lui avaient légués et dont il ne se sentait pas légitime. Honnêtement, il avait envie de se débarrasser de cet argent qui brûlait sous son manteau, mais il ne pouvait le faire n'importe comment. Il avait prévu d'en garder une petite partie pour son utilisation personnelle, et de séparer le reste en deux moitiés, une qui irait à différentes œuvres caritatives et l'autre qui serait pour la personne qui aurait choisi de l'accompagner. C'était là une décision importante. Il ne pouvait raisonnablement faire confiance à une personne qu'il n'avait rencontrée que depuis quelques minutes pour lui confier ce qui constituait son seul héritage. Pas plus qu'il ne pouvait ainsi dilapider l'argent que ses parents lui avaient confié, le seul « cadeau » posthume qu'ils lui avaient fait. Même si c'était un cadeau empoisonné de rancune et de chagrin.
Ils entrèrent. L'établissement vu de l'extérieur ne payait pas de mine, une simple devanture avec vitrine donnant directement sur la salle principale. Une fois à l'intérieur cependant, le décor changeait radicalement, les murs étaient ornés de lignes droites et angulées de couleurs grise et brune, à l'apparence indistincte mais qui évoquait le flottement de ramures d'arbres agités par une légère brise. L'ameublement, uniquement fait de bois sombre, renforçait cette impression mais tranchait avec les nappes et les dessus blancs qui recouvraient les tables, renvoyant encore une fois à cette image d'espace boisé, de foret épurée et silencieuse.
Le décor contrastait néanmoins avec le vacarme ambiant, signe que beaucoup de monde se plaisaient à venir y manger.
« Comme vous le voyez, l'aspect austère de l'extérieur n'a rien à voir avec l'intérieur. C'est un peu bruyant, mais en même temps, c'est sympa, ça permet de délimiter une sorte de bulle, d'espace privé. » fit le finlandais dont le silence constituait l'une des pires craintes. C'est pourquoi, tout naturellement, il s'était mis à parler comme une mitraillette, le bruit de fond couvrant ses paroles, le rassurant et lui donnant l'impression que personne ne les écoutait, ce qui n'était pas le cas, par exemple, dans ces restaurants chicos ou tout le monde épient les moindres faits et gestes du voisin… Tino avait HORREUR de ça.
« J'aime pas trop le bruit. » déclara l'autre en réponse.
« Si vous voulez, on peut aller à « l'Olokolo », c'est plus… intime. » avisa Tino qui n'avait pas du tout envie de mettre mal-à-l'aise son « invité ». Il l'entraina donc vers un coin un peu plus reculé du restaurant, puis franchit une porte derrière laquelle un membre du personnel leur tomba dessus en demandant s'ils avaient réservés, Tino secoua la tête heureusement pour eux il était encore tôt et il n'y avait personne pour le moment, si bien qu'ils purent rapidement être inscrits, après quoi l'employé se retira.
« Olokolo, ça veut dire « petit coin tranquille et confortable » c'est un jeu de mot en fait, c'est bien pour quand on veut déjeuner dans un endroit calme et ne pas entendre la rumeur environnante en bruit de fond, parce que c'est vrai qu'au bout d'un moment, ça peut donner la migraine ! »
Tino sentait la gêne de l'autre. Après tout, il n'avait pas du souvent aller au restaurant encore moins y être invité, surtout par un parfait inconnu et il devait se demander ce qu'il mijotait, même si ses intentions étaient des plus honorables, ce changement dans ses habitudes quotidiennes ajoutée à l'incompréhension le déroutait et l'agaçait.
« Il y a même une cuisine », lança le jeune finlandais en montrant l'agencement moderne qui décorait la pièce. Il y avait là un plan de travail en béton ciré, une cuisinière dernier cri en métal poli au-dessus de laquelle était suspendu une hotte de la même couleur argenté étincelante de propreté, un frigidaire et des placards remplis de produits frais et un petit bar à vin. Au fond se trouvait une table en bois noir qui pouvait accueillir un nombre variable d'invités puisqu'elle pouvait s'allonger et se rétrécir à loisir. Le tout était assortit de décorations de Noel tels des guirlandes et un petit sapin décoré qui trônait sur la cuisinière, mais rien de trop voyant ou de mauvais gout.
« On fait notre propre cuisine ici ? demanda le « convive » à son « hôte ».
