The Elders Scrolls : Skyrim

in the eye of the wolf

Prologue

« En ces temps troublés, les dragons étaient de retour. C'est ainsi que vint Dovakhiin, l'enfant de dragon qui combattit le terrifiant Alduin, le dévoreur de monde. Cependant, cette légende racontée par tous, en cache de nombreuses qui se sont entremêlées dans les fils du destin qu'a tracé Dovakhiin. L'un de ces mythes concerne les Compagnons. Pris dans les flammes de la guerre qui déchiraient Skyrim et du retour des dragons, ce groupe de guerriers, perpétuant la tradition des Cinq-cent Compagnons d'Ysgramor, doit faire face à une étrange malédiction ou bénédiction pour certains...Dans l'œil du Loup...»

Chapitre I : La Neige maculée de sang

Skyrim, la patrie des Nordiques, un pays enneigé et source de légende, déchiré par la guerre civil que se livre les Sombrages contre la Légion de l'empire. Les Nordiques de pure souche refusaient d'appliquer le Traitée de l'Or blanc et continuaient de vénérer Talos. De nombreux guerriers prirent les armes, choisissant leur camps...Sauf un groupe.

Vivant à Blancherive dans le plus vieux bâtiment de la cité, Jorrvaskr, il se nommait "les Compagnons". Ils perpétraient la tradition des Cinq-cent Compagnons d'Ysgramor, un ancien roi Nordique. Selon la légende, il fût le premier à mettre le pied sur Tamriel, chassant les elfes en compagnie de cinq cent guerriers légendaires. Les Compagnons louaient leur service à ceux qui en payaient le prix, accomplissant des missions comme chasser des animaux sauvages ou des bandits. Parmi les Compagnons se trouvait un groupe d'élite appelé le Cercle. Ses membres remplissaient des tâches plus dangereuses et particulières...

La tempête de neige s'intensifiait, le vent soufflant dans les interstices de pierre mugissait tels les cris d'une bête féroce. A l'abri dans un vieux fort abandonné, un groupe de guerriers vaquait à leur occupation. Ils venaient de revenir d'un petit raid sur une chaumière, pillant ce qui trouvait à l'intérieur et tuant les personnes qui y vivaient...Sauf une. C'était une jeune Nordique à la peau très blanche, vêtue d'une robe marron. Son visage portait d'étranges marques bleus en dessous du coin des yeux. Ses cheveux longs étaient aussi blanc que la neige alors qu'elle n'était âgée que de dix-huit ans. Elle était tenue par l'un des guerriers qui la trainait dans les couloirs du fort pour la mener auprès de leur chef. Ses yeux vert émeraude étaient encore rougis par la tristesse d'avoir perdu ses parents, massacrés devant elle au nom d'un crime inconnu.

Le soldat ouvrit une porte de bois et s'avançait dans la pièce en trainant la prisonnière. La salle était chauffée par un feu brûlant dans une cheminée. Divers trophées tapissaient les murs, la plupart représentant des têtes de loups. Le sol était recouvert de peaux et de fourrures. Au centre, attablé à un bureau se trouvait un Orc. Il portait une épée en argent. Son armure de plate reposait sur un mannequin un peu plus loin. Il finissait de griffonner quelque chose, n'accordant aucun regard ni au guerrier, ni à la jeune femme.

« Laisse nous ! Lança l'Orsimer sans lever les yeux de son parchemin.»

Le soldat fit un signe de salut et se retira, refermant la porte derrière lui. La jeune femme, les poignets liés devant elle se tenait droite, la tête légèrement baissée. Elle vit l'Orque se lever et s'avancer vers elle. La main verte du chef passa sous son menton, l'obligeant à relever le visage et à croiser son regard.

« Comment te nommes tu ? Demanda l'Orsimer.

-...Eira, répondit la femme d'une voix tremblante.

- Humm... "Neige" n'est-ce pas ? »

L'Orc relâcha son menton et passa à côté d'elle, prenant une mèche de ses long cheveux dans sa main. La jeune Nordique tremblait de peur, cependant elle tenta de ne rien paraître. Elle ne voulait pas lui donner satisfaction...Se souvenant de l'épée qu'il portait à la ceinture qui avait décapité son père.

