Hello!
Alors, à la base, je voulais écrire un nouveau petit PWP mais il s'est avéré que ça s'est vite transformé en une mini histoire très courte.
Donc voici le premier chapitre de cette histoire qui comporte deux chapitres en tout.
Attention : le rating M n'est pas là pour faire joli... Dans ce chapitre : langage grossier, violence et tentative de viol.
J'espère que ça vous plaira malgré cela !
Bonne lecture ;-)
L'histoire d'une nuit
Chapitre 1
Comment en était-elle arrivée là ? Comment les choses avaient-elles pu déraper à ce point-là ? Comment un simple passage à la bibliothèque pour terminer ses devoirs avait-il pu se transformer en un véritable cauchemar ?
C'étaient les questions principales que se posait Éléonore Ravensbee, une élève née-moldue de septième année appartenant à la maison Serdaigle, qui était là dans ce réduit, coincée entre Amycus et Alecto Carrow.
Le frère et la sœur avaient surpris la jeune fille, qui revenait de la bibliothèque, au détour d'un couloir, alors qu'elle retournait, seule, vers la Tour Ouest pour rejoindre son dortoir avant la tombée du couvre-feu.
Les deux Mangemorts, qui étaient chargés de maintenir la discipline à Poudlard sur ordre du Seigneur des Ténèbres, avaient délibérément profité de leur position, de leur autorité et de leur force pour contraindre la jeune fille à les suivre et ils l'avaient enfermée avec eux dans ce débarras pour assouvir leurs pulsions perverses.
Éléonore avait bien tenté de s'enfuir mais elle n'y était pas parvenue. À peine avait-elle fait un mouvement pour essayer de se dégager de la poigne d'Amycus que sa sœur Alecto lui avait envoyé un puissant Doloris qui l'avait fait s'écrouler par terre en hurlant de douleur.
L'homme l'avait alors relevée avec un rictus sadique et il l'avait poussé à entrer dans ce placard à balais, tandis que la femme refermait soigneusement derrière eux et verrouillait consciencieusement la porte.
À présent, la jeune fille, qui fermait résolument les yeux pour ne pas voir l'homme massif, au regard oblique et aux traits étrangement de travers qui la détaillait attentivement de bas en haut avec un regard lubrique, était solidement maintenue en place par la petite femme trapue aux cheveux noirs, qui la ceinturait à la taille et qui tenait fermement ses poignets dans son dos, l'empêchant de bouger et de les frapper.
Éléonore percevait avec dégoût le souffle chaud d'Alecto sur sa nuque, ses doigts boudinés posés sur la peau de ses bras ainsi que sa poitrine et son gros ventre collés à son dos pendant qu'Amycus l'observait en se demandant quels sévices il allait lui infliger en premier.
Déjà révulsée par la femme qui se tenait dans son dos, plaquée contre elle en l'entourant d'un bras, Éléonore crut qu'elle allait vomir quand elle sentit les grosses mains dégoûtantes et poisseuses du Mangemort qui se trouvait devant elle s'enfouir sous sa jupe et se poser sur ses cuisses.
Elle poussa une exclamation de stupeur et voulut l'éloigner d'elle en lui donnant un coup de genoux dans les parties mais Alecto la tira en arrière en tirant d'une main sur ses cheveux blonds qui lui arrivait aux épaules et Amycus se plaqua tout contre elle pour éviter tout mouvement de sa part.
« Non, non, non, ma jolie… Il ne faut pas les abîmer, je vais bientôt en avoir besoin… susurra l'homme contre son oreille en passant ses mains sur ses fesses tandis que sa sœur gloussait.
- Laissez-moi, s'il vous plaît, demanda-t-elle dans une tentative désespérée, sentant avec horreur et aversion la virilité durcie du Mangemort se presser contre son bassin.
- Hum… fit Amycus en la considérant un instant, histoire de lui faire croire qu'il réfléchissait sérieusement à sa supplique. Qu'est-ce que tu en dis, Alecto ? On la laisse filer ?
- Certainement pas ! répliqua-t-elle directement. Pour une fois qu'on en coince une… Cette Sang-de-Bourbe va avoir ce qu'elle mérite ! Elle n'est pas différente d'une chienne, alors traite-la en tant que telle !
