Note du écrivain

Bonjour ! Je voudrais dire « Merci » a dreamoon parce qu'elle traduit «The Incentive» pour moi. Mon français est assez bon, mais je ne crois pas pouvoir traduire « The Incentive ».
Alors, mille mercis, dreamoon !

Fou Fou

Note du traducteur

Comme j'ai adoré cette super fic de Fou Fou, "The Incentive", j'ai voulu essayer de la rendre accessible aux lecteurs francophones!

Bon, d'une manière générale, j'ai essayé de rester le plus près possible de la formulation, sauf quand je trouvais que cela retirait son sens ou son ton au texte original. Dans ce cas, j'ai choisi de respecter ces derniers.

Bien sûr, ce n'est qu'une interprétation très personnelle. Alors voilà, j'espère que vous vous montrerez indulgents pour toutes les erreurs et les inexactitudes que vous pourrez rencontrer... Bonne lecture!

dreamoon

La Fin veut les Moyens

par Fou Fou

Chapitre 1 Naissance d'un plan

«Je veux que tu aies peur de moi. Que tu m'aimes. Sois ce que je désire, et tu trouveras en moi un très fidèle esclave», implora-t-il, dévisageant intensément la jeune fille, tentant de l'empêcher de prononcer les mots.

Captivée, la femme Elfe contemplait la confrontation épique dans une boule de cristal en lévitation, affalée paresseusement sur le trône de la salle royale récemment désertée. Elle appuya son dos à l'un des accoudoirs, posant ses pieds sur l'autre, peu soucieuse d'un éventuel retour du propriétaire du siège. Elle poursuivit son observation intense, se demandant si la fille... Sarah?... Se rappellerait les mots et serait la première à vaincre le Roi des Gobelins. Jamais elle n'avait vu personne aller si loin, et elle était stupéfaite par l'immense volonté que possédait cette jeune fille.

«Tu n'as pas de pouvoir sur moi!» S'écria la fille, avec soulagement, un air résolu sur le visage. Au loin, des carillons se mirent à sonner, résonnant tandis qu'elle disparaissait, et le cristal vira au noir.

La femme soupira tandis que le cristal éclatait comme une bulle. «Bon sang, il va être impossible à raisonner, celui-là, maintenant que son petit amour-propre a été blessé. Et puis il était si certain de l'emporter sur elle.» Elle haussa les épaules. «Enfin, ça lui passera. Il n'aura qu'à kidnapper deux ou trois autres bébés ou je ne sais quoi, et il ira très bien.» Elle s'interrompit, réfléchissant en mordillant son ongle rouge manucuré. «Quoi que, jamais je ne l'ai vu en faire pour d'autres autant qu'il en a fait pour elle.» En souriant, l'Elfe songea au bal pour lequel elle avait fourni son aide, un moyen de distraire la fille, Sarah. Il y avait quelque chose dans la manière dont il la regardait, cette curieuse étincelle dans ses yeux qui éclairait son visage tandis qu'ils valsaient tous deux à travers la salle. Quelque chose qui brillait dans son regard avec une passion qu'elle n'y avait jamais vue auparavant. Elle soupira et examina son ongle. «Enfin,» murmura-t-elle. «Inutile de s'en inquiéter maintenant. Il faut que je trouve moyen de me tirer du pétrin où je suis.» Dans un soupir exaspéré, elle s'extirpa du trône d'un bond et s'écria «Ce n'est pas juste!» en serrant les poings, ses ongles rouge vif entrant dans sa peau.

«La vie est injuste,» fit une voix froide derrière elle. C'est seulement parce qu'elle connaissait le propriétaire de cette voix qu'elle perçut la légère tension, et elle cilla de surprise. «J'aurais pensé que vous, plus que toute autre, princesse Mara K'Talven des Elfes de l'Ombre, sauriez cela,» cracha-t-il.

