Prélude
Je m'appelle Naruto Uzumaki. J'ai 22 ans.
Il y a déjà 3 ans de cela, j'ai fais la rencontre d'un certain Sasuke Uchiwa.
J'en suis tombé amoureux. Il est mort. À cause de moi... je... j'ai..
Je me baisse et dépose une orchidée nore à côté des autres. C'était sa fleur préférée, si froide et belle a la fois, tout à son image... J'étouffe entre deux sanglots:
"À toi, mon Amour..."
Chapitre Premier:
"Naruto?"
Je relève la tête et observe mon ami Shikamaru, qui me regarde avec des yeux inquiets. Apparemment je suis perdu dans mes pensées depuis bien 10 minutes. Il me tend le jus d'orange que je lui avais demandé précédemment. Shika' est un jeune homme possédant un certain charme, bien que ça ne soit pas mon genre à vrai dire. Il est grand et très longiligne, ses cheveux bruns indomptables sont attachés en une queue haute (et bien qu'il déteste que je lui dise ça, il ressemble un peu à un ananas avec cette coupe), et ses yeux sont marrons clairs. Il a un piercing à l'arcade gauche et un autre sur la langue. Il me fixe avec insistance tandis que je sirote mon jus en le détaillant.
"Naruto? Un problème ?"
"Non aucun. Je fantasme juste sur ton corps de rêve !" lui dis-je sans trop y croire. Je souris malgré moi. Shika' veut faire mannequin plus tard mais suit des cours de stylisme au cas ou sa carrière ne décollerai pas. Il aime beaucoup qu'on le complimente sur son physique.
"Ah bah oui, forcément. Je comprend mieux cet air de ramolli du bulbe maintenant, ma beauté exceptionnelle à dû désintégrer tes neurones..." dit-il en me faisant un clin d'œil. Je lui tape un peu sur l'épaule et me dirige d'un pas tranquille vers ma salle de classe.
Personnellement, je me suis mis en tête de devenir Character Designer, ce qui explique pourquoi je ne suis pas dans la même classe que l'ananas. Et oui, c'est tout simplement parce qu'on se suit pas les mêmes cours ha ha. La journée se passe sans encombres.
J'arrive enfin dans mon petit appart', où Kiba, mon colocataire, m'attend de pied ferme.
Ce dernier est, pour tout vous dire... un vrai Dieu Grec. Étudiant en médecine, il est plutôt grand, assez musclé, les cheveux châtains, et possède deux tatouages en forme de triangles rouges sous ses yeux bruns foncés. Il s'est aussi fait limer les canines ce qui lui donne un air sauvage... Assez déroutant je dirai. Il est très peu pudique et se balade sans arrêts en caleçon... pour mon plus grand bonheur.
Hum. Enfin bref. D'habitude il rentre plus tard que moi, mais il a dû sortir plus tôt. Il me lance d'un coup:
"Quelqu'un a laissé un message pour toi."
"Ah? Qui ça?"
"Un certain Neji. Il te demande de le rappeler au plus vite. Ça avait l'air urgent..."
Mon cœur se serre d'un coup, je suis pris de nausées. Le stress. Pourquoi lui? C'est vraiment la dernière personne que j'ai envie de voir... je déglutis:
"Ah. Euh. Ben d'accord alors."
"Il m'a aussi dit qu'il savait que tu ne lui répondrais pas, et que du coup il allait passer demain soir. Il m'a fait comprendre qu'il fallait que je vous laisse seuls alors je n'ai pas insisté et je me suis trouvé quelque chose à faire.. je peux savoir qui c'est ce 'Neji'? "
Je ferme douloureusement les yeux et essaiede changer vaguement de sujet.
"Pourquoi? T'es jaloux?"
"Je ne suis pas de ce bord là, Naruto."
Je lui rétorque -sans grande conviction- qu'il arrivera le jour où je le ferai changer d'avis, et pars m'enfermer dans ma chambre.
Je mets mon casque sur les oreilles et me laisse emporter par la musique, les cris, les basses, les guitares hurlantes, le rythme effréné,... je frisonne. Je me recroqueville sur moi-même, en position de fœtus, je pense au fait que Neji va venir.. Il est le seul a se douter de quelque chose, je ne veux pas, non, je ne veux pas qu'il découvre.. Ça. Même s'il s'en doute.
Mes pensées dévient tandis que je change de chanson, je pense à Sasuke. Dans mes souvenirs, je n'ose pas admirer sa beauté froide, je me retiens de l'enlacer, de l'embrasser, de l'aimer...! Dans mes rêves, quand j'ose, je pose mes lèvres sur les siennes, je touche sa peau de porcelaine, je l'aime, cristalline sous mes doigts, il frisonne à mon contact. Je plonge mon océan d'amour dans les ténèbres de son âme et le torture sous mes caresses à la fois douces et pénibles, interdites. Il m'aime... Il n'est pas mort, je le sais, il est toujours là avec moi, il ne veut plus de 'lui', il a réalisé que j'étais le seul, l'unique, que je l'aimais plus que n'importe qui...
Mes larmes coulent, me brûlant les joues, il me regarde sans comprendre, affolé, et prend mon visage entre ses doigts fins:
"Non Naru, mon Naru ne pleure pas! Je suis là, avec toi, je t'aime...!"