« J'espère que tu seras plus loquace que tes parents, continua l'Orsimer, alors qu'il sortit quelque chose de sa poche et le mit sous le nez d'Eira. Pourquoi possèdes-tu un talisman d'Hircine ? »

Eira vit une amulette se balancer devant elle. C'était un pendentif taillé dans le bois, représentant une sorte de loup avec des cornes et tenant une lance dans sa gueule. Elle resta muette, jusqu'à ce que la main de l'Orque la gifle violemment. Du sang coula de sa lèvre inférieur tandis qu'elle gardait la tête de coté. Le Chef était en colère, agacé du mutisme de sa prisonnière.

« Répond ! Pourquoi as-tu ceci avec toi ? Et quelles sont ses marques sur ton visage et ceux de ta putain de mère ? Ton père était un Compagnon, non ?! »

Un Compagnon ?

Eira avait entendu parler de ce groupe de guerrier cependant son père n'en faisait pas partie. Pourquoi l'Orc faisait un lien avec ceci et le talisman ? Le Chef perdit patience, il jeta le talisman à ses pieds et prit la jeune femme par la gorge. Eira tenta de se débattre mais ses mains liées ne l'aidèrent pas. Elle commençait à suffoquer alors que l'Orsimer avait rapproché son visage près du sien.

« J'aurai mes réponses. Je ne vais pas faire la même erreur qu'avec tes parents. Ça ne sert à rien que je te tue ou te menace...En revanche, je vais prendre mon temps jusqu'à ce que je te délie la langue. »

Sur ses derniers mots, l'Orque s'empara brutalement des lèvres d'Eira. La jeune femme tenta de le repousser alors que la langue de l'Orsimer fouillait dans sa bouche. La jeune Nordique avait de plus en plus de mal à respirer, sentant l'étau autour de sa gorge se resserrer. Elle réussit à trouver le courage de mordre la langue du Chef. Ce dernier rompit le baiser brutal puis il remit une nouvelle gifle à Eira qui cette-fois-ci, perdit l'équilibre et s'affala au sol. L'Orc la chevaucha, ramenant les mains liés de la femme au dessus de sa tête et les maintenant. Eira se débattit mais le guerrier avait beaucoup plus de force qu'elle. Il se pencha vers elle, sa langue léchant le sang qui coulait des lèvres de la jeune Nordique. Puis la main libre de l'Orque arracha le haut de la robe d'Eira, révélant ses seins nues. D'autres marques bleus étaient tatoués sur sa chair. Le Chef fronça les yeux, bien qu'une lueur malsaine luisait dans son regard, il ne savait pas ce que voulait dire ses signes, mais qu'importe. Il avait l'intention de faire céder sa prisonnière...Tout en prenant son plaisir à lui. Eira cria, sachant quel terrible sort lui réservait le guerrier, ce dernier sembla rire de ses hurlements.

« Nul te t'entendra, hormis mes hommes...Et si ta langue ne se délie pas, ils se feront une joie de te faire crier.»

Eira gémit, ses yeux reflétant de la peur. Elle tenta de se libérer alors que l'Orc continuait d'arracher le reste de sa robe...

Dans un couloir, loin de la salle, des guerriers montaient la garde. Ils ignoraient les hurlements qu'ils entendaient de la jeune prisonnière. L'un d'eux commençait à s'éloigner, proposant à son compère de lui ramener une bouteille de vin. L'autre accepta et le regarda s'éloigner vers la réserve. Soudain, il entendit comme des grognements derrière lui. A peine eu-t-il le temps de se retourner qu'une patte griffu lui arracha la gorge. Le soldat s'écroula au sol, baignant dans son sang. L'autre guerrier, entendant les étranges bruits, dégaina son épée. Il eu juste le temps de voir une forme massive aux yeux dorés lui foncer dessus, croc en avant...

Le Chef Orc continuait d'explorer le corps vierge de sa jeune prisonnière, étendue sur les fourrures au sol. Des larmes coulaient en silence des yeux d'Eira. Elle continuait de lutter contre les mains avides du guerrier mais ses forces la quittaient peu à peu. Elle avait fait serment de silence à ses parents et cela alla lui coûter aujourd'hui son innocence. La main de l'Orsimer s'aventura beaucoup plus bas lorsque des bruits de bagarre le stoppèrent dans son geste. Il s'immobilisa, se redressant, tandis qu'Eira se recroquevilla sur le côté. Les bruits venant du couloir se rapprochaient de plus en plus, un vacarme de métal s'entrechoquant mêlés à ceux de cris de terreurs et d'agonies. L'Orc tira son épée du fourreau, comme redoutant quelque chose. La porte s'ouvrit à la volée, un de ses guerriers apparut, un bras arraché et du sang coulant de son visage.