Mara se retourna et lui adressa un sourire faussement joyeux. «Oh, je le sais, Jareth. J'adore seulement me plaindre. Au bout de 500 ans, j'aurais pensé que tu le saurais.» Elle dévisagea son ami, surprise par ce qu'elle voyait. En fait, il avait l'air plutôt normal. C'est-à-dire, aussi normal que le Roi des Gobelins pouvait l'être. Il dépassait la stature de 1 m 68 de Mara (elle ne lui arrivait qu'au nez). Sa tignasse blonde plutôt longue était hérissée comme celle d'une 'rock-star' mortelle. Il portait encore ce pantalon-noir-collant-limite-porno-si-absurdement-serré, assorti pour l'instant d'une tunique Shakespearienne noire. C'était une chose qui ne cesserait jamais de l'étonner, à quel point cet homme pouvait se sentir obligé de changer de tenue chaque jour. Enfin, elle considéra ses yeux ; l'un brun, l'autre bleu. Mais au lieu de l'indifférence ou de la malice qu'elle y voyait habituellement reflétées, ce fut un sentiment profond de perte qu'ils lui renvoyèrent. Comme si une part de lui-même était manquante...

Cela l'inquiéta.

«Quelque chose ne va pas?» risqua-t-elle.

La tension épaississait l'air entre eux comme un hôte indésirable, laissant planer un silence gêné. Juste comme Mara pensait qu'il n'allait pas répondre, il murmura, «Elle a dit non,» si bas qu'elle l'entendit à peine malgré son ouie Elfique.

«Ça ne peut tout de même pas avoir blessé ta fierté à ce point,» murmura-t-elle, essayant de plaisanter, mais réalisant qu'elle y arrivait pas.

«Pourquoi?» s'emporta-t-il, ses yeux dépareillés fixant le vide avec colère. «Je lui ai offert ses espoirs, tous ses rêves, je lui aurais donné tout ce qu'elle voulait. J'aurais même mis l'univers sans dessus-dessous, et elle a dit 'NON!' Elle a choisi de retourner à sa terne vie humaine, garder son petit frère tous les soirs! De vivre une vie pathétique de mortelle. Elle a préféré ça à moi! A... mon... m- mon amour?»

Mara se mordit la lèvre, ne sachant que dire, elle n'avait jamais vu cette facette de lui auparavant. L'amour? Elle n'avait jamais seulement pensé qu'il put connaître la signification de ce mot. Mais il y avait ce bal... «Es-tu sûr de ses sentiments?»

Jareth soupira avec irritation. «Qu'est-ce que j'en sais?» Demanda-t-il amèrement. «Je... Je pensais, dans la salle de bal...» Son regard se perdit dans le vague. «Qu'est-ce que j'ai dit? Qu'est-ce que j'ai fait?»

Mara scruta son vieil ami, ayant peine à croire qu'il puisse se comporter ainsi. Depuis toutes ces années qu'elle le connaissait, jamais elle ne l'avait vu s'effondrer ainsi. Il ne ressemblait en rien au trou-du-cul prétentieux et arrogant qu'elle en était venue à apprécier comme un ami au cours de ces nombreuses années. Comment cette simple fille pouvait-elle avoir un tel effet sur lui? A moins...

Déployant ses pouvoirs, elle 'vit' une fine ligne, qui s'étirait entre lui et quelque chose de lointain... En Surface. Une certaine personne... Un lien qu'elle ne savait que trop bien reconnaître.

Mon Dieu, pensa-t-elle. Comment est-ce possible?

Mara sourit soudain, un plan prenant forme dans son esprit. A présent, si le temps et les gens autour d'elle pouvaient agir comme elle l'escomptait, elle pourrait peut-être se tirer d'affaire, et arranger celles de Jareth en même temps.

«Plusieurs choses,» répliqua-t-elle sur un ton d'indifférence, examinant de nouveau ses ongles. Elle marqua une pause, levant les yeux vers le Roi des Gobelins qui se retourna pour la regarder, comme pour la pousser à lui expliquer les raisons.

«Tout d'abord,» dit-elle, ramenant son attention à ses ongles parfaitement manucurés. «Sarah n'a que 15 ans. Pas vraiment préparée à une relation avec un homme de ta trempe, et pas encore pleinement prête à apprécier le fait que tu aies à nouveau porté ton collant-serré-limite-porno pour vanter la taille de quelque chose.» (A ces mots, Jareth commença à murmurer un commentaire descriptif très impoli et peu flatteur à propos de Mara) «Deuxièmement : toute cette histoire de 'aie peur de moi, aime-moi, sois ce que je désire et je serai ton esclave'. Aucune femme qui se respecte possédant un cerveau ne dirait oui à une offre formulée de cette manière!» elle reporta son regard sur le légendaire Roi des Gobelins, dont le visage retrouvait son expression froide et arrogante.