- Comme tu voudras… » répondit l'homme, amusé par la façon de sa sœur de considérer les Moldus et les nés-Moldus comme de vulgaires animaux.
Amycus déchira le chemisier blanc de l'étudiante, faisant voler les boutons de nacre dans tous les coins de la petite pièce, et, après avoir lancé un sort de Découpe à son soutien-gorge, en lui laissant au passage des vilaines entailles près des épaules et au milieu du sternum, il commença à malaxer violemment ses seins tout en léchant et en mordant la peau de son cou, de ses épaules et de sa poitrine.
Malgré la douleur, le dégoût et l'humiliation qu'elle ressentait en étant ainsi exposée à ces deux pervers, Éléonore tenta de retenir ses larmes et ses cris du mieux qu'elle le pouvait, ne voulant pas leur donner la satisfaction de voir que leurs mauvais traitements pouvaient l'affliger.
Constatant qu'elle se contenait pour ne pas montrer souffrance, Amycus serra fortement ses hanches, enfonçant ses ongles sales dans sa peau, et mordit cruellement l'un de ses tétons. Elle hurla alors de douleur, ses yeux débordant de larmes qui roulèrent sur ses joues, et il s'exclama, ravi, en glissant une main entre ses cuisses :
« Tu ne veux pas crier, salope ? Mais tu vas crier ! Crois-moi ! »
Il écarta alors rudement le tissu de sa culotte et enfonça brutalement trois doigts en elle, avant d'entamer un mouvement rapide et sec de va-et-vient.
Alors qu'elle avait la bouche ouverte dans un cri muet, pensant qu'il était en train de la déchirer de l'intérieur, il se pencha à nouveau à son oreille pour lui souffler :
« Ça fait mal, hein ? Et attends, tu n'as encore rien vu. Car ce n'est rien comparé à mon engin ! »
En disant cela, il retira sa main de son entrejambe, repoussa ses robes, défit sa ceinture, descendit sa braguette et abaissa son slip pour en sortir son membre.
La jeune fille, qui était toujours vierge, écarquilla les yeux en le voyant faire et elle se débattit alors furieusement entre les bras d'Alecto pour tenter à nouveau de leur échapper, se cambrant et ruant comme un cheval effarouché.
« Regarde ça, s'amusa la sœur Carrow. Après la chienne, voilà qu'elle fait la jument !
- Laissez-moi ! Je n'ai rien fait ! Je n'ai même pas dépassé l'heure du couvre-feu ! Je vous en supplie ! Arrêtez ! Ne faites pas ça ! s'écria-t-elle, totalement désespérée, en pleurant de plus belle.
- On te dit comment faire ton job d'élève modèle de Serdaigle ? demanda méchamment Amycus, amusé. Non ! Alors, laisse-nous faire le nôtre comme on veut, salope !
- Tu vas voir qu'elle va aimer ça, la chienne ! Après, elle ne voudra plus te lâcher ! Elle sera pendue à tes couilles ! » ajouta Alecto avec un rictus sadique pour encourager son frère.
Alors que le Mangemort venait de lui arracher sa culotte et qu'il serrait ses fesses dans ses mains, s'apprêtant à la pénétrer brutalement d'un seul coup de rein, la porte du placard s'ouvrit soudain dans un bruit de détonation et Éléonore distingua à travers sa vue brouillée de larmes la silhouette sombre du maître des potions.
Amycus se stoppa net et remit ses robes en place pour cacher son érection, avant de se tourner vers Rogue, et Alecto se décala légèrement vers la droite pour faire face à son supérieur, tout en continuant de maintenir les poignets de son élève dans l'une de ses mains.
« Pourrais-je savoir ce que vous étiez en train de faire ? interrogea froidement Rogue, impassible, après avoir jeté un bref coup d'œil à Éléonore, dont les vêtements étaient pratiquement tous déchirés.
- On inculquait la discipline à cette élève désobéissante, répliqua aussitôt Amycus.
- Quel article du règlement a-t-elle transgressé ? demanda-t-il alors en arquant l'un de ses sourcils noirs.
- Violation du couvre-feu, répondit Alecto avec assurance.
- Et insolence envers un professeur, ajouta Amycus.
