Bonjour tout le monde

Voilà ma première traduction. C'est une fic de Athena Arena, en VO ( anglais ) elle est complète et comporte 15 chapitres. Belphegor avait commençé à la traduire mais a abandonné, j'ai son accord pour la remplacer. J'ai envoyé plusieurs mails à Athena Arena pour savoir si je pouvais traduire son histoire, je n'ai jamais eu de réponses. Si ele fini par répondre et qu'elle n'est pas d'accord, je supprimerai ma traduction.

Bonne lecture

Titre : The Unknow Witness

Auteur : Athena Arena

1ère traductrice : Belphegor

Correctrices : Cérulane, Vif d'Or

Bonne lecture


Prologue

C'était simplement un jour ordinaire. Elle avait rarement la chance d'aller à Londres, en particulier à ce moment de l'année. C'était la période des « feuilles sur la ligne » pour excuser un retard de train. Elle monta à bord du train à Rochester, et comme d'habitude regarda la vallée alors qu'ils croisaient la Medway dans la lumière du début de l'automne, le soleil se reflétant sur l'eau qui coulait silencieusement. Les murs vides du château perché sur la berge projetaient leurs ombres intimidantes sur le centre de la ville pendant qu'ils traversaient l'estuaire. En se rasseyant sur sa banquette inconfortable, elle était loin de penser qu'elle le voyait pour la dernière fois.

La capitale de la Grande-Bretagne, du Royaume-Uni, Ô vieille Angleterre. Elle semblait toujours pleine de clichés pour les étrangers. Un vieil endroit chargé d'histoire et de tragédie, les britanniques semblant incarnés par leurs blocs de tours en béton et leurs terrasses Victoriennes, avec des points de vue et des traditions rigides et des clients aux lèvres pincés que l'on pouvait trouver en abondance dans les pubs pittoresques et les hôtels de toute la ville. C'était cela le Londres des touristes. Elle ne comprendrait jamais comment ils géraient cela, essayant de voir la ville depuis leurs bus à ciel ouvert, dans leurs tours où l'on parlait toutes les langues connues de l'Homme, évitant les rues encombrées par des taxis noirs semblables à des cafards et tout ce qui pouvait permettre de faire rapidement du profit. Ce n'était pas son Londres à elle. Le sien, c'était celui des ruelles.

Ce jour-là, elle était allée à un petit endroit de Covent Garden, vers une allée de boutiques spécialisées que quelques personnes à peine connaissaient, et qui était presque une galerie d'exposition pour tout ce qui sortait de l'ordinaire. Des petites boutiques vendant de la cuisine végétarienne pour tous les goûts, des femmes aux cheveux gris avec des milliers de babioles qui proposaient des cristaux et des huiles pour calmer tous les maux, des librairies extraordinairement remplies pour satisfaire n'importe quelle recherche. C'était cela son Londres. On trouvait même du plaisir à voir les paquets remplis et qui débordaient des poubelles, dérangés par les sympathiques mendiants errants de la ville. Ils faisaient aussi partie de l'ambiance du quartier qui restait isolé du piège à touriste qu'était Covent Garden. Elle avait l'habitude d'y mener la grande vie lorsqu'elle habitait en ville ; un petit peu d'excentricité dans ce monde de fou n'avait jamais fait de mal à personne. Jusqu'à ce jour-là.

Les animaux mendiaient autant que d'habitude. Elle avait acheté un petit pain moelleux au thon et au maïs chez Louis au snack italien et il avait l'air de manquer de son attrait habituel, son appétit diminuait significativement à chaque bouchée pendant qu'elle en grignotait distraitement les coins. Elle pouvait encore se souvenir que son estomac semblait savoir quelque chose qui restait dans une heureuse ignorance pour son esprit. Elle s'assit sur un banc au milieu de la place, où se croisaient quatre ou cinq rues un peu en retrait de Neal Street, où les voitures étaient moins courantes et les bancs nombreux. Elle avait passé une bonne matinée. Se complaire dans les différentes possibilités, méditer jusqu'à prédire, cela semblait toujours lui offrir une échappatoire à la réalité qu'elle cherchait toujours quand elle restait coincée dans son bureau étouffant dans les hauteurs de Whitehall. Les pigeons picoraient à ses pieds les miettes qui tombaient à terre, ils se dispersaient de temps en temps lorsque quelqu'un approchait leur zone protégée. Elle ne comprenait pas les gens qui voulaient débarrasser Londres de ces amusantes créatures, surtout à Trafalgar Square. D'accord, ils chiaient sur la tête de Nelson, et alors ? C'était le résumé d'un sentiment général de pessimisme, abondant dans la région depuis le déclin de l'empire. La bretagne les laissaient chanter en groupe. Pays d'espoir et Jérusalem la Glorieuse. Cette seule situation semblait être le cliché parfait.

