Salut tout le monde !

Me voilà qui commence une nouvelle fanfic, donc mon tout premier dramione. Pour ceux qui connaissent Mon coeur qui crie vengeance, mon autre histoire, l'ambiance ne perdra pas en "dark" et en violence, parce que je déteste par-dessus tout écrire de l'eau de rose et des bons sentiments. L'histoire commence à la fin du tome 6, lors de la mort de Dumbledore, avant de partir en AU total. Comme beaucoup de fanfics dramione ont tendance à conduire Draco à devenir membre de l'Ordre du Phoenix, j'ai voulu faire le contraire, en poussant Hermione à être Mangemort, parce que je trouvais le concept très intéressant. Je tiens à signaler que je n'ai jamais lu de fanfic dramione partant dans ce sens, donc il est certain que je ne plagie personne. Maintenant, je n'en dis pas plus.

Disclaimer : Rien dans cette fanfic ne m'appartient, tout est à JKR. Les premiers dialogues de ce chapitre sont tirés du sixième tome.

Titre : Janus, en référence au dieu des choix

Rating : T, mais peut passer à M plus tard dans la fic.


Janus

"Le nom de Janus est assimilable à un nom commun signifant « passage ». L'irlandais a dérivé de la même racine le mot désignant le « gué » et la porte d'une maison se dit en latin janua ; inutile sans doute de recourir au dieu étrusque Ani pour expliquer le Janus latin. Il est le dieu qui préside à toute espèce de transition d'un état à un autre.

Dans l'espace d'abord : il veille sur le seuil de la maison, protégeant le passage de l'intérieur à l'extérieur et inversement ; il préside au passage de la paix à la guerre et inversement, c'est-à-dire au départ de l'armée pour l'espace extérieur à la ville et à son retour vers l'espace intérieur de la même ville ; il assure enfin le passage du monde des hommes à celui des dieux et, à ce titre, est toujours invoqué au début de toute prière rituelle.

Dans le temps ensuite : il est le dieu du matin ; on l'honore le premier jour du mois, aux calendes, et il a donné son nom au mois qui devait devenir le premier de l'année,januarius (janvier). Il préside de même au passage à l'histoire, comme premier roi légendaire du Latium, ce qui a justifié son assimilation au Chaos des Grecs. Sa représentation iconographique traditionnelle résume ces deux aspects : les deux visages de la statue évoquent le présent comme transition du passé au futur et il est paré des emblèmes du portier, le bâton et la clé.

Dans l'être enfin : il veille sur la naissance comme passage du néant à la vie. (...)"


Chapitre 1

The Fall

"Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n'a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix."

De Eric-Emmanuel Schmitt

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Harry ne sut exactement combien de temps il resta tapi ainsi dans l'ombre, sa respiration alourdie par la peur, et ses ongles s'enfonçant dans la douceur de ses paumes à en saigner. Son dos se pressait presque douloureusement contre le mur de pierre froide, de façon à ce qu'on ne puisse remarquer sa présence. Les bourdonnements dans ses oreilles gênaient sa concentration, et la luminosité de la lune pulsait dans ses yeux, mais il parvenait malgré tout à distinguer mot pour mot la conversation se tenant juste au-dessus de sa tête.

Qui aurait cru qu'un jour, l'invincible directeur de Poudlard se tiendrait désarmé devant Draco Malefoy ?

Pas Harry, du moins. Jamais.

Si Dumbledore demeurait parfaitement maître de ses moyens, malgré son corps vacillant qui l'obligeait à se pendre au mur, et ses paupières dodelinantes comme s'il allait tomber endormi d'un instant à l'autre, ce n'était en rien le cas du Serpentard. Sa main dressée, celle qui menaçait le vieux sorcier de sa baguette, tremblait d'anxiété. Il avait le front trempé de sueur, ne cessait de, nerveusement, s'ébouriffer les cheveux et épousseter son uniforme. Ses yeux avaient perdu de leur superbe froideur d'ordinaire et luisaient désormais comme ceux d'un animal pris au piège.