« Ch...Chef ! Ils sont...venus...AHHH ! »

Le guerrier se fit tirer à l'arrière, disparaissant dans les ténèbres, alors que quelque chose semblait le dévorer. L'Orque ne sembla pas ciller, tenant son épée devant lui, il fixa une masse noire qui se mouvait dans l'ombre. Deux yeux dorés le fixaient alors qu'un profond grognement émana de la chose.

« Vous êtes venu vous venger, hein ?! Lança avec force l'Orsimer. Viens monstre ! Que l'Oblivion t'emporte ! »

Le Chef se lança sur la créature qui bondit à son tour. Sous les yeux apeurées d'Eira, tout s'enchaina si vite. Elle vit l'éclat de l'épée trancher dans une fourrure noire alors que des griffes lacérèrent l'Orc. Le sang gicla, la maculant elle alors qu'elle ramena trop tard une fourrure contre son corps nue. Le combat dura jusqu'à ce que l'Orsimer succombe sous les crocs de la bête noire. Cette dernière se jeta sur lui, arrachant la chair de sa poitrine et dévorant son cœur encore chaud. Le spectacle effroyable ne fit pourtant pas détourner le regard d'Eira.

Puis le monstre se tourna dans sa direction, ses yeux dorés rencontrant ceux verts émeraude de la jeune Nordique. Elle cessa de respirer alors que la bête soufflait bruyamment. Soudain, Eira se retrouva clouée au sol, la bête au dessus d'elle. Elle vit la mâchoire sanguinolente à quelques centimètres de son visage. Les narines de l'animal reniflait l'odeur sur elle. Elle n'osa pas bouger, ne détournant pas le regard des orbes dorées qui continuaient de la fixer.

« ...Seigneur Hircine... »

Eira murmura ses mots d'une voix tremblante avant de plonger dans l'inconscience. La bête se figea au son de ses paroles. Puis son regard tomba sur le talisman qui gisait juste à côté de la jeune femme. Le monstre plissa les yeux avant de regarder à nouveau l'humain. Il se cambra à l'arrière et poussa un hurlement semblable à celui des loups...

Cela allait bientôt faire une heure que Vilkas patientait dans le froid mais il ne semblait pas craindre, bien que la tempête avait cessé. A l'abri dans un immense rocher creusé de l'intérieur, ses yeux noirs fixaient au loin un fort délabré. Les chevaux qu'il gardait commençaient à s'impatienter cependant lui était calme. Il espérait seulement que son "partenaire" revienne rapidement et en un morceau. Il aiguisa pour la énième fois son épée lorsqu'il vit une ombre se diriger vers lui. Il fut soulagé en reconnaissant l'homme qui marchait, mais fronça les sourcils quand il vit ce dernier tenir quelque chose dans ses bras.

Le compagnon de Vilkas s'immobilisa devant lui. C'était un Nordique aux cheveux noirs comme l'ébène avec une tresse sur le coté droit. Une cicatrice d'une griffure parcourait son nez et une partie de sa joue gauche. Il portait un fin bouc au menton. Ses yeux étaient dorées et il était vêtu d'une simple chemise et d'un pantalon, trouvés dans le fort d'où il venait. Il tendit à Vilkas ce qu'il tenait : une jeune femme évanouit aux cheveux blancs comme la neige, enveloppée dans une grande fourrure. Ce dernier hésita, son regard reflétant beaucoup de questions.

« Porte la, le temps que je me rhabille, lança l'homme d'une voix rauque.

-...C'est qui ? Et il s'est passé quoi ? Demanda Vilkas prenant doucement la femme dans ses bras.

- La Main d'Argent la détenait, continua l'homme tandis qu'il chercha sur un cheval ses effets qu'il avait laissé plus tôt. J'ai tout nettoyé mais il n'y avait pas de fragment.

