Salut tout le monde,
me revoila (eh oui, déjà) avec une nouvelle fic écrite avec l'aide de Puky.
Je vous poste les quatre premiers chapitres qui sont à mon gout un peu indigestes mais nécessaires pour la suite... J'espère que cela vous plaira. Je ne sais pas encore à quelle fréquence je publierais les chapitres mais sachez que les 10 premiers sont écrits et qu'elle en comportera aux environs de 15.
Bonne lecture et n'hésitez pas à me donner votre avis.
E
PARCE QU'IL FAUT BIEN UN DEBUT
La rentrée
La Grande Bretagne, vaste pays aux paysages variés. Il nous faudrait beaucoup de temps et de patience pour le décrire correctement. Peut-être alors pouvons nous nous contenter de l'Angleterre ou de l'Ecosse puisque notre histoire ne se déroulera qu'en ces deux lieux. Mais là encore il faudrait perdre du temps et cela n'avancerait en rien l'histoire. Alors nous ne parlerons pour le moment que de Londres ou plutôt de sa banlieue. Sa banlieue modeste où tous les pavillons se ressemblent tant que seuls les numéros permettent de les distinguer. Oh, bien sur pour un œil averti les rideaux ou les décorations dans les jardins donnaient des indications sur les habitants. Par exemple, les rideaux en dentelles et les chats assoupis dans l'herbe signalaient clairement des personnes agées. Dans cette autre maison, les deux vélos indiquaient deux filles d'une dizaine d'années. Les poupées d'un côté et les livres de l'autre montraient très clairement qu'elles avaient deux personnalités bien distinctes.
« - Pétunia, range tes jouets avant que la nuit tombe. Toi aussi, ma puce. »
Deux fillettes de 13 et 11 ans sortirent de la maison. L'aînée blonde aux yeux bleus rangeait les poupées dans un carton tandis que la seconde avait relevé son vélo pour le remettre à sa place dans le garage. Elle était rousse à la peau laiteuse avec de grands yeux verts expressifs et un peu rêveurs. Elles continuaient à babiller joyeusement sur le film qu'elles avaient regardé à la télévision. La conversation ne cessa qu'au moment où elles durent se séparer pour aller dormir. Et elle reprit dès le lendemain, une fois que Lily, la cadette, eut réveillée sa sœur à grand renfort de bisous.
Nous étions au milieu du mois de Juillet. Leur grand-mère était venue de sa campagne pour les garder pendant que leurs parents travaillaient. Leurs emplois étaient harassant, très peu valorisant et très peu payés mais la famille s'en contentait. Ils avaient un toit au dessus de leur tête, héritage d'un oncle défunt quelques années auparavant, et cela semblait leur suffire.
Les deux fillettes, arrivées dans la cuisine, s'apprêtaient à prendre leur petit déjeuner quand un spectacle des plus inattendus eut lieu sous leurs yeux. En effet, une magnifique chouette venait d'entrer par la baie vitrée du salon qui était ouverte afin de créer un courant d'air dans la maison. Elle se posa avec élégance devant la petite rousse avant de lui tendre la patte où un papier était accroché. Alors que Pétunia, l'aînée, commençait à paniquer, Lily prit la lettre sur laquelle figurait son nom tout en remerciant l'animal qui reprit aussitôt son envol. La grand-mère avait regardé la scène tout d'abord hébétée par ce spectacle puis avait voulu savoir le contenu de cette missive.
La lettre mentionnait une école où la jeune Lily Evans devrait se rendre au mois de septembre. Les parents, une fois rentrés de leur journée de travail, furent stupéfaits. Il faut dire qu'il ne s'agissait pas de n'importe quelle école, c'en était une de sorcellerie. La fin du mois arriva et l'incident fut oublié, tout le monde s'accordant à dire que cette blague était de mauvais goût. Malheureusement la fillette ne cessait, quant à elle, d'y penser. Tout d'abord parce qu'être sorcière signifiait être hors du commun, comme les héros de ses romans mais aussi, et surtout, sa relation avec sa sœur avait changé. Cette dernière se montrait plus distante, plus froide qu'à l'accoutumée ce qui blessait Lily. A bien y réfléchir, il était facile de se souvenir de faits que la logique ne pouvait expliquer… Une poupée qui se répare miraculeusement, des fleurs (des lys plus exactement) qui apparaissent dans un coin du jardin en l'espace d'une nuit… Mais de là à penser que tout cela venait d'elle…
Ce ne fut qu'au milieu du mois d'Août que le grand bouleversement arriva. Toute la famille Evans était réunie en ce dimanche ensoleillé dans le jardin pour un barbecue alors que les deux enfants jouaient tranquillement dans le jardin. Les trois adultes discutaient joyeusement quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. La mère, Rose Evans, partit ouvrir la porte et revint quelques minutes après suivit par une femme à l'allure sévère. Elle avait les cheveux coiffés en un chignon stricte et des lunettes à monture fine qui semblait durcir encore plus ses traits. Pourtant ses yeux semblaient bienveillants et lorsqu'elle appela Lily, la fillette s'approcha sans crainte.
