Bonjour/Bonsoir à tous !
Un premier OS sur l'univers de Percy Jackson et concentré sur un personnage que j'aimais beaucoup Silena Beauregard, et sur son père. Pour information, Simon Beauregard, le père de Silena n'est pas encore au courant du rôle de sa fille auprès de l'armée de Cronos, je n'avais pas envie de le tourmenter encore plus.
Bonne lecture !
Discaimer: Rien ne m'appartient, tout à appartient à Rick Riordan, je me suis juste permise de trouver un nom au père de Silena, il n'est donc pas canonique.
Simon Beauregard n'arrivait plus à sourire. Depuis la mort de sa fille unique, toute sensation de bonheur l'avait quitté. Il ne ressentait que de la tristesse. Il savait pourtant qu'en tant que demi-déesse, la vie de sa fille était sans cesse menacée. Et qu'en prenant part à la guerre contre Cronos, il y avait des risques pour qu'elle ne rentre plus à la maison. Mais il avait espéré. Il avait espéré qu'après la bataille finale contre le seigneur des Titans, sa fille rentrerait à la maison, saine et sauve, souriante malgré la fatigue et les pertes inévitables.
Ce fut une de ses amies, Clarisse La Rue, une grande fille à l'air dur qui lui annonça la nouvelle. Elle s'était présentée à son domicile, les traits tirés et la mine grave. Il l'avait fait entrer mais la jeune fille n'avait même pas eu besoin de parler. Il avait compris. Silena était morte. Simon était resté quelques secondes dans l'entrée de leur maison, à fixer la demi-déesse en face de lui, la gorge nouée, puis il avait senti ses genoux fléchir, son corps trembler. Avec douceur Clarisse l'avait conduit dans son salon, l'asseyant sur le canapé, ne le lâchant pas. Un long silence s'installa entre eux, brisé par la voix étranglée de l'amie de sa fille.
« C'était une héroïne m'sieur. Elle s'est sacrifiée pour nous sauver. »
Ça l'avait consolé, mais juste un peu. Sa fille était une héroïne, mais il s'en moquait en fait. Elle était morte, alors à quoi ça servait qu'elle en soit une ou pas ? Il avait beau savoir qu'elle allait sûrement gagner les Champs Elysée, ça ne le consolait pas plus que ça. Silena n'était plus là.
Clarisse était restée avec lui pendant un moment, lui préparant un dîner avant de partir et de s'assurer qu'il pouvait rester seul. Avant de le quitter, Clarisse s'était retournée, sur le point de dire quelque chose, puis s'était ravisée. Il lui semblait qu'il y avait autre chose avec la mort de Silena, quelque chose de grave, mais pour le moment il n'en avait que faire.
Une fois partie, il s'était levée avec raideur et s'était dirigé à l'étage, gravissant les escaliers comme si il escaladait une pente raide, passa devant la porte de sa chambre et s'arrêta devant la chambre de Silena. Il contempla la porte blanche, sur laquelle elle y avait accroché une pancarte « Ne pas déranger » en grosses lettres noires. La main posée sur la poignée de la porte, il laissa s'écouler de longues minutes avant de tourner la poignée et de pousser la porte.