- Bon sang ! Et tu veux faire quoi d'elle ? La ramener à Jorrvaskr ? »

Vilkas vit soudain pendre devant ses yeux un talisman tendu par son compagnon. Il fronça les yeux, puis les écarquilla en reconnaissant le signe.

« Hircine ?

- C'était avec elle, continua l'homme alors qu'il enfila une armure de fer. J'ai trouvé aussi deux cadavres dans les geôles, l'un d'eux portait le même talisman et les tatouages qu'elle.

-...Qu'est ce que ça veut dire ? »

Réajustant son armure, l'homme réfléchit un instant. Lui-même ignorait la signification. Il se retourna vers son compagnon, reprenant la femme dans ses bras.

« On le saura quand elle se réveillera. Peut-être que Kodlak en saura davantage.

-...C'est Alea et Skjor qui vont être ravie surtout. Le jour se lève, nous devons nous hâter. Mais je te préviens, tu es responsable d'elle, Valdiin.»

Le dénommé Valdiin ne répondit rien, mais il s'était douté de la réaction de son compagnon. Il grimpa sur son cheval puis aidé par Vilkas, il hissa la jeune femme, la tenant contre lui. L'autre Nordique prit sa monture et ensemble, ils galopèrent sur la route en direction de Blancherive. Il leur fallut une demi-journée pour atteindre la cité du Jarl Balgruuf. Construite sur une colline dominant les plaines de la châtellerie, la ville connu il y a quelques mois une étrange attaque de dragon. Depuis lors, les bardes contait la venue de l'Enfant de Dragon.

Le soleil se trouvait au zénith quand Vilkas et Valdiin passèrent les portes de Blancherive. Les gens dans la rue leurs laissèrent la place et jetèrent des regards intrigués, surtout au guerrier qui tenait la jeune femme dans ses bras. Ils avancèrent rapidement pour atteindre les portes de Jorrvaskr, le QG des Compagnons. Le hall était désert à cet heure et les deux hommes se dirigèrent de suite au sous-sol où se trouvait la partie réservé à l'habitation. Vilkas laissa son partenaire seul, partant chercher leur Hérault pour les informer de leur mission et de ce qu'il ramenait.

Valdiin pénétra dans la pièce qui lui servait de chambre et déposa délicatement la jeune fille. Il examina le visage de cette dernière, s'attardant sur les étranges marques au visage et qu'elle possédait aussi sur le corps. Cela ne ressemblait pas aux traditionnelles peintures de guerres Nordiques. Une personne entra dans la pièce, une vielle dame Nordique qui fût surprise.

« Maitre Valdiin ? Demande-telle d'une voix chevrotante.

- Tilma, pouvez-vous m'apportez de l'eau et des vêtements...pour elle.

- Bien sûr, fit la vieille servante. »

La dénommé Tilma se retira rapidement. A peine fut-elle sortit que Vilkas arriva en compagnie de trois autres personnes : Ils étaient tous Nordique, une femme et des hommes. La femme était rousse, portant une peinture de guerre vert sur le visage, semblable à des griffures un des hommes était chauve sur le dessus du crâne, l'œil gauche complètement aveugle et des peintures de guerres rouges sur le visage quant au dernier, il était assez âgé trahit par les rides marquant son visage et les mèches grisonnantes sur ses cheveux et sa barbe, un tatouage de guerre ornait sa joue droite.

Valdiin croisa le regard de ces trois personnes. Il vit de la colère dans les yeux de l'homme chauve.

« Bordel ! S'exclama ce dernier. Qu'est-ce qui t'as pris de ramener quelqu'un ici.

- Du calme Skjor ! Coupa le vieux Nordique, puis il s'approcha du lit, examinant la jeune femme. Était-elle seule ?

- Oui, enfin en vie, répondit Valdiin. Il y avait deux cadavres là-bas, je pense qu'ils étaient de sa famille.

- Pourquoi la Main d'Argent les détenaient ? Interrompit Skjor.

- Si on avait la réponse, on te le dirais, s'exprima Vilkas pour défendre son partenaire.

- Et pas de fragment, vous en êtes sûr ? Demanda la jeune femme rousse.

- Sûr Aela. Ils étaient peut-être au courant de notre venue et on embarqué le fragment dans un autre repaire.

- Ah bon sang ! S'énerva la dénommée Aela. On va devoir recommencer à zéro nos recherches.