- Oui, mais il me semble qu'un chef est censé nous aider à préparer les plats »
En effet, un homme coiffé d'une toque blanche ne tarda pas à se présenter à eux et leur demanda ce qu'ils voulaient pour déjeuner. Cette partie du restaurant n'étant pas « à la carte », ils pouvaient choisir ce qu'ils voulaient bien que bien entendu, les spécialités locales leur soient fortement recommandées. Le chef n'était là que pour les aider à exécuter les préparations les plus difficiles.
« Je vais prendre du saumon de Rorvik avec de l'aneth et de la moutarde…
- Et moi, des cotes de porc finlandaises avec des coquilles Saint-Jacques. »
Tino sourit, heureux que l'autre ait renchéri de lui-même et commence à se détendre en sa présence. Le cuisinier leur montra comment faire cuire à la perfection le saumon puis leur fit la démonstration des coquilles Saint-Jacques sautées avant de leur souhaiter bon appétit et de disparaitre.
« Je trouve ça cool de faire notre propre cuisine, non ?
- Oui, c'est comme si nous étions chez nous… »
La réponse de l'autre surprit un peu Tino, mais pas autant que le regard qu'il lui lança. Le bleu foncé qui composait ses yeux s'était éclaircit, faisant place à une teinte azur céruléenne qui reflétait une sorte de paix, de sérénité. Le même genre de calme que l'on pouvait trouver en contemplant le ciel, un après-midi d'été, la même impression de bien être qui vous envahissait alors, le temps semblant ralentir pour vous laisser profiter de ce moment de quiétude. Il n'y avait plus trace de suspicion dans son regard, juste de la… joie.
Tino lui sourit et servit l'entrée –une soupe de poisson qu'ils avaient tout deux choisis- dans des bols décorés de drapeaux à croix bleus sur fond blanche et jaune sur fond bleu, qu'il avaient dégotés en farfouillant dans l'un des placards. Il souffla sur le sien et s'assit en face de son invité. L'entrée était pour l'occasion accompagnée d'un verre de Haigu, un champagne de circonstance.
« Moe, aujourd'hui c'est moi qui régale, voilà la soupe de poisson du chef ! » Il vit les coins de la bouche de l'autre se relever.
« Au fait, j'm'appelle Berwald Oxenstierna », déclara t'il.
Ils gouttèrent la soupe en même temps. C'était délicieux.
Tous les mets qu'ils avaient préparés étaient délicieux. Mais le meilleur fut certainement l'esprit de convivialité qui régna durant tout le repas. Tous deux discutèrent comme s'ils étaient de vrais amis, parlèrent de leurs origines et de leurs gouts, se racontèrent leur vie.
Tino apprit entre-autres que Berwald était suédois, ce qui expliquait son accent.
Après avoir finit leur dessert, du Liquorish avec un yaourt pour Tino et un gâteau au chocolat et au miel pour Berwald, ils se levèrent et vidèrent leur verre de Salmiakki Koskenkorva.
« Et le plus cool, c'est qu'on a pas à débarrasser et encore moins à faire la vaisselle ! » fit Tino en s'étirant. Ils réglèrent la note avec l'argent du finlandais, puis partirent.
« Et si on allait au ciné ? » demanda le plus jeune à son vis-à-vis qui n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'ils étaient sortis dans le froid mordant. Lequel hocha la tête, les yeux à nouveau rivés à ceux de Tino.
Ils traversèrent le centre-ville, puis la principale rue commerçante Aleksanterinkatu, ornée de guirlandes de toute couleurs et de toutes formes, accrochées aux devantures des immeubles, certaines formant des messages festifs à l'intention des passants, tandis que d'autre se balançaient joyeusement dans le vent, s'inscrivant dans la plus pure lignée des coutumes finlandaises et perdurant depuis des dizaines d'années déjà, véritable fer gardé et héritage du folklore de la ville, là ou réveillon rimait avec tradition.
Ils attinrent le Helsingin kulttuurikeskus, le centre culturel d'Helsinki devant eux se trouvaitle Kinopalatsi, un grand duplex à l'intérieur moderne et spacieux ou étaient projetés de nombreux films, dont les affiches s'étalaient sur écran-géant. Tino et Berwald s'arrêtèrent à mi-chemin dans le grand hall d'accueil. Le suédois remonta ses lunettes sur son nez et désigna l'une d'entre-elle.
« Celui-ci,Mies vailla menneisyyttä, il a l'air pas mal…
- Ouais, j'en ai entendu parler, à ce qu'il parait il a fait le plus gros box-office de ces deux derniers mois.