Au départ il resta planté dans l'embrasure, observant la chambre de sa fille. Toujours bien rangée, propre, il avait l'impression d'entrer dans un magasine de décoration. Silena était maniaque et ne supportait pas le moindre grain de poussière, ayant toujours l'œil pour découvrir le moindre objet de travers ou la moindre trace sur un meuble. Les murs avaient été peints en un violet pâle, et des rideaux assortis étaient accrochés à la fenêtre, donnant une atmosphère douce à la pièce. Sûrement une tentative pour oublier pendant quelques temps son quotidien. Une coiffeuse sur laquelle trônaient des produits de maquillage était installée dans un coin de la chambre. Une chambre d'adolescente normale, si on omettait une épée posée contre sa bibliothèque. Elle avait toujours une arme avec elle au cas où. Doucement, il pénétra à l'intérieur de la pièce, se sentant comme un intrus. Son regard se posa sur le bureau, au dessus duquel Silena y avait épinglé des photos de ses amis à la colonie sur un panneau en liège. Il s'approcha, examinant les clichés : sur une photo elle chevauchait un pégase à la robe grise, souriante et adressant un signe à celui qui prenait la photo. Sur une autre elle était entourée des ses frères et sœurs du bungalow d'Aphrodite, tous portant le t-shirt orange de la colonie. Une autre photo d'elle dans une armure, une autre en compagnie de Clarisse, une autre avec Chiron le centaure et même un cliché un peu flou de Monsieur D, alias Dionysos, à l'air maussade dans sa chemise à imprimé léopard. Et il y avait cette photo d'elle dans les bras de Charles Beckendorf. Un fils d'Héphaïstos à la peau noire, aux grandes mains calleuses, pourtant capables de fabriquer les plus jolis objets et de forger les meilleures épées d'après Silena. Un brave garçon, qui s'était montré poli et prévenant quand Silena l'avait invité pendant les vacances de pâques. Et il était mort, en héros lui aussi. Il n'avait pas très bien compris comment, parce que Silena sanglotait trop quand elle l'avait contacté via Iris-mail et il n'avait retenu que les mots « bateau », « explosion », « sacrifice ». La mort les avait réunis.
Sur la photo, ils se regardaient tendrement, posés devant une statue représentant Déméter, la déesse des moissons. Il enleva la photo du mur et la regarda attentivement, reculant doucement jusqu'au lit de sa fille pour s'y asseoir. Silena avait ses yeux, bleu et la même forme de visage. Pour le reste, c'était le même visage que sa mère quand il l'avait rencontré. Aphrodite était si changeante qu'aucun de ses enfants ne se ressemblaient. Ils ressemblaient tous à leur mère selon l'aspect qu'elle avait pris. Parce que la beauté est changeante selon la personne lui avait un jour dit sa mère. Les mêmes cheveux bruns, la même peau blanche et les mêmes traits délicats, qui devenaient terribles quand elle était en colère.
Simon caressa le visage de sa fille, imaginant que c'était réellement le sien et non un cliché figé sur papier glacé. Il s'allongea sur le ventre, ne lâchant pas du regard la photo. Puis s'en rendre compte, il se mit à pleurer, sans pouvoir s'arrêter. Les larmes coulaient le long de ses joues, intarissables. Bientôt ses pleurs se transformèrent en sanglots et il enfouit son visage dans l'oreiller, étouffant les hoquets qu'il produisait. Recroquevillé sur lui même, trop occupé à pleurer son enfant, il ne sentit pas la présence d'une femme à ses côtés. Une main douce se posa sur son épaule pour ensuite venir lui caresser les cheveux avec douceur. Ce contact ramena Simon à la réalité et il se redressa, fixant de ses yeux rougis la déesse de l'amour. Elle se tenait devant lui comme au premier jour, toujours aussi impeccable, parfaite et attirante. Son beau visage était pourtant marqué d'une infinie tristesse, mêlé à une fatigue qu'il ne lui connaissait pas. Aphrodite n'était jamais triste, jamais fatiguée. Pourtant elle l'était. La bataille, les pertes, dont sûrement certains de ses autres enfants lui avait fait perdre un peu de son éclat, qui lui valaient les regards envieux des hommes comme des femmes. Simon ne l'avait jamais trouvée aussi belle que maintenant. Sans doute parce qu'elle faisait beaucoup plus humaine, beaucoup plus réelle que d'ordinaire.
Il continua de la fixer, les yeux embués, la gorge nouée. Les minutes s'écoulèrent et au fur et à mesure, la tristesse de Simon fit place à la colère. Il se redressa vivement et s'éloigna d'Aphrodite, qui continuait de le regarder avec cette même expression triste.
