Bonjour !
Premièrement, il faut absolument que je vous dise que j'ai enfin terminé le roman sur lequel je travaille depuis la publication de ''La Parguenaise'' ! Je suis aux anges ! C'est merveilleux ! Je suis si heureuse ! Je m'apprête à le faire lire pour la première fois afin de collecter des avis, puis je tenterai les maisons d'édition par la suite. C'est grisant comme émotion. Souhaitez-moi bonne chance. Je sais que ce ne sera pas facile. Mais je fonce tout droit dans la vie !
En attendant, j'ai décidé de partager avec vous la petite fic que j'ai écrite dans le temps de pause que je me suis donné entre le premier jet et la réécriture de mon roman, afin de prendre du recul. J'espère qu'elle saura vous plaire. C'est une comédie assez... particulière. Comme mon roman s'adresse aux jeunes, cette fic m'a permise de déverser enfin mon trop-plein de ''perversion'' incorrigible. Mais attention. Si vous êtes un membre de ma famille arrivé ici par hasard, ou quelqu'un qui me connaît personnellement, NE LISEZ PAS CETTE FIC ! Ça pourrait vous traumatiser à mon sujet et je n'y tiens pas. Pour les autres, je vous invite à tenter l'aventure... ;)
Merci à Euphie31 pour être encore avec moi et qui me soutient toujours dans mes projets fous.
Les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling.
En espérant recevoir de vos commentaires, je vous souhaite une bonne lecture ! :)
Chapitre 1 ― Mise en garde
Severus Rogue n'aimait pas la St-Valentin. Il vouait une aversion terrible pour cette fête ridicule où l'on voyait des cœurs partout : dans tous les couloirs du château, sur toutes les tables de la Grande Salle, sur toutes les pages de La Gazette du sorcier et dans toutes les vitrines de Pré-au-Lard. De voir des élèves déambuler entre les cours en lançant des « joyeuse St-Valentin ! » à chaque coin de mur avec des roses rouges à la main, des boîtes de chocolats sous le bras et des cartes d'amour le rendait malade. Il n'aimait pas cette journée qui puait l'amour synthétique, où les hormones des filles frétillaient d'excitation devant les rares gestes d'affections de leur petit-ami, où l'on culpabilisait ceux qui n'y participaient pas et qui rappelait désagréablement aux célibataires à quel point ces derniers étaient malheureux.
Et encore ! Comme si tout cela n'était pas suffisant, à son plus grand déplaisir, il était contraint chaque année à fabriquer cette fichue potion illégale que Lucius Malfoy ne cessait de lui commander pour lui, sa femme et ses amis. Non mais vraiment ! S'il fallait que Dumbledore le surprenne en train de confectionner une telle préparation illicite sous le toit de son école, Merlin savait ce qu'il récolterait comme ennuis !
Il était maintenant près de deux heures du matin lorsqu'il ajouta les derniers ingrédients à sa mixture qui avait pris une teinte rosée. La potion laissa échapper de légères volutes de fumée argentée, puis Severus retira le chaudron du feu. En tout, il lui avait fallu trois semaines. Trois semaines consacrées à cette damnée potion ! Il espérait que Lucius vienne à se lasser un jour de toujours planifier le même scénario pour la St-Valentin et qu'il change de jeu.
Mais hélas, il ne comptait pas trop là-dessus. Apparemment, Lucius avait fait de cette potion sa sorte de drogue annuelle. Si Severus ne l'avait pas averti qu'il fallait en consommer très occasionnellement sous peine de provoquer de dangereuses lésions au niveau des épididymes, lui et sa femme en auraient sans aucun doute abusé.
Après avoir soigneusement versé la potion crémeuse à l'intérieur d'une dizaine de flacons refermés d'un bouchon en liège, il rangea le tout dans une grande boîte et sortit de son laboratoire pour se diriger tout droit vers la volière. En ces heures tardives du soir, il était certain de ne rencontrer personne. Il pourrait alors envoyer son colis clandestinement, sans s'attirer d'inconvénients.
