Prologue : La renaissance du mal

Avec un grand fracas, le Basilic s'effondra sur le sol humide de la Chambre des Secrets. Harry n'en revenait pas, il avait gagné…Il avait tué le monstre laissé mille ans plus tôt par Salazar Serpentard. Pourtant, quelque chose ne tournait pas rond. Pourquoi Tom Jedusor ne semblait que passablement contrarié ?

-Tu te demandes sans doute l'origine de mon sourire en coin, n'est-ce pas ? Si tu veux une réponse, suis mon regard et vois ce qu'il t'a coûté de t'opposer à moi.

Les yeux de Harry se dirigèrent lentement vers son bras droit. Là, se tenait, fiché dans sa chair, un long crochet blanc. Un crochet de Basilic. Puis soudainement, il tomba par terre. Malgré tous ses efforts, il ne put se relever. Ses muscles commençaient à se raidir. Déjà ses jambes étaient lourdes, très lourdes.

-Il doit te rester un peu plus de trois minutes à vivre. Tu dois déjà sentir les effets de la morsure.

Harry continua de revenir vers le centre de la salle, rampant à défaut de marcher. L'air était brûlant, et chaque respiration le torturait. Il laissa tomber l'épée de Gryffondor, trop lourde. Mais il ne voulait pas abandonner.

-Je dois avouer que tu ne manques pas de courage. Mais cela ne suffira pas. Tant de personnes braves et téméraires sont venues m'affronter, et chacune est morte. Comme ton arrière-grand-père, ce pauvre fou, Charlus Potter.

Malgré ses efforts pour ne pas montrer ses émotions, des larmes commencèrent à couler sur les joues de Harry. Ce monstre avait aussi tué d'autres membres de sa famille ? Une flamme s'alluma dans ses yeux, une flamme qui fit tressaillir le mage noir, mais aussi. Il lui ressemblait…tellement. Il était extrêmement dommage que le destin les avaient fait ennemis. Ensemble, ils auraient été tellement puissants, presque invincibles… Mais Jedusor balaya ces pensées, la prophétie indiquait bien que le fils de James serait le seul à pouvoir le vaincre, et il pouvait en finir dès aujourd'hui.

Harry continua et s'agenouilla devant le corps pâle et glacé de Ginny, tout en tentant désespérément de lui prendre le journal serré contre sa poitrine. Mais ses membres devenaient glacés, la mince couverture glissait entre ses doigts malhabiles. Tom amusé par ce spectacle pitoyable s'en moqua :

-C'est drôle… les dégâts que peut faire un petit journal idiot, en particulier quand il tombe entre les mains d'une petite idiote !

Pour toute réponse, Harry saisit le crochet du Basilic et le souleva bien au-dessus du journal.

-Que fais-tu ? Arrête !

Mais les forces du Survivant l'avaient abandonné. Il aurait pu en finir, détruire cet affreux souvenir… L'avenir du monde magique était entre ses mains. Mais au lieu de ça, il fut saisi par une convulsion subite et s'étala de tout son long piteusement. Jedusor ricana. C'était donc ça le gamin qui l'avait vaincu onze ans plus tôt ?

-C'est fini, Potter. La petite Ginny est morte et je suis, moi, vivant. Tu m'as contrarié un certain nombre de fois, je l'admets, entre autre grâce à ta sale Sang-de-Bourbe de mère –Harry tenta de se relever, mais la douleur fut plus forte que lui- mais aujourd'hui, tu as échoué. Lord Voldemort, le plus grand sorcier de tous les temps, est de retour, et plus personne ne s'opposera à son pouvoir.

Le venin s'infiltrait dans ses veines, paralysant son système nerveux. Harry ne pouvait déjà plus bouger et difficilement respirer, mais il eut la force de crier :

-Je vous ai déjà dit qu'Albus Dumbledore est le plus grand sorcier de tous les temps ! Si ce n'est pas moi qui vous vaincrai, ce sera lui !