- Il me semble qu'un retrait de points pour sa maison ou une retenue seraient des punitions plus appropriées… dit Severus, qui savait pertinemment que le couvre-feu venait tout juste de tomber et qu'il était donc impossible qu'ils l'aient coincée pour cette raison-là et qui connaissait aussi assez Éléonore depuis sept ans pour savoir que l'insolence ne faisait pas partie de ses défauts.
- Allez, Severus ! Tu ne vas pas nous interdire de nous amuser un peu avec une vulgaire Sang-de-Bourbe ! s'exclama Amycus, amusé.
- Ouais, on voulait juste la remettre à sa place et s'amuser un peu… renchérit Alecto.
- Oh… C'était donc ça… déclara Rogue de sa voix doucereuse. Dans ce cas… ajouta-t-il en attrapant Éléonore par un bras. Je crois que j'ai mérité ma part d'amusement beaucoup plus que vous deux », poursuivit-il en tirant la jeune fille vers lui pour faire lâcher prise à Alecto.
La Serdaigle, qui s'était crue tirée d'affaire en voyant arriver le directeur de Poudlard, reçut cette annonce comme un coup de poignard au cœur. Elle qui avait toujours pensé que Rogue n'était pas coupable du meurtre de Dumbledore, qu'il y avait une autre explication logique derrière tout ça et qu'il faisait de son mieux pour protéger ses élèves des punitions des Carrow. Elle déglutit avec difficulté et attendit la suite.
« Quoi ? protesta Amycus, furieux. Mais de quel droit tu viens pour nous la prendre ?
- Oh… Eh bien, tout d'abord, je suis le directeur de Poudlard et donc votre supérieur hiérarchique dans cette école et, ensuite, je suis le bras droit du Seigneur des Ténèbres, ainsi, je suis encore supérieur à vous en tant que Mangemort, expliqua posément Rogue, ironique.
- Mais… voulut les défendre Alecto qui voyait son frère bouillonner de rage.
- Tu as quelque chose à dire Alecto ? l'interrompit Rogue. Voulez-vous que nous demandions au Seigneur des Ténèbres de nous départager ? Je suis certain que si nous l'appelions pour une chose aussi importante, il se montrerait extrêmement compréhensif et nous expliquerait patiemment quel rôle nous occupons chacun », ajouta-t-il, sarcastique.
Amycus et Alecto se regardèrent, les yeux agrandis par la terreur à l'idée de déranger leur maître pour une sottise pareille, et Rogue déclara :
« Très bien. Dans ce cas, je vais l'emmener dans mes appartements. Quant à vous deux, que je ne vous reprenne plus jamais dans une telle situation ! Vous n'avez aucun droit sur ses élèves ! Maintenant, déguerpissez et retournez dans vos quartiers pour la nuit ! »
Severus sortit donc du réduit en traînant Éléonore par le bras pour la faire avancer et il se dirigea résolument, d'un pas vif et rapide, vers les cachots, où il avait préféré rester habiter malgré son nouveau statut de directeur, tandis que le frère et la sœur Carrow, déçus et frustrés, retournaient chez eux.
Éléonore, dont les larmes roulaient toujours sur ses joues, ne prononça pas un seul mot sur le chemin qui la séparait des appartements du maître des potions mais, une fois arrivée chez lui, lorsqu'il eut refermé la porte sur eux, elle se tourna vers lui pour lui faire face et il attrapa son second poignet pour éviter qu'elle ne le frappe.
« Vous ne pouvez pas ! Je vous en supplie, professeur Rogue ! Ne faites pas ça ! Ne me faites pas de mal ! Je vous en prie ! Je vous en prie… s'écria-t-elle alors en recommençant à sangloter.
- Miss Ravensbee, calmez-vous. Je ne vais pas vous faire de mal, déclara doucement Rogue qui la tenait toujours par les poignets devant lui.
- Quoi ? demanda-t-elle, incrédule, en levant son visage baigné de larmes vers lui.
- Comment croyez-vous que j'aurais pu vous sortir de là, si je ne leur avais pas laissé croire que j'allais vous brutaliser, moi-même, à leur place ?
- Vous… Tout ce que vous avez dit, c'était faux ? interrogea-t-elle en fronçant les sourcils, perplexe.
- Moi qui pensais que vous étiez une jeune femme intelligente… soupira-t-il en levant les yeux au ciel. D'ailleurs, à ce propos, où est donc votre baguette, miss ?
