La rentrée

C'était aujourd'hui. La rentrée de sa septième année à Poudlard, elle n'en revenait toujours pas comme les choses avaient pu changer en ces sept années. Elle avait découvert du haut de ses onze ans qu'elle était une sorcière en ouvrant une lettre. Tout c'était alors éclairé pour elle, elle s'en doutait déjà, elle n'avait jamais été une enfant comme les autres…

Le jour de ses huit ans elle avait malencontreusement failli tuer son abrutie de petite peste de voisine, Natasha Draxer…Cette fille était la parfaite illustration d'un ange du moins pour son apparence. Au niveau de son caractère et de ses idées on aurait pu croire à la réincarnation de Satan et d'une écologiste mixés. Elle vouait un culte suprême au thon rouge.

Ce jour là elles étaient dans les toilettes et Natasha s'était senti obligée d'essayer sa nouvelle paire de ciseau Winx dans les cheveux d'Hermione. En plus de lui avoir fait un trou d'au moins quatre centimètres dans sa magnifique chevelure chocolat, les ciseaux étaient restés coincé pas moins de trois jours dans la tignasse indomptable d'Hermione. Hermione en pleure ne s'était alors pas rendu compte qu'elle avait fait prendre vie au dessin de poulpe représenté sur la fresque qui ornait les portes pour entrer dans les cabinets. Le dit poulpe était d'ailleurs hideux avec ces tentacules vertes auxquelles des pustules noires étaient accrochées, du moins c'est ce qui s'y apparentaient de mieux. Ce poulpe lépreux et ses appendices verdâtres avaient alors pris d'assaut le cou de sa camarade blondinette improvisée coiffeuse.

Les adultes n'avaient d'ailleurs toujours pas compris. Comment un poulpe qui normalement vivait dans les plaines abyssales des eaux froides du nord avait bien pu se retrouver dans des toilettes ? Et surtout à manger un quatre heures qui n'était autre qu'une petite fille ronde et blonde avec un magnifique top où un slogan prônait la libération des thons rouges en antarctique.

Hermione elle en plus d'écoper d'un coupe rase au carré pendant un an et des moqueries avait du faire une lettre d'excuse à la directrice très à cheval sur la propreté. En effet elle s'était plaint que dix centimètres de boucles chocolat aux reflets ambrées jonchaient son magnifique sol en béton ciré en plus de la bave du poulpe. Une faute impardonnable.

Elle en riait encore quand elle croisait sa pauvre voisine qui avait développé une phobie des poulpes et des filles aux cheveux bouclés. D'ailleurs en y pensant les toilettes ne lui attiraient que des problèmes…

-Hermione ! Hurla Madame Granger, lève toi ou tu vas être en retard pour te rendre à la gare ! C'est pourtant pas ton genre de te lever si tard.

Hermione ferma sa valise après avoir vérifié une énième fois qu'elle n'avait rien oubliée. Robe, ok soutifs et culottes, ok livres, ok habits pour trainer, ok poster à fléchettes avec la tronche de Malefoy, ok cadeaux pour Harry, Ron et Ginny, ok baguette, ok Pattenrond, ok …

Pattenrond sort de cette valise toute suite ou je te transforme en troll des montagnes! Grinça-t-elle. Le félin fêla contre sa maîtresse avant de descendre du lit en direction de la cuisine avec de la bave au coin de ses babines rousses.

Une fois en bas Hermione embrassa son père et sa mère. Son père avait revêtu un costume noir avec une cravate verte, ses lunettes carrées grises lui donnaient un air de ministre.

Pourquoi tu t'es fait si beau ? Vous sortez en amoureux ou alors c'est l'enterrement de la mère Draxer? ria Hermione en se servant un toast beurré avant de croquer dedans.

J'ai rendez-vous avec Stalkier, mon banquier. Il me faut un prêt pour agrandir le cabinet. D'ailleurs en parlant de ça moi aussi je risque d'être en retard ! A croire que c'est de famille ce matin.

Il embrassa sa femme et froissa les cheveux de sa fille. Avant de partir en courant et d'écraser la queue de Pattenrond occupé à faire une sieste digestive sur le paillasson d'entrée. Pour la deuxième fois de la journée le chat fêla son mécontentement.