- Mieux vaut se dépêcher alors. »
Tino hocha la tête et ensemble, ils filèrent vers les caisses, payèrent leur ticket puis s'installèrent dans la salle déjà très sombre, le jeune finlandais suçotant un petit bout de salmmiaki qu'il avait acheté au passage. Le suédois fit craquer un morceau de popcorn entre ses dents et passa un bras derrière l'épaule de Tino en levant un sourcil, le questionnant du regard. Celui-ci sourit franchement, heureux de cette marque du rapprochement qu'il semblait lui témoigner. Heureux aussi qu'il fasse si sombre dans cette salle…
Le film racontait l'histoire d'un homme, Markku Peltola, qui arrive à Helsinki et se fait agresser par une bande de jeunes. Gravement traumatisé et isolé dans cette ville qu'il ne connait pas, il devient amnésique et se coupe du reste du monde. Jusqu'au jour où il tombe sur des sans-abri qui vont lui proposer de l'héberger, et grâce auxquels, peu à peu, il recouvre la mémoire et parvient à reconstruire sa vie. Le film était émouvant, tout en étant réaliste, et dur, parfois. Le personnage principal, « M », attachant, tentait de garder sa dignité malgré tout et cela toucha profondément Tino. Lorsque le protagoniste fut témoin d'un hold-up et accusé de complicité de braquage par la police, le finlandais sentit son cœur se serrer, en même temps qu'une main se logeait dans la sienne, se voulant rassurante tout en cherchant à se rassurer, ce qu'il ignorait. Mais qu'il sentit, inconsciemment. Tino hocha la tête sans oser regarder l'autre cependant, s'il l'avait fait, il se probablement serait mis à pleurer, ce dont étonnamment, il avait peur.
Peur peut-être de se révéler devant celui qu'il avait choisi.
Et pourtant, à la scène finale, lorsque M, ayant revu son ex-femme, choisi de laisser derrière lui son passé et de repartir vers ce qui est désormais sa nouvelle vie, celle de l'homme plus humain et plus digne qu'il est devenu, Tino sentit, indépendamment de sa volonté et de sa bonne conscience, ses larmes couler sur ses joues, des perles transparentes, brillantes dans l'obscurité, le reflet d'une tristesse depuis longtemps refoulée, dans cette coquille qu'il avait constitué autour de lui et qui commençait à se fragiliser.
Enfin.
C'est ce qu'il avait toujours voulu. Le suédois effleura son visage du bout des doigts, recueillit une larme au creux de sa paume et vint appuyer sa tête contre celle du jeune finlandais. Qui fit de même. Se laissa aller.
Lorsqu'ils sortirent, il neigeait, le sol était déjà partiellement recouvert de blanc, et un vent vespéral s'était levé, faisant tourbillonner les flocons en tout sens autour d'eux. Ce fut Berwald qui eut le premier une idée :
« Pourquoi ne pas aller aux marchés de Noel ? La Finlande est bien le pays de Santa Klaus, non ? »
Ils passèrent d'abord par la rue Pohjoisesplanadi, la rue au Nord de l'Esplanade mais attinrent rapidement le plus grand marché de Noel de Helsinki, celui de l'Esplanadin Puisto, le Parc de l'Esplanade. Autour d'eux, des dizaines de passants allaient et venaient de stand en stand, certains se dépêchant de faire leurs courses de dernière minute tandis que d'autres, majoritairement composés de couples et de familles, étaient nettement moins pressés.
Tino et Berwald étaient de ceux-là.
L'émerveillement se lisait dans leurs yeux, tandis qu'ils déambulaient dans le parc sans autre but que celui d'admirer les rivières de diamants, les cascades d'or et de bijoux multicolores qui ornaient les sapins et les pins en les nimbant d'une aura de prestige en ce jour faveur de consécration pour eux. Les résineux étaient des arbres dont la coutume nordique voulait qu'ils soient sciemment honorés le jour du Kekri. Couronnés en leur sommet d'une fine tiare argentée et recouverts d'une léger manteau blanc, lequel endiguait le froid environnant de par le contraste saisissant qu'il offrait avec les parures d'argent et de lumières, les tentures de boules et les ribambelles de décorations en tout genre qui ornaient chacun des pins, sapins et échoppes, formant un décor absolument magique.
