Révélations et tensions au Shinmakoku
Chapitre 1 :
Il venait juste de fermer les yeux en soupirant d'aise, lorsque l'eau chaude entra en contact avec tout son corps. Il eut à peine le temps de songer qu'il était vraiment bien, qu'il sentit le tourbillon devenu habituel le happer vers son royaume.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait dans les bains royaux.
Ça y est... je suis rentré, plus que 5...4...3...2...1... compta t'il mentalement.
-HEÏÏÏÏKA ! hurla Gunther Von Christ avant de se jeter sur lui.
-Espèce de boulet ! À peine rentré que tu me trompe déjà, avec Gunther, et juste sous mon nez en plus ! Explosa Wolfram Von Bielefield, comme à son habitude.
Il n'eut pas non plus le temps d'ouvrir la bouche que Greta rentrait dans la pièce en courant vers lui.
-Yuuri ! Tu es rentré !
Elle bouscula au passage un Gunther totalement perdu dans un de ces discours complètement barbant, avant de prendre son père adoptif dan ses bras.
-Tu m'a tellement manqué papa ! Sourit l'enfant pleine de joie.
-Tu m'a manqué aussi Greta, mais tu va être toute mouillée ! Rit le roi en l'éloignant doucement.
Wolfram se rapprocha et pris la main de la fillette.
-Laisse le respirer on va l'attendre dans la chambre, chuchota le prince démoniaque.
Puis il se pencha à son oreille et ajouta plus bas à l'adresse de son fiancé :
-Dépêche toi de sortir de là, la mousse à presque disparue... boulet.
Enfin, il partit, laissant Gunther choir, le nez ensanglanté. Un rire nerveux échappa à Yuuri, qui profitât de l'absence momentanée de tout ce petit monde pour se sécher et s'habiller.
Conrad n'est pas venu... C'est étrange... se dit le souverain.
Il haussa les épaules avant de sortir doucement, laissant son précepteur perdu dans ses pensée obscènes. Puis il retourna vers Wolfram qui l'attendait avec Greta sur les genoux.
Ils sont mignons tout les deux...
Yuuri s'installa à côté de son fiancé, cependant que Greta lui faisait un résumé détaillé de ce qu'il s'était produit pendant ses deux longs mois d'absence.
-Gunther est tellement ennuyant, se plaignit-elle, mais il m'a raconté une histoire que j'adore !
Elle posa un regard complice sur son père blond, avant de continuer, Yuuri choisi de ne pas en tenir compte. Elle se racla la gorge et entama son récit d'une voix professorale imitant à merveille celle de Gunther :
« -Un jour, un jeune homme passionnément amoureux d'un noble, n'arrivait pas à lui montrer son amour car il avait trop peur que ses sentiments ne soient pas réciproques. Alors il monta tout en haut de la plus haute montagne Mrah et invoqua une puissante magie. Cette magie mêlée de ses sentiments pour celui qu'il adulait, créèrent une magnifique rose. Ses pétales se colorèrent de la couleur la plus pure que ce monde ai porté. Il donna rendez-vous au noble qui faisait battre son cœur devant cette fleur, avant de lui expliquer sa signification. Depuis cet instant, un puissant lien les unit, et seule la mort fut à même de les séparer... »
Elle fit une petite pause, savourant l'effet de ses mots sur ses parents. Puis elle recommença :
-Gunther dis que cette fleur n'est en rien idyllique, qu'elle forme une unique fleur tout les ans et que de nombreuses personnes vont sur cette montagne pour la récupérer.
-Qu'elle belle histoire, fit Yuuri avec un sourire un peu gêné.
Où veut-elle donc en venir ?
-Je me demande si elle existe vraiment, avança la petite fille.
-Ne dis pas de sottises Greta, une telle fleur ne demeure qu'en légende. Sinon, cela ferait des années que cette fleur ne serait plus au sommet de cette montagne, mais dans tout les jardins du Shinmakoku...
Le maoh remarqua très rapidement le rose qui s'était installé sur les joues du mazoku.
Qu'il est beau... Beau ? Mais à quoi je pense moi...
