TITRE. « Give your best shot »

AUTEUR. « Bloody Bird »

FANDOM. « The Hunger Games »

RATING. « T+ à M, pour vocabulaire et scènes explicites. Slash, so homophobes, vous savez ce qu'il vous reste à faire : cliquer sur précédent. »

GENRE. « Science-fiction. Romance. Aventure. Suspence. »

SYNOPSIS. « Un jour, Bryden Pond sera un rebelle. Mais pas aujourd'hui. Non, aujourd'hui il termine sa formation de pacificateur. Aujourd'hui, il rentre chez lui dans le District Quatre après cinq ans d'absence. Aujourd'hui n'est que le début. »

NOTE DE L'AUTEUR. « Cette histoire sort dans les moindres détails de mon imagination, bien que l'univers de The Hunger Games appartient bien sur à Suzanne Collins, cela n'empêche que toute copie totale ou partielle est interdite. Nous sommes neuf ans après les jours sombres, la moisson pour la Dixième Editions des HG va bientôt avoir lieu. Cette histoire est donc post- les ouvrages de . Dans tous les cas, je terminerai en vous souhaitant une agréable lecture. »


Le train s'ébranle alors que depuis mon siège j'aperçois sur le quai l'un de mes camarades d'escouade serrer sa fiancée dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de resentir un certain pincement de jalousie. Hormis ma famille, personne ne m'attend véritablement là ou je vais. Et pour cause, mes anciens amis ont pour la plupart déjà des vies bien remplis que ce soit par leur travail auquel ils se donnent corps et âme ou bien par leur propre famille justement. Très peu d'entre eux ont compris mon choix de quitter le Quatre et quant à me réserver à une profession tel que Pacificateur, je n'avais même pas espéré que ce fut le cas.

— On pense à sa fiancée, Pond?, m'interrogea soudainement mon voisin.

Quittant mes pensées moroses, je fis face à ni plus, ni moins que mon Chef de section. Arthur Kennedy, un homme d'un peu plus qu'une trentaine d'années, sévère mais juste. Quelqu'un avec qui j'avais pris beaucoup de plaisir à travailler durant les cinq dernières années. Mais également, à mon grand damne, un personnage à la plastique des plus agréables et cela sans même parler de ses deux immenses émeraudes qui lui servent à vous regarder. Je soupire intérieurement avant de froncer les sourcils. Quelle était sa question déjà? Ah oui, suis-je bête : la fiancée. J'affiche un sourire mi-figue, mi-raisin tandis qu'il attend patiemment que je ne daigne lui répondre.

— Encore faudrait-il que celle-ci existe, Monsieur., finis-je par lâcher sur le ton de la plaisanterie.

Un sourire vient ourler ses lèvres fines et j'ai la désagréable impression qu'il lit en moi comme si je n'étais qu'une vulgaire brochure publicitaire. Il se penche par-dessus les tablettes qui nous séparent et pose son menton sur ses mains jointes, son regard perçant braqué sur mon visage que je m'empresse de détourner.

— Voyez-vous ça... Je ne t'imaginais pourtant pas du genre volage., il fit une pause, puis reprit. En même temps, il faut dire que c'est la première fois en cinq ans que je t'entends t'exprimer sur le sujet donc je ne pense pas que l'on puisse me blâmer pour ma méprise...

Fixant mes pieds, ou tout du moins, ce que j'en aperçois sous la table, je m'abstiens de le contre-dire. A quoi bon? Cela ne ferait que provoquer une longue conversation que je n'avais pas envie de voir naître, tout comme le malaise qui risquait d'en résulter. Finalement, alors que le silence persiste entre nous, il décide de se lever. Tout en s'étirant de la moins élégante des manières, il propose à la cantonade aux derniers agents encore présent de se rendre au bar quelques wagons plus loin. Je décline l'offre et me retrouve bientôt seul, aussi me retournais-je vers le paysage forestier qui défile derrière les vitres. Un décor bien différent de celui auquel je suis habitué, loin de la mer et des plages de notre district.

