YOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !
Encore moi, je me promène sur le site en ce moment, je sème des trucs par-ci par-là… :D
Comme je l'avais annoncé à certains (JE L'AI FAIT, MELLO-CHAN ! JE L'AI FAAAAIIIIIT ! A ), je taffote sur une petite série de courts chapitres sur Petra et Rivaï… Eh ben voili voilou, je me lance pour le premier de la série !
Par contre APPEL AU PEUPLE : vous voyez l'épisode 9 (ou 10, je sais plus), quand on voit les bataillons d'exploration en action en mission à Maria, et y a un type blond qui meurt, Petra essaie d'arrêter le sang mais ça marche pas, et Rivaï y va de son petit speech en tenant la main du mourant ? Bon, dans un épisode suivant on remarque que Petra est plutôt affectée par la mort de ca gars, donc qu'elle était assez proche de lui. Quelqu'un connait le nom de ce pauvre garçon ? Si oui, je serais ravie de l'apprendre parce qu'en attendant, le seul truc que j'ai trouvé pour le désigner est « William » (pardon). Voilà, donc si vous rencontrez, PAR HASARD, un certain William dans cet OS (je dis ça je dis rien…), vous saurez que c'est ce type-là ^^''
Eeeeeh ben voilàààà, je crois que j'ai assez bavassé.
Enjoy it )
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Code de solitude
Le jour déclinait nonchalamment, colorant le ciel de couleurs pastel, presque blanches, prémices de l'encre qui obscurcirait dans quelques temps la voûte crépusculaire.
Dans le bâtiment de ravitaillement des bataillons d'exploration, une porte s'ouvrit violemment. Rivaï pénétra dans la pièce comme un automate, posant ses réservoirs de gaz – qu'il aurait déjà dû ranger dans la remise – dans l'entrée et se laissa tomber lourdement sur le canapé avec un marmonnement harassé, à moitié étouffé par les coussins.
- Eh ben, Rivaï, une baisse de régime ? demanda Hanji en rentrant dans la pièce. Tu te fais vieux !
- La ferme, binoclarde, grogna le soldat. C'était la pire mission que j'aie jamais faite.
- Humm… Claqué ? Rincé ? Harassé ? Atomisé ?
L'énergie débordante de Hanji en ce retour de mission était épatant, mais c'était la tempête avant le silence : bientôt l'entrain de la jeune femme se ferait écrasé par le contre-coup de ce retour de mission et elle le remplacerait sur le canapé. Mais en attendant, elle était bien plus fraîche que le Caporal léthargique.
- J'ai l'impression de m'être fait sodomiser par un Titan classe 15, grinça ce dernier en guise de réponse à sa partenaire.
- Les Titans n'ont pas d'appareils génitaux je te rappelle, rétorqua Hanji avec un stoïcisme épatant.
- Ben s'ils en avaient, je me fais une idée de ce que je ressentirais si l'un d'eux m'avait-… Aoutch ! aboya le Caporal alors que son dos douloureux recevait de plein fouet un livre épais projeté par la capitaine.
- Ça t'apprendra à dire des imbécilités ! Et puis…
Ignorant l'insulte acide que lui balançait Rivaï, elle s'approcha de la fenêtre et regarda les soldats du bataillon qui, à l'extérieur, s'affairaient entre écuries et rangement du matériel. Étape post-exploration.
- Tu as beau de plaindre, c'est en grande partie grâce tes efforts qu'aucun des nouveaux ne s'est retrouvé en situation de détresse.
- « Nouveaux » ? Ils ont intégré les bataillons d'exploration depuis presque trois ans Hanji, déclara Erwin qui venait d'entrer dans la pièce.
- Hooo, déjà trois ans ? s'exclama la femme. Que le temps passe vite !
La mission dont ils revenaient n'avait pas duré trois jours et était restée limitée aux premières habitations de Maria. Une simple reconnaissance. Le but avait été de repérer de nouvelles voies moins risquées à travers les villages abandonnés, et lors de cette exploration, les rencontres malheureuses avaient été rares. Hormis quelques accidentés, aucune victime.
- Comment vont les deux blessés ? s'enquit Hanji à l'intention de Mike à son tour qui revenait de l'infirmerie.
- Milo a une commotion cérébrale et les deux jambes broyées, et son équipier ne semble pas en meilleur état. Le médecin dit que certains organes vitaux sont méchamment atteints… Il n'est pas optimiste du tout.