Je me perds dans les méandres d'illusions dérisoires, d'hypothèses futiles, de mensonges rassurants, et me plonge dans cet amour malsain car maladif, dans cet insondable gouffre de souffrance, je me noie, je me sens partir et me laisse couler...
Je reviens lentement à moi, pris de soubresauts, et dans le noir complet je réalise avec difficulté que je suis seul, qu'il est parti pour de bon à cause de moi, de ma folie, de mon égoïsme. Je sens mes larmes couler encore et encore, oh Sasuke si seulement tu savais à quel point je m'en veux.. je n'ai même pas le courage d'aller me dénoncer alors que la personne que tu aimes je... je vous ai...
Je pleure bruyamment maintenant, ne retenant plus mes plaintes, rauques, douloureuses, elles me restent en travers de la gorge car je sais que je n'ai pas le droit de m'apitoyer sur mon sort après ce que je vous ai fait, à toi et ton frère.
Petit à petit, je sens cette envie, ce besoin que j'ai depuis que tu m'as quitté, violent, incontrôlable. Elle est là, ma faiblesse, ma culpabilité surgit, et je n'arrive pas à la canaliser.
Il faut que je paie.
Je me lève brusquement, me cognant au coins des meubles, attrape mon cutter dans le tiroir de mon bureau, l'ouvre et m'entaille violemment le bras. Une fois. Deux fois. Trois, puis quatre, puis cinq fois... Encore. Encore...! Ce n'est pas assez! Il faut que je paie, que je paie pour ce malheureux jour qui a vu disparaître les frères incestueux Uchiwa.
Les larmes, le sang, ils tombent par terre, sur mon torse, balaient ma culpabilité, ma haine, ma folie en de douloureux torrents. Je ne pleure plus, je suis fatigué et tombe sur mon lit, sombrant bien vite dans un sommeil sans rêves...
Le lendemain matin, je regarde avec dégoût mon bras et l'énorme tâche sanglante à peine sèche à côté.. je prends mon drap et le met à laver. Je descend ensuite prendre mon petit déjeuné. J'entends Kiba se lever. Il remarque les plaies sur mon avant bras, et me regarde avec tristesse:
"T'as refais une crise hein?"
... je crois qu'il hésite à me laisser comme ça ou...
"Allez viens, il faut soigner tous ça avant que ça ne s'infecte."
Il m'emmène dans la salle de bain, prend mon bras et me le passe sous l'eau pour enlever tous le sang séché autour des plaies. Ça pique un peu. Il me passe ensuite du désinfectant et sort les pansements. J'étouffe un cris en me mordant l'intérieur de la joue alors que je sens le désinfectant s'engouffrer dans les différentes stries, brûlant ma chair.
Kiba me lance un regard un peu inquiet et me demande de garder mon calme encore quelques instants. Il place les pansements perpendiculairement aux plaies les plus larges pour les refermer histoire que ça ne fasse pas de trop grosses cicatrices (bien qu'à mon sens ça ne sert pas à grand chose avec tous ce que j'ai déjà comme cicatrices...) et laisse les autres à l'air libre. Apparemment, ça cicatrise mieux. Nous retournons dans la cuisine.
"Pourquoi tu ne veux pas me dire ce qu'il y a?"
"Parce qu'il n'y a rien."
"Arrête de te foutre de moi Naruto. Tu te fais tout ce mal pour rien? Laisse moi rire! Pas la peine de te fatiguer autant alors, tu serais bien mieux en arrêtant tout ce manège!"
Je lui lance un regard noir.
"Oui! Ben oui regarde moi donc comme ça! Ça va faire avancer les choses... je veux bien croire que tu vas 'mieux' depuis que je t'ai ramassé, tu ne te scarifies plus que le bras mais vraiment, tu te mets quand même en danger! Tu pourrais facilement y rester si tu faisais un faux mouvement! Je ne te raconte même pas ce que ça aurait donné si je n'avais pas été là! Et si la plaie s'était infectée, t'y a pensé à ça ?"
Ce discours, je l'entends tous les matins depuis 3 ans. Il a raison sur un point, je commence à guérir. À oublier, peu à peu. Avant, mes bras ne me suffisaient pas, il fallait que je m'attaque à mon ventre, mes jambes, mon torse...
Je réponds donc, assez froidement, à mon cher colocataire:
"Kiba, J'ai pas envie d'en parler."
"... Alors j'espère de tout cœur que Neji va arranger les choses. J'ai beaucoup de mal à te regarder dépérir sans pouvoir faire grand chose."
Gloup... Neji. Je n'y pensais presque plus.
Je me prépare et me dirige vers mon université. Je croise l'ananas un peu avant de rentrer en cours.
"Ouah! Cette gueule de zombie! Faut dormir la nuit, vieux.. À moins que tu n'ai pas passé la nuit seul? C'est pour ça hein avoue mon cochon..."
Me dit il le plus naturellement du monde en me faisant un gros clin d'œil. Je lui répond par un regard noir (et de deux) et vais en cours.
Je n'ai rien pu avaler ce midi. Neji. Neji...
Je n'ai pas envie de rentrer chez moi, et pourtant, je sais que ça ne sert plus à rien de fuir. La famille de Neji est puissante, il me retrouvera où que j'aille.
Je suis devant mon appartement. Je remarque que la porte est ouverte, inspire profondément et l'ouvre lentement. Neji est là, assit sur le canapé. Il se retourne brusquement en m'entendant et me fixe de ses yeux clairs, presque blancs.
"Naruto?"