« - Je suppose que vous avez reçu votre lettre d'admission à Poudlard.
- Oui, Madame.
- Je me présente Professeur McGonnagal, je serais votre professeur de métamorphoses. Nous allons acheter le nécessaire pour votre rentrée et je me ferais une joie de répondre à vos questions.
- Les sorciers existent réellement ?
- Oui, ma chère. Ne t'est il jamais arrivé de choses extraordinaires ?
- Si, mais… Je croyais que j'avais rêvé.
- En voulez vous une démonstration ? demanda le professeur d'un ton aimable.
- Si cela est possible…
- Voyons… Ne trouvez vous pas que ce verre ressemble à… un lapin !
- Waouh ! C'est un vrai ! Regarde Maman, il bouge ! Je pourrais faire ça moi aussi ?
- Oui mais tout d'abord il vous faudra apprendre, être attentive en cours et ne surtout pas vous laisser distraire de vos études... Bon, commençons par aller acheter vos fournitures. Allez vous préparer, je vais arranger les derniers détails avec vos parents. »
La chambre de Lily était de taille moyenne et très peu remplie. Une grande étagère occupait un mur avec toute sorte de livres, le lit dans un coin et sur le bureau il était possible de voir des cahiers de vacances qu'elle faisait consciencieusement. Elle trouva sans difficulté sa liste de fournitures et prit un pull pour le cas où il ferait plus froid dans le monde des sorciers, avant de redescendre. Elle se sentait à la fois excitée et effrayée mais elle tentait de faire bonne figure pour que ses parents ne s'inquiètent pas plus.
« - Pour plus de facilité et par gain de temps, nous allons transplaner. Je vais donc vous demander de me tenir la main et de ne la lâcher sous aucun prétexte. Vous ne la lachez pas avant que nous ne soyons arrivées, est ce bien compris ?
- Oui, Madame.
- Très bien, je te préviens, la sensation n'est pas très agréable. »
La fillette eut l'impression que quelqu'un ou quelque chose la tirait par le nombril. Une fois que ses pieds retouchèrent le sol elle se rattrapa au bras de son professeur. Elles étaient maintenant dans un bar un peu sordide où quelques personnes discutaient autour de tables placées au milieu de la pièce. Malgré le faible éclairage, il était possible de voir que leurs vêtements des clients étaient différents de ceux dont Lily avait l'habitude. Loin de se sentir à l'aise, elle ne lâcha pas la main de son professeur et la suivit dans une pièce à l'arrière. Elle l'observa avec curiosité tapoter du bout de sa baguette des briques du mur en face d'elles et sursauta quand elle le vit s'ouvrir. Une rue commerçante leur faisait maintenant face. Les boutiques proposaient tout un tas d'objets inhabituels : balais, chouettes… Elles allèrent tout d'abord à la banque afin d'échanger l'argent. Les gobelins n'inspirèrent pas confiance à la fillette et ce fut avec un grand soulagement qu'elle ressortit de la banque.
« - Pour votre baguette magique, Monsieur Ollivander est le meilleur.
- Baguette magique ? dit Lily les yeux écarquillés.
- Bonjour Professeur McGonnagall, dit un garçon blond aux yeux ambrés.
- Bonjour Messieurs
- Bonjour Professeur, répondit un autre garçon brun les cheveux en bataille en remettant ses lunettes sur son nez.
- Bonjour Professeur. Bonjour Mademoiselle, dit le troisième en fixant Lily. Une nouvelle recrue ? De la chair fraîche à torturer ?
- Je ne suis pas de la chair fraîche !!
- Monsieur Black, je vous prie de cesser vos blagues stupides. Vous en faites profiter déjà tout le monde à l'école, peut-être pourriez vous vous tenir convenablement en dehors.
- Oui, Madame. A bientôt, mon petit steak !
