Bonjour, j'avais envie de poster ce truc, lol. Ca va être une mini fic, je crois, j'en sais rien. Je suis en manque de VanVen.

Disclaimer : Square Enix, Buena Vista games.

Pairing : VanVen. VenVan..? :D


— Vanitas ! cria sa mère.

Il ne prit pas la peine de répondre. Il savait déjà : la fenêtre était ouverte en quasi-permanence depuis quelques jours, puisque les températures avaient décidé qu'il était temps de commencer un été digne de ce nom. Il avait entendu la voiture écraser les graviers de l'allée dès qu'elle était entrée dans la propriété, bien avant que sa mère n'ait eu la bonne idée de sortir de l'arrière-cuisine pour vérifier si son invité était enfin arrivé. Une voiture grise, plutôt laide, dont les fenêtres avant avaient été abaissées au maximum. Elle n'avait sans doute pas la climatisation. Les pauvres, ils avaient dû mourir de chaud à l'intérieur.

Un demi sourire étira ses lèvres à cette pensée.

— Vanitas, tu viens dire bonjour ?

Il haussa les épaules, bien qu'il n'y eût personne pour le voir. Il valait mieux l'ignorer. Il n'avait pas la moindre envie de quitter sa chambre, encore moins de devoir accueillir les nouveaux arrivants. Ils avaient fait de longues heures de route – et dans une bagnole comme celle-là, ils n'avaient pas dû rester frais et secs très longtemps. Penser à leurs mains poisseuses lui donna presque la nausée.

De toute façon, il doutait qu'ils accordent de l'importance à sa présence au rez-de-chaussée. Après tout, il n'avait rien demandé. Sa mère n'avait qu'à s'en occuper toute seule, avec ses grands gestes joyeux et ses sourires qui dévoilaient des dents parfaitement alignée, bien qu'un peu jaunies par le temps. Le sourire qu'elle réservait aux invités, celui de l'hôte distinguée qui se fait toujours une immense joie de recevoir chez elle – elle ne le garderait pas bien longtemps, bien sûr, juste le temps de montrer à tous ô combien elle était agréable à vivre.

Les vieux étaient tellement hypocrites.

La voiture était à l'arrêt devant la maison, maintenant, et il entendit une jeune femme rire pendant qu'elle ouvrait la portière conducteur. Le passager sortit à son tour, et Vanitas le vit regarder autour de lui d'un air curieux, puis inspirer un grand bol d'air frais – l'oxygène avait dû lui manquer, durant les longues heures passées dans la poubelle grise. Lui et la femme qui l'accompagnait échangèrent quelques mots, pas assez fort pour que Vanitas ne les saisissent. Il entendit par contre très distinctement la porte d'entrée s'ouvrir grand et sa mère pousser une exclamation ravie en s'approchant à grands pas des deux nouveaux arrivants. Elle serra la main de la conductrice, puis l'essuya discrètement sur sa jupe, geste qui n'avait pas échappé à Vanitas, ce qui semblait être le cas des deux autres, trop occupés à admirer la propriété avec des airs bienheureux. Ensuite, elle embrassa son invité sur les deux joues, avec un grand sourire digne d'une mauvaise actrice.

– Comme ça me fait plaisir de te voir ! s'exclama-t-elle, assez fort pour que son fils l'entende – et il soupçonnait que n'importe qui s'étant trouvé dans les deux cents mètres alentours aient pu l'entendre également.

L'invité, un adolescent blond qui semblait chercher de l'air dans l'atmosphère étouffante, lui répondit maladroitement, avec un sourire un peu embarrassé. Vanitas se surprit à compatir à son malheur. Lui aussi détestait qu'on l'accueille avec tant d'enthousiasme. C'était gênant.