Les pigeons s'éparpillèrent à nouveaux alors que quelque chose les approchait. C'était un chien, qui avait l'air d'avoir été trainé de force à travers les buissons et qui vint s'installer sous le banc. Presque roulé en boule ; l'air d'attendre quelque chose. Il commença à gémir. Après s'être assuré que Louis ne la regardait pas, elle arracha la moitié de son sandwich et le lança sous son siège d'un geste négligent de la main. Elle se releva pendant que la bête noire dévorait sa part en trois grosses bouchées. Comme si ce filou n'avait rien mangé depuis des jours. Le chien fut satisfait en une minute, il émergea petit à petit de sa cachette et s'assit devant elle, la tête un peu relevée comme un acte de fierté et de défiance contre ce que le monde pouvait lui reprocher. Elle lui toucha affectueusement la tête, ignorant les risques de rage et autres trucs qu'un animal de la rue pouvait avoir. Ses poils emmêlés semblaient froids contre sa peau, la bête ferma les yeux pendant un instant. Si elle n'en avait pas su davantage, elle aurait juré qu'il souriait. Il se coucha à nouveau à ses pieds, la tête posée sur ses larges pattes, et la regarda descendre la rue. Un moment de pur contentement sembla l'atteindre, juste pour un instant.

Puis, aussi soudainement qu'une apparition, le chien se redressa sur ses pattes, un grognement diabolique ornait maintenant sa truffe, pendant qu'une foule arrivait sur la place. Il commença à grogner; un bruit sourd de colère et d'indignation sembla traverser la figure de l'animal pendant que les gens commençaient à se disperser. Mais elle se dépêcha car elle était en retard. Elle devait retrouver un ami pour prendre un café. Elle trébucha sur le chien et lui jeta un regard d'excuse pendant qu'elle rangeait son porte-monnaie dans son sac à main. Elle ne remarqua pas qu'il s'enfuyait. Elle présuma plus tard que c'était ce qu'il avait dû faire, car au moment suivant il n'était plus là, malgré ses tentatives de repérer la fourrure hirsute parmi la foule.

À cet instant, presque au même endroit où le chien était assis, il y avait un homme. Il avait les cheveux noirs et emmêlés, les yeux brillants et enfoncés dans leurs orbites semblaient se préparer à ce qu'une obscurité imminente les submerge dans les prochaines secondes. Peut-être que cet assombrissement était pour elle. L'homme se retourna sur place, attrapa fermement un objet dans la poche de sa veste et dégluti visiblement. Elle était hypnotisée par sa présence, une présence qui semblait aussi intimidante que les ruines désertes du château Normand qu'elle voyait depuis les fenêtres du train. Il lui paraissait grand et fort. Durant ce bref moment, un million d'émotions lui traversèrent le visage, le dernier visage qu'elle voyait. Durant un très court instant, il passa de la plus profonde des tristesses à la pire des colères. Ses sourcils étaient froncés de concentration, il se préparait pour une tâche qui lui incombait de faire, malgré les spectateurs. Puis il s'avança.

Les secondes suivantes semblèrent durer une éternité pendant que l'homme mystérieux traversait la place, l'air sombre, les yeux maintenant pleins d'émotion et fixés sur sa cible : un petit homme grassouillet, à l'air sournois, adossé contre le coin d'un immeuble comme s'il était au deuxième étage et prêt à sauter pour essayer de voler. Ils discutèrent pendant une minute ou deux, l'homme brun sans nom dominant la conversation, l'autre homme ayant l'air de plus en plus désespéré au fur et à mesure que le brun s'approchait. Chaque mot était échangé entre deux grincements de dents, le brun tremblait de colère visiblement au bord de la crise d'hystérie, ses épaules larges et fortes tremblaient pendant qu'il s'efforçait de se contrôler. Elle n'entendit que quelques mots de leur conversation, des mots comme traitre, brisé, mensonges et mort, mais elle n'avait pas besoin de connaitre les détails. Pour une fois dans sa vie, la vue lui suffisait. L'homme grassouillet avait tort et devait faire face aux conséquences.