- Ne faites pas attention à eux. Ce sont des élèves quelque peu indisciplinés qui seront en troisième année à la rentrée. Turbulents mais pas méchants. »
Lorsque Lily fut de retour chez elle, sa première idée fut d'aller se coucher. Elle n'avait pas cessé de poser des questions en essayant d'en apprendre le plus possible sur ce qui l'entourait. Mais elle était tellement excitée qu'elle déballa toutes ses fournitures scolaires devant ses parents tout en racontant sa journée. Seule sa sœur ne s'intéressait pas à son récit, elle fixait un point au mur, perdue dans ses pensées. Elle allait se retrouver seule avec ses parents et pour le moment l'idée ne l'enchantait guère. Elle aurait aimé que sa sœur ne parte pas ou alors qu'elles partent ensemble. Elles n'avaient tout simplement jamais été séparées… Mais aurait elle aimé être une sorcière ? Une erreur de la nature ?
Le jour du départ arriva et l'excitation de la nouveauté était toujours très présent chez Lily. Malheureusement l'attitude de plus en plus froide de sa sœur la peinait beaucoup. Une fois sur le quai 9-10 de la gare de Londres, face à la barrière magique qui la conduirait au quai 9 ¾ où son train l'emporterait vers sa nouvelle vie, elle ne pu s'empêcher d'avoir peur. Elle fit la bise à chacun de ses parents avec un câlin. Les larmes perlaient à ses yeux mais elle tentait de ne pas pleurer pour que sa mère ne se fasse pas trop de soucis. Quand elle se tourna vers Pétunia pour faire de même, sa sœur eut un mouvement de recul. Son visage devint pâle et montrait de la haine quand elle dit : « Au revoir, le monstre ». Sur ces mots, la petite blonde rebroussa chemin pour aller attendre ses parents un peu plus loin. Ce qu'elle n'avait pas vu que trois garçons avaient vu la scène et n'avaient pu s'empêcher de la bousculer assez rudement.
« - Pourquoi ? demanda Lily pleurant maintenant.
- Tu vas lui manquer, ma chérie. Le chagrin fait dire et faire des choses stupides.
- Mais je ne suis pas un monstre, hein ?
- Non, tu es notre Ange. Garde bien ça, à l'esprit et écris nous. Tu vas te faire tout plein d'amis je t'assure. »
Après avoir embrassé ses parents, la petite Lily Evans, 11 ans, se dirigea vers la barrière magique mais prit peur. Il lui fallait marcher vers un mur qui se dématérialisera la laissant ainsi atteindre le quai du Poudlard Express. Une main apparue de chaque coté des siennes sur le caddie et elle fut entraînée et forcée de passer le mur. Au moment où aurait dû avoir lieu l'impact elle hésita et se retrouva plaquée contre le torse de la personne derrière elle et elle fut contrainte de continuer.
Une fois de l'autre coté, elle fut époustouflée par le train, les gens mais aussi toute la magie de la scène. Remise de ses émotions, elle se retourna pour remercier celui ou celle qui l'avait aidé à vaincre sa peur, elle fit face à trois garçons, les mêmes qu'elle avait rencontrés au Chemin de Traverse.
« - Viens, on va t'aider avec tes affaires, dit le blond. Je m'appelle Rémus Lupin. Voici Sirius Black et James Potter.
- Salut, firent les 2 autres.
- Lily… Evans. Dites, vous n'allez pas me jouer de mauvais tours ?
- Pas là… Au château, ce sera une autre histoire, dit le dénommé Sirius Black avec un sourire démoniaque.
- Sirius ! le réprimanda Rémus. Viens suis moi, on va trouver un compartiment.
- Tu sais jouer aux cartes explosives ? me demanda Black.
- Non
- Aux échecs sorciers ?
- Non
- Laisse la ! On va t'apprendre, t'inquiètes. »
Les trois garçons se révélèrent vite être de parfaits compagnons de voyage. Enfin deux d'entre eux… Sirius la faisait rire en lui expliquant toutes les blagues qu'ils avaient fait l'an dernier à force de détails et de gestes. Rémus lui était calme et lui parlait des cours, de l'organisation du collège… Quand au troisième, James, il n'avait pas prononcé un mot et fixait Lily à un tel point qu'elle commençait à se sentir mal à l'aise. Elle lui lançait régulièrement des regards timides de peur de le fâcher. Mais s'il avait eu le même age qu'elle, la même expérience en magie et surtout moins d'imagination pour les mauvaises blagues, Lily lui aurait sans doute demandé d'arrêter. Mais voilà elle n'était qu'une pauvre petite première année d'origine moldue.