- Ils… Ils me l'ont prise… répondit-elle, légèrement vexée par sa remarque. Ils m'ont désarmée par surprise… Je ne les avais même pas vus… Je retournais juste à mon dortoir et le couvre-feu n'était pas encore tombé. Je n'avais rien fait, professeur, expliqua-t-elle alors en le regardant droit dans les yeux.
- Je sais que vous n'avez rien fait… » souffla-t-il, dépité, en fixant ses prunelles bleu azur.
Puis, regardant l'état pitoyable dans lequel elle se trouvait, il déclara :
« Je vais vous lâcher, miss Ravensbee, si vous me promettez de ne pas me frapper et de ne pas vous enfuir.
- Oui, je vous le promets », rétorqua-t-elle aussitôt.
Rogue relâcha alors doucement ses poignets puis il reprit :
« Allez vous asseoir dans le canapé, je vais vous soigner. »
Il la laissa là et partit vers sa réserve chercher les potions et les baumes adéquats.
Éléonore, qui n'avait rien répondu sous le coup de la surprise, fit ce qu'il lui avait demandé et elle le vit revenir vers elle quelques minutes plus tard avec quelques fioles et une petite boîte ronde.
Severus posa tout sur la table basse puis il se tourna vers son élève pour l'observer encore une fois. Il réalisa alors que les blessures dont elle souffrait étaient situées à des endroits particulièrement intimes et il se figea soudain en se rendant compte qu'il ne pouvait décemment pas la soigner lui-même.
« Qu'y a-t-il, professeur ? demanda la Serdaigle en remarquant son trouble.
- Je… Je ne peux pas vous soigner… Ces blessures sont extrêmement mal placées, expliqua-t-il alors. Je vais vous conduire chez madame Pomfresh, décréta-t-il ensuite.
- Non ! s'exclama Éléonore, provoquant un haussement de sourcils de la part de son ancien professeur de potions. Je ne veux pas qu'elle sache ce qui s'est passé, ajouta-t-elle en rougissant pour se justifier.
- Mais je… Vous allez devoir me montrer… balbutia-t-il, mal à l'aise.
- S'il vous plaît… l'implora-t-elle. Vous êtes déjà beaucoup trop à m'avoir vue ainsi, je ne veux pas ajouter une personne de plus à la liste…
- Très bien », déclara Rogue d'une voix froide, après un moment d'hésitation, en reprenant le contrôle de ses émotions.
Il s'assit alors à côté d'elle, s'empara du flacon d'essence de dictame et en imbiba un tissu propre avant de tamponner doucement la plaie causée par le sort de Découpe qu'elle avait au milieu du sternum. Ensuite, il écarta légèrement le tissu de son chemisier pour découvrir les coupures qu'Amycus lui avait faites entre ses épaules et sa poitrine dans le but de découper les bretelles de son soutien-gorge. Il passa aussi sur toutes les morsures et les griffures qu'il voyait et qui parsemaient sa peau blanche puis il s'arrêta un instant et lui demanda :
« Étaient-ce les seules blessures sanglantes ou en avez-vous d'autres ailleurs ?
- Heu… Je… Je crois que… que j'ai quelque chose sur… le sein gauche… répondit-elle, hésitante, en fuyant son regard.
- Je vais voir… » déclara-t-il simplement, après un bref moment de silence.
Il écarta alors le pan gauche de ce qu'il restait de son chemisier pour découvrir son sein qui, en effet, avait bien besoin d'essence de dictame.
« Il… Il m'a arraché mon téton ? demanda Éléonore, qui avait tourné la tête de l'autre côté pour ne pas voir les dégâts.
- Non, il ne l'a pas arraché… Il est toujours là… la rassura-t-il en appliquant de la dictame sur son sein.
- Aïe ! s'exclama-t-elle en sursautant.
- Pardon, répondit-il aussitôt en retirant sa main. C'est très sensible mais je n'ai pas vraiment le choix, expliqua-t-il ensuite en faisant de son mieux pour lui faire le moins de mal possible.
- Excusez-moi… J'ai eu mal mais je sais bien que vous ne l'avez pas fait exprès…
- C'est un réflexe, je comprends. »
Rogue reboucha le flacon, lorsqu'il eut terminé de soigner son sein, puis il prit la boîte qui contenait une pommade contre les hématomes, il la dévissa et prit une bonne dose de crème sur trois de ses doigts avant d'en appliquer sur les hanches, les poignets et les bras de la jeune fille, après avoir retroussé ses manches.
