Le 25 Novembre 2014 à vu naître ma petite sœur, Céleste. Elle ressemble a un chamallow avec ses deux énormes joues roses, s'agite en tous sens et est curieuse de tout. Quand je la vois je me demande comment on peut en arriver à vouloir détruire une vie humaine. C'est comme ça que j'ai écris cette petite histoire, ce que Bill a pensé la première fois qu'il a vu Ginny

Bill avait connu la guerre. Il l'avait vécu comme un enfant peut la vivre, avec une violence sans nom, un mélange de crainte et de fascination, comme un brouillard rouge empli de souvenirs vils.
Il se souvenait avoir espionné longuement les réunions de l'ordre, caché derrière la porte de la cuisine, et supplié sa mère pour participer aux batailles. Sa poitrine s'était gonflée d'orgueil d'accueillir ainsi ces héros chez lui, et de savoir que ses parents en faisaient parti. Il avait laissé le petit Charlie le retrouver dans sa chambre, tard le soir, pour se blottir contre lui et attendre les parents qui tardaient à rentrer. Il avait vu sa mère soigner les blessures des Phénix, bander leurs membres ensanglantés et les guérir de maléfices terribles. Il avait écouté les récits des combats, sur le champ de bataille, et tremblé aux noms de Vous-Savez-Qui, Lestrange, Carrow et Rosier. Il avait bercé, changé et nourrit Percy quand tous l'oubliaient à l'heure des conciliabules de l'Ordre. Il était resté immobile, avec ses petits frères, terrorisés, quand la marque noire apparaissait dans le ciel d'été. Il avait fait des cauchemars des photos vues dans la gazette, de cet homme estropié à qui l'on refusait la pension des vétérans car il avait fuit pour sa vie; cette femme veuve et orpheline, qui criait qu'on lui volait son bébé pour le trainer au combat, alors qu'il sortait tout juste de Poudlard; et cet innocent dénoncé par ses voisins, qui avait reçu le baiser du détraqueur par simple mégarde... Bill avait veillé tard le soir, après avoir nourri et couché ses frères, pour voir rentrer son père et se jeter dans ses bras, au moins une centaine de fois. Il avait connu cette peur qui vous broie les entrailles et la terreur de perdre ceux qui vous sont chers. Il était rentré à Poudlard avec la gorge sèche et l'estomac noué, ne sachant s'il reverrait ses parents aux prochaines vacances et si la guerre avait vraiment cessé, si les batailles ne reprendraient pas sitôt qu'il serait dans le train. Et il avait pleuré ses oncles comme aucun de ses frères n'avait pût le faire, car il était celui qui les connaissait le mieux et car il savait, il savait que ses oncles étaient les derniers à tomber, et que leur sacrifice était inutile, car la guerre était déjà achevée.
Ce matin là, lorsqu'il vit la petite fille dans le berceau, qui plissait doucement les yeux pour apercevoir le monde à travers ses cils et n'avait d'autre préoccupation que de manger; quand il vit cette famille réunie, heureuse, autour de ce tout petit bout de femme, son cœur se rempli de joie, car elle au moins ne connaîtrait pas la guerre. Elle ne la traverserai pas, elle ne la vivrait pas, la guerre était fini. Ginny était née dans un monde en paix, et Bill se fit la promesse de tout sacrifier pour qu'elle ne connaisse jamais l'angoisse des combats ou la peur de l'attente. Ginny était l'espoir, la preuve que tout était fini et qu'ils allaient enfin être une famille heureuse. Car elle était née dans une ère de paix, et qu'elle y grandirait, qu'elle y élèverait ses enfants puis ses petits enfants et qu'elle s'y éteindrait. Ni sang, ni violence, ne viendrait entacher l'âme de cette toute petite fleur rouge, sa sœur.
La guerre était fini.