Ce soir, plus rien ne serait jamais comme avant.

_ Il ne reste plus beaucoup de temps, quoi qu'il arrive, reprit le directeur d'une voix douce. Alors examinons tes options, Draco.

Ses options ? Potter eut envie de rire. Soit abattre de sang-froid Dumbledore pour mieux rejoindre la queue entre les jambes Voldemort, soit se rendre à l'Ordre et finir le reste de ses jours dans un trou sombre à Azkaban, voilà les seules options qui s'offraient à Malefoy ce soir. Et il n'y aurait sûrement aucun autre plan de secours.

Il inspira profondément et ses doigts se resserrèrent autour de sa baguette. Pas le choix. Ce soir, il aurait sans l'ombre d'un doute à jeter un Impardonnable sur Malefoy, avant que celui-ci n'exécute sa sinistre tâche.

Pas d'Expelliarmus, ni de Stupéfix cette fois-ci.

Il s'agissait juste de le tuer.

_ Mes options ! Je suis là avec ma baguette à la main… Je m'apprête à vous tuer.

_ Mon cher ami, cessons de jouer à ce jeu. Si tu avais dû me tuer, tu l'aurais fait dès que tu m'as désarmé, tu n'aurais pas perdu de temps à bavarder agréablement sur les moyens mis en oeuvre.

_ Je n'ai aucune option ! Je dois aller jusqu'au bout ! Sinon, il me tuera ! Et il tuera toute ma famille !

Voldemort.

Harry serra les dents. Il fallait que Malefoy cesse de parler ici et maintenant, sinon quoi il n'aurait plus le courage de l'attaquer. Il y avait une telle peur pour ses parents dans ses paroles qu'il cessait subitement d'être à ses yeux le monstre Serpentard pour devenir simplement humain, simplement Draco.

Et Harry ne pouvait se résoudre à tuer ce Draco-ci.

_ Je mesure la difficulté de ta position, lui assura Dumbledore. Pourquoi donc crois-tu que je n'ai pas essayé de t'arrêter plus tôt ? Parce que je savais que tu aurais été tué si lord Voldemort s'était rendu compte que je te soupçonnais. Je n'ai pas voulu te parler de la mission qu'il t'avait confiée et donc j'étais au courant, de peur qu'il se serve maintenant, au moins, nous pouvons dialoguer sans détour… Aucun mal n'a été fait, tu n'as blessé personne, bien que tu aies eu de la chance que tes victimes imprévues aient survécu… Je peux t'aider, Draco.

Malefoy ferma un moment les paupières, avant de prendre une grande inspiration, et fixa un regard plus déterminé sur le directeur de Poudlard.

_ Non, vous ne le pouvez pas. Personne ne le peut. Il m'a ordonné de le faire, sinon, il me tuerait. Je n'ai pas le choix.

_ Rejoins le bon camp, Draco, et nous te cacherons mieux que tu ne saurais l'imaginer. En plus, je peux envoyer des membres de l'Ordre chercher ta mère dès ce soir pour la cacher aussi. Actuellement, ton père est en sécurité à Azkaban… Le moment venu, nous pourrons le protéger à son tour… Passe du bon côté, Draco… Tu n'es pas un tueur…

Les deux hommes ne se lâchaient maintenant plus des yeux, et l'ambiance était si lourde que Harry fut traversé d'un violent frisson d'angoisse. Il ne voulait pas lever cette baguette. Merlin, que Malefoy abaisse la sienne. Il ne voulait pas.

Malefoy demeura immobile.

_ Je suis arrivé jusqu'ici, non ? dit-il enfin. Ils pensaient que je ne sortirais pas vivant de ma tentative, mais je suis là… et vous êtes en mon pouvoir… C'est moi qui ai une baguette à la main… vous, vous êtes à ma merci.

_ Non, Draco. C'est ma merci qui compte à présent, pas la tienne.

