Voilà, je me lance dans une nouvelle traduction, cette fois, c'est Rollercoaster de VR Trakowski, et elle sera suivi de la suite Halfway to the Moon... Si je les traduis, vous vous imaginez bien que c'est du 100 GSR et que c'est forcement trop super trop bien...lol
Alors bonne lecture pour ce premier chapitre.. Demain, je traduis un chapitre supplémentaire de CITA et après demain, j'essaye d'écrire le 701 de Missing Scene... Enfin, j'essaye...
2008
Il avait prit l'habitude de la voir de partout… enfin presque.
Une ombre furtive par ci par là, une petite tête brune derrière une fenêtre, une femme aux longues jambes de l'autre côté de la rue… mais ce n'était, bien sur, jamais elle, juste une personne lui ressemblant vaguement. Mais son cœur s'arrêtait de battre une fraction de seconde à chaque fois. Jamais elle.
Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était trompé. Ca n'avait pas d'importance; compter aurait été futile. Et parfois, parfois, c'est comme ca qu'il se sentait: futile.
Inutile.
Ce n'était pas vrai, il le savait très bien. Il n'avait qu'à regarder les taux de réussites de son équipe pour le savoir. Ce n'était pas la plus merveilleuse équipe qu'il avait eu l'honneur de diriger, mais ces CSI n'étaient pas mauvais du tout. Greg était en haut de la liste. D'un côté Grissom regrettait le plus exceptionnel des techniciens de labo que Greg avait été, mais d'un autre côté, il était ravie par les talents de CSI de celui-ci. Il arrivait à trouver des indices dans n'importe quelle situation ce qui rendait ces collègues plutôt envieux.
Mais quand même. Ce n'était pas pareil.
Grissom errait dans la foule, tel un homme solitaire perdu au milieu de groupes de jeunes et de familles. Il regardait les enfants courir de partout autour de lui, comme si il était totalement transparent. Il n'était pas venu dans ce parc depuis très longtemps, et depuis un nouveau grand huit avait été construit. Alors il avait profité d'une conférence pour visiter ce parc. En plus, son CSI le plus prometteur, Rahman, avait ainsi l'occasion de s'exercer à diriger une équipe.
Sa nouvelle équipe… plus vraiment très nouvelle à vrai dire, se rappel Grissom en se mettant dans une file d'attente… C'était des bons gars. Abdul Rahman avait huit ans d'expérience derrière lui dans l'équipe de jour et il était venu dans l'équipe de nuit pour travailler avec le meilleur, Grissom. Betty Petersen avait quitté son Wisconsin natal pour Las Vegas et elle détestait par-dessus tout la paperasse. Gen Hong avait quitté l'Université seulement deux ans auparavant.
Mais ce n'était pas pareil.
Peut être qu'il était temps de prendre un congé sabbatique. Si Abdul se débrouillait bien cette semaine…
Grissom avança doucement au rythme de la file. Les wagons du grand huit avaient leurs wagons qui grinçaient à chaque entrée dans la station de départ, ce qui donnait des frissons de pur plaisir à Grissom. Les grands huit lui donnaient toujours des frissons de plaisir.
Il n'y avait plus grand chose qui lui faisait ca.
Ca aurait été simple de tout mettre sur le dos d'Ecklie, pensait Grissom en sentant autour de lui le popcorn et le chocolat. Tout le monde avait rejeté la faute sur Ecklie de toute façon. Mais la vérité c'était que le catalyseur de toute cette histoire avait été la décision qu'il avait prise cinq and auparavant. Son choix.
Pas une erreur, se dit-il. Non, les erreurs sont arrivées plus tard. Non, demander à Sara de rester à Las Vegas avait été une très bonne chose pour eux deux. A l'époque.
Il n'avait même pas à se demander comment les choses avaient déraillées. Il ne le savait que trop bien. Il avait accepté la position de superviseur mais n'avait pas réussit à tenir ses promesses. Il avait laissé ses émotions prendre le dessus. Il avait laissé ses peurs et ses habitudes le contrôler. Il avait ignoré le danger Ecklie. Il avait posé les mauvaises questions aux mauvaises personnes au mauvais endroit et au mauvais moment.
Il en avait payé le prix. Il en payait toujours le prix et il le savait, il en paierait le prix toute sa vie.
Il arrivait enfin au bout de la queue. Grissom estima qu'il devrait attendre encore deux wagons avant de pouvoir monter à son tour. Il se demanda un bref instant s'il ne laisserait pas passer une ou deux personnes pour avoir le plaisir de s'assoir au premier rang.