-Peut-être pas Wolf, après tout, les Ours-abeilles étaient connu comme étant seulement une légende. Pourtant, nous avons bien vus qu'ils existaient non ? Demanda le brun à un Wolfram rougissant de plus belle.
-Humpf...
Il vit le blond croiser les bras et détourner le regard, prenant un air renfrogné.
-Toujours égal à lui même, grommela doucement le roi plus pour lui que pour les autres.
-Qu'est-ce que tu as dit, tricheur ?! rugit immédiatement le mazoku.
-Je ne suis ni un boulet, ni un tricheur ! Répliqua le susnommé sur le même ton.
Greta éclata de rire avant de sauter des genoux de son deuxième père.
-Je vais aller voir Gunther, on à pas fini le cours d'histoire...
Elle haussa les yeux au ciel, complètement désabusée, avant d'entrer dans la salle d'eau. Yuuri entendit le précepteur bondir sur le carrelage avant d'entendre une plainte due à une douleur quelconque. Ensuite, Greta ressortit en tirant négligemment par la manche l'homme aux cheveux violacés, ce dernier encore en transe murmurant inconsciemment un « heïka » entre deux soupirs...
Le soukoku du se retenir de frapper son front avec le plat de sa main, car il savait que ce geste horripilait le blond. Ce dernier regardait encore la porte d'où venait de disparaître leur fille, avant de reposer un regard fier sur son fiancé.
-Wolfram ? Demanda finalement Yuuri.
-Hum ?
-Pourquoi Conrad n'était pas avec tout le monde à mon arrivée ? S'enquit le Maoh
-Cela fait deux jours qu'il à disparut... En fait, si tu n'était pas rentré, je serais partis à sa recherche.
-Seul ? Fit-il ébahi, et inquiet.
Il eu le droit à un des regards courroucés du démon en réponse à sa question.
-Bien sûr, je ne suis pas une mauviette moi ! Argua le noble en bombant le torse.
-Wolf... sa voix se fit réprobatrice. Cela te dérange si nous y allons demain ensemble ?
Yuuri vit le blond hausser un sourcil, surprit, en le jaugeant du regard.
-Et tes leçons ? Tes devoirs en tant que monarque ?
-Au diable, je n'ai guère envie de me faire séquestrer à nouveau par Gunther ou Gwendal... ronchonna le roi.
Un sourire rapide se forma sur les lèvres de son vis-à-vis , une lueur d'amusement dansant dans ses yeux.
Cela lui va beaucoup mieux de sourire plutôt que de faire tout le temps la tête, ça met ses yeux en valeur... Non, mais... Yuuri ! À quoi tu pense !
-Très bien, mais tu ne couperas pas aux leçons d'aujourd'hui ! Le morigéna l'ange blond
-Peuh...
-D'après Yozak, il serait retenu à quelques jours de cheval d'ici. Tes affaires sont déjà prêtes, il ne manqueras plus que partir. En fait, Gunther sait déjà que tu n'assisteras pas à ses cours, demain... continua Wolfram en prenant un air angélique.
Ce qui eu le don de réveiller la suspicion de Yuuri...
-Tu me semble bien prévoyant... insinua t'il en se rapprochant un peu de son fiancé.
-C'est mon rôle en tant que fiancé ! S'insurgeât faussement le blond.
-Fiancé seulement quand ça t'arrange... Tu deviens sournois Wolf...
-Arrête de m'appeler comme, c'est Wolfram ! Point ! S'énerva une fois de plus le fier mazoku
-Alors arrête de m'appeler boulet ! suivis le roi
-Humpf !
Wolfram se leva rageusement et sortit de la pièce, non sans avoir légèrement rougit. Il claqua la porte dans un grand mouvement gracieux cependant qu'un magnifique « espèce de boulet ! » résonnait dans le couloir. Yuuri soupira en entendant les pas précipités du blond, décroître : oui il était rentré, et tout était comme d'habitude. Cependant, il faudrait vraiment qu'il parle à Wolfram...
