Série : le Caméléon (Pretender)
Genre : Fantastique, Science Fiction
Résumé : Parker a l'occasion d'entrevoir ses vies parallèles, vies qu'elle aurait vécue en ayant fait d'autres choix…
Disclaimer : Certains personnages de cette fanfiction sont ma propriété, merci de m'avertir avant de les utiliser. Je ne touche pas d'argent pour ce que je fais, seul votre plaisir est ma récompense, alors pensez aux reviews… Merci…
Note de l'auteur : L'idée de départ est un peu compliquée… elle est basée sur des bouquins que j'ai lus… je voulais faire quelque chose de sérieux, mais la fin m'a échappé et on retombe sur le schéma traditionnel des fics du Pretender… désolée… Pour ceux qui connaissent mon style, j'ai fait un effort pour les shippers…
Bonne lecture… !
.oOoOo.
.Vies parallèles.
- Vous allez bien Mademoiselle Parker ?
À merveille. Elle venait d'avoir droit à une humiliation de Raines devant Lyle. Elle se demandait encore ce qu'il l'empêchait de lui foutre son Smith & Wesson contre la tempe et d'appuyer sur la détente.
Elle était dans son bureau. Une dure journée l'avait lessivé. Elle était assise sur son bureau et se massait les tempes.
Dr Spock était toujours planté au milieu de la pièce. Il avait un regard de… de compassion, oui c'était ça. Mais elle n'avait pas besoin de sa pitié. Elle se leva et se dirigea vers le meuble qui renfermait la boisson qui la revigorait.
- Sydney… je vais bien je vous assure. Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Vous me connaissez, je vais bien… !
Sydney resta sceptique. Il voyait bien que ça n'allait pas. Depuis quelques semaines la vie au Centre était dure. Plus dure qu'elle ne l'était déjà – ce qui était difficilement imaginable.
Mademoiselle Parker sortit une bouteille de liquide ambré. Sydney secoua la tête. Elle ne devrait pas. Elle buvait de plus en plus. Pour oublier, sans doute. Raines avait assuré que des têtes allaient tomber. Celle de Parker était dans sa ligne de mire. Tous les jours, l'emphysémateux et Lyle se relayaient pour l'humilier, la pousser à bout.
Tandis que Parker se servait un verre de whisky, le psychiatre essaya encore une fois de la convaincre.
- Vous devriez prendre quelques jours de vacances Mademoiselle Parker… loin de… loin d'ici, du Centre… contrairement à ce que vous pensez ce n'est pas une faiblesse que de prendre du repos…
Blablabla… depuis quelques jours, le même sermon de Sydney lui revenait aux oreilles. Il était hors de question qu'elle fuit. Si elle partait, elle s'avouait vaincue. Si elle était vaincue, son frère gagnait, ce qui n'était même pas dans l'ordre du possible pour Parker.
Elle s'affala sur son sofa et avala une première gorgée du liquide. Sydney continuait.
- Je vous le redemande en tant qu'ami. Sachez vous arrêter tant qu'il est temps… faites le bon choix mademoiselle Parker… vous savez que Jarod..
- Ne me parlez pas de lui ! le coupa-t-elle, qu'il reste où il est et qu'il me laisse tranquille.
La journée avait été dure. Parker s'était à nouveau lancée à la poursuite de Jarod comme bien des fois depuis son évasion. Mais cet après-midi, il lui avait magistralement échappé, sous les yeux critiques de Raines. Jarod ne lui avait pas laissé de mot, d'énigme ou de piste à suivre. Il s'était tout bonnement enfui comme le ferait d'ordinaire un fugitif en cavale. Mais il n'était pas ordinaire, et cette remise en place par Raines avait fini de mettre Parker sur les nerfs. La fin de journée était dure et la soirée serait pénible pour Parker, Sydney le savait. Comme elle lui avait fait remarqué, il la connaissait. Et cette mine n'était pas réjouissante, elle inquiétait même le psychiatre.
Parker se leva péniblement de son sofa et pris doucement Sydney par le bras.