La seule bonne chose qui était sortie de toute cette histoire, c'était la… démission… de Ecklie, enfin, démission était le terme official, mais tout le monde savait pertinemment qu'il s'était fait licencié tout simplement. Les taux de réussite s'étaient effondrés après tout ca, mais ce qui l'avait définitivement achevé ce fut le départ de deux de leurs meilleurs CSI. L'insubordination de Sara avait été compensée par l'excellent travail qu'elle fournissait, et Catherine avait ensuite avoué qu'elle avait été en partie responsable de leur dispute au milieu du couloir. Grissom était toujours étonné que personne ne l'ai accusé pour le départ de Sara, alors qu'il en avait été quand même la raison principale.
Catherine… Une autre bonne chose avait été que son amie avait eu la position qu'elle voulait depuis des années. Elle avait trouvé son équilibre en dirigeant l'équipe de jour, avec Warrick et Nick pour la seconder. Le taux de réussite de l'équipe de jour avait rapidement regrimpé, devenant un rival incontestable de l'équipe de nuit. Le labo avait ainsi pu reprendre sa place de second meilleur labo du pays, juste après celui du FBI.
Au final, tout c'était arrange, à l'exception du départ de Sara. Ce n'était pas un trou noir affreux, mais c'était quand même un trou, et Grissom était le seul à le ressentir car ce trou était dans son cœur.
Il ne savait même pas où elle était partie.
Il avait perdu tant de temps à avoir peur. Et peut être qu'il aurait pu faire quelque chose.
Grissom monta dans le wagon, en tête. C'était un bon grand huit. Il laissa les boucles et les loopings le remplir d'adrénaline et pendant un bref instant toute sa mélancolie s'envola. Il refit deux fois le tour et s'en fut ensuite à la découverte des autres manèges du parc, savourant chacun d'eux comme le grand connaisseur qu'il était.
Le soleil commençait à se coucher quand il sortit du dernier grand huit. Grissom regarda la file d'attente d'un autre manège en se demandant s'il faisait un nouveau tour ou s'il en profitait pour manger. Il aurait largement le temps de refaire quelques grand huit avant la fermeture du parc… Quand les pleurnichements lui atteignirent les oreilles, il n'y prêta presque pas attention.
Mais c'était insistant alors il revint à la réalité et regarda autour de lui. Il fronça les sourcils, ne parvenant pas à savoir d'où venait ce bruit. En principe les pleurs d'un enfant étaient suivis par les cris des parents ennuyés ou par les voix douces des parents qui essayaient de calmer la situation.
Les pleurs avaient l'air d'être plus des pleurs de peur que des pleurs de caprice. Il suivit le son. Il y avait pourtant du monde autour de lui, mais personne ne semblait prêter attention à ces pleurs.
Il trouva la personne en pleur très rapidement. Elle était cachée dans un des buissons qui entourait le parc. Une personne toute petite. Grissom se fraya un chemin dans les buissons et trouva le petit corps recroquevillé. Un petit visage regarda Grissom quand il s'agenouilla, et il vit de grands yeux bleu vert le fixer. Un petit garçon perdu de 6 ans le fixait.
«Salut,» dit Grissom «Qu'est ce qui t'arrive ?»
Le petit garçon le regarda avec méfiance pendant un instant «Je ne trouve pas mon papa,» lui dit il la voix encore pleurante.
Grissom fit une petite grimace «Je ne pense pas que tu vas le trouver dans les buissons,» dit il gentiment. «Tu veux venir avec moi pour qu'on le retrouve?»
La méfiance se transforma en suspicion «Je ne dois pas parler aux inconnus.»
Grissom acquiesce, bien d'accord avec lui, mais ca allait être un problème. «C'est une bonne chose,» dit-il «Mais… Je travaille avec la police, alors on peut dire que je suis un peu policier. Tu veux voir mon badge?»
Le petit garçon le regarda longuement et renifla «Ok.»
Grissom sortit son badge et le tendit au petit garçon, bien conscient de l'ironie de la situation. Il essayait de convaincre le garçonnet de lui faire confiance en lui montrant un badge qui pouvait très bien être un faux. Mais bon, au moins, les gens autour ne le prendraient pas pour un kidnappeur.
Après un moment de pure fascination, le petit garçon rendit son badge à Grissom et lui permit de l'aider à sortir des buissons. Il était couvert de poussière et une de ses joues était égratignée, mais Grissom se dit que le père de l'enfant serait surement ravi de le retrouver, même dans cet état. AU moins il n'était pas blessé.