Depuis quelques temps, leurs rapports avaient changés, progressivement. Wolfram osait plus se rapprocher de lui, le surprenant des fois dans son dos. Ou, sa main frôlait accidentellement la sienne, ou encore ses yeux intenses qui se plongeaient dans les siens... Mais ces gestes ne le dérangeaient pas. Au contraire. Il s'était mis à les aimer, les désirer. Sans vraiment comprendre pourquoi, il avait découvert qu'il aimait son fiancé depuis longtemps déjà. Mais ce dernier, semblait être distant et proche à la fois. Dans un monde où il n'avait pas accès.
Yuuri soupira à nouveau, son cœur le menait vraiment en bourrique...
Chapitre 2 :
Wolfram souriait, son pas se calma.
Il n'a même pas compris ! Tans mieux, je peux mener mon plan à bien. Je vais d'abord le faire un petit peu languir dans le jardin. Greta doit m'y attendre d'ailleurs. Ma fille est vraiment une bonne comédienne quand elle s'y met...
Il n'en sourit que plus, avant de dissimuler sa joie. Personne ne devais savoir ce qu'il envisageait. Cette fleur lui appartiendrait, qu'il doive se battre ou non, il l'aurait, au nom de son amour pour Yuuri !
Un sentiment de tristesse enserra sa poitrine. Et s'il ne comprenait pas ? Et s'il ne l'aimait pas ? Cela faisait trois ans qu'il nourrissait un amour des plus passionné et pur. Il lui prenait parfois l'envie de caresser sa main, ou de partager sa chaleur, mais il restait subtil, ne voulant braquer son fiancé. Au début, celui-ci semblait se crisper, mais ces derniers temps, Wolfram avait l'impression qu'il l'appelait à recommencer ses gestes. Le prince n'en était que plus perdu. Il ne tenait plus... Le soir, il n'attendait que de se coucher avec Yuuri, pour rejoindre ses rêves les plus fous. Mais malgré tout, s'il n'avait pas encore demandé à dissoudre les fiançailles, c'était à cause de sa fierté, certes, mais aussi et surtout qu'il n'était pas près à souffrir à nouveau. Son cœur ne s'en remettrais peut-être jamais cette fois.
La voix joyeuse de sa fille adoptive le tira de ses tristes pensées. Elle se trouvait dans le jardin de fleur qu'il entretenait. Sa mère se trouvait avec elle, et toutes deux riaient allègrement.
-Mère, salua Wolfram avec un demi sourire
-Wolfy ! Je ne t'ai pas entendu arriver ! Gloussa l'ancienne reine.
-Wolfram ! S'écria la petite fille en se jetant dans ses bras.
Ce dernier eu le souffle coupé un instant et tomba en arrière serrant la fillette contre lui.
-Merci pour tout à l'heure, sourit le mazoku. Maintenant, passons à la seconde partie du plan !
-De rien Papa, c'est normal ! D'accord !
Elle resserra son étreinte autour du coup du blond et lui baisa la joue.
-Je t'adore Wolfram ! Rit-elle
-Moi aussi, je... je t'adore, murmura t-il gêné, rougissant légèrement.
-Tout le monde l'adore, crus bon de rajouter Cécilia
-Même Yuuri ! Continua Greta. Tu sais Wolfram, tu devrais lui dire que tu l'adore !
-J'y... penserais...
Il était de plus en plus gêné. Mais il se ressaisit et pris un air féroce.
-Mais on va voir si tu m'adore toujours autant après ça !
Il se mit à chatouiller les côtes de la fillette qui tenta de lui échapper, mais Cécilia se mit dans la partie chatouillant aussi le blondinet. Une bataille de chatouille éclata bientôt, tous riant aux éclats, une étrange complicité les liants les uns aux autres. Leur jeu dura, encore et encore, l'après-midi défila très vite...
Chapitre 3 :
Yuuri regarda par la fenêtre et vit Wolfram courir après Greta, qui riait aux éclats. Son cœur accéléra devant cette vision de joie pure. Même le blond continuellement de mauvaise humeur, souriait en s'adonnant joyeusement au jeu de sa fille.
Il faut vraiment que je lui parle... Que je lui dise !