Son accompagnatrice, blonde également, grande et fine, semblait avoir la vingtaine. Elle remercia sa mère quand elle l'invita à entrer pour se rafraîchir avant de reprendre la route ; d'après ce que Vanitas avait compris, elle partait en vacances un peu plus au sud, et venait juste déposer le garçon en passant. À vrai dire, il ne savait pas exactement qui elle était – un genre de cousine, sans doute, quelque chose comme ça. Il s'en fichait un peu, de toute façon. Ce n'était pas comme s'il allait passer deux longs mois avec elle – pas comme avec ce gamin qui se frottait le front, l'air exténué, et qui continuait de sourire poliment à son hôtesse avec cette attitude de gosse bien élevé qu'il détestait déjà, rien qu'à l'observer de là-haut.

Lui et la jeune femme s'avancèrent et ils disparurent bientôt de son champ de vision. La porte d'entrée claqua à nouveau.

Vanitas soupira. Superbes vacances en perspective.

Sa mère tenterait bientôt de le rappeler. Il décida d'éviter le problème en enfonçant ses écouteurs dans ses oreilles. Elle ne monterait pas le chercher, il le savait. Elle se dirait : Il décidera quand il en aura envie, je lui ferai des remarques à ce moment-là – ou bien : Vivement qu'il ait fini sa crise d'ado. Il savait bien qu'elle était fatiguée de devoir lui rappeler les règles de bonne conduite en permanence, et que, les vacances ayant commencé depuis plus d'une semaine, elle avait décidé qu'elle n'en avait plus cure. Laissons-le faire ce qu'il veut, pensait-elle sans doute, ça me tracassera moins. Elle lui en voudrait peut-être un peu, mais pas longtemps. Et de toute manière, même si elle décidait de montrer au monde entier son désaccord, il n'aurait qu'à attendre que la crise passe. C'était toujours comme ça.

Il s'allongea sur son lit, chercha une chanson qui ne l'ennuierait pas trop sur son MP3 – il en passa quelques unes, puis tomba sur un morceau aux sons électroniques qu'il n'avait pas écouté depuis une éternité. Il décida qu'elle était parfaite pour son humeur du moment, poussa le volume assez fort pour ne plus rien percevoir du monde extérieur, et resta comme ça, à regarder le plafond, pendant que l'album passait d'une chanson à l'autre.

Une brise légère et bienvenue vint caresser ses joues. Il faisait vraiment trop chaud. Il n'avait pas été vérifier les températures, mais elles devaient bien atteindre les trente degrés. Et, avec le printemps passablement mauvais qu'ils avaient dû supporter, il n'avait pas eu l'occasion de se préparer à la canicule qui menaçait de transformer le jardin en barbecue. Sa chambre, orientée au nord-ouest, était une des pièces les moins étouffantes de la maison ; malgré ça, il se sentait transpirer sous son t-shirt et effleura un instant l'idée de le retirer. Il ne le fit pas – pas le courage de se lever, et puis il n'était pas sûr que ça changerait grand chose.

Il resta immobile un long moment. La chaleur aidant, il s'était assoupi, et se réveilla lorsque la musique s'arrêta de tourner.

D'un geste, il retira ses écouteurs, puis s'assit pour s'apercevoir qu'un léger mal de tête en avait profité pour lui passer un petit bonjour. Il grogna, étira les jambes. Enfin, il jeta un coup d'œil rapide à son réveil numérique dont les chiffres clignotaient sans relâche. Dix-sept heures trente-quatre. Mmh, il avait dormi plus de temps qu'il ne l'avait voulu. Il passa une main dans ses cheveux. Il détestait dormir trop longtemps.

Il se leva avec l'idée de chercher quelque chose à boire dans la cuisine, et peut-être de prendre un médicament, tant qu'il y était. Il manqua de trébucher sur la valise qu'on avait placé devant le lit d'appoint et cracha un juron. Qui avait eu la brillante idée de laisser traîner ce truc au milieu du passage ? Il lui donna un coup de pied rageur et la poussa sur le côté en marmonnant dans sa barbe.