- Silence tous ! »

Ce fût le vieux Nordique qui s'exprima. Il examinait la jeune femme, s'attardant sur les marques de son visage. Il se tourna vers Valdiin qui inclina la tête en signe de réponse à une question silencieuse. Le vieux Nordique se plongea dans une réflexion intense. Puis Valdiin lui tendit le talisman qu'il avait trouvé.

« C'était à côté d'elle...il y avait le même sur un des cadavres. Une autre femme avec les même tatouages. »

Les yeux bleu glace du vieux s'écarquillèrent en reconnaissant le pendentif. Les autres Compagnons eurent la même réaction. Pour eux, le signe d'Hircine voulait dire beaucoup de choses.

« Pourtant, s'exclama Aela brisant le silence. Je ne sens pas qu'elle est comme nous.

- C'est bien plus compliqué, dit le vieux Nordique. Voila des années que je n'ai vu de tels tatouages.

- Vous savez ce que ça signifie Kodlak ? Demanda Vilkas.

-...Je n'en suis pas sûr, répondit après hésitation le vieux Nordique. Attendons qu'elle reprenne conscience. Et ne la brusquons pas, elle a vécu de graves choses. Elle a besoin de temps pour que son cœur et son esprit trouvent un peu de paix. »

Kodlak se releva, son ordre était sans appel et les Compagnons le comprirent bien. Cependant, certains comme Skjor n'aimait pas cela. Le vieux Nordique se tourna vers Valdiin.

« Je te la confie. Veille sur elle. »

Silencieusement, Valdiin accepta d'un hochement de tête. Kodlak se retira suivit de Skjor et Vilkas. Aela resta quelques instant, appuyée contre l'encadrement de la porte.

« On te demande de récupérer un morceau de métal et toi tu ramène une fille. Tu commences à devenir faible.

- Aela, commença à gronder Valdiin.

- T'as-t-elle vu ? Demanda d'un ton sérieux la jeune femme.

-...Je ne penses pas qu'elle fasse le rapprochement.

- J'espère pour toi, soupira Aela. Kodlak sait quelque chose. Va falloir attendre le réveil de la belle au bois dormant. »

La guerrière se retira, émettant un rire. Valdiin fronça les yeux avant de reporter son attention sur la jeune femme. Aela marquait un point en ce qui concernait la beauté de la fille. Le Nordique secoua la tête, chassant ses pensées.

Eira était entrain de suffoquer. Elle revit l'Orc qui l'avait capturé, une expression sadique sur son visage. Ses mains avides parcoururent son corps. Puis les doigts verts se transformèrent en griffe. La tête de l'Orsimer s'allongea et se couvrit de poils sombre comme la nuit. Deux orbes dorées plongèrent dans ses yeux avant que des crocs ne l'engloutissent...et la réveillèrent.

La jeune Nordique était en nage, respirant rapidement. Il lui fallut plusieurs minutes avant de se rendre compte qu'elle avait rêvé...ou presque. Son regard fixait le plafond de pierre avant qu'elle ne se redresse assise sur le lit qui était défait par ses débats dans son sommeil. Ses pensées étaient brouillées jusqu'à ce qu'elle s'aperçut qu'elle n'était pas seule dans la pièce. Elle se tourna vers un fauteuil où deux yeux dorés l'observaient. Elle eu un mouvement de recul, ramenant les draps contre elle. L'homme la fixait sans bouger. Eira eu une impression de déjà-vu en le voyant...Et un étrange sentiment qui vibrait en elle.

« Si j'avais voulu vous faire du mal, je l'aurais déjà fait, déclara l'homme qui n'était d'autre que Valdiin. »

Cela allait fait trois jours qui veillait depuis du fauteuil sur la jeune femme. Il l'avait vu plusieurs fois se débattre dans son sommeil mais il fut impossible de la réveiller. Il était soulagée qu'elle reprenne enfin conscience. Eira le dévisagea un instant puis elle se rendit compte qu'elle était vêtue d'une chemise de nuit. Valdiin se leva de son fauteuil et alla près d'une table. Il prit une tasse remplit d'eau et une assiette avec quelque fruits. Il vint s'assoir sur le lit, tendant le tout à la jeune femme. Cette dernière hésita beaucoup, puis timidement, elle prit le verre et remercia d'un hochement de tête. Valdiin posa l'assiette sur le lit tandis que la jeune fille but plusieurs gorgées d'eau et prit une pomme, commençant à la dévorer.