« Vous ont-ils causé d'autres dommages ? » interrogea ensuite le maître des cachots après avoir reposé la boîte ronde sur la table basse.
Éléonore rougit et baissa les yeux sur ses cuisses, sans dire quoique ce soit.
Rogue, qui l'avait vu s'empourprer et qui avait suivi le mouvement de ses yeux, ressentit un soudain élan de panique en pensant qu'il n'était pas arrivé à temps et il lui demanda vivement :
« Vous a-t-il violée ?
- Non, je… je ne crois pas… Enfin pas au sens strict du terme… tenta-t-elle de lui expliquer.
- Comment ça ? interrogea-t-il en fronçant ses sourcils noirs.
- Avec… avec ses mains… »
Severus grimaça. Certes, ce n'était pas un viol au sens strict, comme elle le lui avait dit, mais ce qu'Amycus lui avait fait subir contre son gré était loin d'avoir été agréable pour elle, il se savait pertinemment.
Il se leva du canapé sans rien dire et la laissa quelques instants toute seule, avant de revenir quelques minutes plus tard avec une petite fiole contenant une potion orangée.
« Tenez, dit-il en lui tendant le flacon. C'est une potion anti-douleur, ça va apaiser celle que vous ressentez au niveau de votre… intimité. Je sais que ce n'était certainement pas agréable mais je doute fort qu'il ait pu vous causer une blessure grave avec sa main, expliqua-t-il en faisant de son mieux pour paraître détaché.
- Merci… » répondit-elle en prenant la fiole et en avalant la potion d'une seule traite.
La sensation de gêne et de brûlure qu'elle ressentait entre ses jambes se calma presque instantanément tout comme les picotements désagréables laissés par le puissant Doloris d'Alecto. La Serdaigle soupira de soulagement en fermant les yeux puis elle les rouvrit en entendant Rogue décréter :
« Je vais vous conduire à la salle de bain pour que vous puissiez prendre une douche. Ces deux-là sont vraiment répugnants…
- Oui, je veux bien, merci », acquiesça-t-elle en se levant et en suivant son directeur.
Ils entrèrent d'abord dans sa chambre puis ils poursuivirent leur chemin jusqu'à une porte située au fond de la pièce. Rogue l'ouvrit et engagea Éléonore à y entrer d'un signe de tête. Il lui sortit une serviette éponge, du savon et l'une de ses chemises de nuit grisâtre en déclarant :
« Une fois que vous serez lavée, vous mettrez ça en attendant que je trouve une autre solution.
- Oui, professeur, approuva-t-elle aussitôt en se saisissant de ce qu'il lui donnait. Merci beaucoup.
- De rien… » répondit-il en soupirant avant de quitter la salle de bain.
Éléonore se doucha longuement avec beaucoup de savon, contente d'enfin pouvoir se débarrasser de la sensation désagréable qu'avaient laissé sur sa peau les mains, la bouche, la salive et le souffle des Carrow, puis elle se sécha rapidement et revêtit la chemise de nuit trop grande que le professeur Rogue lui avait prêtée.
Elle sortit de la salle de bain et, ne trouvant pas le directeur de Poudlard dans sa chambre, elle rejoignit le salon et elle se figea en le voyant, assis dans un fauteuil, un verre de whisky dans une main, l'autre recouvrant une partie de son front et de ses yeux, ses épaules agitées de très légers soubresauts.
Ce n'était pas possible… Il n'était quand même pas en train de pleurer ? se dit Éléonore, abasourdie par ce qu'elle voyait.
Elle se rapprocha doucement de lui, sans faire le moindre bruit, puis elle s'agenouilla à côté de son fauteuil, posa une main sur son avant-bras et l'interpella gentiment :
« Professeur ? »
Rogue, qui l'avait entendu arriver malgré sa discrétion, n'avait pas fait le moindre geste et ne l'avait pas empêchée de l'approcher ni de le toucher mais il refusait de la regarder dans les yeux.