Ils furent interrompus par le passage d'un préfet qui prévenait que les étudiants devaient se changer. Les garçons s'absentèrent, attendant dans le couloir qu'elle se change puis ce fut à son tour de sortir. Elle regardait par la fenêtre quand trois garçons l'encerclèrent. Ils portaient un écusson avec un serpent… Des serpentards ! Sirius lui avait dit de se méfier d'eux ! Alors qu'ils la bousculaient de plus en plus brutalement, la porte du compartiment s'ouvrit, James saisit la main de Lily afin de la tirer à l'intérieur avant de refermer la porte. Et sans un mot, les garçons finirent de se préparer devant elle.
Première année
Dis comme cela notre rencontre pourrait avoir sa place dans un roman pour enfant. Je crois que je me rappellerais encore longtemps de cela… Si j'avais su… Aurais je changé quelque chose ? Je ne sais pas, je ne pense pas. Ils se sont avérés de parfaits crétins par la suite mais je ne pouvais m'empêcher de les apprécier. Même quand je leur criais dessus, les menaçant de ne plus leur parler, je savais que cela m'aurait été impossible. Heureusement eux ne le savaient pas, et la menace les freinait toujours.
Avec Rémus, j'avais vite eut l'impression d'avoir un grand frère, je lui confiais tout et j'écoutais ses conseils avec beaucoup d'attention. Je le trouvais d'un calme et d'une sagesse déconcertante pour son âge. Il m'aidait dès qu'il le pouvait et au début j'en ai eu beaucoup besoin ! A mon age, se retrouver si loin de ses parents me paraissait une épreuve insurmontable mais bien vite je pris de nouveaux repères. Rémus m'apportait cet équilibre dont j'avais besoin mais qui était souvent remis en cause par les deux autres.
Sirius me taquinait à longueur de journée, profitant de ma naïveté et de la totale confiance que j'avais en eux. Je ne pense pas qu'il aurait profité de moi méchamment. Il était le grand frère vers qui je me tournais quand j'avais envie de rire, de m'amuser ou tout simplement de me changer les idées. J'avais 11 ans, il en avait 13 mais il s'en moquait. Souvent des élèves le charriaient en disant qu'il devrait se faire payer par mes parents pour le baby sitting, mais il leur répondait que mes sourires valaient plus que tout l'or du monde.
Quant à James, il était resté pendant longtemps une énigme. Je n'osais jamais lui parler en premier tout comme lui ne me parlait jamais s'il n'en avait pas un besoin urgent comme celui de savoir où se trouvaient les deux autres. Frère ? Je ne sais pas… Ou alors celui que l'on a parce qu'on a pas eu le choix à la naissance. Attention je ne veux pas dire que je ne l'appréciais pas… Non c'est juste qu'il y avait une distance entre nous qu'aucun des deux ne voulait combler.
Je suis actuellement en septième année et toujours à Poudlard, enfin pour plus très longtemps. Mais pour que vous compreniez pourquoi je suis dans un tel état aujourd'hui, il me faut vous expliquer toute notre histoire à tous les quatre.
Donc reprenons le récit… Ah oui, James m'avait attiré un peu brutalement à l'intérieur du compartiment quand il avait entendu les serpentards me rudoyer. Cela devint même une habitude et durant les cinq premières années de ma scolarité, il en fut ainsi. Je me changeais seule, les entendant discuter de l'autre cote de la porte, puis ils entraient pour se changer à leur tour. Je vis donc peu à peu leur corps se transformer pour devenir ceux d'hommes mais cela est une autre histoire.
Arrivés à destination, nous nous étions séparés, je devais prendre des barques et ce fut là que je fis connaissance avec Kate. Elle était d'un naturel enjoué et extraverti. Elle allait au devant des autres et était en quelque sorte mon opposé. Peut être est ce pour cela que le 'coup foudre' eut lieu. A partir de ce moment là, je ne la quittais plus, enfin sauf le temps de petites brouilles d'adolescentes. Une fois sur l'eau, je vis au loin le château. Il était magnifique ! Rémus avait raison, un vrai château de conte de fée…
Cette impression s'intensifia lorsque nous pénétrâmes à l'intérieur. Je ne pouvais contenir des exclamations de ravissement devant tout cela. Je devais sembler stupide ainsi, la bouche ouverte à regarder partout mais je n'étais pas du genre à rester impassible devant tant de beauté. Le Professeur McGonnagal nous fit attendre face à une lourde porte en bois derrière laquelle il semblait que les autres élèves nous attendaient. La porte s'ouvrit enfin sur une salle immense où quatre tables étaient alignées. Sur chacune d'elles, il restait de la place pour nous, les nouveaux arrivants.