«Et pourquoi ne le ferait-elle pas, Votre-Très-Savante-Majesté?» Demanda-t-il sèchement, lui jetant un regard oblique.

«Parce que, mon pauvre et malhabile ami. Ce que tu lui demandais, c'était de te vénérer, purement et simplement. Le parfait petit chien de manchon. Même Sarah pouvait le voir. Sans mentionner le fait que tu te conduisais comme un macho malappris et insolent dès que vous vous trouviez en présence l'un de l'autre -sauf pour le bal, bien sûr- mais même là tu avais un air arrogant. Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir dit non!» Un éclat de douleur traversa le masque glacé de Jareth avant de disparaître à nouveau. Sur le ton de la conversation, comme si l'idée venait de se présenter à son esprit, Mara dit doucement, «Mais je pense qu'on pourrait peut-être essayer de te donner une seconde chance, avant qu'il ne soit trop tard, et que le conseil ne s'en rende compte, je dois justement faire un stage pratique sur 'comment s'intégrer chez les mortels' dans le royaume des humains, alors on pourrait peut-être arranger ça. Pourvu que tu ne fiches pas encore tout en l'air.»

Soudain, Mara sentit qu'on lui empoignait rudement les épaules tandis qu'elle était soulevée dos contre le mur le plus proche et se retrouva nez à nez avec le visage excessivement tendu d'un Roi des Gobelins très intéressé.

«Qu'est-ce. Que. Ça. Signifie.» Articula-t-il, scandant chaque mot.

«Je ne suis pas venue ici en croisière, Jareth,» répliqua Mara, essayant de ne pas ciller tandis qu'elle sentait ses épaules s'engourdir. «Le Conseil du Monde Souterrain a pris une décision,» continua-t-elle, une note agacement sur le visage alors qu'elle retournait à nouveau à l'inspection nonchalante de ses ongles comme si elle n'était pas écrasée contre un mur, ignorant le Roi des Gobelins impatient qui la regardait avec exaspération. «Tu étais censé recevoir la lettre, mais je suppose que suite à... de récents événements... tu as été trop occupé pour lire ton courrier.»

«Qu'est-ce qu'elle disait?» questionna Jareth, ajoutant juste un peu de pression à ses épaules.

«Eh bien apparemment le Conseil a décidé qu'un certain Roi des Gobelins et une certaine princesse Elfique ont vécu bien trop longtemps célibataires, et ont tous deux un certain... penchant pour l'arrogance qui, selon eux, les désignerait comme faits l'un pour l'autre. Ajoute à cela le fait qu'ils soient déjà amis, le Conseil a trouvé judicieux que le contrat soit établi par ce pourceau qui me tient lieu de père et soit signé par le Conseil. La date a déjà été fixée, dans cinq ans, à la veille du Solstice d'Eté.»

Il y eut une pause, le temps que l'information pénètre complètement le cerveau de Jareth. «De QUOI?» explosa-t-il brusquement, relâchant Mara comme il pivotait vivement pour conjurer une boule de cristal qu'il projeta contre le mur opposé, et qui se fracassa sous le choc.

«Exactement mon opinion,» dit Mara, se massant les épaules pour leur faire retrouver leur sensibilité. «Je veux dire, je t'aime comme un frère, Jareth, même si tu exagères teeellement souvent.»

Jareth renifla. «C'est plutôt toi qui exagères,» marmonna-t-il.

Mara fit semblant de n'avoir rien entendu. «Mais t'épouser ressemblerait trop à de l'inceste à mon goût,» acheva-t-elle.

Elle fut récompensée par un éclat de rire mordant de Jareth.

«Pourquoi faut-il toujours que tes propos soient aussi orientés?» Demanda-t-il, un peu d'amusement revenant dans sa voix.

Mara sourit innocemment en retour, ses yeux d'un violet vif brillant malicieusement tandis qu'elle enroulait une mèche de cheveux roux autour de son doigt. «Qui... Moi?» Demanda-t-elle, les yeux écarquillés. «Certainement pas!» Puis, après une pause pensive, elle ajouta, «Bon, peut-être un peu... Mais seulement parce que tu m'as contaminée il y a des années!»