- C'est bon Sydney, je vais bien… vous avez raison je dois me reposer, ce que je m'apprête à faire, alors rentrez chez vous, faites vous couler un bain, attaquez vous au dernier bouquin de Freud… mais laissez moi seule…
Elle poussa la porte et se rassit sur le sofa.
« Me reposer… » murmura-t-elle pour elle, elle retira ses bottes italiennes et allongea ses longues jambes. Elle rejeta sa tête en arrière et ferma les yeux. Puis elle se redressa et but d'une traite son verre. Elle se leva et se resservit un verre. Elle marchait, les pieds nus sur les dalles froides de son bureau. Elle faisait les cent pas. Elle passa sa main sur sa nuque, elle était tendue. Devait-elle prendre des vacances ? Non, ça aurait été perdre la face. Elle but une gorgée de whisky. « Plutôt mourir… ».
- Non. Pas tout de suite…
Parker se retourna brusquement. Elle eut le réflexe de porter sa main à son holster mais celui-ci était vide. Son arme se trouvait à quelques pas à sa gauche sur la table jouxtant le sofa.
Dans l'entrebâillement de sa porte, se tenait un homme, plutôt grand, coiffé d'un chapeau noir. Il était appuyé contre le cadre et regardait Parker en souriant. On ne voyait de lui que le bas de son visage, le haut était caché par l'obscurité et son chapeau.
Parker ne le connaissait pas. Elle ne l'avait même jamais vu. Si c'était un nouveau monstre du Centre ou un nouvel allié de son psychopathe de frère, elle torturerait Broots de ses mains pour ne pas l'en avoir informée.
Son verre à la main, elle le toisait. Lui ne bougeait pas, il l'observait également. S'ils restaient ainsi tous les deux, rien n'aurait avancé. Parker, les idées quelque peu embrumées par l'alcool, demanda :
- Qui… qui êtes-vous ? et que voulez-vous ?
L'homme s'approcha doucement, et retira son chapeau. Parker put voir ses yeux. Ils n'étaient en rien menaçants, mais pouvait-elle faire confiance à une apparence ?
- Je suis un des Maîtres du Temps. Et je viens vous aider…
Parker resta quelques secondes immobile puis éclata de rire. Cette fois elle était fixée, l'alcool était aussi hallucinogène ! Quand elle eut fini de rire, elle essaya de se reprendre. Elle avala à nouveau une gorgée et repris :
- Eh bien môsieur Maître du temps que puis-je pour vous… ?
Elle était ivre et était persuadée d'être victime d'hallucination. Autant s'en amuser, c'était tellement rare au Centre…
L'homme s'approcha un peu plus d'elle, lui prit son verre malgré la résistance qu'elle y mettait, et vida son contenu. Elle le regarda ahurie. Il venait de commettre un crime. Un Bourbon douze ans d'âge ne se jetait pas comme ça.
En réponse à ce regard, l'homme soupira ; son travail promettait d'être plus difficile que prévu.
Il posa son chapeau sur le bureau de Parker. Premier objectif, la dessaouler. Il se posta face à elle. Paume vers elle, il dessina de sa main droite un arc de cercle de gauche à droite. Parker suivit, hébétée, ce geste. Quand il eut terminé ce mouvement, Parker le toisa à nouveau.
- Mais qui êtes vous ?
L'homme, satisfait, remit son chapeau de feutre.
- Je me présente, je suis un Maître du temps, dit-il en s'inclinant.
Parker leva un sourcil. Soit elle délirait et elle était folle, soit c'était l'homme qui était devant elle qui l'était.
- Mais bien sûr… vous savez, je ne sais pas comment vous avez réussi à passer tous les contrôles du Centre, mais là, je suis pas d'humeur à deviner… donc je vais appeler Sam pour qu'il vous ramène…
- On m'avait dit que ça allait être difficile mais c'est mon travail donc…
Parker était redevenue complètement sobre, comme par enchantement après qu'il ait passé sa paume devant ses yeux. Elle n'était pas d'humeur mais ce gars l'intriguait. Elle avait d'abord cru que c'était Jarod qui l'avait envoyé pour lui transmettre un message voire une devinette…
- Bon ok… reprenons calmement… que faites vous ici ?