Tous plus uniques et surprenants les uns que les autres, chacun des stands était agrémenté d'objets féeriques et merveilleux. Il y avait là toutes sortes de figurines, poupées et autres porte-clés à l'effigie des symboles de Noël, des petits Santa Klaus en plastique ou en tissu, des rennes, des bonshommes de neige, des lutins et autres ravissantes fées, des chaussettes de Noël qu'on accroche aux cheminées, mais aussi des branches de sapins vendues comme décorations, des Himmeli, des compositions de tables, des bougies pour l'ambiance et tout ce qu'il fallait de bonbons, pains d'épice et spécialités gastronomiques pour passer le plus délicieux repas de Noël ( ou de Kekri, c'était selon) qui soit. Coté jouets, cette année, la tendance semblait tournée vers le bois, lesquels objets suscitaient autant l'admiration et les cris de joies ravis des plus petits que les reniflements et la nostalgie des plus grands. Le fait que la plupart d'entre eux soient fait main contribuait à renforcer le climat chaleureux entre les teneurs des stands et leurs clients, qui semblait imprégner les lieux à mesure que ces derniers s'avançaient et que leur parvenait l'odeur des différents mets préparés sur place par les exposants. Lesquels semblaient tout simplement heureux d'être là et tous étaient aussi décidés les uns que les autres à faire partager « l'esprit de Noel » avec plus ou moins d'ingéniosité et de bonhomie.
Tino ne savait plus où donner de la tête. C'est qu'il y avait tellement à voir…
« - Venez, venez admirer mes écharpes et mes bonnets ! Ils sont beaux n'est-ce pas ? » faisait un vendeur. Tino s'esclaffa. Il n'empêche, la méthode semblait efficace, puisque déjà une nuée de bambins se pressaient autour du marchand. Tino ne put s'empêcher de trouver absolument adorable un petit bonnet de laine à figure de renne et s'approcha du stand.
L'attention de Berwald fut de son coté détournée par un stand ou figurait de nombreuses figurines en bois sculpté, aux traits fins peints, cela se voyait, avec beaucoup de délicatesse et de passion. Le vendeur fut quelque peut surprit que quelqu'un comme lui (qui n'inspirait pas forcément confiance à tout venant avec ses sourcils froncés et son air peu avenant) s'intéresse à son travail.
« Oyahh! Moe ! » s'exclamait pendant ce temps Tino à la vue d'un magnifique stand de guirlandes lumineuses.
« C'est très bon… » fit le suédois en goutant le Glögi ; un vin aux épices d'inspiration locale, spécialité de Noël.
« C'est trop mignon! MOE ! lança le jeune finlandais, tombé en admiration devant un stand ou le propriétaire s'attelait en public à la fabrication de poupées, à l'effigie de la série la plus culte de Tino: les Moomins.
C'est ainsi qu'ils voletèrent de stand en stand, l'un perdant parfois la main de l'autre, avant de se retrouver, puis d'aller visiter chacun de leur coté un autre stand qu'ils n'avaient pas encore vu, et avec toute cette agitation, ils finirent par se perdre de vue.
Tino cherchait son compagnon lorsque son champ de vision devint subitement noir. Quelqu'un lui avait couvert les yeux de ses mains. Et ce quelqu'un était…
« J'avais peur d'te perdre… » Il sentit qu'on le faisait pivoter sur lui-même puis sa vision s'éclaircit.
Berwald se tenait devant lui en le voyant, Tino eut de la peine à croire que c'était bien lui qui lui avait joué un tour de la sorte. Il avait l'air toujours l'air aussi austère, mais quelque chose semblait avoir changé, non pas dans son regard, mais dans la manière qu'il avait de le dévisager. Comme…attendant…
Tino resta inerte tandis que les paumes du suédois remontaient lentement de ses joues jusqu'à son front avant de déposer ce qui semblait être un morceau d'étoffe sur ses cheveux, les effleurant juste au passage.
« Pour toi. » Le jeune finlandais posa doucement ses doigts sur le fragile chapeau qu'il arborait à présent. Fait d'un tissu étonnamment fin et chaud, il était agrémenté d'un pompon en laine blanche en son sommet. Le reste du bonnet, car c'était un bonnet, mais pas des plus communs, était rouge, assorti de fourrure blanche sur la bordure, et pile de la bonne taille, de sorte qu'il ne penchait pas trop d'un coté ou de l'autre, le pompon restant parfaitement droit sur sa tête malgré les bourrasques hivernales. Tino n'aimait pas particulièrement mettre des chapeaux car il trouvait que tous lui donnaient un air d'ivrogne et en plus s'envolaient au moindre coup de vent.
