Titre: Désespoir et solitude pourraient peut-être mener loin?
Auteur: Ryrynie (ou Hermione713 sur HPF, question qu'il n'y ait pas de confusion)
Univers: Harry Potter
Genre: angst, romance, slash
Rating: M ou R
Disclaimer: Tous les personnages appartiennent à J.K. Rowling.
Remarque: je conserve les cinq premiers romans; l'histoire…et finalement, présence de relations homosexuelles dans quelques chapitres…
Chapitre 1 ou Prologue:
Cher journal...
31 Juillet 2003, 12h01 AM, Londres, Angleterre, Royaume-Uni
«Cher Journal,
Cela fait 23 ans, aujourd'hui. 23 ans que le fatal jour de ma naissance est arrivé, 23 fois que ce jour est répété. Pourquoi suis-je né, déjà? Ah oui, j'oubliais : pour sauver le monde et anéantir le mal. Le travail que tout le monde –enfin, les têtes de cornichons décélérés d'imbéciles à la noix- convoitent. Se faire jalouser, détester et mépriser d'un côté de la pièce, et adorer et louanger de l'autre. Voici l'enfer de ma vie, ma damnation. Lorsque l'on désire un douce et bénie solitude, on obtient un fiasco total, dont s'ensuit une grande effervescence. Si, à l'opposé, on a besoin de réconfort et d'affection, eh bien, on voit, à travers nos larmes, tout le monde s'enfuir à grands pas, avec ou sans hypocrisie. À peu près comme si la bête de zoo qu'ils ont tant observée venait de s'échapper et était sur leurs talons…
En parlant de bête de zoo, il est mort depuis maintenant six ans, mon serpent adoré. Dans mes bras…Oh, comment pourrais-je oublier ces moments, les affronter? Je ne peux tout simplement pas les accepter, bien qu'ils n'ont de cesse de me torturer…Mon corps, mon esprit, mon âme en souffrent encore…Nous étions épuisés, ensanglantés, sales, misérables, minables…Nous baignions dans une mare de boue et de sang, notre sang, à tous les deux… Le faible petit lion vainqueur et le grand puissant serpent vaincu… Le Bien et le Mal, les Ténèbres et la Lumière… L'orage faisait rage au-dessus de nos têtes, la nuit était noire, si noire…Plus sombre que l'âme de Voldemort…Plus effroyable…Aucun son, mis à part le tonnerre…J'étais terrifié, par le tonnerre, les éclairs si semblables à celui qui, infatigable, orne toujours mon front; par lui, par moi; par ma solitude, par le sentiment d'abandon que je ressentais à ce moment… J'avais si honte de moi, il était si faible et j'en profitais, j'exploitais sa faiblesse jusqu'à ce qu'il me supplie, gémisse à mes pieds… Lui-même m'avait presque avoué qu'il ne s'attendait pas à ce que nous soyons seuls, seuls pour la première fois. Mes parents, Quirrel, le Basilic et Ginny, Queudver, Cédric et les Mangemorts, Dumbledore… Plus personne ne pouvait s'interposer, nous épauler, nous conseiller, intervenir…Lui-même, si imposant, si déterminé, si…si Voldemort…, semblait effrayé, terrifié même, comme un enfant abandonné… Même une fois nos corps et nos vêtements souillés, déchirés, nous continuions à nous battre inlassablement, à nous entêter, à voir nos corps s'entremêler puis s'éloigner…Se distancer pour à nouveau se rapprocher… Si semblable à la danse des amants, mais tellement différent… Je me dégoûtais… Détruire le mal, mais à quel prix? M'y abaisser moi-même…
Ma vue se brouillait; un liquide rougeâtre s'écoulait à flot de mon front et du sommet ainsi que de l'arrière de ma tête…Lui ne parvenait même plus à se déplacer, ç'aurait été si simple si j'avais décidé de m'enfuir, malgré mon aveuglement…M'aurait-t-il rattrapé magiquement? Je ne sais pas. Je ne le saurai jamais, d'ailleurs. Mais nos deux âmes étaient si semblables à ce moment, unies dans un même amalgame de sentiments et d'émotions…Unies dans la douleur de toute une vie…De nos deux vies, mais au fond, où était la différence? Nous étions si proches, à ce moment… Unis par la mort qui nous attirait vers elle, nous traquait inlassablement… Nous ne voulions pas céder…Non, pas maintenant…Pas après tous ces efforts…Trop tôt…
Lui avait choisi la vengeance pour compenser toute la douleur de son enfance, moi j'ai hérité des conséquences de son choix, et six ans après, j'en ai encore des séquelles… Qui pourrait le croire? Personne. Mon confident, ma confidente? Je n'en ai point. Personne ne serait à la hauteur. Mes amis, mes amours? Tous vains.