Soudain, la situation changea : le brun laissa sortir un cri de rage et poussa son compagnon contre le mur, intimidant facilement l'autre poule mouillée; Elle commença à s'approcher sur le bord du banc. Les choses tournaient mal, mais personne ne le remarquait. Étonnement, le petit homme eut un soudain sursaut d'énergie, il se libéra de la prise de l'autre et se rapprocha du milieu de la place. Les mots suivant furent primordiaux pour l'intrigue. Elle s'arrêta lorsque le brun se laissa tomber sur le trottoir et pâli suite à l'accusation. La voix stridente qui transperça le doux air de l'automne semblait, à l'observateur désinvolte, assez authentique. Il y avait assez d'émotion pour obtenir une réaction réaliste et une bonne foi. Mais tout ce que cette phrase récolta d'elle fut un coup d'œil incertain pour l'homme brun, qui lui fit voir la nature ténébreuse de la manipulation qui se produisait.

" Lily et James, Sirius ! Comment as-tu pu ! "

Les images suivantes, les dernières qui atteignirent son esprit, furent si ralenties et si floues que personne ne voulut la croire. Ni les docteurs, ni la police, ni ses amis qui l'aidèrent dans sa longue et lente rééducation. C'était son imagination qui lui jouait des tours, lui disait-on. La magie n'existait pas. Les gens ne se changeaient pas en animaux. Et on ne pouvait certainement pas faire exploser une rue comme le ferait un petit obus de l'armée avec un simple morceau de bois.

Mais c'est exactement ce qui se passa. Juste au moment où son inconnu aux cheveux noirs sortit son bout de bois minutieusement poli et le tint devant lui comme il brandirait une épée durant une bataille, elle jeta un coup d'œil à son sinistre ennemi, il tenait sa propre arme derrière son dos et la pointait vers la rue à quelques pas de là. Il murmura quelque chose en Latin. Elle se souvenait seulement du mouvement de ses lèvres fines et pâles pendant qu'il disait ces mots fatals. Puis le monde explosa.

Une explosion de gaz. C'était le verdict officiel. Une canalisation loin sous la rue s'était rompue et son contenu avait pris feu à cause d'une étincelle quelconque, envoyant des débris voler un peu partout et la couvrir de cicatrices qu'elle ne pourrait jamais voir. Une telle explication était loin d'être satisfaisante. Elle n'expliquait pas sa cécité. Elle n'expliquait pas l'éclair de lumière.

Ce fut comme se trouver au centre du soleil. La lueur rougeoyante l'éblouit d'abord complètement, elle tomba derrière le banc suite au souffle de l'explosion, le vent crissa dans ses cheveux quand le contrecoup passa sur son corps. Elle n'aurait pas pu fermer ses yeux même si elle l'avait voulu. Ils restèrent grand ouverts pendant que la lumière les traversait douloureusement. Elle pouvait sentir sa rétine brûler alors qu'elle hurlait de douleur, ses larmes coulaient pour calmer le feu qui se dégageait de ses pupilles, obscurcies à jamais.

La dernière chose qu'elle entendit avant de perdre connaissance, alors que son cerveau commençait à hurler à cause de la douleur de la perte d'un de ses sens vitaux, fut un rire. Pas un rire remplie de la joie du travail bien fait, ni de satisfaction à la suite de cette destruction, mais le rire de l'homme brun. Elle pouvait l'imaginer, comme si l'image était pour toujours tatouée dans sa mémoire, lui brûler la peau comme pour lui dire à quel point il avait été trahi. C'était le rire d'un homme au bord du gouffre. Un homme qui savait, à cet instant, qu'il avait tout perdu. Un rire face au sort cruel que le destin lui avait réservé. Et elle sentit un rat qui s'enfuyait entre ses pieds, elle aurait pu jurer que sous ce rire, il y avait le cri intérieur d'un chien noir errant.


Voilà. Je continue ?

Lys

PS : pour ceux qui s'étonneraient de voir cette fic publiée une seconde fois, il y a eu un bug sur le site, les mises en pages ont sauté et je n'ai pas eu d'autre choix que de mettre une nouvelle fois les chapitres...