Cela fait tellement longtemps. Cinq ans, parfois j'ai l'impression que mon départ date d'hier, que la nomination de ma cadette aux Jeux date d'hier. Puis je me souviens des sentiments qui m'ont assaillis comme des démons à ce moment-là : la peur de la perdre de la même manière que j'avais perdu Cory. Je n'avais jamais véritablement fait mon deuil. La raison était simple : je n'en avais pas le droit. Officiellement, je n'étais rien pour lui et il n'était rien pour moi. Pas plus qu'une connaissance. Le grand-frère du meilleur ami de ma soeur. Mais Leeloo n'était pas Cory, non, Leeloo était entraînée et surtout, elle était forte. Voilà pourquoi je l'avais jalousé pour cette possibilité de montrer ce dont elle était capable au peuple entier, au Capitol, au Président. J'avais travaillé si dur pour cela et finalement, mon nom n'avait jamais été tiré au sort...

Je fus ramenais à la réalité par le bruit de la porte que l'on ouvre et referme sans ménagement. Probablement l'un de mes camarades dont le seuil de tolérance à l'alcool n'est pas très élevé. Peu enclin à tenir conversation avec un homme ivre, je fis mine de dormir. Quelle ne fut pas ma surprise d'entendre le nouvel arrivant prendre place en face de moi. Néanmoins, fort de ma résolution, je décidais de l'ignorer jusqu'à ce que le bruit d'un sachet alimentaire avec lequel on se bat ne vienne troubler ma tranquillité. Me mordant la lèvre inférieure, je ne put retenir un petit commentaire.

— La nourriture n'est pas autorisée dans les wagons autres que celui de restauration.

Pour toute réponse, le coupable éclate de rire. Mais voilà, ce rire, je le connais et il n'a absolument rien à faire dans ce train et encore moins dans le wagon réservé aux pacificateurs. J'ouvre brutalement les yeux et tombe nez à nez avec celui qui aurait bien failli me couter ma place quelques mois plus tôt alors que nous étions en mission spéciale dans le onze.

— Le type à la parabole., articulais-je à voix basse, médusé.

Mon vis-à-vis fait mine de réfléchir avant d'acquiesçais, une moue résignée peinte sur le visage.

— On va dire ça comme ça. J'ai eu pire comme petit nom., répliqua-t-il tout en enfournant une poignée de chips dans sa bouche. Eh toa ch'est Brychen ch'est cha?

J'hésitais un instant entre le dégoût et la lassitude avant de me souvenir que ce type - quelque soit son véritable nom - n'avait rien à faire là. Avalant l'horrible mixture, il planta son regard dans le mien et je ne puis m'empêcher de penser qu'il avait des yeux magnifiques. Ils étaient verrons.

— Excuse-moi, je voulais dire : tu t'appelles Bryden, Bryden Pond, du district quatre, c'est bien cela?, reprend-t-il plus sérieusement cette fois.

De mon côté je ne peux m'empêcher d'hausser un sourcil. En quel honneur cet inconnu - voleur et rebelle de bas étage par-dessus le marché - en connait-il autant sur ma personne? Il doit voir dans mon silence une forme d'assentiment, car il poursuit :

— Tes parents sont Meryll et Dunkar Pond, la première est tisseuse de filet et le second pêcheur. Tu as une petite-soeur, Leeloo, vainqueur aux Jeux de la faim et à première vue, sans activité reconnue depuis. Tu avais un chien lorsque tu étais plus...

— Ca suffit!, le coupais-je violemment tout en assenant un coup de poing sur la table. Qu'est-ce que c'est que tout ce cirque? Qui êtes-vous? Que me voulez-vous à la fin?

Ce n'est pas dans mes habitudes de me laisser aller ainsi, d'avoir l'air littéralement hors de moi mais ce type me fait peur à en savoir autant. Et surtout, son attitude déplacée et ses maudits yeux sont entrain de mettre la pagaille dans mon esprit normalement si ordonné. Je profite des quelques secondes qui me sont accordés pour reprendre contenance et éloigner mes pieds des siens qui ont depuis quelques instants visiblement prit la décision de faire ami-ami et plus si affinités. Et puis quoi encore?

— Pardonne-moi, je suis impoli. Je me présente, Fox., reprend-t-il mine de rien.

Il sourit et je détourne mon regard vers la main qu'il me tend.

— Je sais qui vous êtes. Un voleur, un rebelle... un type coincé dans un train avec une escouade de pacificateurs.