Lui et moi…Nous deux, le jour et la nuit… Seuls la haine, le désespoir, nous poussaient, faisaient monter notre adrénaline. Éreintés, détruits, finalement, nous avions fait notre temps…La gloire, les honneurs, la célébrité,… Nous n'avions plus rien de tout cela, dans cette humide «grotte» souterraine datant d'une période historique indéterminée (dont nous avons détruit le «toit» grâce à une surdose de magie plutôt violente juste au-dessus de sa partie la plus fragile…Nous avons brusquement perdu l'équilibre, et avons suivi la danse, sombrant au fin fond de cette grotte qui n'en était plus vraiment une, inconscients après le choc d'une chute de trois mètres avec du roc en guise de coussins…)…
D'ailleurs, cette grotte, personne d'autre que feu lui, et moi ne la connaît. Je l'ai rebouchée avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience, après un dur transplanage, qui aurait facilement pu mettre fin à mes jours si je ne m'étais pas empressé de prendre son corps inerte dans mes bras, usant cruellement des forces magiques qui n'avaient pas encore eu le temps de s'effacer de ce monde. Magie noire? Je n'en sais rien, Rogue n'a jamais été assez précis, et ce n'est certes pas un autre des sorciers chargés de me former qui m'en aurait fait mention, de cette sale magie…
Cette grotte, donc…C'est notre endroit à tous les deux, là où nous avons poussé notre haine au maximum… Comme quoi il n'y a qu'un pas entre la haine et l'amour, qui nous représentaient l'un et l'autre, respectivement…Je n'avais jamais été sensible au charme discret de certains poèmes et proverbes, avant cet... Je n'arrive pas à parler d'assassinat. Je ne suis pas un assassin…Avant cet…incident, donc. Je suis devenu à la fois sensible, froid et puissant. Là-bas, tout a changé, tout s'est vécu. Lui, le Grand Voldemort, m'a supplié, et moi j'ai tué…
Une fois réveillé, sous leurs regards ébahis, je me suis porté volontaire. Je l'ai pris dans mes bras et jusqu'à son cercueil je l'ai porté. J'ai rapidement fermé quelques plaies, enlevé la majorité du sang qui souillait le drap blanc, ses vêtements, son corps. J'ai refermé rapidement le cercueil, après avoir positionné Tom pour l'éternité. J'ai fais transplaner et se rassembler une centaine de personnes. J'ai creusé magiquement un trou dans la terre, entre son père et Lucius Malefoy- dans ce cimetière où tout avait commencé... La Deuxième Guerre, à présent achevée…
J'y ai glissé le cercueil. J'ai gravé son nom sur la tombe. Je n'ai pas prononcé de discours ni donné de détails. Je me suis agenouillé une dernière fois, j'ai fais une courte prière, silencieuse- Mon Dieu, pardonnez-moi! Comprenez-nous! Notre vécu, tenez-le en compte…
La prière d'un assassin pour le salut de l'âme d'un autre.
Je me suis levé lentement, je me suis retourné de la même façon, répandant encore du sang sur mon sillage. Mon regard dur, déterminé, embrouillé de sang trop rapidement essuyé, a parcouru toute l'assemblée que j'avais réunie. Je regardai les Mangemorts, ses proches, puis les miens. Je semblais si fort, si impénétrable, si concentré… Tous avaient encore l'air étonné, que j'avais déjà tout terminé. Puis je disparu, direction Ste-Mangouste, où j'arrivai inconscient et en direction des soins urgents et intensifs.
À présent, tous veulent me placer pour de bon à Ste-Mangouste. Tous veulent me soutirer des informations. Tous souhaitent m'isoler et détruire toute ma vie sociale. Mais tous ignorent tout. Je me tais.
Depuis six ans, maintenant, je m'enfonce en silence. Six ans jour pour jour. Je n'ai jamais assisté à ma septième année à Poudlard. J'ai passé mes ASPICS au Ministère, dans un secret d'outre-tombe. Je suis devenu Chef des Aurors. Je travaille dans mon bureau, discret pour tout le reste de l'univers. Mes missions, dans 95 pourcent des cas, je les effectue seul. La solitude. C'est tout ce qui me plaît… C'est tout ce qui fait que je vis encore. Tout ce qu'il me reste.
Du sang, des pleurs,
Tant de souffrances, pour tant de douleurs;
Je voudrais tant m'effacer,
Pour que tout, de moi soit oublié…
Pour l'éternité je voudrais disparaître
Dans de lourdes ténèbres, enfin m'enfoncer
Seul, avec mon âme brisée, éreintée, ensorcelée,
Et, tout autant déchiré, mon être.
Les chaînes à mes pieds
Étaient ma seule crédibilité
Mais maintenant qu'enfin mon destin
Est entre mes mains
Je ne ressens plus rien
Je ne fais que continuer
Ce qu'un jour j'osai commencer :
Même brisé, je répands le bien...»
Harry James Potter,
meurtrier d'un assassin, 23 ans, célibataire
Alors?????????Le poème de la fin est aussi de moi… Que pensez-vous du tout??????? Merci à l'avance pour vos reviews ;)
Annie ;)