Plusieurs minutes s'écoulèrent, les deux Nordiques gardaient le silence, échangeant juste des regards. Eira commençait à être un peu plus rassuré, sachant que cet homme ne lui fera de mal. Elle posa la tasse d'argile sur une table de chevet avant de s'adresser au guerrier.

« Ou suis-je ?

- A Jorrvaskr, répondit Valdiin. Dans la cité de Blancherive.

-...Vous...Vous êtes un Compagnon ?

- Oui »

Eira baissa légèrement la tête. Puis elle remarqua son talisman posé sur la table un peu plus loin. Valdiin le remarqua aussi, mais ne sembla pas broncher. La jeune fille dévisagea le guerrier, leurs regards se croisant. Elle avait déjà vu ces yeux dorés...Puis comme un flash, elle revit le visage de l'animal au sombre pelage. Au fond d'elle, quelque chose la picotait, comme si elle savait qui il était en réalité et cela ne l'effraya nullement.

« ...C'est vous qui m'avez sauvé ? Demanda-t-elle quand même. Quand cet Orc faillit... »

La jeune femme ne continua pas à sa phrase, le souvenir douleur de cet instant lui revenant comme un poignard enfoncé dans le cœur. En revanche, Valdiin fronça les sourcils surprit de la question.

Comment sait-elle ? Elle ne porte pourtant pas l'odeur...Et pourquoi a-t-elle un signe d'Hircine ?

Le guerrier continua de fixer la jeune femme, comme attendant les réponses à ces questions. Eira se mordilla lèvre inférieur et baissa la tête.

« Écoutez je...je ne dirais rien, murmura-t-elle.

- Comment savez vous ? Demanda d'un ton tranchant Valdiin. Pourquoi avez-vous un talisman d'Hircine ? »

Eira se recula sur le lit, son corps tremblant de peur. Elle eu l'impression de revivre l'interrogatoire avec le Chef Orc. Se rendant compte qu'il y était allé brutalement, Valdiin se calma un peu, fermant les yeux.

« Désolé. Je ne voulais pas vous brusquez.

- Vous comptez me tuez ? »

Le guerrier rouvrit les yeux et fixa la jeune femme. La peur se lisait en elle tout comme son odeur. Valdiin se leva et alla prendre le pendentif sur la table. Lorsqu'il revint s'assoir, il tendit le médaillon vers Eira.

« Aucun de nous ne vous ferons de mal, déclara-t-il. Je veux...On veux simplement avoir des réponses...Savoir qui vous êtes et pourquoi ils vous retenaient. »

Eira soutenu le regard du guerrier avant de prendre doucement le talisman. Au même moment, quelqu'un frappa à la porte. Sans demander l'autorisation, la porte s'ouvrit sur Kodlak qui entra. Ce dernier soupira.

« Je m'en doutais, dit-il en examinant tour à tour les deux jeunes Nordiques. Valdiin, soit plus courtois avec les demoiselles, ne leur fait pas peur. Heureusement que les autres ne l'ont pas sentit. »

Valdiin détourna la tête comme confus et agacé. Eira cligna des yeux en fixant le vieux Nordique...Puis l'étrange sensation la picota de l'intérieur. Ses yeux s'écarquillèrent alors que l'homme referma la porte.

« Vous en êtes un aussi ? »

Les deux guerriers se tournèrent vers la jeune femme. L'angoisse augmenta chez elle, le vieux Nordique fit un signe à Valdiin comme signifiant de rester calme et de le laisser parler. Il sourit pour rassurer la jeune fille.

« Soyez sans crainte. Personne ne vous fera de mal...Surtout pas des membres du Cercle. Mais je suis surpris de croiser une adepte d'Hircine alors que cela doit fait bien vingt ans que je n'ai vu de tels marques. »

Cette fois-ci, ce fût Valdiin qui écarquilla les yeux de surprise. Eira l'était aussi, mais la peur en elle se dissipa, laissant place à du soulagement. Le vieux Nordique prit une chaise et s'assit face aux jeunes gens.

« Et pour répondre à votre question, enchaina Kodlak. Les membres du Cercle sont tous des Loups-garous. »

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