Mais il ne savait pas comment... C'est alors que lui revint à l'esprit l'histoire que lui avait conté Greta un peu plus tôt dans la journée. Peut-être que tout n'était pas perdu ! Il profiterait de la mission du lendemain pour essayer de trouver cette fleur. Discrètement, il jeta un coup d'œil à la carte du Shinmakoku accrochée au mur et chercha avidement le nom de la Montagne Mrah. Il avait encore du mal à lire cette langue différente de la sienne, mais il arriva à la trouver, vers le Nord. Il étudia toujours du coin de l'œil, le trajet qu'il devrait prendre pour trouver cette fleur.
Si je l'offre à Wolfram, peut-être qu'il comprendra...
Pendant tout le temps qu'il avait passé sur Terre, il avait réfléchi à sa relation plus qu'ambiguë avec le mazoku blond. Parfois, il se laissait aller dans les bras de son fiancé, la nuit, mais il se sentait bizarre. Naturel mais étrange...
Cela faisait trois ans qu'ils vivaient ensemble et partageaient le même lit. Trois ans que Wolfram le traitait de boulet, mauviette ou tricheur. Trois ans que lui protestait à ces surnoms peut flatteurs alors que tout cela faisait parti de leur jeu. Trois ans que le guerrier le suivait comme son ombre en clamant toujours haut et fort qu'il était son fiancé et qu'il n'avait pas intérêt de le tromper.
En fait, Yuuri soupçonnait le blond d'avoir recours à ce genre d'attitude pour se protéger de quelconques blessures. Il avait dus vivre dans son passé, un événement qui l'avait rendu méfiant et surtout très sensible. Le Maoh en était certain. S'il adoptait cette attitude bravache, c'était uniquement pour cacher sa sensibilité. Car depuis leur rencontre, il s'était adouci, il avait appris à ne plus tant détester les humains, même s'il demeurait explosif envers lui.
Yuuri ne saurait dire si son maryoku définissait le tempérament de feu du soldat, ou si c'était l'inverse. Cependant, malgré toutes ses crises de colère et de jalousie, Yuuri savait mieux que personne qu'il avait un cœur en or. Il l'avait vu hurler, pleurer, sourire, rire... Il l'avait soutenu dans chacune de ses décision, même les plus stupides. Il l'avait protégé au péril de sa vie (il était mort d'ailleurs à cause de Shoushu), il l'avait relevé et supporté quand il n'avait plus espoir.
À ces multiples souvenirs, Yuuri sentit son cœur se gonfler, puis accélérer. Il découvrait seulement maintenant qu'il l'aimait depuis des années, mais qu'il n'avait jamais eu la force de se l'avouer et de l'accepter.
Il ne doit plus m'aimer maintenant. Cela fait trois ans que je lui rabâche que nous ne pouvons pas nous marier car nous sommes deux hommes. Trois ans qu'il supporte mon immaturité. Certes, il à presque 85 ans, mais ici, mon âge doit être à peut près le même... Il a raison... Je suis un boulet ! Je dois lui dire, lui faire comprendre !
C'est ainsi que le roi continua sa joute verbale, jusqu'à ce qu'une décision en naisse. Il allait parler à Wolfram et tout lui avouer ! Sinon (car il doutait de son courage à cela), il irait chercher la rose et l'offrirait au blond pour qu'il comprenne enfin qu'il portait plus que de l'amitié envers lui. Qu'importe ce que ressente aujourd'hui le prince, il lui dirait !
Alors, Yuuri Shibuya 27° Maoh du Shinmakoku se dressa sur sa chaise, une étrange rougeur au niveau des joues, ce qui eu le don de couper le professeur dans son cours.
-Heïka ? S'enquit Gunther
-Je... Je dois sortir ! S'excusa t-il brièvement avant de tourner les talons.
Puis le brun couru à la porte, sans aucune forme de procès. Gunther jeta un regard amusé dehors.
Cela faisait une heure qu'il se demandait quand son roi allait partir. Il faut dire que Wolfram était vraiment diabolique. Depuis le début de l'après-midi il jouait avec sa fille, exprès sous les yeux de son fiancé. Apparemment, tout le monde savait comment leur histoire allai finir, sauf eux même... Gunther soupira doucement en souriant, puis ramassa ses feuilles et déserta la salle.