Il ouvrit la porte avec lenteur pour éviter qu'elle ne grince. C'était une vieille maison, et les portes comme les planches de parquet avaient fortement tendance à se faire entendre dès qu'on avait le malheur de bouger. Et Vanitas n'avait pas la moindre envie que toute la maison prennent conscience de son réveil. Il voulait juste se désaltérer – ensuite, il remonterait, regarderait la télé ou quelque chose dans ce goût-là. Il n'avait pas la moindre envie que l'autre gamin le suive. Il l'aurait bien assez à dos le reste du temps. Autant profiter de ses derniers moments de grâce.

Il descendit les escaliers en prenant garde à ne pas mettre le pied sur les marches les plus bruyantes, et une fois en bas, tendit l'oreille. Rien ne lui parvenait du rez-de-chaussée ; le couloir était vide, et il partait du principe que si le silence était si profond, personne ne devait être à l'intérieur. Peut-être étaient-ils partis faire un tour. De toute façon, il se fichait complètement de l'endroit où ils se trouvaient, du moment qu'il était tranquille.

Il entra dans la cuisine, une petite pièce un peu bordélique qui disposait d'un vieux carrelage en céramique du plus mauvais goût – il ne savait pas quelle arrière-grand-tante l'avait choisi, mais il ne l'en remerciait pas –, et chercha un verre dans une armoire vitrée qui devait bien avoir cinquante ans. Il ne put empêcher un éternuement quand l'odeur de poussière restée là pendant quelques mois l'assaillit. Lui et sa mère avaient bien sûr nettoyé dès qu'ils étaient rentrés, mais ça n'empêchait pas l'odeur de coller au bois. Il en avait presque des allergies. Allergie à l'odeur de vieux. Il eut un vague sourire.

Il buvait un verre d'eau froide quand il entendit la voix lointaine de sa mère, qui devait encore raconter une de ces anecdotes qu'elle réservait aux invités et qu'il avait sans doute déjà entendu quelques centaines de fois. La voix provenait du jardin. Peut-être avait-elle emmené le nouveau-venu faire un tour du propriétaire, en vantant les mérites de tel buisson fleuri ou de tel arbre fruitier qui n'avait de toute façon pas donné grand chose au vu du printemps glacial qu'ils avaient enduré. Vanitas jeta un coup d'œil à la fenêtre. Tous deux avaient mis de gros gants verdâtres et sales. Elle devait l'avoir emmené jardiner. Le pauvre.

Mais le garçon ne semblait absolument pas dérangé par la situation, au contraire. Il échangeait Dieu savait quelle conversation en ponctuant chacune de ses phrases d'un sourire, auquel répondait le rire fort de sa mère qui semblait enchantée d'avoir quelqu'un qui n'était pas un « asocial », comme elle aimait le dire – bien que Vanitas ne se soit jamais considéré comme tel – au sein de sa demeure. Elle avait l'air aux anges ; la parfaite attitude hypocrite qu'il lui connaissait. Elle arriverait dans quelques instants pour lui dire ô combien il était dommage qu'il soit resté enfermé dans sa chambre toute la journée, et comme elle aurait voulu que son fils partage ce moment de joie simple avec elle.

Il décida qu'il était temps de remonter en silence, avant qu'elle ne l'attrape et ne l'assomme avec ses conversations inintéressantes.

Enfin, c'était sans compter sur sa vision perçante et sur la vexation universelle qui aimait à s'acharner sur lui.

— Tiens, Vanitas ! l'appela-t-elle avec un signe de la main.

Elle sembla allonger le pas. Il hésita un instant. Il pouvait toujours faire semblant qu'il ne l'avait pas entendue.

Non, elle ne croirait jamais à un truc pareil. La fenêtre était grande ouverte, il était pratiquement impossible de la manquer. Il leva les yeux au ciel et attendit les bras croisés qu'elle vienne à sa rencontre.

Elle entra et retira ses gants en poussant un long soupir de contentement.

— Alors, on a fait une petite sieste ?

Elle avait dit ça avec un sourire un peu moqueur et une voix particulièrement aiguë qu'il détestait. Il haussa les épaules, tâchant de prendre l'air le plus indifférent possible. C'était la meilleure tactique pour qu'elle le laisse tranquille.

Elle parut s'en rendre compte et partit se laver les mains sans se départir de son sourire.