Sauf que celui-ci lui allait à la perfection.
Un bonnet de Santa Klaus. Tino rougit. Secrètement, il avait gardé une âme d'enfant et appréciait tout ce qui se rapportait de près ou de loin au célèbre distributeur de cadeau, ce qui constituait l'une des raisons pour lesquels il affectionnait tant Kekri avant. Il pensait que le Père Noel était la personne la plus représentative de ce qu'était « l'esprit de Noel », ce en quoi il avait cessé de croire au moment de la mort de ses parents. Depuis ce jour-là, le père Noel ne rima plus avec « espoir » et « joie » pour lui mais plutôt avec « cruauté » et « mensonge ». Cruauté à cause de ce qu'il avait subit et mensonge pour tous ce que Santa Klaus véhiculait, et qu'il ne croyait plus alors n'être qu'un ramassis de conneries.
En tout cela, en tout ce qu'il avait cessé de croire, en un instant, le suédois lui avait redonné…confiance.
« Me…merci. » articula t'il avec peine, avant de lui offrir un magnifique sourire gâté au pain d'épices et autres confiseries avec lesquelles il s'était régalé un peu plus tôt.
Il toucha une nouvelle fois le chapeau pour être certain de son existence.
« Mais…je ne peux pas l'accepter. » Berwald haussa un sourcil tandis que le plus jeune retirait le couvre-chef, le serrant dans ses mains.
« Je…je suis désolé…mais je ne peux vraiment pas …
- Pourquoi ?
- Parce que…parce que tout ce que j'ai fait aujourd'hui, ce n'était pas une œuvre de charité, ce n'est pas quelque chose que j'ai fais pour la reconnaissance ! Je n'attendais rien en échange ! »
Sa voix chevrotait, en prononçant ses mots :
« Si je fais tout ça, c'est simplement pour transmettre le bonheur que mes parents m'ont légué à quelqu'un qui n'a pas eu la chance de l'avoir, qui n'a pas la chance d'être heureux , ce n'est pas pour moi que je le fais…
- Mais toi, tu es heureux ?
- Oui, bien sur ! C'est pour ça…tout ce que je voulais faire c'était rendre quelqu'un d'autre heureux, et prouver…prouver que ce qu'on dit aux gens : « amusez vous, soyez heureux, c'est Noel » parce que tout le monde est censé être heureux le jour de Noel, qu'il n'y a aucune raison d'être triste, eh bien tout ça c'est FAUX! Je sais, moi, ce que ça fait d'être triste le jour de Noel, je sais ce que c'est de pleurer aujourd'hui…
Sa voix se brisa, Tino ses épaules se relever et s'abaisser au rythme des sanglots qui le secouait.
« Personne ne devrait pleurer le jour de Noel. »
Le finlandais releva la tête. Berwald fit un pas vers lui. Le prit dans ses bras.
« Tu es plus que généreux, tu ne veux pas juste à rendre service, tu ne cherches même pas à faire une bonne action tout ce que tu fais, c'est sans rien attendre en retour, sans arrière pensée. Tu es aussi la première personne que je rencontre à ne pas avoir pitié ou peur de moi… Tu agis comme si tout cela était naturel… mais au fon, je trouve ça injuste. Toi aussi, tu as le droit de connaitre le bonheur à nouveau. »
Tino sentit ses yeux s'écarquiller contre le manteau du suédois. Des larmes coulaient lentement le long du stretch-coat, tel une pluie attendant depuis longtemps d'être libérée par les nuages capricieux qui la retenait prisonnière, crevés par ces paroles aussi acérées que des poignards, mais aussi juste que le plus doux des cafés, et distillant le même arome bienveillant, la même teneur sucrée.
« Ce n'est pas parce que tu as perdu tes parents que tu dois t'en sentir responsable et porter le poids de leur mort jusqu'à la fin de tes jours comme une punition. Ni même te sentir obligé de les regretter à jamais juste pour préserver leur souvenir. Ne te prive pas de vivre, ne te prive pas de vivre en distribuant cet amour que tu as reçu autour de toi, tel un cadeau, comme tu l'as fait aujourd'hui. Car c'est là le meilleur cadeau que l'on puisse espérer de la part de quelqu'un qu'on aime. »
Tino se sentit rougir davantage alors qu'il était toujours pressé contre l'épaule du plus âgé.