Madame Granger pressa sa fille de finir son toast. Elle allait vraiment être en retard si elle continuait à mettre autant de temps à mastiquer ce bout de pain. Hermione fila récupérer sa valise et sa veste avant de passer à la salle de bain pour une inspection et un brossage de dents plus que nécessaire si elle ne voulait pas repousser ses amis.

Elle s'observa dans la glace en un été à peine elle avait pris 2 tailles de soutien gorge, ce qui n'était pas pour lui déplaire, au moins avec ça elle pourra peut-être attirer l'attention de Ron. Il n'avait d'yeux que pour la poitrine imposante de Lavande malgré qu'ils se soient séparés après que Lavande est couchée avec l'un des poursuiveurs de Poufsouffle, Zacharias Smith. Elle était elle aussi sortit 8 mois avec Ron lors de leur cinquième année. Il y avait eu de l'amour entre eux. Enfin si on pouvait appeler ça de l'amour... Ron était possessif, jaloux et borné. Il n'avait fait que de se déchirer et Hermione avait mis fin à leur relation avant de décider de transformer Ron en larve. Ils avaient pourtant réussi à passer outre et redevenir ami, comme "avant". Mais bon peut-être qu'il ferait un peu plus attention à son amie pour autre chose que les six parchemins à rendre demandé par Rogue. Elle reporta son attention sur son reflet.

Elle avait tout simplement pris des formes où il fallait, c'était loin d'être vulgaire, elle se trouvait réellement belle comme ça. Sa jupe noire plissée mettait en valeur ses longues jambes fines et musclées, ses chaussettes noires aussi s'accordaient avec sa jupe et s'arrêtaient au niveau de ses genoux. Elle avait choisi en haut une chemise blanche, avec des manches s'arrêtant aux coudes. Elle avait noué sa cravate rouge et or, seules pointes de couleurs dans son accoutrement qui lui sied à merveille. Ses cheveux bouclés s'étaient éclaircies après ses vacances d'été dans le Sud de la France. Ils étaient passés d'un brun chocolat ambré à un brun caramel avec des reflets encore plus intense. On aurait pu croire à une coloration. Sa chevelure lui tombait en cascade sur le dos et sur sa poitrine. Elle se brossa les dents et s'aspergea de parfum avant de courir rejoindre sa mère qui klaxonnait dans la voiture.

-Tu vas finir par me rendre folle ! Sa mère fulminait, C'est quoi déjà le nom de l'hôpital pour fou dans le monde sorcier ?

Hermione rajustait sa ceinture.

St Mangouste. Et excuse moi je devais finir de me préparer. Elle vérifia son reflet dans le miroir du rabat.

Tu es devenue bien coquette je trouve, t'as un petit copain ? Madame Granger levait son sourcil droit ce qui lui donnait un petit air inquisiteur.

Je.. Non je n'ai pas de petit ami ! Maman ce n'est pas parce que je prends un peu plus soin de moi que je craque forcément sur un garçon ! Hermione bafouillait, elle était devenu rouge écarlate, pire qu'une pivoine.

Une fille alors ? Un sourire malicieux éclairait le visage de sa mère.

Non ! Non plus, maman, s'il te plaît. Elle avait la tête braquée vers la fenêtre et regardait défilé le paysage, elles allaient bientôt arrivées.

Tu te protèges au moins ? Son sourire s'agrandissait.

Maman par pitié ! suppliait Hermione.

Je rigole. Allez vas-y, je dois aller chez le coiffeur. Ensuite j'irais voir mamita.

Fais lui un bisou de ma part. Hermione détacha sa ceinture.

Goût chocolat ou fraise ? Je dois faire des courses.

Maman ! Hermione rugissait en tenant sa tête avec ses mains.

Madame Granger rit à gorge déployée puis embrassa sa fille qui ressemblait à un coquelicot et lui fit un petit signe avant de partir. Un imbécile était entrain de la klaxonner parce qu'elle s'était arrêtée en double file.