- On m'a envoyé pour vous aider…
- Alors vous êtes un ange ou quelque chose comme ça ? demanda-t-elle entre cynisme et amusement.
- Non je suis un Maître du temps, insista l'homme.
Les meilleures plaisanteries sont les plus courtes se dit-elle, et celle-ci commençait à être longue.
- Je suis donc un Maître du Temps, reprit-il. Je contrôle le Temps. Le Présent, le Passé et l'Avenir, mais aussi les vies parallèles…
Les vies parallèles ? Elle nageait en pleine science fiction ! A son rire, vite contenu, l'homme au chapeau s'expliqua.
- Tout au long de notre vie, nous faisons des choix. Des plus futiles aux plus importants. À chaque choix, vous choisissez donc un chemin à la place des autres qui s'offraient à vous. Vous vivez actuellement dans ce monde, celui où vous avez fait ces choix, dans une réalité construite de ces différents chemins empruntés.
Il fit une pause pour s'assurer que Parker suivait.
- Le Temps ou la Réalité si vous voulez, est donc découpé en une infinité d'autres mondes, ceux qui auraient existé si vous aviez choisi d'autres chemins. C'est un peu comme si la réalité dans laquelle vous vivez était recouverte d'une infinité d'autres mondes propres à chaque personne. Ce sont les vies qui se sont construites, basées sur les choix que vous avez faits. Vos vies parallèles, qui ont suivi les autres chemins que vous auriez pu prendre.
Ce gars s'était trompé de cible. C'était Broots qui s'intéressait à la science fiction, c'était Sydney qui étudiait la personnalité psychologique de chacun, c'était Jarod qui était prêt à croire l'impossible. Ce n'était pas elle. Ce charlatan perdait son temps. Le pire c'est qu'il avait l'air persuadé de ce qu'il disait…
- Excusez moi… mais je ne crois pas à… à ce genre de choses assez bizarres…
Il soupira à nouveau et reproduit le même mouvement, paume vers l'extérieur. Parker s'inquiéta.
- Observez…
- Observez quoi ? murmura-t-elle.
- Votre pendule…
Elle se pencha vers l'horloge qui était clouée au mur. Elle ne vit rien tout de suite. L'homme l'incita à regarder plus attentivement. Elle vit alors que les secondes s'étaient arrêtées…
- Je viens de suspendre le temps, dit-il d'un ton assuré
D'accord… Parker était obstinée et plutôt cartésienne… mais elle était prête à croire que ce que racontait ce type. Ces derniers temps, elle avait du croire en bien des choses bizarres… et elle devait les attirer inconsciemment en déduit-elle.
- D'accord, dit-elle en murmurant toujours, alors que faites vous là ?
- Je viens vous aider…
- M'aider ?
- Le Conseil des Maîtres du Temps a pour habitude de rester strictement observateur du Temps et de ce qui s'y passe. Seulement à certaines occasions, il peut choisir d'intervenir dans la vie de quelqu'un notamment quand l'intéressé gaspille sa vie et son Temps en s'obstinant à foncer dans le mur. Les Maîtres du Temps se réunissent donc en Conseil exceptionnel et discutent de la personne concernée afin de savoir s'il est utile d'intervenir dans le cours du Temps et surtout dans la vie de cette personne. Il s'avère que parfois le Conseil juge à l'unanimité que cette personne vaut la peine de modifier le Temps. Je suis donc là, délégué du Conseil pour vous aider.
- C'est… très intéressant mais… je ne crois pas avoir besoin d'aide…
- C'est ce que vous vous obstinez à croire depuis toujours. Je ne suis là que pour vous ouvrir les yeux. En aucun je ne vous forcerai à faire un choix contre votre volonté. Juste vous ouvrir les yeux.
- D'accord, dit-elle sceptique, ouvrez moi les yeux…