En endossant le rôle de directeur, il s'était juré de protéger tous ses élèves des Carrow mais il avait lamentablement échoué… Certains avaient subi de nombreux Doloris, d'autres avaient dû infliger cet Impardonnable à leurs condisciples, d'autres encore avaient enduré des blessures corporelles, … Et combien de jeunes filles comme Éléonore s'étaient retrouvées dans un réduit, coincées entre ces deux pervers ?
« Professeur ? l'appela une seconde fois la Serdaigle. Ce n'est pas votre faute. »
Rogue braqua alors ses yeux noirs débordant de larmes de rage sur elle et répliqua, acerbe :
« Je suis le directeur de cette école ! J'étais censé vous protéger de ces deux détraqués ! Je devais veiller sur tous mes élèves ! Tenter de tous vous préserver au maximum de leurs punitions cruelles et de leurs idées tordues ! Mais j'ai échoué…
- Il y a des centaines d'élèves dans cette école. Vous ne pouvez pas être partout tout le temps. C'est impossible. Vous faites de votre mieux, professeur, je le sais, répliqua gentiment la jeune fille. Contrairement à ce que vous avez dit tout à l'heure, je suis intelligente, monsieur. Je sais tout ce que vous faites pour nous, même si les autres ne le voient pas, ajouta-t-elle.
- Ça m'étonnerait fortement que vous sachiez tout, miss… » déclara Rogue en se radoucissant et en l'observant attentivement dans les yeux.
La jeune fille haussa les sourcils, fit une petite moue satisfaite, contente d'avoir réussi à capter son attention, puis affirma avec aplomb :
« Je sais que vous n'avez pas tué le professeur Dumbledore de votre plein gré, que vous avez accepté le poste de directeur pour pouvoir veiller sur les élèves et satisfaire Vous-Savez-Qui, que vous avez évité à Neville, Luna et Ginny une sévère punition des Carrow en les envoyant à la place dans la Forêt interdite avec Hagrid avec qui ils sont amis, que vous savez très bien où se cachent tous ces élèves qui ont subitement disparu à l'intérieur même de l'école après avoir été persécutés par les Carrow et je suis pratiquement sûre que, d'une manière ou d'une autre, vous essayez d'aider Harry Potter à vaincre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. »
Rogue la regarda, étonné, puis il posa son verre sur la table basse, releva sa manche gauche et exposa sa Marque des Ténèbres sous son nez en lui demandant sèchement :
« Et ça ? Qu'est-ce que c'est selon vous ?
- Ça ? répéta-t-elle, nullement impressionnée, en touchant la marque de ses doigts, avant qu'il ne retire son bras. C'était un sacrifice nécessaire pour que l'on vous prenne au sérieux. Vous n'êtes pas comme eux ! Vous n'êtes pas un Mangemort ! ajouta-t-elle avec véhémence.
- Personne d'autre que vous ne le croira… » murmura-t-il finalement, au bout d'un long moment de silence, en détournant son regard d'elle.
Éléonore l'observa, profondément peinée pour lui, se doutant que sa vie n'avait pas dû être rose tous les jours, et elle se rapprocha encore de lui, bien plus que les limites de la décence ne le permettaient entre un professeur et son élève, posant ses mains sur les cuisses de l'homme et se retrouvant désormais à genoux entre ses grandes jambes.
Se rendant subitement compte de l'endroit où la jeune fille se trouvait, Severus tourna brusquement la tête vers elle et lui demanda sèchement en lui envoyant son terrible regard noir et glacé :
« Non mais qu'est-ce que vous foutez là, Ravensbee ? Enlevez immédiatement vos mains et dégagez ! ajouta-t-il en saisissant ses mains dans les siennes et en les renvoyant vers elle.
- Embrassez-moi, professeur, demanda soudain Éléonore qui avait retiré ses mains mais qui était toujours face à lui entre ses jambes.
- Je vous demande pardon ? rétorqua Rogue, incrédule, en haussant ses sourcils.
- Embrassez-moi, répéta-t-elle en le fixant dans les yeux.
- Quoi ? Mais vous avez perdu l'esprit, ma parole ! répliqua-t-il, totalement sonné par ce brusque changement de situation.
- Non, pas du tout, répondit-elle en secouant la tête de gauche à droite. Vous savez aussi bien que moi qu'une guerre se prépare. Elle arrivera dans quelques jours, dans quelques semaines ou dans quelques mois. Ce n'est qu'une question de temps, expliqua-t-elle sagement.