Un silence lourd pesa dans la pièce. Les êtres aguerris qu'étaient devenus ces soldats ne parvenaient toujours pas à faire la part des choses : se réjouir des faibles dégâts… ou encaisser douloureusement ceux subis. Que ce soit deux ou cent, les explorateurs payaient ces missions de leur vie, et le nombre de victimes ne parvenait jamais à décider le cœur des rescapés entre soulagement, réjouissances ou souffrance coupable.
- Pour une si courte mission, il aurait été inacceptable que nos pertes soient équivalentes à celles que l'on subit habituellement.
Ces paroles furent les seules qu'Erwin lâcha à ce sujet.
Conversation close. La mission était finie, une autre arriverait. Inutile de se perdre en paraphrase de leur situation.
Rivaï ne prêta plus attention à ses compagnons ayant relevé la tête afin de jeter un coup d'œil par la fenêtre – heureusement juste à côté du canapé – il observa vaguement les soldats s'affairer, à l'extérieur.
« Les nouveaux », comme disait Hanji malgré leurs trois ou quatre années d'expérience, avaient cette fois encore, durant cette exploration, donné la preuve que les capacités humaines se décuplaient incroyablement au cours des affrontements.
Parmi les hautes silhouettes des chevaux et des soldats, le regard de Rivaï s'attarda sur la personne de Petra qui ôtait avec précaution le mors de la bouche meurtrie de sa monture. Ses gestes étaient un peu lents et l'on devinait de légers tremblements. Son corps devait être épuisé, mais au moins prenait-elle soin de son cheval. Elle portait cependant encore ses réservoirs de gaz et de câbles, contrairement aux autres qui les avaient déjà entreposés dans le local adéquat.
Pour l'heure, les soldats s'activaient à l'instar de Petra, discutaient, mais le soir, quand chacun regagnerait son lit au dortoir et que la lumière s'éteindrait, le joug de leur condition, de leur combat, de leurs terreurs les oppresseraient.
- …, Rivaï ?
- Hein ? fit ce dernier, comprenant qu'il venait de rater une parole lui étant adressée.
- Tu y es passé, à l'infirmerie ? répéta son interlocuteur.
- Pas encore.
- Et ça, ça signifie que tu n'as pas l'intention d'y aller, devina Hanji.
- Rivaï, tu iras y faire un tour après avoir rangé tes réservoirs, déclara Erwin. Il faut que tu fasses attention à ton épaule.
Un « tss » inaudible siffla entre les lèvres du Caporal. L'œil d'Erwin remarquait un peu trop de détails anodins à son goût.
Aller à l'infirmerie, et se bouger le cul pour aller ranger le matériel. Deux ordres en un seul, et il n'avait aucunement l'énergie de les suivre. Il dut cependant trouver la motivation nécessaire pour se redresser et, se laissant glisser du canapé, se dirigea vers la porte, attrapant au passage son équipement posé dans l'entrée.
Avant de sortir, il bouscula légèrement Erwin qui en sourit. La manière de Rivaï de le rabrouer en lui faisant remarquer qu'il n'était pas le seul à devoir se ménager, ce que confirma Hanji :
- Tu devrais prendre du repos, mon Commandant !
- Après être allé faire mon rapport.
Les voix de ses compagnons furent bientôt inaudibles pour Rivaï qui s'éloigna dans le couloir, ses réservoirs de gaz sur l'épaule. Il sortit du bâtiment, traversant les écuries afin de rejoindre le local de matériel. Or, devant l'entrée boueuse et odorante du long bâtiment, des éclats de voix amicales se faisaient entendre.
Rivaï remarqua Gunther, William, Petra et Erd, affairés à finir de soigner leurs valeureuses montures tout en se chamaillant.
William ébouriffa Petra, qui était occupée à gratter le crin boueux de l'animal.
- Hey, crevette, tu veux un coup de main pour bouchonner ton cheval ? Tu y seras encore demain, à essayer d'atteindre son encolure !
- La ferme, Will' !
- Will', intervint Gunther, laisse-la tranquille…
- Oui, rétorqua Erd, c'est méchant d'embêter les petits.
- Erd-san ! s'écria la jeune femme, faussement outrée, tandis que Gunther enfonçait le bouchon en lui tapotant affectueusement la tête, comme il le ferait avec un chaton ou un enfant.