Cependant, au détour d'un couloir, il n'avait pas prévu de heurter quelqu'un de plein fouet. Sous le choc, il laissa tomber la boîte qui atterrit à l'envers sur le sol, des flacons se fracassèrent, d'autres allant rouler à l'autre bout du mur. Severus regarda, avec profonde irritation, la flaque onctueuse, scintillante à la lueur des torches, se répandre à ses pieds.
― Oh, je suis vraiment désolée, dit une voix embrumée, dans la pénombre.
Severus leva lentement la tête et croisa alors les yeux immenses de Sibylle Trelawney. Celle-ci, les châles en désordres sur ses épaules décharnés, redressa ses lunettes grossissantes sur son nez en faisant cliqueter ses innombrables bracelets et hoqueta bruyamment. Une forte odeur de xérès bon marché émanait d'elle.
― Bonsoir, Sibylle, dit froidement Severus, contenant sa colère. On fait une petite balade nocturne, à ce que je vois ? Qu'est-ce que vous faites hors de votre tour à une heure pareille ?
― Eh bien, mon cher Severus, répliqua Sibylle avec un petit rire aviné, je pourrais vous retourner la question.
― Je...
― Mais vous n'avez pas à m'expliquer, poursuivit-elle aussitôt, l'interrompant d'emblée. Je sais déjà.
Severus eut un rictus de dédain et sortit sa baguette magique qu'il pointa sur sa boîte imbibée de potion. D'un rapide « récurvite », il nettoya tout avant de réparer les flacons brisés qu'il remit dans la boîte dans une série de mouvements brusques.
Fichue libellule rabougrie, pensa-t-il. Heureusement qu'il lui restait un fond de potion dans son chaudron avec lequel il pourrait remplir les quelques contenants qui avaient été brisés. D'habitude, il s'en servait pour composer l'antidote au cas où ça tournerait mal pour Lucius cette année, mais puisque ce derniers et ses amis n'avaient jamais eu de problèmes...
― Tenez, dit Sibylle qui était allée ramasser quatre autres flacons plus loin pour les rapporter vers lui, d'un pas légèrement vacillant.
Le regard toujours glacial, Severus lui tendit la boîte dans laquelle elle laissa tomber les flacons pêle-mêle avec un tintement de verre et il s'apprêta à retourner à son laboratoire quand elle interrogea :
― Qu'est-ce que c'est ?
Severus l'observa d'un air mauvais.
― Vous ne savez pas ? répondit-il de son ton doucereux. Je croyais que vous saviez ce que je faisais ici ?
― Mon Troisième œil n'agit pas sur commande, Severus, répliqua Sibylle d'une voix feutrée. Je pensais l'avoir précisé plusieurs fois ? Bien que je sache ce que vous faites ici au milieu de la nuit, je ne sais pas, en revanche, ce que contiennent vos flacons et...
― Cela ne vous regarde pas, coupa sèchement Severus.
Sibylle parut vexée.
― Ce n'est pas nécessaire d'être aussi désagréable !
― Bonne nuit, Sibylle.
Et Severus s'en retourna, la boîte sous le bras.
― Si j'étais vous, je me montrerais un peu plus prudent, lança Sibylle dans son dos. Avant de venir ici, j'ai consulté ma boule de cristal et savez-vous ce que j'ai vu en scrutant les profondeurs cristallines ?
― Encore la mort ? répondit Severus avec lassitude, sans s'arrêter.
― Une situation fort embarrassante !
― Sans blagues...
― Je venais vous avertir, justement. Je n'ai pas vu clairement ce que c'était, mais je m'inquiétais parce que...
― Tout ça est très intéressant, Sibylle, interrompit Severus, mais si vous le voulez bien, j'ai du travail. À cause de vous, j'ai perdu une grande quantité de ma po...