« Alors…accepte-le simplement, ce cadeau que je te fais, s'il te plait. » Sa voix était hachée, tout en gardant la même sonorité calme et douce, malgré le soupçon d'impatience qui commençait à teinter son expression.
Il désigna le bonnet rouge et blanc.
« Non pas en gage de remerciement, mais en témoignage de l'affection que je te porte. »
Un cadeau… en gage… d'affection… ?
Le finlandais, abasourdi, regarda alternativement le chapeau que l'autre essayait de lui glisser entre les doigts, sa paume contre la sienne, et Berwald lui-même, puis à nouveau le bonnet, avant, encore une fois, de lever les yeux vers le propriétaire de ces si profondes et intenses iris bleues contre lesquelles il ne se sentait plus la force de lutter. Il abandonna donc. Et vint délicatement poser ses lèvres sur celles du suédois.
Tous deux se jurèrent par la suite de se revoir, bientôt, très bientôt…
« Et pourquoi pas le jour du Nouvel An ? » avança Tino. Le temps pour nous de mettre en ordre nos affaires et hum… ! Comment dire…de voir ou nous en sommes… »
Et puis, peut-être, sera venu le temps de faire un vœu.
Et voilà! Bon j'ai moins travailler au niveau de la construction sur cette fic que sur "Stockholm Syndrom", i have write it as i feel it! Sinon, vous remarquerez peut-etre de (petites) similitudes avec mon autre fic, la raison est simple, je tourne souvent autour des memes thèmes au cours d'une longue période et je n'écris que sur ce qui me tien à coeur! Ici, j'aime bien dénoncer le manque d'aide apportée aux sans-abri, la situation des sans-abri tout-court, ainsi que le fait, je sais pas si vous l'avez remarquer, que dans les médias, à la télé par exemple, toutes les pubs et tous les shows télé et autre magazine, en période de fete, ne font QUE parler de choses heureuses, de réveillons en familles, avec des gens au sourire colgate, et je trouve ça absolument DEGUEULASSE pour les gens qui n'ont pas la chance de recevoir de cadeaux, qui sont seuls ou en situation précaire, et qui ont autre chose à foutre que de connaitre la couleur des boules qu'ils mettront sur leur sapin! (s'ils ont la possibilité de s'en acheter un, bien sur).
Voilà, après j'aime bien souligner le principe de "l'esprit de Noel" parce que meme si c'est enfantin, c'est sweet et kawai, et on a bien besoin d'un peu de douceur et de chaleur dans ce monde de brutes, so Noel et là pour ça!
Après ce n'est que mon opinion personnelle, vous etes libres de ne pas la partager...(et dans ce cas, AU BUCHER! /AIEUH/ PAS TAPER!)
Et maintenant, OUST! Direction dico finlandais!
- Le Ravintola Olo existe pour de vrai, j'ai rien inventé, quand j'ai vu le site en cherchant un bon resto ou les faire déjeuner, j'ai eu trop envie d'y aller aussi!
- Rorvik est une ville en Finlande, vous auez piger^^
- le Haigu, c'est un très célèbre champagne finlandais...
- le Salmiakki Koskenkorva est un alcool populaire chez Tino, fait à partir de salmiakit (les bonbons) dilués dans d'la vodka
- liquorish bah c'est de la réglisse en finlandais
- "Mies vailla menneisyyttä" le nom du film se traduit par "l'homme sans passé" sortit chez nous en 2002
- le Kekri est le nom de l'ancienne fete paienne qui a été remplacée par Noel, dans la fic, Tino associe et mélange les deux
- Himmeli est le nom donné à de petites décorations faites de pailles tressées qui forment différents motifs en relief et que l'on accroche à Noel devant sa porte ou chez soi, pour portez bonheur je suppose (couronne de Noel locale)
- la série des Moomins et une série pour enfant que idolatre Tino XD
Et voilà, je crois qu'au niveau, "référence culturelle" (LOL) c'est bon, so j'espère que ça vous a plu et je vous souhaite à tous une très bonne soirée, chers lecteurs et chères lectrices!
(ET REVIEW SINON I GOING TO SORTIR MY AXE!) = gloire au FrUk XD
O yasumi nasai / Sayonara mina / Ciao a tutti / Das vidania / Bye my friends / Moikka / Kyllä / Näkemiin miten!
Jag älskar dig ! ~MOEEEEEEEE~