Les garçons m'avaient prévenu que la leur était la plus à droite en entrant. Je tournais la tête pour les voir, et ce simple contact visuel suffit à me donner le courage d'avancer vers le choixpeau. Tandis que l'appel des nouveaux arrivant se faisait, les répartissant dans les maisons soulevant à chaque fois des tonnerres d'applaudissement, je me tordais les mains souhaitant aller dans la même que les garçons et Kate.
« - Evans, Lily
- Mmm tu ne manques pas de courage pour une petite moldue. Mais tu es aussi quelqu'un de sérieux et de consciencieux parfois un brin trop naive… Une chose est sure, je ne t'enverrais en aucun cas chez les Serpentards… Alors voyons…
- GRIFFONDOR ! »
Je me retrouvais ainsi dans la même maison que les trois garçons et peu de temps après Kate poussait mes voisins pour se faire une place à coté de moi. Après un repas copieux nous dûmes suivre les préfets jusqu'à nos dortoirs. Ce soir là, je tombais comme une mouche. La journée m'avait exténuée !
Dès le lendemain matin, les choses sérieuses commencèrent. Tout d'abord avec les emplois du temps où figuraient des matières que je ne connaissais pas, puis par les cours en eux-mêmes. Je découvrais des nouveaux mots, des nouvelles plantes, des nouveaux animaux… J'allais de surprises en surprises et rien ne semblait étonner les autres. Ce ne fut qu'aux environs de Noël, que la magie autour de moi devint quelque chose de 'normal'. Je ne m'extasiais plus des nouveaux sortilèges que Sirius me montrait ce qui semblait le frustrer et il se mettait souvent en tête de m'épater… Il y arrivait toujours… Enfin je lui laissais croire pour qu'il cesse ses pitreries. Je pense que c'est à ce moment là, que les filles commencèrent à remarquer le potentiel de charme des trois Maraudeurs.
Souvent le soir, je m'installais avec eux dans un canapé aux cotés de Rémus, regardant Sirius tenter de m'impressionner, me souriant de toutes ses dents à la fin de chaque sortilège puis faisant sa mine de chien battu quand il voyait que cela n'avait pas eu d'effet sur moi. Rémus lui ne quittait pas des yeux son livre mais aux soupirs qu'il poussait je savais très bien que le petit manège de Sirius l'agaçait mais je pense que m'entendre rire lui plaisait aussi. James quant à lui, restait dans un fauteuil. Soit il observait son ami désespéré de ne pouvoir créer de petites étoiles dans mes yeux, soit il parlait de Quidditch avec son capitaine.
Le Quidditch ! Voilà un sujet de tension entre nous. Les garçons trouvaient ce sport comme LE sport par excellence. Il faut dire qu'il ne connaissait pas les sports moldus ce qui ne laissait pas beaucoup de comparaison ! Moi je le trouvais brutal et dangereux. Je n'aimais pas quand James et Sirius jouaient… A chaque fois que je leur demandais d'être prudents, ils me regardaient avec un petit sourire et n'en faisaient qu'à leur tête… Au début, j'accompagnais Rémus à chaque entraînement puis petit à petit je ne le fis plus. Un jour, Sirius était même venu me trouver pour me demander :
« - Dis Petite Fée, pourquoi tu ne viens plus nous voir ?
- Tu le sais très bien Sir' !
- Mais c'est le jeu qui est comme ça ! Tu sais on ne prend pas réellement de risques !
- Peut être mais moi j'ai trop peur de vous voir voler ainsi comme des fous ! »
Il ne m'avait plus adressé la parole pendant une semaine. Ca m'avait profondément blessé et je pense que c'est Rémus qui avait été le raisonner. Ses tours me manquaient, ses blagues. Le voir partir quand je m'asseyais auprès d'eux, me blessait mais je ne pouvais plus… Je tenais trop à eux pour les voir risquer leur vie au nom d'un jeu. Cette tension était restée longtemps entre nous et elle disparu totalement qu'après l'accident.