― Une potion ! s'exclama Sibylle, soudain surexcitée. Oui, c'est ça ! C'est d'une potion dont il faut se méfier ! Et si mes sens ne me trompent pas, il s'agit de cette potion !
Severus s'arrêta, la mâchoire crispée. Elle n'allait pas en plus se lancer à la découverte de ce qu'il transportait dans sa boîte en carton ? Il n'existait qu'une seule potion rosée qui avait la consistance crémeuse... Si jamais elle l'identifiait et mettait Dumbledore au courant...
― Oui, continua Sibylle, persuadée, c'est cette potion, j'en suis sûre !
Severus ferma les yeux un moment, puis se retourna afin de la regarder, adoptant un air parfaitement calme.
― Sibylle, vous me décevez, dit-il en reprenant sa voix douce. Vous auriez dû savoir que ce n'est pas de la potion, mais bien du lait de fraise.
Les yeux agrandis de Sibylle parurent tout à coup déconcertés.
― Du lait de fraise ? répéta-t-elle.
― Tout à fait, du lait de fraise, mentit Severus avec conviction. C'est un ingrédient essentiel à la fabrication de plusieurs potions, vous savez, dont le...
― Si, je le savais ! interrompit aussitôt Sibylle en haussant le nez d'un air digne, ses innombrables bijoux étincelant à la lueur des torches. Je ne parlais pas de ce que contenaient vos flacons, mais de la potion que vous vous apprêtez à préparer.
Severus émit un discret ricanement.
― Oui, bien évidemment...
Il continua d'observer Sibylle un moment, d'un air narquois, puis il se retourna afin de poursuivre son chemin sans rien ajouter. Cette gourde était vraiment d'une facilité surprenante à berner.
― Mais comment pouvez-vous ignorer mes avertissements de la sorte ? s'indigna Sibylle. J'ai vraiment vu dans ma boule de cristal que l'une de vos potions vous causera des...
― Merci, Sibylle ! s'agaça Severus. Maintenant, laissez-moi tranquille, je vous prie. Bonne nuit !
Et sur ces mots, il accéléra le pas, ignorant les dernières protestations du professeur Trelawney, et regagna d'un pas vif les cachots, sa cape voltigeant dans son sillage. Il ouvrit la porte de ses appartements d'un grand coup de pied et traversa son salon miteux pour disparaître derrière la porte de son laboratoire. Là, dans des gestes empressés, il vida le reste du contenu de son chaudron dans les flacons réparés et reprit sa course vers la volière. Cette fois, il fit attention à ne rencontrer personne durant son trajet et arriva rapidement en haut de la tour.
Il lui fallut quatre hiboux pour transporter son lourd colis. Quelques minutes plus tard, il regarda la boîte et les volatiles s'éloigner dans le ciel obscur, puis disparaître au loin. Satisfait de s'être enfin débarrassé de cette stupide potion, le cœur léger, Severus redescendit l'escalier de la tour et se dépêcha de retrouver son lit afin de profiter des dernières heures qui lui restaient avant son premier cours de la journée.
― 0o0 ―
La St-Valentin, le lendemain, avait monté à la tête de Severus plus que jamais. En une seule journée, il avait repéré plus de quatre philtres d'amour dans les verres de ses collègues durant les repas à la Grande Salle, ainsi que dans le sien, et avait dû punir deux Gryffondor pour avoir fait chanter tous les portraits du troisième étage des chansons d'amour à tue-tête. Il avait dû également donner une semaine de retenue à trois d'élèves de septième année pour avoir ensorcelé une dizaine d'armures afin qu'elles se comportent comme des cupidons avec des arcs de fumée rouge ― le professeur Flitwick avait dû courir partout dans les couloirs, le corps transpercé de flèches de brume, pour les rattraper afin de lever le sortilège ― et s'était emporté devant une élève de deuxième année pour lui avoir donné une carte de St-Valentin musicale en forme de cœur.