Hermione regardait sa mère faire un joli geste en direction du vieux barbu dans la camionnette derrière la voiture de sa mère. Elle rigola et rentra dans la gare sa valise dans la main droite, Pattenrond miaulant dans sa caisse dans sa main gauche. Cette odeur dans cette gare lui rappelait de vieux souvenirs. Elle continua de sourire. Ses parents allaient lui manquer…

Elle était maintenant descendu sur le quai où de nombreux moldus faisait leurs adieux, certains riaient, d'autres pleuraient. Elle regretta que sa mère et son père n'aient pas pu l'accompagner jusqu'à la voie neuf trois-quarts.

Elle y était, elle prit son élan avant de traverser le passage jusqu'à la voie. Aujourd'hui encore ça l'impressionnait, la première fois elle avait failli pleurer, tellement elle avait eu peur de se prendre le mur.

Directement elle le vit, cet abruti était là. Sa touffe blonde décolorée se voyait à un kilomètre, digne héritage de ses gênes Malfoyens. Elle ne s'étonna même pas de voir Pansy Parkinson qui couinait, gloussait et l'agrippait de toutes part comme si il allait s'envoler. Cette fille la répugnait autant qu'elle la désolait. Mais comment on pouvait arriver à un extrême de ce genre. Elle aurait léché les pieds de Drago si elle le pouvait. Elle était persuadée que c'était le style de Pansy.

Drago était entrain de se faire secoué dans tous les sens par Pansy, ça faisait juste deux jours qu'elle ne l'avait pas vu, et elle se comportait avec lui comme si il était rentré de la guerre… Elle l'exaspérait de plus en plus, il se demandait comment il allait faire pour pouvoir la garder en tant qu'amie et en tant que jouet sans pour autant qu'elle le colle autant et qu'elle s'imagine un quelque conque arrangement. Après tout Pansy était une de ses amies d'enfance. Avec Blaise et Théo. Grabbe, Goyle, Daphné et les jumeaux Vaisey, eux ils étaient venus plus tard dans sa vie. Mais il n'aurait jamais pu se séparer d'eux. C'était sa seule faiblesse ses amis et sa mère. Il aurait tout fait pour eux.

Il sentit un regard sur lui, en tournant sa tête il s'aperçut que ce n'était autre que La Miss-Je-Sais-Tout internationale de Poudlard. A vrai dire, il avait un mal fou à se l'avouer mais ses prises de têtes avec elle lui avait manqué, elle était la seule à lui tenir tête. Du moins en tant que fille, mais généralement les mecs ne le faisait pas deux fois à part ses amis les plus proches. Il aimait cette sensation d'être craint par les autres, ce sentiment de supériorité était propre à lui-même et à ce qu'il pensait. Il était un Malefoy et les Malefoy se faisaient respecter par les autres, souvent par la crainte de se faire écraser. Cette année il l'écraserait, elle le craindrait. Cette petite sang de bourbe. Il allait lui faire regretter d'être née. Après tout c'était bien son seul plaisir de la faire souffrir. Il lui devait bien ça à lui, en sa mémoire…

Elle détourna aussitôt son regard dès qu'elle s'aperçut que Drago l'avait remarqué. Il l'a dévisageait avec son regard gris acier, ce regard elle l'avait détestée dès la première fois qu'elle l'avait vue. A chaque fois que cet orage naissait aux creux de ses yeux c'était pour lui faire du mal, Hermione sans était assez rendu compte au fil des années, elle n'avait droit qu'à ce regard froid, cette tempête qu'on fixe en se prenant les pires insultes jamais créer avant de répliquer et de cette fois-ci déclencher un véritable ouragan dans ses yeux. Quand se n'était pas les insultes, c'était les coups. Pattenrond miaula à ce moment-ci pour lui signifier que le balancement de la caisse lui manquait, ça avait le don de le bercer et d'apaiser ses maux d'estomacs. Sur cette miaulerie rauque elle s'engouffra dans le Wagon en bougeant la caisse de Pattenrond en cadence. Il ronronnait de bonheur. Mais elle repensa vite à ses yeux gris et se dépêcha de se remettre à la recherche de ses amis les plus chers, une de ses seules protections contre cette fouine décolorée.