Enfin, il assumait qu'il n'était pas blessé. Grissom eut soudain peur. Il ne savait pas depuis quand le petit était séparé de ses parents et il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé.
Grissom observa le petit garçon et fut soulagé très vite. Ses vêtements étaient tout chiffonnés mais il n'avait pas du tout l'air d'être une victime.
«Je m'appelle Gil,» lui dit il en lui tendant la main «C'est quoi ton nom ?»
«Joseph,» dit la petite voix, et il glissa sa main dans celle de Grissom.
Ils mirent environ trois minutes, à l'allure de Joseph, avant d'arriver à un garde de sécurité. Grissom fit signe à la femme pour attirer son attention et celle-ci le regarda avec de grands yeux.
«Je pense que quelqu'un doit être à la recherche du petit Joseph…» lui dit-il alors qu'elle se précipitait sur eux. La gardienne lui jeta un coup d'œil rapide avant de s'agenouiller devant Joseph.
«Hey Joseph, je m'appelle Marlee, tu vas bien ?»
Confronté à un nouveau visage, Joseph se remit à pleurnicher «Je veux mon papa !»
«Marlee va t'accompagner vers ton papa,» lui dit Grissom gentiment, en essayant de lâcher la main du petit garçon, mais Joseph la serra encore plus fort.
«Je vais vous demander de me suivre, Monsieur.» Lui demanda Marlee assez poliment en se relevant.
Grissom soupira «Bien entendu.» Il savait ce qu'il allait se passer maintenant, on allait le soupçonner.
Mais si essayait de partir maintenant, ils auraient l'impression qu'il cachait quelque chose, et il ne voulait pas que Joseph ait a endure des questions gênantes. Alors Grissom allait accuser le coup.
«Il est porté disparu depuis quand ?» demanda Grissom à Marlee alors qu'ils arrivaient au poste de sécurité, qui n'était en faite qu'un petit bâtiment en préfabriqué.
«Presque deux heures,» répondit elle à un Grissom plus qu'étonné. Ce n'était pas rien deux heures. Ses parents devaient probablement être morts d'inquiétude.
Marlee leur ouvrit la porte et les laissa entrer, et à peine furent ils à l'intérieur qu'un grand brun se leva d'un bond d'une des chaises en criant «Joey!»
Joseph lâcha la main de Grissom et traversa la pièce en courant. Il se jeta dans les bras de son père qui l'éleva tout de suite dans les airs. La voix du garde qui demanda à Grissom de le suivre dans une autre pièce passa presque inaperçu derrière les cris de joies de Joseph et son père. Mais la grosse main du garde s'empara de l'épaule de Grissom et l'attira avec lui. Il s'installa sur le siège qu'on lui désignait.
Joseph et son père finirent par se calmer, mais Grissom lui essayait de garder son calme. Le garde lui prit ses papiers d'identité et rentra son nom dans son ordinateur. Un autre homme se présenta ensuite et posa pleins de questions à Grissom, n'écoutant pas vraiment ses réponses.
«Je vous ai déjà dis cent fois que j'avais trouvé Joseph dans un Buisson derrière un grand huit et je l'ai amené directement à un agent de sécurité,» dit il froidement. «Vous n'avez rien qui indique que j'ai pu blesser le petit.»
«C'est la procédure.» Lui dit l'homme sans même le regarder. Grissom grinça des dents et essaya de repenser à la patience qu'il lui fallait pour supporter Ecklie à l'époque.
La porte était à moitié fermée. Grissom qui essayait désespérément de convaincre l'enquêteur ne fit pas vraiment attention aux bruits de pas de l'autre côté, mais quand le père de Joseph parla, il leva la tête.
«C'est ridicule, il traite ce gars comme un criminel ! Tout ce qu'il a fait c'est retrouver Joey et le ramener ici! Est-ce que tu peux…»
Et la voix qui le coupa lui glaça le sang.
«Ils font juste leur travail, Ed, crois moi, on ne sait jamais à qui on a affaire.»
Les bruits de pas se rapprochèrent et Grissom était paralysé. La porte s'ouvrit complètement et il réalisé qu'il était en train de fixer pile cet espace.
Ce fut le silence. Un silence qui sembla durer des années. C'était d'ailleurs un silence qui durait depuis des années.
«D'un autre côté,» fit la voix «il y a toujours des exceptions.»
Il n'arrivait même plus à avaler sa salive.
Sara.