— Tu devrais passer tes mains sous l'eau, Ven, dit-elle en s'adressant à l'autre garçon. On a pas mal transpiré, là-dedans.

Vanitas s'assit sur la table et le regarda passer. Le gamin ne lui avait pas adressé le moindre regard. Peut-être que sa mère lui avait dit que le regarder dans les yeux portait malheur. C'était bien son genre. Il eut envie de rire, mais se contint, laissant seulement apparaître un léger sourire sur ses lèvres.

— Eh bien, Vanitas, tu ne dis pas bonjour ?

Il détestait quand sa mère lui parlait comme s'il avait cinq ans. Son sourire disparut.

Le gamin s'essuya consciencieusement les mains et se tourna enfin vers lui. Il prit son sourire le plus poli et fit mine de s'avancer, mais le regard glacial que lui jeta Vanitas l'en dissuada. Il gratta quelque chose sur son front dans le parfait geste de celui qui s'en fiche.

— Salut, dit-il.

Oh non, pensa Vanitas. C'était tout à fait le genre de personne qu'il détestait. À peine ce mot était-il sorti de sa bouche que Vanitas sut qu'ils ne s'entendraient pas. Ces vacances promettaient d'être plus dures qu'il ne l'avait pensé. Il marmonna un vague : « 'Lut », sans grande conviction, et le blond eut un air heureux qui lui donna brusquement envie de hurler.

Sa mère arborait également un air profondément satisfait qui n'arrangeait pas du tout les choses.

— Tu te souviens de lui, Vani ? demanda-t-elle. (Il détestait qu'elle l'appelle comme ça et était certain qu'elle l'avait fait juste pour le mettre en rage. Elle avait décidément l'air d'une sacrée humeur.) Il est venu quelques fois quand vous étiez petits, continua-t-elle. Tu t'en rappelles ?

— Mouais. Un peu.

En réalité, il s'en rappelait très bien. C'était il y a un bon moment – onze ans, pour être exact –, et à vrai dire, il ne l'aimait déjà pas beaucoup à l'époque. Un petit garçon de deux ans son cadet qui passait son temps à lui courir dans les pattes, plutôt pleurnichard et qui n'hésitait pas à rapporter quand l'envie lui en prenait. Le parfait archétype du bambin chiant. Et il avait dû l'avoir sur le dos pendant plusieurs semaines, au moins.

— Pas moi, dit soudain Ven en l'arrachant de ses pensées. J'étais un peu trop petit, je crois.

Et toujours ce petit sourire. Vanitas avait envie de le frapper.

Il faisait pas mal ça aussi, quand ils étaient gosses.

— Oh, quel dommage, vous vous entendiez si bien tous les deux.

Les adultes pensaient toujours ça quand des enfants étaient forcés de rester ensemble. Heureusement qu'elle pouvait s'inventer des souvenirs quand elle le voulait.

Il ne répondit pas et se leva, estimant qu'il avait suffisamment discuté – si on pouvait appeler ça une discussion. Son mal de tête couvait encore, et ce n'était pas une super soirée en famille qui le soignerait.

— Où tu vas comme ça ?

Il retint un soupir.

— En haut.

— Parfait, tu vas pouvoir aider Ven à déballer ses affaires. Il les a déjà montées.

J'avais remarqué, pensa-t-il avec agacement. Pourquoi ne le laissait-t-elle pas tranquille ?

Il nota l'ordre déguisé dans ses propos et évita de répondre. Le gamin avait l'air d'hésiter à le suivre. Il espéra qu'il ne le fasse pas, mais un geste de la maîtresse de maison le poussa à se diriger vers les escaliers en suivant son aîné.

Vanitas jura intérieurement. Sa mère et sa sale manie de se mêler de tout. Ven devait bien être capable de déballer ses affaires sans lui. Et c'est ce qu'il ferait ; pas question de faire preuve de « courtoisie » ou d'il ne savait quelle autre invention pour ce presque inconnu qui, non content de s'incruster dans sa maison, s'invitait jusque dans sa chambre.