Son sourire s'agrandis et me fait dresser les poils des bras tellement il m'horripile.

— En vérité, c'est plutôt une demi-escouade et je ne suis pas coincé.

Je garde le silence, sachant qu'il n'a pas totalement tord. Nous étions deux fois plus lors de notre dernière rencontre et cela ne l'avait pas empêché de s'enfuir. Néanmoins, nous étions alors en pleine nature, or s'il ne semblait pas saint d'esprit, je ne le voyais pas non plus capable de sauter du train en marche.

— Mais tu remarqueras que pour le moment, nous sommes tous les deux, installés tranquillement à discuter à attendre que tu ne donnes l'alerte., il passe sa langue sur ses lèvres et je ne peux m'empêcher de suivre le mouvement. Alors? Que faisons-nous?

Je fronce les sourcils et me réprimande intérieurement pour mon égarement. Dans un certain sens il n'a pas tort, mais qu'est-ce que des soldats certainement lourdement alcoolisés à cette heure pourraient bien m'apporter comme aide?

— Que me voulez-vous?, je demande dans le but de gagner du temps.

Il sourit, encore. Je le frapperais bien, encore. D'ailleurs je suis désolé de constater qu'il ne porte plus aucune marque du cocard que j'avais du lui offrir lors de notre précédente rencontre, bien qu'il fut dommage de maltraiter de si beaux yeux... Rectification d'usage : je devrais me frapper la tête contre la surface plane la plus dure et la plus proche.

— Aujourd'hui, rien de plus que discuter., fini-t-il par répondre. De plus j'ai une opération en cours ce qui ne me laisse donc pas le loisir de profiter davantage de ton agréable compagnie.

Bon sang mais qu'il arrête son char! Franchement, il pense véritablement que c'est parce qu'il tente, plutôt lamentablement, de flirter avec moi que je vais oublier ce qu'il est et ce que je suis pour me mettre à battre des cils comme une gourgandine devant son joli minois?

— Quelle opération?, l'interrogeais-je sans plus de cérémonie.

Un peu vexé par mon ton froid et distant, il m'adresse une moue presque boudeuse avant de hausser les épaules et de regarder le paysage qui défile derrière la vitre.

— Nous allons bientôt arriver au Douze... J'espère que tu apprécieras l'hospitalité de ses habitants car vous n'allez pas pouvoir le quitter avant au moins vingt-quatre heure après cela.

— Après quoi?

— Notre opération. Votre train est chargé d'assez de nourriture pour faire vivre un district entier pendant une semaine environ et ce juste pour vous... Une panne, des pacificateurs hors d'état de nuire... Ca sera Noël avant l'heure pour tous ces gens., termine-t-il le regard dans le vague.

Je me redresse sur mon siège tandis que l'adrénaline afflue dans mon sang. Mes neurones marchent à cent à l'heure tandis que sans plus réfléchir quant à mes gestes, j'attrape l'opportun par le col de sa chemise.

— Vous êtes cinglés?, lui hurlais-je en plein visage. Vous vous rendez compte que vous allez provoquer une émeute? Vous pensez aux gens qui vont être blessés si vous laissez arriver une telle chose?

Il sourit une nouvelle fois et cette fois je suis sur le point de lui envoyer mon poing à la figure lorsque ses paroles m'arrêtent.

— J'avais raison, tu es... parfait., souffle-t-il.

Sous le coup de la surprise, et à cause du ton étrange qu'il a utilisé, je le relâche et m'écarte autant que l'habitacle restreint me le permet. Il profite de ma confusion pour quitter le compartiment et lorsque je saute sur mes pieds pour partir à sa recherche un brusque grincement et des turbulences secouent le train m'obligeant à me rattraper aux barres de sécurité pour ne pas chuter. Lorsque tout s'arrête, je donne un coup de poing rageur dans la porte qui refuse de s'ouvrir. Il est trop tard et je le sais.


Alors quand pensez-vous? Le second chapitre devrait apparaître la semaine prochaine. Mais en attendant, c'est à votre tour de vous mettre à votre clavier pour donner votre avis sur ce début (positif ou négatif). N'oubliez pas que cela fait toujours extrêmement plaisir à "l'auteur" et le fait progresser.

A bientôt, BB.