Puis, pour couronner le tout, une explosion de confettis rouges et blancs s'était produite dans sa classe pour une raison dont il ignorait ― et qu'il ne tenait pas à savoir, de toute façon ― et ce délire avait été la goutte de trop qui avait fait débordé le chaudron. Sa classe de sixième année était donc repartie avec une dissertation de soixante-seize centimètres de parchemin à faire en devoir, sur les comportements ridicules que cette fête engendrait chez les jeunes adolescents aux hormones déréglés.
Ce fut donc complètement éreinté que Severus regagna ses appartements en fin de journée, des confettis encore collés dans ses cheveux graisseux à son insu, et qu'il alla directement s'effondrer dans son fauteuil devant la cheminée avec un whisky Pur Feu dans la main. Il soupira, maudit tous les élèves de Poudlard, puis avala cul sec son verre.
À ce moment-là, on cogna à la porte. Severus fut tenté de crier : « Non mais laissez-moi tranquille, à la fin ! », mais ravala ses paroles en maugréant à voix basse. Il se leva avec raideur et alla ouvrir.
C'était le professeur Trelawney. Dans l'encadrement de la porte, les yeux exorbités derrière ses énormes lunettes, elle soufflait comme si elle avait parcouru des kilomètres. Elle fit un pas chancelant en avant, mais Severus l'arrêta en se braquant devant elle pour la dissuader d'entrer chez lui.
― Qu'est-ce que vous voulez ? demanda-t-il avec froideur.
― Severus, il..., commença-t-elle, haletante. Il faut absolument que vous me disiez ce que contenaient vos flacons. Ce n'était pas du lait de fraise. C'était une potion.
Severus sentit son estomac se contracter, mais garda un visage parfaitement lisse. Finalement, qu'elle passe son chemin sur cette histoire de prédiction absurde était trop facile. Pourquoi ne pouvait-elle pas se mêler de ses affaires ?
― Je croyais vous avoir dit que cela ne vous regardait pas ? murmura-t-il d'un air menaçant.
― Oui, je sais, mais... J'ai besoin de savoir...
― Pourquoi ?
Sibylle déglutit.
― Parce que... heu...
Elle hésita. De toute évidence, elle était profondément mal à l'aise, ce qui ramena naturellement Severus à sa pleine assurance.
― Parce que... ? l'encouragea-t-il en haussant les sourcils.
Sibylle se rongea un ongle, les bras croisés sur ses nombreux colliers scintillants, et l'observa d'un air incertain pendant de longues secondes. Puis, au moment où Severus allait perdre patience, elle lâcha enfin à mi-voix :
― J'ai bu l'un de vos flacons...
Il y eut un bruit de vitre brisée. Severus venait de laisser tomber son verre vide sur le sol de pierre. Il se sentit blêmir.
― Non... vous n'avez pas...
Mais Sibylle affirma d'un faible hochement de tête, un sourire contrit sur les lèvres.
― Mais comment... ? demanda Severus qui peinait maintenant à retrouver une expression flegmatique.
― Vous aviez oublié un flacon encore plein, expliqua Sibylle d'une voix tremblante. Il avait roulé derrière le buste de Paracelse. J'ai alors essayé de vous rattraper, mais vous étiez déjà parti.
― Et vous avez préféré le boire au lieu de rejoindre immédiatement mes appartements pour me le rendre ?
― Je... je me suis dit que vous ne verriez peut-être pas la différence, balbutia Sibylle, de plus en plus anxieuse. Et puis vous aviez l'air de quelqu'un qui ne voulait plus être dérangé alors...
― Nom de Dieu, Sibylle ! s'écria Severus avec colère. On ne vous a jamais appris à ne jamais boire le contenu de quelque chose dont vous ignorez la...
― Mais vous m'aviez dit que c'était du lait de fraise ! s'emporta à son tour Sibylle. Alors je ne voyais aucun danger dans le fait d'y goûter !