Il fallait bien sûr que sa venue coïncide avec la seule période où la chambre d'amis était en travaux – comme une grosse partie de l'étage, en réalité. L'entrepreneur devait venir dans quelques semaines, mais c'était quelques semaines de trop. Vanitas ne savait pas s'il serait capable de supporter les petits sourires hypocrites de l'invité aussi longtemps – alors tant qu'il le pouvait, mieux valait l'éviter le plus possible.

Une fois dans sa chambre, il s'assit sur son lit et se contenta d'observer Ven qui avait ouvert son sac et sortait ses affaires en les posant consciencieusement sur le lit. Lui non plus n'avait pas l'air ravi de la colocation, ce qui tira à Vanitas un léger sourire. À vrai dire, il ne lui adressait pas même un regard, et le masque de gaieté qu'il avait pris quelques minutes plus tôt en présence de sa mère avait fondu comme neige au soleil, ne laissant rien d'autre qu'un visage impassible sur lequel on ne pouvait plus lire grand chose.

Menteur. Vanitas détestait ces gens-là.

— Où est-ce que je dépose tout ça ?

Ven désignait ses vêtements d'un geste de la main. Son hôte haussa les épaules.

— Regarde dans l'armoire, répondit-il d'une voix qui faisait clairement entendre que la conversation ne l'enchantait guère.

Sa mère l'avait forcé à faire de la place, malgré ses protestations. Il s'allongea en soupirant. Trop chaud. La canicule ne les avait pas loupés.

Il manqua de sursauter quand Ven s'adressa à nouveau à lui. Il ne s'y était pas attendu. Le message était censé être clair.

Mais manifestement, Ven ne l'avait pas compris ; ou, pire, il l'avait délibérément ignoré.

— Je me souviens de toi, dit-il en continuant de caler ses vêtements pliés dans la vieille commode de bois.

— Cool.

— Je ne voulais pas que ta mère sache à quel point je te détestais.

— Je vois. Quelle tristesse.

— J'avais réussi à me persuader du fait que tu te serais amélioré en grandissant, mais j'ai l'impression que ce n'est pas le cas.

— Quel garçon rancunier.

— J'espère qu'on pourra quand même s'entendre.

Vanitas laissa échapper un rire sardonique.

— C'est ça, espère.

Il ne répondit rien et continua à ranger ses affaires dans le plus grand silence. Enfin tranquille ce type était vraiment trop long à la détente.

Il ferma les yeux pour ne plus le voir et fit de gros efforts pour ne plus entendre la multitude de petits bruits insupportables qu'il faisait en déposant l'une ou l'autre de ses conneries dans l'armoire. Il n'arrivait pas à croire qu'on lui imposait cette épreuve. Passer une seule minute dans la même pièce que lui était déjà difficile à vivre, alors deux mois ? Et il devait ronfler, en plus. C'était même sûr et certain. Quelle situation de merde. Comment sa mère avait-elle pu prendre ce genre de décision sans lui demander son avis ? C'était peut-être le fils d'un ami de la famille ou il ne savait quoi, mais c'était un inconnu. On ne laissait pas les inconnus squatter sa maison pendant deux mois comme ça. Surtout pas sans l'aval de l'autre habitant de la maison.

Il manqua de faire une crise cardiaque quand on s'assit sur son lit et qu'une main se posa sur son poignet. Il ouvrit les yeux et essaya de dégager son bras de l'emprise du garçon qui le regardait droit dans les yeux, glacial.

— T'es pas bien ou quoi ? Lâche-moi !

Il vit dans son regard que ça ne prenait pas. Ven resserra sa prise.

— Je ne te laisserai pas me traiter comme de la merde, cette fois, dit-il d'une voix ferme. Je ne suis plus un enfant. Je ne me laisserai pas faire.

— Super, casse-toi.

Il le lâcha et Vanitas, bien que mourant d'envie de se masser le poignet, se contenta de lui lancer un regard meurtrier. Hors de question de montrer que ça l'avait atteint. D'ailleurs, ça ne l'avait pas atteint. C'était ridicule. Pour qui se prenait-il, celui-là, avec ses grands airs à la con ? Il ne flouait personne.