- Même si une guerre se préparait effectivement, je ne vois pas bien pourquoi je devrais vous embrasser, miss.
- Parce que personne ne l'a jamais fait avant et que je ne veux pas mourir sans savoir ce que ça fait, répliqua-t-elle avec aplomb.
- Miss Ravensbee, vous avez la vie devant vous et vous ne voulez pas sérieusement que ce soit moi le premier homme à vous embrasser. C'est la peur qui vous fait parler et agir de la sorte, rétorqua calmement Rogue.
- Si, professeur, je veux vraiment que ce soit vous. Il n'y a pas que la peur qui me fait agir. Effectivement, je serai peut-être morte d'ici peu mais ce n'est pas tant la mort qui me terrifie, c'est plutôt le fait de ne pas avoir eu le temps de vivre, de faire, de voir, de connaître tout ce que je veux et de dire tout ce que je pense aux gens qui me sont chers… S'il vous plaît, professeur, faites ça pour moi, embrassez-moi, tenta-t-elle encore.
- Non, miss Ravensbee, je ne peux pas, refusa-t-il en secouant la tête.
- Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ?
- Les deux ! rétorqua-t-il, agacé.
- Vous ne me trouvez pas jolie ?
- Là n'est pas la question ! Vous êtes une élève, vous avez à peine dix-sept ou dix-huit ans, vous n'avez pas l'esprit clair et vous êtes terrifiée à cause du Seigneur des Ténèbres ! Quant à moi, je suis votre professeur et votre directeur, j'ai vingt ans de plus que vous et je vous sais fragile et vulnérable ! Quel genre de personne serais-je, si je profitais ainsi de la situation ? répondit-il en s'énervant de plus en plus.
- Je suis majeure, je sais très bien ce que je fais et ce que je veux et je vous admire beaucoup depuis pas mal de temps déjà. Vous me plaisez, professeur Rogue, et je voudrais vraiment que vous soyez le premier à m'embrasser et à me toucher… Je veux vous embrasser et faire l'amour avec vous. Je veux connaître ça au moins une fois dans ma vie… » avoua-t-elle avec un courage qu'il qualifierait de gryffondoresque, malgré ses joues roses.
Le maître des cachots se pinça l'arête du nez en soufflant d'exaspération face à cette gamine qui ne voulait pas le lâcher et qui persistait à le pousser à bout.
Ne voyait-elle donc pas qu'elle jouait avec le feu ? Il était tellement à bout de nerfs, fatigué, stressé, frustré qu'il l'aurait bien retournée sur le champ sur la table basse pour qu'elle accepte d'enfin la fermer ! En plus, après des mois d'abstinence, ça l'aurait certainement bien détendu de faire une telle chose…
Mais il ne pouvait pas agir comme ça. Il ne voulait pas se comporter aussi mal qu'un sordide Mangemort en rut ! Ce n'était qu'une jeune fille naïve et innocente et il était certain qu'elle ne savait pas ce qu'elle disait…
« Allez vous coucher, miss Ravensbee, conseilla-t-il alors dans un ultime effort pour tenter de lui faire entendre raison. Je suis certain que vos idées seront plus claires demain.
- Mais je…
- Stop ! Taisez-vous donc, petite sotte ! Et faites ce que je vous dis ! » ordonna-t-il en se levant brusquement du fauteuil et en la fusillant du regard alors qu'elle était tombée sur ses fesses.
Éléonore se releva prestement et, déboussolée, ne sachant pas où il voulait qu'elle dorme, elle jeta des coups d'œil un peu partout autour d'elle pour trouver la solution d'elle-même.
« Dans ma chambre, miss Ravensbee ! s'exclama alors Rogue de sa voix doucereuse. Vous n'allez tout de même pas traverser tout Poudlard en pleine nuit dans l'une de mes chemises de nuit trop grande pour vous au risque de vous faire prendre une fois de plus par les Carrow !
- Mais… Et vous ? Où allez-vous dormir ? l'interrogea-t-elle, soucieuse.
- Je serai très bien sur ce canapé, répondit-il, irrité. Hors de ma vue, maintenant ! ajouta-t-il en faisant un signe de tête vers la porte de sa chambre.
- Oui, professeur. Pardon », répondit aussitôt la Serdaigle en se dirigeant rapidement vers la porte et en disparaissant derrière elle.