-Vraiment ? J'en meure d'impatience. En attendant, j'ai une petite chose à régler.

Harry crut que le temps s'était brusquement et subitement arrêté. La baguette fendit lentement l'air, et comme dans un rêve, les lèvres du meurtrier de ses parents commencèrent à prononcer la terrible formule :

-Avada…

-Bonsoir, Tom.

Harry retint un mouvement de surprise. Il avait vu la crainte sur le visage de Voldemort, la crainte d'être confronté à quelqu'un qui pouvait le vaincre. Mais c'est avec une arrogance et un dédain manifestes que ce dernier se retourna et répondit à son Némesis, l'éternel directeur de Poudlard :

-Que fais-tu ici, vieillard ?

-Honorer la totale abnégation qu'Harry a manifestée envers moi. Fumseck m'a informé que mon support serait appréciable ici.

-Maudit oiseau ! Mais malheureusement pour toi, cela n'aura pas la moindre conséquence. Juste sous ton nez crochu, mon simple souvenir enfermé dans ce journal a soumis à ma volonté la stupide Weasley et a drainé sa force vitale. Le processus est presque achevé.

Dumbledore pâlit légèrement, comme si une idée terrible lui était venue à l'esprit. Il savait que Voldemort avait repoussé plus que quiconque les limites de la magie et s'était engagé sur une voie qui en aurait terrifié plus d'un sorcier obsédé par la domination du monde. Mais il n'avait quand même pas fait ça, c'était trop. Et pourtant tous les signes confirmaient ses prévisions les plus sinistres.

-Je vois que ta folie t'a mené loin, Tom. Tu refuses d'accepter la mort en tant que telle. Tu en as peur. Il y a pourtant des choses bien plus sinistres.

-Epargne-moi tes balivernes, vieux fou. Tous ces discours ne servent de rien, car tu vas mourir, comme le petit Potter que tu as lâchement envoyé à l'abattoir. Le pauvre, ses parents seraient si fiers de lui. Qu'il ne s'inquiète pas, il va aller les rejoindre. Avada Kedavra !

Mais Dumbledore était prêt, et lança immédiatement un sortilège d'expulsion pour sortir Harry de la trajectoire du rayon vert.

-Affronte-moi, plutôt que de t'attaquer à un élève de douze ans. Tu me traites de lâche, mais qu'es-tu donc alors ?

D'un geste rapide de sa baguette, le directeur créa un bouclier de pierres, qui s'en alla protéger Harry, tout en intimant l'ordre à Fumseck d'aller soigner ses blessures. Il se retourna ensuite contre Jedusor, décidé à le vaincre une fois pour toutes. Mais ce dernier avait pris les devants.

-Rumperis !

-Protego Maleficiam !

Le sortilège briseur d'os s'écrasa sur le bouclier conjuré en toute hâte. Dumbledore lança ensuite simultanément des maléfices de conjonctivité et stupéfixition, que Voldemort bloqua en faisant apparaître une nuée de serpents. Il envoya ensuite un jet de lumière écarlate, tout en créant une stèle de pierre mobile. Dumbledore ralentit le rayon par un sort d'entrave, mais reçut soudainement en plein visage la stèle, ce qui l'empêcha de parer le Doloris que Jedusor avait lançé.

-Alors, professeur, que fait-on, maintenant ? Est-ce que je vais te tuer tout de suite ? Est-ce que je vais jouer un peu ?

Malgré la douleur qui ravageait son vieux corps épuisé, Dumbledore se releva et cria de toutes ses forces :

-Perficio !

La force du maléfice projeta Voldemort de l'autre côté de la salle, stoppant par la même occasion la souffrance. Avant que Dumbledore n'ai eu le temps de profiter de la situation, Tom avait transplané. Bien qu'interloqué, il se souvint que la Chambre n'était pas soumise aux mêmes protections que le reste de Poudlard. Le professeur revint là où il avait laissé Harry, découvrant avec horreur qu'il se roulait par terre, la main sur sa cicatrice.