Les garçons étaient en entraînement en ce samedi après midi et moi je faisais mes devoirs à la bibliothèque. Je me faisais déjà du soucis pour Rémus qui avait du partir parce qu'une de ses tantes était malade mais je ne savais pas que le pire était à venir. Après avoir fini notre travail, nous descendîmes directement prendre notre dîner avec Kate. Nos sujets de conversations étaient typiquement féminins et de 11 ans, ça me changeait. Elle ne se joignait jamais à moi quand j'étais avec les Maraudeurs, elle trouvait toujours quelque chose à faire. Quand par hasard, nous les croisions dans un couloir, elle rougissait et ne pouvait articuler un mot. Je comprendrais quelques années plus tard qu'un de mes 'frères' retenait particulièrement son attention.
Je me rappelle avoir été surprise de ne pas voir James et Sirius au dîner. De les avoir cherché plusieurs fois en bout de table où ils avaient leurs habitudes. J'avais réussi à me convaincre qu'ils étaient tapis quelque part à prévoir une de leur blague. Ce ne fut qu'en retournant dans la Salle commune que je compris que quelque chose n'allait pas. James était assis dans le canapé, face à la cheminée, seul.
« - Je te laisse, Lily, à plus tard. »
Kate avait filé vers notre dortoir, me laissant seule regardant James. Devais je aller lui parler ? Lui demander où était Sirius ? Où peut être ne voulait il pas de moi ? Après tout il ne me parlait jamais et semblait fuir mon regard… Mais ma curiosité fut la plus forte.
« - Salut !
- Salut…
- … Où est Sirius ?
- A l'infirmerie.
- Quoi ?! m'écriais je faisant sursauter tous les élèves présents dans la salle qui tentaient de travailler. Pardon.
- Il est tombé de son balai.
- Qu'est ce qu'il a ?
- Juste quelques fractures, rien de grave, dit il en se levant pour aller à son dortoir. »
C'était là, la conversation la plus longue que j'avais eu avec lui. A aucun moment il ne m'avait regardé, fixant le feu de cheminée comme si la vie de son ami en dépendait. Une fois dans mon lit, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. J'avais peur. Peur de perdre Sirius, de ne plus le voir sourire… Que cet accident l'ait changé au point qu'il ne veuille plus faire de farces, qu'il se soit assagi. Je m'en voulais, j'avais l'impression de lui avoir porter la poisse à force de lui dire de faire attention… Je devais savoir.
A minuit, ne tenant plus, je me dirigeai vers le dortoir des garçons… Autant eux ne pouvaient pas avoir accès aux nôtres, autant nous avions libre accès aux leurs. Je frappais discrètement à la porte… Je ne voulais pas réveiller tout le monde, et j'avais quelques scrupules à me trouver là en plein milieu de la nuit… J'entendis quelqu'un se lever et la porte s'ouvrir.
« - Lily, que fais tu là ? me demanda James la voix ensommeillée.
- Dis, tu crois que c'est à cause de moi cet accident ?
- De quoi tu parles ?! Viens entre. »
Les dortoirs contenaient quatre lits mais Rémus m'avait expliqué qu'ils étaient tellement farceurs que personne ne voulait faire parti de leur chambrée. Je me retrouvais donc seule avec James en pyjama devant moi. Il me fit signe de s'asseoir sur son lit à coté de lui avant de se frotter les yeux comme pour s'éclaircir les idées.
« - Tu crois qu'à force de lui dire qu'il allait avoir un accident de faire autant de bêtises, j'ai causé cet accident ?
- Bien sur que non, que t'es bête !
- Je ne suis pas bête ! criais je.
- Si tu es bête de croire qu'il a eu cet accident par ta faute !
- Et toi, tu es méchant !
- Et toi, une sale gamine qui réveille les gens en plein milieu de la nuit pour des bêtises ! »
Je crois que si j'avais eu ma baguette, il aurait subi quelques sorts mais là je n'avais rien mis à part mes poings et je n'étais pas de poids face à lui… Je lui lançais tout de même un coup vers l'estomac et lui dit avant de fermer la porte derrière moi :
« - Je ne t'aime pas ! Moi je me fais du soucis pour lui parce qu'il est mon ami, si ça avait été toi, je serais entrain de dormir ! »
J'aurais pu m'en vouloir mais je vous avoue qu'encore maintenant je n'éprouve aucun remord ! Je passais le reste de l'année à l'ignorer, ce qui au final ne changea pas grand-chose mis à part les questions de Rémus et Sirius qui voulaient connaître la véritable raison…