Cela arracha un vrai rire à Jareth. «Qu'est-ce que je ferais sans toi?» Demanda-t-il, pouffant.

«Tu te serais sans doute mis beaucoup moins de diplomates à dos,» répliqua-t-elle.

«Mmh,» murmura-t-il, souriant, avant de froncer à nouveau les sourcils. «Alors, qu'allons-nous faire contre ce mariage?» Demanda-t-il avec appréhension. «Cinq ans, ce n'est pas long.»

«L'éternité non plus,» dit Mara. «Pour les immortels, en tout cas. Enfin, pour un mortel, c'est une longue période, juste assez pour mettre mon plan en action.»

«Mara, je n'aime pas cette lueur dans ton oeil. La dernière fois que tu as eu ce regard, tu m'as presque attiré un blâme du Conseil pour être derrière toute l'affaire du Dragon d'Argent, alors que c'était toi!»

Mara fit doucement claquer sa langue. «Tsk tsk... Un tel manque de confiance, j'en suis blessée,» soupira-t-elle théâtralement en s'effondrant sur le trône. «En tout cas, j'ai étudié les lois de près pour les cas comme celui-là,» continua-t-elle. «Le contrat de mariage peut-être aboli si l'un des individus à un Lien de Vie avec un autre et peut le prouver.» Elle regarda attentivement Jareth. «Et je pense qu'on a trouvé le tien,» ajouta-t-elle doucement.

«Mais les Liens de Vie sont si rares,» protesta Jareth. «Le dernier recensé date d'il y a 200 ans!»

«Ça, je suis au courant!» Répliqua Mara. «C'est ma soeur jumelle qui a été Liée. J'ai passé des années à étudier les liens de vie, tu penses bien que je sais de quoi je parle!» Mara serra les poings, se forçant à rester calme en abordant ce sujet.

«Mais je vous ai observés tous les deux, et je te jure que je vois les prémices d'un Lien de Vie. Bon sang! J'ai vérifié!» Continua-t-elle avec enthousiasme. «Dans cinq ans, Sarah aura 20 ans, elle sera assez âgée pour toi, et pour comprendre ce que tu demandes (sans compter qu'elle saura apprécier ton pantalon). Et puis je vais aller en surface, de toute façon. Je peux me lier d'amitié avec elle, et puisqu'elle ne me connaît pas elle ne fera pas le rapport avec toi! Je peux trouver un moyen de la faire revenir dans le Monde Souterrain pour que tu puisses faire la cour à ta dulcinée librement.»

Jareth regarda son amie avec une surprise incrédule. «Tu ferais ça pour moi?» Demanda-t-il.

«Eh, je ne ferais rien qui ne me rapporte pas quelque chose,» dit Mara dans un sourire. «Tu le sais bien. En vous mettant ensemble, j'ai un moyen efficace de me tirer d'un mariage arrangé. Tout finit par me revenir, au bout du compte!» Dit-elle, une grimace satisfaite sur le visage, tandis qu'elle s'appuyait au dossier du trône, les mains croisées derrière la tête. «Après quoi, je pourrai postuler pour ce titre de Reine des Neiges, puisqu'il est vacant depuis le jour où cette petite fille s'est ramenée avec son élan pour sauver son copain.» Elle fronça un instant les sourcils. «Quoi que je déteste l'idée de voler sur un traîneau tiré par des poulets. Même des gros poulets cotonneux. Et aussi le fait que ce château soit au milieu de nulle part.» Elle soupira. «Enfin, je trouverai une solution. Quel dommage que tous les postes amusants soient réservés aux hommes.»

Jareth rit et l'embrassa gentiment sur la joue. « Merci. »

Mara lui fit un clin d'oeil espiègle. « Tu verras, » murmura-t-elle, presque pour elle-même, tandis qu'elle fermait les yeux et se détendait. « Le Conseil Souterrain n'aura pas le temps de voir d'où ça vient. »

Jareth espéra qu'elle avait raison.

Malheureusement, il y a toujours quelque chose qui ne marche pas comme prévu...