L'histoire de Rosalie.
Chapitre 1: Le début de la folie.
Quiet little voices – We were promised to a Jetpacks.
Les petites voix silencieuses se glissent dans ma tête, je ne sais plus quoi penser. Est-ce que je ressens toujours cette profonde rancoeur, celle qui me coupe le souffle, celle qui me fait détester le monde entier ? Je suis incapable de faire face à une réalité aussi cruelle. Aujourd'hui, j'ai peur. C'est comme si on me broyait de l'intérieur, une boule au fond de la gorge m'évite de parler, et de toutes façons à qui le pourrais-je ? Emmett ne comprendrait pas. Et je n'ai surtout pas l'intention de lui dire qu'elle est revenue.
Elle ? Oui, cette sensation agréable au début étrange ensuite laissant place peu à peu à l'éffroit puis à l'horreur. Quand j'y réfléchis maintenant je peux dire que c'est un peu comme notre rencontre. Plaisante au commencement et laissant un goût amer ensuite. Suis-je folle d'y repenser ? Peut-être bien, cela fait plus d'un demi- siècle et chaque jour j'y repense un peu plus. Chaques détails me paraîssent importants. J'essaie de comprendre, mais au fond qu'ai-je à comprendre ? Il était un chasseur et moi, sans défense, j'étais sa proie. Que puis-je dire de plus, depuis ce jour je ne respire plus . Dérisoire pour un vampire non ? En rencontrant Emmett ce fut une bouffée d'air frais, j'allais me noyer et il est arrivé. Sa compagnie ne masquait pas les voix, sa voix , je les entendais toujours tapies dans l'ombre, elles m'attendaient, espérant un moment de solitude. Alors c'est devenu une habitude être auprès d'Emmett le plus longtemps possible, m'évitait ainsi de les écouter me parler, à repenser aux lettres qu'il me transmettait, à ces mots remplis d'amours qu'il me disait. Aujourd'hui c'est vrai je ne ressens plus ce profond dégout vis-à-vis de moi même. Mais quand je pense au passé, j'ai la nausée.
Cette nuit-là devait être en novembre. Je rendais visite à Véra, une amie proche. J'avais acheté une magnifique grenouillère verte, elle avait eu un enfant. La grenouillère était pour lui, son petit Henry, en y réfléchissant bien Henry me fit penser à Emmett. Ses boucles brunes, son sourire éblouissant, et ses yeux chocolats. Un être aussi parfait ne devait pas mourir. Je ne pouvais pas le laisser car si je le laissais c'est comme si c'était moi que j'abandonnais. Cette hypothèse me brisait le coeur définitivement. Autant j'ai haï Carlisle de m'avoir transformé , autant je l'ai adoré lorsqu'il sauva la vie d'Emmett. Sa vie me faisait penser à la mienne, un peu comme moi au fond, il n'avait pas choisi, il allait mourir et je l'ai sauvé. C'est comme ça. Il n'a pas eu le choix et ça l'a fait souffrir. Avec lui, nous aurions pu ouvrir un club : celui des écorchés vifs. Edward aurait été le chef, il est particulièrement doué dans l'art de se torturer moralement , un peu masochiste. Je le crains, et encore une fois il nous le prouve avec sa gentille Bella. Une humaine, sans bauté particulière, ordinaire, la seule chose que je lui envie c'est son humanité. Je m'égards. Emmett n'est pas l'amour de ma vie, il est mon compagnon, on se comprend. Entre nous règne un profond respect mais Emmett ne sera jamais l'âme soeur. Et lui aussi bien que moi le sait très bien. Nous nous sommes aidés quand nous allions mal ce qui fait de nous de vieux amis.
J'aimais Emmett d'un amour sincère et véritable mais jamais il ne sera l'amour que j'attendais. Royce m'a capturée et malgré tout le mal qu'il m'a causé je l'aime encore passionnément. C'est morbide de se dire qu'on aime une personne qui est morte il y a cinquante-trois ans. La vie est ainsi faite, je suis sordide et mes désirs encore plus.
Emmett me comble plus que Royce n'ai jamais pu le faire mais moi-même je me rends compte que je lui servais principalement de défouloir. Il me voyait plutôt comme sa jolie petite fiancée folle d'amour qui avait abandonné amis et famille. Comme la petite ringarde qui n'avait jamais fait d'études et qui n'avait pas non plus un nom prestigieux.
Juste une beauté froide, à qui ça avait valu la plupart du temps des ennuis.
Emmett était amoureux, bienveillant, doux mais j'avais connu une tout autre sorte d'amour. Un amour dévastateur dont on ne sort pas indemne. Le genre d'amour qui vous laisse pantelant lorsque vous échangez votre premier baiser. J'ai connu un amour dur qui parfois me laissait quelques cicatrices. Je me suis forgé un caractère au fil des coups que je recevais. Alors tout ça Emmett ne le comprend pas et peut-être même qu'il ne comprendra jamais réellement ce que signifie les mots « passion dévastatrice ».