À ce moment-là, Severus vit le professeur Sinistra dans le couloir, qui passait par là tranquillement, s'arrêter derrière Sibylle d'un air intrigué. Alors il empoigna brusquement cette dernière par ses châles et la tira sans ménagement à l'intérieur avant de fermer la porte avec véhémence. Il la plaqua ensuite contre le panneau, puis la regarda fixement dans ses énormes yeux écarquillés derrière ses verres épais un peu de travers sur son nez.
― Vous avez bu toute la potion du flacon ? interrogea-t-il, plus calmement, avec appréhension.
― O-oui, répondit Sibylle, effrayée.
Severus sentit à nouveau son estomac se convulser.
― Et..., poursuivit Sibylle en plongeant la main dans une poche de sa robe, je vous ai rapporté votre flacon... vide... enfin... tenez...
D'un geste hésitant, elle l'amena sous le nez de Severus qui s'en saisit d'un mouvement rageur avant de l'envoyer rejoindre le verre en morceaux sur le sol. Puis il se rappela les effroyables effets de la potion et s'éloigna alors précipitamment de Sibylle en manquant de trébucher dans sa cape.
― Vous pouvez m'aider ? demanda Sibylle d'un air désespéré. C'est la première fois que je ressens ces sensations. C'est horrible, mon Troisième œil en est tout perturbé ; je n'arrive plus à me concentrer sur mes occupations. De plus, mes cours étaient un enfer. Je devais sans cesse m'éclipser dans mes appartements pour...
― Épargnez-moi les détails, coupa Severus, effaré.
― Vous avez l'antidote, n'est-ce pas ?
Pour un moment, Severus eut l'impression que son cœur s'était arrêté de battre. Évidemment, il fallait qu'il regrette de ne pas avoir gardé ce fond de chaudron ! Quelle poisse ! Néanmoins, il se força à reprendre contenance et se recomposa rapidement un visage imperturbable.
― Oui, tout à fait, répondit-il.
Sibylle poussa alors un profond soupir de soulagement.
― Oh, merci Merlin, souffla-t-elle en fermant les yeux.
― Mais il vous faudra attendre trois semaines.
― Quoi ? s'étrangla Sibylle en ouvrant brusquement les paupières. Trois semaines ? Trois semaines ?
― C'est le temps que ça prend pour confectionner un nouveau chaudron afin d'obtenir ensuite l'antidote. Il m'est impossible de faire plus vite.
― Mais vous n'êtes pas sérieux ! s'exclama Sibylle en avançant vers lui, ses bijoux s'entrechoquant bruyamment. Enfin, Severus, je ne peux pas rester comme ça pendant trois semaines ! Une journée m'a été insupportable, alors vingt et une... ?
― Je ne peux malheureusement pas vous aider davantage. Et ne me touchez pas !
― Mais Severus, vous ne comprenez pas ! gémit Sibylle qui venait de l'agripper au collet de sa cape tandis qu'il essayait de la repousser. Je ne sais pas ce qu'est exactement cette potion, mais depuis que je l'ai bue...
― Lâchez-moi !
―... j'ai des envies très fréquentes de... enfin, je veux dire que...
― J'ai demandé à me lâcher !
―... j'éprouve de fortes pulsions sexuelles !
Brutalement, Severus la repoussa et elle retomba durement contre la porte. Dans sa chute, elle perdit une bague qui percuta le sol avec un léger bruit métallique.
― Je suis désolé pour ce qui vous arrive, Sibylle, reprit-il d'un ton glacial, en lissant le devant de sa robe qu'elle venait de froisser, mais que cela vous sert de leçon. À l'avenir, vous y penserez deux fois avant de...
― Je vais aller voir le professeur Dumbledore, déclara alors Sibylle en se redressant. Lui, au moins, saura m'aider.
Et elle réajusta ses châles autour de son cou d'un geste compulsif avant d'ouvrir la porte.
― NON ! cria aussitôt Severus en s'élançant vers elle afin de refermer le panneau d'emblée.
Surprise, Sibylle le regarda en battant plusieurs fois des cils.