Les trois grand dadais se mirent à rire avec taquinerie autour de leur petite coéquipière qui s'apprêta à rétorquer quelque chose… quand elle sentit une présence s'avancer de l'autre côté de son cheval. Elle jeta un coup d'œil par-dessous les pattes de sa monture et reconnut le Caporal. Elle se raidit aussitôt en un salut nerveux, sans prendre garde qu'aux yeux du nouvel arrivant elle était toujours dissimulée par son cheval.
- Caporal !
William, Erd et Gunther, ainsi qu'Auruo qui sortait des box, l'avaient vu arriver et étaient déjà en position de salut. Les trois farceurs se pinçaient les lèvres, espérant que leur supérieur n'aient pas prêté attention à leurs plaisanteries. Mais ce dernier gardait les yeux rivés sur Petra et lâcha :
- Qu'est-ce que tu fiches, tu n'as pas encore déposé ton matos ?
La jeune femme s'apprêta à présenter des excuses et remarqua qu'il en était de même pour son supérieur, dont les réservoirs de gaz reposaient sur son épaule.
- Le responsable a déjà dû fermer le local. Si tu as fini avec ton cheval, viens avec moi.
- Oui !
Elle s'empressa d'emmener l'animal dans son box et suivit Rivaï. Elle se sentait nerveuse, et penaude. Elle qui était de taille ordinaire, elle ne remarquait sa petitesse qu'au milieu de ses grands coéquipiers aussi leurs taquineries affectueuses ne la blessaient pas. En revanche, malgré le silence de son supérieur, elle savait que ce dernier avait entendu la conversation. Quand il avait parlé, sa voix était froide, légèrement cinglante. Comme d'ordinaire. Mais la jeune femme ne pouvait s'empêcher de penser de manière irraisonnée que les boutades de ses amis n'y étaient pas indifférentes. Lorsqu'elle et son supérieur se furent assez éloignés, elle osa :
- Vous savez, ils ne font que plaisanter. Ils sont conscients de mes capacités et savent que ma taille ne m'empêche pas d'être leur égale au combat.
- Mh ? fit Rivaï, comme s'il débarquait et avait du mal à sa rattacher aux propos de Petra.
La jeune femme bafouilla un embrouillamini inaudible, se sentant stupide de s'être avancée avant que Rivaï ne reprenne tout à coup :
- Qu'importe la hauteur, tout se joue sur le champ de bataille, c'est ça ? devina-t-il sans se retourner.
Petra pinça les lèvres. L'intonation du Caporal sonnait presque comme une mise au défi, une devinette provocante à son intention.
- Eh bien… Les Titans de classe 3 ou 4 mètres ne sont pas moins féroces que ceux de 10.
Elle réalisa l'étrangeté de sa comparaison et s'empressa d'ajouter :
- Enfin, je trouve que c'est la même chose pour les humains. Vous en êtes la preuve, Caporal. Les Hommes ne sont pas obligés de faire un mètre quatre-vingt pour pouvoir combattre vaillamment. Et j'espère en être la preuve moi aussi, un jour.
- Tu l'es déjà.
Concise et minimaliste, cette remarque résonna dans le cœur de Petra comme un compliment rayonnant et un sentiment de fierté naquit en elle, gonflant son cœur pour en chasser l'embarras qui l'oppressait jusque-là. Elle n'avait pas forcément eu tort d'oublier de ranger son matériel : ainsi, elle volait au temps quelques instants en compagnie de cet homme.
Ils arrivèrent devant la porte du local, en effet fermée. Rivaï soupira un juron exotique et crocheta la serrure avec agacement avant de pénétrer dans la sombre pièce. Petra lui emboîta le pas, amusée, quand la voix de William s'éleva dans son dos, dans un chuchotement discret.
- Petra, nous avons fini. On se retrouve à l'heure du repas.
Il fit mine de prendre congé mais, s'assurant que Rivaï était perdu au fond de la remise, la tête de William dépassa de l'angle du mur pour interpeller de nouveau Petra et lui lancer avec moquerie en lui donnant une petite tape aux fesses :
- Salut mini-crotte !
- Va te faire foutre, Will' !