« C'est de ta faute tout ça. C'est de votre faute. Si vous ne les aviez pas abandonnés, négligés, il n'y aurait pas eu autant de morts et ils seraient encore en vie. Silena serait encore en vie. Mais vous les aviez ignorés alors qu'ils avaient besoin de nous. Vous êtes…
-Je suis désolée Simon. Tu as raison, nous avions tord… mais ça va changer, je te le jure. Je sis tellement désolée pour Silena, je…. – elle s'était approchée de lui, voulant le prendre dans ses bras, mais Simon la repoussa sans ménagement
- Tais-toi ! Tu ne sais rien ! Tu ne sais rien d'elle ! Tu ne l'as pas élevée, tu l'as seulement mise au monde ! C'est moi qui me suis levé la nuit pour la calmer quand elle pleurait, c'est moi qui lui ai appris à parler, à marcher et qui l'ai conduite à l'école. C'est moi qui lui faisait ses déjeuners et qui lui ai révélé la vérité, c'est encore moi qui ai été là quand elle n'était pas bien, quand elle a commencé à devenir une femme et quand Charles est mort ! Tu n'as jamais été à pour elle. Elle n'a jamais eu de maman. C'est moi qui ai rempli ce rôle. Ne viens pas me dire que tu es désolée. J'étais juste un amusement pour toi, une conquête parmi tant d'autres. Tu m'as donné Silena, je t'en remercie. Je sais que tu ne pouvais pas rester avec nous. Mais tu n'as jamais pris de ses nouvelles, tu as attendu qu'elle ait treize ans pour te manifester. Elle en a souffert, même si elle ne m'a jamais rien dit. Je suis sûr que tu ne sais rien au sujet de tes autres enfants. »
Aphrodite aurait pu se mettre en colère, elle aurait pu transformer Simon en insecte pour l'écraser ensuite. Elle aurait pu prendre sa véritable forme pour le pulvériser. Au lieu de ça, elle encaissa les reproches. Il avait raison. Elle ne savait presque rien de sa fille, ni de ses autres enfants. Là où Simon avait tord, c'est qu'elle ne le considérait pas comme une conquête parmi tant d'autres. Sinon jamais elle ne lui aurait offert Silena. Elle l'avait aimé sincèrement. Mais les lois de l'Olympe ne lui permettaient pas de vivre avec un mortel. Malgré ça, la douleur d'avoir perdu ses enfants lors de la bataille et au cours des siècles était bien réelle. Le mieux à faire dans ces cas là, c'était de les ignorer, on souffrait moins.
Simon tomba à terre, le visage dans ses mains, sanglotant de nouveau. Aphrodite ne chercha pas à s'approcher de lui. Elle savait qu'elle n'était pas la bienvenue. Avant de partir, elle prononça la même phrase que Clarisse « C'était une héroïne Simon ».
Lui n'en avait que faire. Ce n'était pas ça qui allait lui ramener sa fille. Il resta des heures encore dans cet état, avant de finalement quitter la chambre. Aussi lumineuse et propre soit-elle, Simon lui trouvait désormais un aspect sombre et morbide. Silena n'irait plus jamais dormir dans son lit, elle ne se préparerait plus devant le miroir de sa coiffeuse. Elle ne descendrait plus jamais les escaliers, ne lui préparerait plus jamais de petit-déjeuner surprise. Il sentait encore sa présence auprès de lui, son parfum, son rire… . Il alla se coucher sans dîner. Il n'avait pas faim. Il pleurait la perte de son enfant et maudissait les dieux, Cronos, les montres pour le lui avoir enlevé ce qu'il aimait le plus au monde.
Et voilà, un OS pas très joyeux, mais cette "partie" de l'histoire m'avais toujours intriguée, après avoir lu les livres, je me suis demandé comment les parents mortels des demi-dieux décédés réagissaient à l'annonce de leur mort. Je ne donne pas non plus raison à la manière de penser d'Aphrodite, sur le fait qu'ignorer ses enfants est la meilleure solution, parce que comme on l'a vu, c'est ce qui a déclencher en partie le retour de Cronos et tout ce qui s'ensuit. Sur ce je vous laisse, laissez moi des reviews pour me dire ce que vous en avez pensé.