― Ne parlez surtout pas de ça à Dumbledore ! grinça-t-il entre ses dents.
― Ah bon, et pourquoi ?
Severus serra les poings. Décidément, la situation était plus complexe qu'il ne l'avait cru...
― Écoutez, dit-il en renonçant à toute prudence, je l'avoue, cette potion est illégale. J'ai fait ça pour un ami qui paye assez bien. Maintenant, si vous en parlez à Dumbledore, je serais dans de beaux draps alors... vous comprenez...
― Oui, dit Sibylle qui eut un étrange sourire, je comprends. Et je comprends aussi que vous avez tout intérêt à réparer les dégâts que vous m'avez causés sinon...
― C'est vous qui avez bu la potion ! rappela Severus.
― Parce que vous m'avez menti ! Ce n'était pas du lait de fraise ! Maintenant, débrouillez-vous pour m'enlever ces sensations pires que désagréables avant demain sinon Dumbledore...
― Ne saura rien du tout, acheva Severus d'un ton abrupt. Sinon il sera également mis au courant que vous cachez des bouteilles de xérès un peu partout dans son château afin de continuer à vous souler la nuit malgré ses avertissements !
Sibylle parut prise au dépourvu.
― Q-quoi ? bégaya-t-elle. Mais co... comment savez-vous... ?
― Qu'importe ! Si vous parlez, je parle. C'est entendu ?
D'un air menaçant, il vrilla le regard de Sibylle qui sembla se recroqueviller sur elle-même. Enfin, elle acquiesça d'un petit mouvement de tête.
― Mais, dit-elle, vous n'allez pas vraiment me laisser dans cet état pendant trois semaines ?
Severus haussa les sourcils et l'examina lentement de haut en bas.
― Pourtant, vous ne semblez pas en souffrir beaucoup, commenta-t-il d'un ton méchant.
Sibylle eut une exclamation indignée.
― Sachez que les effets de votre cruelle potion sont beaucoup moins souffrants en votre présence, Severus, répliqua-t-elle avec colère. Étrangement, votre visage cireux et votre nez crochu apaisent grandement mes pulsions sexuelles.
― Sortez de mes appartements, ordonna-t-il, le regard étincelant. Immédiatement !
Il ouvrit la porte et la poussa à l'extérieur. L'un des châles de Sibylle se décrocha et se prit malencontreusement dans ses pieds, la faisant trébucher. Mais elle parvient de justesse à s'agripper à une torche fixée au mur pour ne pas tomber. Furieuse, elle se retourna en titubant, les yeux flamboyant derrière ses lunettes grossissantes.
― Oh et, au cas où vous ne le sauriez pas, lança-t-elle d'un ton venimeux, je dois ajouter que les confettis sur votre tête n'embellissent aucunement vos cheveux gras ! Vous restez ignoble malgré tout !
― C'est ça, bonne soirée ! cracha Severus avant de refermer la porte avec fracas.
― 0o0 ―
Le lendemain matin, Severus se retrouva à nouveau dans son laboratoire, devant son grand chaudron... vide. Il n'avait toujours pas commencé à préparer la potion et n'avait pas l'intention de le faire non plus. Sibylle avait raison. Elle ne pouvait pas passer trois semaines sous l'effet du Sexumtentia. Cette dangereuse potion avait la particularité d'intensifier graduellement et infiniment la libido, à une vitesse considérable ― surtout lorsqu'on avalait d'une traite toute la quantité d'un flacon―, ce qui finirait par la tuer assez rapidement s'il ne faisait pas quelque chose.
Mais que pouvait-il faire ?
En fait, la solution était là, il la connaissait, mais il avait une crainte affreuse que ça ne se retourne contre lui...
Je parie que vous savez où mène cette histoire. À présent, libre à vous de décider si vous osez continuer ou pas. La suite arrivera bientôt. ;)
Merci de me laisser un petit mot. Ça fait toujours plaisir. ^^