Souvent il me reprocha mon manque de sentiment, comme lorsque Edward se décida à nous présenter sa petite humaine. Très romantique, Emmett n'était pas contre le fait d'avoir une nouvelle soeur, il aimait l'idée qu'Edward ait trouvé sa nouvelle raison de vivre.
Flashback :
" Quel est le mal ? " Cria Emmett
" Je ne supporte pas cette fille, ce genre de fille qui à l'air de souffrir quoi qu'elle fasse, trop ordinaire pour Edward. Son plus gros défaut est d'être une humaine. Et tu sais aussi bien que moi que c'est impossible" répondis-je sur le même ton.
Je suis de très mauvaise fois la simplicité de Bella ne me dérengeait nullement. C'était plus profond que ça.
"Tu en es arrivé à te détester à ce point, et à détester à ce point ta condition et ceux qui t'entourent ? Je sais que tu es malheureuse et je sais que je ne peux te rendre le sourire, celui qui avait ce rôle est mort il y a 53 ans. Ai-je raison ? Malgré tout ce qu'il t'as fait subir, tu l'aimes encore ! Tu ne te considères pas comme un monstre et pourtant tu en aimes un. "
" Ce n'est pas du tout ça, Emmett " répondis-je faiblement, les larmes au bords des yeux et le coeur au bord des lèvres.
" Tu le sais aussi bien que moi, tout ce que je viens de dire c'est la vérité. Ce que tu reproche à Bella, c'est ce que toi tu n'as plus. L'humanité. Ce qui te fais mal, c'est que toi tu n'aies plus ce que Bella a l'occasion d'avoir. Des enfants, une vie longue et heureuses auprès de sa famille. Résigne-toi Rose. C'est finis, jamais au grand jamais tu n'auras d'enfants. Tu n'auras pas de familles aimantes, entourée de tes enfants et petits enfants. Je t'aime Rose. Mais t'accrochée à un rêve qui ne se réalisera jamais c'est être prête à souffrir toute ton éternité pour une illusion. " Il dit ça calmement et pourtant les larmes inondaient ses joues.
A présent Emmett pleurait l'amour, l'amour d'une femme qu'il aimait au plus profond de lui même mais dont il n'aurait jamais l'amour en retour. Face à cette dure réalité, Emmett perdait pied. Ses sentiments ne lui avait jamais parut si grand.
" Je ne peux pas faire autrement ! Tu comprends, pour moi cette condition n'est pas une vie et je ne peux la laisser gâcher la sienne ! Tout ça pour un homme en manque d'affection. Il a cent-deux ans, il a réussi à vivre pendant quatre-vingts-cinq ans sans femmes à ses cotés, il saura tenir une éternité ! Ce n'est pas de la jalousie, Emmett ! C'est bien plus recherché que ce simple sentiment ! Tout d'abord, il lui prendra sa naiveté ensuite se sera son innocence et vient enfin l'humanité. Sans le faire exprès, il prendra des petits morceaux d'elle-même, si petits qu'elle ne se rendra compte de rien et à la fin il lui aura tout prit. Quand elle se rendra compte que ce n'est pas ce qu'elle veut, il sera trop tard.
Emmett c'est mon histoire, et elle se répète, je deviens folle. Je pense à toutes ces occasions que j'ai eues de le quitter. Quand il devenait violent et qu'il cassait tout sur son passage. T'ais-je déjà dis que j'avais une cicatrice à la pommette droite quand j'étais humaine ? Le résultat d'une nuit arrosée de scotch. Il m'aimait ! Je le sais, et j'en suis sûr. Moi aussi d'une certaine façon et je pensais que c'était ça l'amour. Destructeur, détruisant tout sur son passage. Faisant plus de mal que de bien. Je me suis rendue compte au fil du temps que j'étais amoureuse du verbe aimer et que le sentiment que je ressentais pour lui était ce qui se rapprochait le plus de la gratitude. Il m'a sortie de ma famille, cette famille qui m'étouffait qui ne me laissait pas en paix et où je n'avais pas d'avenir. Avec lui j'en avais un, être une femme riche admirée de toutes. Mère de deux beaux garçons, gentils et bien élevés. Cette illusion me prend encore quelques fois, tu sais ? Je nous vois faisant un pique-nique, les enfants jouent au ballon, nous sommes assis l'un à coté de l'autre observant les garçons et tout à coup, il m'embrasse. Ensuite, il se lève et cours à leurs poursuites. Suis-je folle d'avoir voulu ça ? D'avoir espérer plus que tout une chose qui ne s'est jamais réaliser ? Ais-je déjà un jour été heureuse, Emmett ?
Et toi mon amour ? As-tu été heureux ? "
Fin du Flashback.
