ESCLAVE DES CIRCONSTANCES
Tout être sait bien que je suis porteur de joie
Les yeux ouverts face aux sentes de terre
Puis-je faire ma place dans cet univers?
Que peut-on espérer d'un loupiot comme moi?
Mon sang est un manuscrit aux accents confus
Que chaque effort ne fait que plus influer
Mais certains n'espèrent que de me voir muer
Et libérer les savoirs qui me sont infus
Un toucher de l'eau et nous ne formerons qu'un
Avec l'enivrant contrôle sur l'infini
Je deviendrai oracle des intempéries
Le mystérieux démon entrevu d'aucun
À moins que la fureur des cieux ne m'affecte
Et ne déchaîne que mes propres colères
Ma chair abrite des dards de lumière
De l'arsenal des dieux, je suis l'architecte
Trouvez le joyau des entrailles du monde
Je sens les souffles devenir forces de vie
Qu'elles soient maudites ou qu'elles soient bénies
Tantôt je consume, tantôt je féconde
Mais une caresse peut transformer mon cœur
Et lui donner l'éclat du cristal le plus pur
Un esprit d'une indéfinie nature
Et une vision conjecturant les heures
Je sens la nuit m'embrasser de son étreinte
Le silence est d'or, les ténèbres d'argent
Frayeur est réponse à mon air émergent
Ma fougue inspire odes et complaintes
Que l'on me guide vers cet endroit éternel
Où les esprits sont les voisins des vermines
Les éléments deviennent ma vitamine
Et la symbiose, ma langue maternelle
Parcourant la voie du terrible aquilon
Triomphant là où abdiquent les aveuglés
Fléau ambulant, d'un personnage cinglé
Le divin virtuose des soirs les plus longs
En m'approchant du bassin de l'arc-en-ciel
J'aperçois les silhouettes qui me sourient
Ces créatures sont emblèmes de la vie
Et ambassadrices de mon potentiel
Les anges s'envolent sous mon regard envieux
Mais mes chaînes m'empêchent de les atteindre
Qui donc peut savoir si je pourrai les joindre
Et quel décret se reflétera dans mes yeux
Inutile d'offrir quelque résistance
Les étoiles guideront ma providence
Je suis le pèlerin, soumis aux tendances
Résigné et esclave des circonstances