À peine s'était-elle spontanément exclamée ceci que la jeune femme manqua de s'étrangler, se rappelant la présence de son supérieur juste à l'autre bout du local. Et elle manqua réellement mourir sur place lorsqu'elle remarqua qu'il n'avait rien perdu de la scène et la fixait sans un mot. William s'était carapaté et Petra se sentait honteuse face au regard indéchiffrable de son supérieur. Si l'on pouvait concevoir une journée cauchemardesque, un retour de mission extra-muros succédé à un enchaînement de situations embarrassantes et d'humiliations face à son supérieur était assez bien le concept… et ce jour était arrivé pour Petra qui aurait tout donné pour effacer ne serait-ce que les dernières secondes écoulées.
- Pardonnez-moi, s'excusa-t-elle, je me laisse encore un peu emporter parfois.
Rivaï s'approcha d'elle et Petra se liquéfia, avant de comprendre qu'il ne faisait que lui prendre son matériel des mains avant de faire demi-tour et retourner au fond de la pièce pour l'entreposer. Sans un mot. N'en avait-il rien à faire ? La jeune femme priait pour que ce soit le cas – Rivaï était réputé pour être loin d'être conforme au stéréotype du soldat parfait après tout, ce serait un comble s'il tenait compte des paroles et gestes échangés avec William. Cependant, elle ne put s'empêcher d'essayer de clarifier les choses, plus pour se ressaisir elle-même.
- Vous savez, il ne faut pas tenir compte de qui vient de se produire. Nous… Nous taquinons beaucoup mais c'est sans arrière-pensées !
Elle laissa échapper un petit rire crispé mais ses joues la cuisaient encore. Elle inclina fébrilement la tête.
- Désolée pour le geste déplacé de William.
- Pas très protocolaire mais pour ce que ça m'importe. Mais si ça te gêne à ce point, dis-lui de garder les cajoleries pour la chambre.
La jeune femme sursauta et s'empourpra brusquement à la crainte que son supérieur puisse se méprendre sur le degré de complicité qu'elle entretenait avec son camarade.
- J-je-je- !...
- Tu te mets dans de sacrés états, Petra…
La jeune femme avait l'impression de s'enfoncer et de faire apparaître sans la moindre délicatesse cette situation comme dissimulant quelque chose de plus embarrassant que ça ne l'était déjà. Son Caporal lui jeta un petit regard et Petra tressaillit en y lisant la consternation de l'homme supérieur et paisible ayant compris tous les secrets. Sauf qu'il se trompait et que le geste de William ne signifiait rien, et Petra se sentait de plus en plus désemparée sur la façon dont elle pouvait ôter cette idée à son supérieur.
- Ce n'est pas ce que vous croyez ! s'écria-t-elle aussitôt sur un ton qu'elle trouva presque hystérique.
- Pourquoi tu t'énerves ? Si tu veux te faire sauter par un coéquipier, tu es libre de faire ce que tu veux. Tu es une grande fille.
Rivaï mit quelques secondes à réaliser que Petra s'était tétanisée et, le visage baissé et les traits tirés en une expression indéchiffrable, le fixait étrangement.
La pièce n'était pas éclairée. Petra, encore dans l'entrée, discernait cependant sans mal la silhouette du Caporal se tournant vers elle et la fixer en chien de faïence. Ils se toisèrent en silence à travers l'obscurité. Envolée, la légèreté des minutes précédant leur arrivée au local.
La jeune femme se sentait blessée par les mots du Caporal, qu'elle n'attendait pas si acerbes. Elle savait que ce dernier n'avait pas cherché à être tranchant ni vulgaire, il se contentait de parler avec sa trivialité naturelle tel qu'il le faisait habituellement, mais ces paroles crues dérangeaient Petra qui se sentait offensée de l'idée que pouvait se faire Rivaï à son sujet. Elle peinait cependant à interpréter l'intonation légèrement dure qu'il avait employé en prononçant ces mots, ce qui ne faisait que rendre plus tranchante leur signification.
Devant le regard interrogateur de son supérieur, elle releva légèrement la tête sans départir son expression du trouble ni du sérieux apparents, et, écrasant ses moindres sentiments dans un carcan, demanda simplement :
- Vous cautionnez ce genre de relation, Caporal ?
- Mh ? De quoi, que des soldats couchent ensemble ? Qu'est-ce que ça pourrait me faire ?
Petra resta silencieuse et semblait se mordre légèrement la joue. Son visage était fermé et semblait attendre quelque chose de Rivaï. Ce dernier, intrigué, marqua une pause avant de soupirer.