Un long silence suivit la déclaration de Dumbledore. Puis les lèvres de Draco s'articulèrent en deux mots qu'il connaissait malheureusement trop bien, et Harry réagit au quart de tour.

_ Sectumsempra ! aboya-t-il en jaillissant hors de sa cachette.

_ Protego !

Malefoy avait réagi incroyablement vite, pivotant sur ses talons et faisant face à son ennemi de toujours. Toute peur avait disparu des traits du Serpentard, sinon une rage lui étrécissant les yeux, alors qu'il tendit sa baguette et gronda :

_ Avada Kadavra.

Deux simples mots. Le vert. La mort. Les veines vibrantes d'adrénaline, Harry se jeta sur le côté, juste à temps pour échapper au rayon émeraude, qui fit exploser une fenêtre juste au-dessus de lui. De toute évidence, Malefoy ne plaisantait plus.

De son côté, Dumbledore n'avait pas bougé, comme absent.

Puis une silhouette menue apparut, se jetant hors des escaliers en cherchant à retrouver son souffle, et un sourire tordu étira lentement les lèvres du Mangemort.

_ Hermione, l'appela le Survivant en bondissant sur ses pieds, le soulagement l'envahissant comme la plus agréable des drogues.

Son amie le dévisagea un instant. Ses vêtements et ses cheveux étaient pleins de poussière, et la lune renvoyait un aspect étrange sur son visage, comme quelque chose qu'il n'y aurait jamais remarqué auparavant. Puis elle lui sourit.

_ Expelliarmus, chuchota-t-elle.

Et la baguette de Harry lui échappa des mains.

Il la regarda d'abord sans comprendre. Pourquoi Hermione l'avait-elle désarmée ? Ça ne lui ressemblait en rien, ça n'avait aucun sens. Puis les yeux de Potter tombèrent sur sa propre baguette, que Malefoy ramassait en ricanant, sur la moue triste qui tendait le visage de Dumbledore, et sur les yeux atrocement vides d'Hermione – deux trous sans lumière, juste et rien que de la noirceur.

Puis son cerveau redémarra, et il eut l'impression qu'un train lancé sur toute la puissance de ses rails venait de le percuter. Ses poumons se vidèrent de tout air. Une sensation de froid le gagna, et, il secoua violemment la tête, une fois, deux fois, et puis sans s'arrêter.

_ Qu'est-ce que… ? souffla-t-il.

_ Surpris Potter ? le railla Malefoy avec un sourire en coin, sa baguette dardée sur lui.

Hermione ne lui accorda pas le moindre regard lorsqu'elle lui tourna le dos, et que ses pas la menèrent jusqu'à Dumbledore. Ce dernier ne parut pas le moins du monde étonné de voir cette petite fille, qu'il avait vu grandir à Gryffondor, le menacer à son tour. En fait, il lui adressa un sourire.

_ Miss Granger…

_ Non, la supplia Harry en sanglotant presque. Hermione, ne fais pas ça, non, NON !

Mais les doigts d'Hermione se resserrèrent autour de sa baguette. Sa voix un peu cassée s'éleva.

_ Avada Kadavra.

L'Impardonnable frappa Albus Dumbledore en pleine poitrine. Son corps vacilla en arrière, et glissa lentement par-dessus le rebord de la Tour, dans le vide. On l'entendit de loin rebondir dans l'herbe, mort.

Harry hurla.

Mort.

Putain.

Sans réfléchir, il se redressa avec la force du désespoir et sauta à la gorge de Malefoy. Celui-ci fit glisser sa baguette dans sa main gauche, et le reçut d'un violent crochet droit.

A moitié assommé, Harry retomba au sol, percevant encore le son des pas de Malefoy et Hermione qui s'enfuyaient par l'escalier. Il ne chercha pas à les poursuivre.

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Une review ? ça ne vous demande pas beaucoup de votre temps, et c'est hyper encourageant pour la suite.