— Je retourne en bas, annonça platement l'invité.

Son visage ne montrait pas la moindre expression. C'était encore plus irritant qu'un sourire ou un air satisfait, d'une certaine manière. Vanitas résista à l'envie de lui cracher quelque chose à la figure et resta bouche close.

Son esprit, lui, était en pleine ébullition.

Voilà une attitude qu'il ne s'était certainement pas attendu à voir de la part d'un gamin paumé comme celui-là. Ah, il se cachait bien, derrière ses petits sourires sournois et ses airs faussement gentils. Encore plus hypocrite que sa mère, pour le coup. Maintenant qu'il connaissait son vrai visage, il lui donnait presque froid dans le dos – en plus de lui procurer des frissons de haine et de dégoût. C'était pire encore que tout ce qu'il avait pu s'imaginer. Ce type était un danger public. Quelle merde.

Il resta là à ne rien faire pendant de longues minutes. Enfin, sa mère l'appela d'en bas. Il serra les poings. Aucune envie de revoir l'autre tête d'abruti.

Comme il aurait dû s'en douter, l'abruti en question était en pleine conversation avec sa mère et mettait la table comme si c'était un acte qui lui faisait tout à fait plaisir. Il avait de nouveau ce sourire poli et gerbant sur le visage.

Vanitas le regarda en pinçant les lèvres. Jamais il ne pourrait le supporter pour toute la durée du repas.

Il s'assit à sa place habituelle sans piper mot et en espérant que personne n'essaierait de lui adresser la parole. Ven s'installa en face de lui, toujours avec sa saloperie de sourire, et sa mère se plaça à côté de son invité.

Super soirée en perspective.

— Alors, Ven, demanda sa mère pendant qu'elle se servait de choux de Bruxelles, comment se passent les cours ?

Les cours. Les cours ? Même si Ven ne méritait pas d'être traité convenablement, il y avait quand même des questions moins débiles à poser.

Évidemment, comme il était parfait et aussi idiot qu'elle, il lui répondit avec toute la politesse nécessaire :

— Ça se passe bien.

— Tu fais quelle option, encore ?

Comme si tu l'avais déjà su, maman. Pourquoi s'échinait-elle à faire semblant ?

— Littérature.

— Ça alors ! Comme Vani. Vous allez pouvoir discuter de vos lectures ensemble !

À ces mots, Vanitas manqua de s'étouffer. Ven lui adressa un sourire qu'il ne pouvait pas méprendre. Il s'amusait bien. Quel petit con.

Si seulement il avait pu lui balancer un peu de sauce de viande dans la figure, à celui-là.

— Je suis sûr que ce sera très intéressant, répondit-il d'une voix chantante qui donna à Vanitas l'envie irrépressible de l'étrangler sur le champ.

— Ne fais pas attention à ses airs grognons, surtout, conseilla sa mère avec « humour ». Il n'est pas très sociable, mais c'est sa crise d'adolescence, tu sais. On ne peut pas faire grand chose, à part attendre que les hormones retombent.

— Je comprends, merci.

— Et n'hésite pas à t'imposer. C'est comme ça que ça marche, avec lui.

Ils continuèrent à l'insulter sans faire attention à sa présence jusqu'à la fin du repas, et lorsqu'ils rangèrent la vaisselle, tous deux étaient copains comme cochons. Même dans le pire de ses cauchemars, Vanitas n'aurait pas pu imaginer pareille situation. Comme si sa mère seule n'était pas suffisante, il fallait qu'elle se ligue avec le petit malin de service. Il se leva sans faire le moindre geste pour les aider et, les mains dans les poches, fila dans sa chambre avant que quiconque ait pu dire quoi que ce soit.

Voilà deux mois qui promettaient d'être les plus terribles de sa vie.


Euh... voilà /o/ La suite quand j'aurai pas la flemme :3 Hihi.

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Bisous bisous, hihihihi.