- Ce n'est pas parce qu'on a choisi de se vouer au combat et au sacrifice pour l'humanité que le reste ne compte plus – ou n'a plus le droit de compter. Et vu qu'on vit les uns sur les autres sans avoir de contacts réguliers avec les civils, c'est normal aussi de ressentir de l'attirance pour certains compagnons (certains pensent même qu'un soldat devrait plutôt se trouver un conjoint dans l'armée). Finir dans le même lit n'a rien de condamnable. Alors si t'as envie de coucher avec ce gars, ne va pas t'inventer d'interdictions stupides.
- Je…
Petra soupira sèchement et secoua la tête, mais ne répondit rien à cette dernière phrase. Elle reprit cependant :
- Je pensais que vous étiez du genre à penser qu'il ne faut s'attacher à personne. Ne pas s'amouracher et rester étreint par des relations… futiles car elles distraient et peuvent perturber la clairvoyance ou le jugement d'un combattant. Je me disais que c'est pour cette raison que vous sembliez toujours seul.
Rivaï fourra les mains dans ses poches – geste que ne se permettaient habituellement pas les supérieurs en présence de leurs subordonnés – et, son sempiternel air ennuyé sur le visage, lâcha :
- J'ai vraiment l'air du vieux con aux pensées martiales ringardes ? Je ne pense pas les choses comme tu as l'air de le croire. Étouffer bêtement l'envie d'être proche de quelqu'un apporte plus de mal qu'oser et assumer, je pense.
Les lèvres de Petra s'étirèrent brièvement en un vague sourire triste.
- Vous n'avez pas nié que vous êtes tout seul malgré tout.
Hors de cette petite boîte noire qu'était la remise, les pépiements des passereaux perchés dans les arbres pétillaient dans l'air avec la même amplitude que les voix des soldats venant des écuries. Le soleil déclinait lentement derrière le mur, ombrageant l'espace alors qu'il était à peine 17 heures. Le monde tournait lentement, normalement, autour des deux soldats qui se faisaient face.
Aucune réponse de la part de Rivaï ne se fit entendre. Petra se sentait de plus en plus mal et s'en voulait d'avoir poussé la conversation aux portes de l'intime. S'il y avait une personne au monde avec laquelle aborder ce genre de sujet relevait de l'abstrait total, de l'inconnu et du surnaturel, cet homme était en face d'elle et sa seule présence, même sans le regarder, la faisait frémir d'un mélange de sentiments oppressants.
Soudain une main bourrue se posa sur son crâne, la faisant sursauter. Elle leva un œil prudent et croisa ceux de Rivaï. Sempiternellement froids, impassibles. Tranquilles. Apaisants, presque.
- Tu as bien combattu aujourd'hui. C'est bien que tu sois en vie.
Il ôta sa main de la tête de Petra et la dépassa afin de sortir de la remise, la laissant ébaubie. Et la surprise de la jeune femme n'alla pas en diminuant lorsque, s'éloignant, Rivaï lui lança :
- Tâche de continuer.
Imprévisible. Petra suivit son supérieur des yeux, étourdie. En l'espace de dix minutes, il était parvenu à la malmener et la balloter sans ménagement entre embarras, bien-être, soulagement, humiliation et colère. Et alors qu'il s'envolait, la laissant là, il lui laissait finalement au cœur, encore une fois, cette douce sensation de sérénité mêlée de reconnaissance.
- Ah, Petra.
- Oui ? sursauta-t-elle.
- Tu claqueras la porte en sortant. Et si on t'emmerde en t'accusant d'avoir abimé la serrure pour entrer, tu diras que c'est pas toi.
Rivaï fit volte-face et disparut pour de bon, laissant là la jeune femme. L'air se rafraîchissait, mais le bouillon qui attendait les valeureux soldats pour le dîner saurait les réchauffer. Rivaï eut un léger rictus, la voix de Petra résonnant encore à ses oreilles, avec cette verve bridée de respect qui avait mené ses paroles contre lui.
Oui, elle avait intérêt à rester en vie.
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Soooow ? J'attends votre avis avec impatience ! D
Bon, c'est un petit texte humble, ce projet de Petra/Rivaï est une petite idée sans prétention mais j'espère que cela vous a plu, en tout cas je prends beaucoup de plaisir à écrire sur eux ^^
Aé bientôt j'espère !
Cha cha ! :D
