NOTE D'AUTEUR :

Bonjour à tous ! J'écris cette fanfiction depuis deux ans maintenant et j'ai commencé à la publier sur un autre site. Cependant, ce site interdit la lecture aux non-membres lorsque celle-ci est soumise au rating M (-18 ans) et je sais que cela peut freiner pas mal de gens pour lire ; c'est pourquoi j'ai décidé de publier également sur . Je vous fais évidement confiance pour respecter le rating, ou au moins le comprendre si quelque chose vous choque. Bon, je ne pense pas, mais on ne sait jamais.

Je tiens à vous rappeler que les lectures et les reviews sont la seule rémunération de l'auteur. Ça motive, et ça fait plaisir, même quand il s'agit d'une critique, car la critique permet toujours de s'améliorer. Je réponds à toutes mes reviews, j'ai répondu à mes 69 reviews sur l'autre site, il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas ici. Mon rythme de publication est de un chapitre par semaine et il s'agira d'une fic longue dont la plupart des chapitres sont déjà écrits.

J'ai aussi pour habitude de recommander des musiques à la lecture, je trouve ça sympa et ça donne une occasion d'échanger sur la musique.

Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture !


J'entre dans le cabinet de la psychomage en traînant des pieds. Je n'ai pas dormi de la nuit, parce que j'étais trop obsédée par le besoin de boire un verre. Mon guérisseur m'a dit que c'était normal de ressentir le manque et qu'il fallait que j'accepte la main qu'on me tend. "Vous avez de la chance d'avoir des amis sur lesquels vous pouvez compter, miss Weasley, tout le monde ne peut pas en dire autant." Ça m'a tellement énervé que j'ai du me retenir de lui briser les dents. Je me suis retenue de justesse de lui balancer que m'envoyer en cure de désintox n'était pas la chose la plus fun que mes "amis" avaient fait pour moi. Surtout quand celui qui prend la décision n'est autre que mon salopard d'ex petit copain et que mon fiancé actuel semble être tout à fait d'accord.

J'arrive donc dans la pièce surchauffée et étroite, fatiguée et d'une humeur exécrable. Je déteste quand on me dit ce que je dois faire. La psychomage en face de moi (un bout de femme replète avec des lunettes à monture d'écaille) m'accueille néanmoins avec chaleur et bienveillance, pas le moins du monde impressionnée par mes états d'âme. J'imagine qu'elle a l'habitude. Je me renfrogne en prenant place sur le fauteuil qu'elle a désigné d'un geste.

— Bonjour miss Weasley, je suis la psychomage Nathalie Weiss. Aujourd'hui nous allons entamer la première séance de psychomagie. Bien évidemment, vous allez tenter de me convaincre que vous n'êtes en aucun cas accros à une quelconque substance, parce que c'est toujours ce que font les gens dans votre cas. Mais dans votre intérêt et dans le mien, puisque j'imagine que vous souhaitez en finir le plus vite possible avec cette histoire, je vous suggère fortement de le reconnaître rapidement, que je puisse faire mon travail et que je vous aide à aller mieux. Sachez aussi, que rien de ce que vous pourrez me dire dans cette pièce ne sortira de celle-ci, puisque je suis soumise au secret professionnel. Enfin, si parler vous semble trop pénible, vous pouvez toujours, à l'aide de la pensine, me montrer ce que vous estimez nécessaire de m'informer. Inutile d'avoir de quelconques tabous avec moi, sachez que je ne suis pas là pour vous juger ou vous évaluer. Est-ce que tout est clair ?

Nathalie Weiss a une voix douce et ferme. Immédiatement, je me sens à l'aise, j'oublie même momentanément mon envie et ma rancœur. Il se dégage d'elle une sympathique aura maternelle. Je devine qu'elle n'est pas facilement impressionnable et encore moins du genre à se laisser abuser.

— C'est clair, je réponds avec mauvaise grâce.

Elle semble satisfaite.

— Bien alors commençons. Avez-vous quelque chose de particulier à me dire ?

— Non. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici.

— Que voulez-vous dire ?

— Je n'ai pas choisis d'aller en cure. On m'y a forcée.

— Pourquoi vous être laissée faire ?

— Pour avoir la paix.

Weiss hausse les sourcils et note quelque chose sur le bloc-notes qu'elle a à la main.

— Est-ce que ça fonctionne ?, reprend-t-elle.

— Pas vraiment.

Elle sourit.

— A votre avis pourquoi vos proches ont-ils estimé nécessaire de vous envoyer ici ?

— J'essaye encore de comprendre. J'y réfléchis pas mal pour tout vous dire.

— Vous avez des théories ?

— Oui, je ne crois pas que ma famille ne m'a pas vu changer. Ils ne reconnaissent pas la personne qu'ils ont en face d'eux. Ils ne veulent pas comprendre que c'est toujours moi en un peu plus... différente.

— Je vois. Nous reviendrons là-dessus. (Elle note à nouveau quelque chose que je ne vois pas). Avez-vous conscience d'être dépendante à l'alcool ?

J'ai l'impression qu'une sueur froide coule le long de mon échine. A cet instant, plus qu'à n'importe quel autre de ma vie, je réprime mon envie de mentir.

— Oui, surtout depuis que je suis arrivée ici.

— Le manque ?

Je confirme d'un hochement de tête.

— Avez-vous l'impression que l'alcool a changé votre vie ?, s'enquiert-elle.

Je détourne les yeux, troublée. Est-ce l'alcool qui a changé ma vie ? Ou est-ce ma vie qui a changé ? Je ne parviens même pas à me rappeler comment je me suis rendue compte que j'avais un problème avec l'alcool. Je ne me souviens que de cette sensation, cette affreuse sensation d'étouffement que je tentais de refouler en permanence et que seul le Whisky parvenait à éloigner. Sensation qui m'étreint en ce moment même. Et le sentiment que mes proches ne me supportent plus telle que je suis à l'heure actuelle. Leurs regards baissés, et leur pitié déguisée en fausse compassion. Je ne sais pas trop comment tout ça a commencé, et je me rends compte à cet instant que je suis terrifiée : la situation semble m'emmener droit dans le mur.

— Vous savez, quand vous buvez, les gens vous tournent vite le dos, marmonné-je.

— Ah oui ? Pourquoi selon vous ?

Je suis surprise de voir un réel intérêt dans les yeux de Nathalie Weiss.

— Je n'en sais rien. J'imagine qu'à un moment donné, ils en ont marre d'essayer de vous sauver de vous-même.

— Vous ne songez pas qu'ils pensent que c'est le seul moyen pour que vous vous rendiez compte de ce que vous vous faîtes subir ?

— Peut-être. Ils me haïssent sans doute maintenant. Remarquez, après tout ce que je leur ai fait... Moi aussi je me haïrais.

— Qu'avez-vous fait ?

— Trop de choses.

— C'est-à-dire ?

— J'ai ruiné le mariage de ma meilleure amie, couché avec le mec de mon cousin, je me suis donnée en spectacle en plein Ministère de la Magie, je me suis enfuie trop de fois pour les compter, j'ai menti tant de fois... Et j'ai bu jusqu'à oublier mon propre nom.

Nathalie Weiss fronce les sourcils et hoche la tête d'un air compréhensif.

— Hum... Et si on reprenait dès le début, qu'est-ce que vous en dites ?

— Comment ça ?

— Et bien, racontez-moi comment tout ça est arrivé. Quel a été l'élément déclencheur ?

Immédiatement, l'image de Scorpius surgit dans mon esprit.

— L'élément déclencheur ?! C'est pas très compliqué. Je suis tombé amoureuse de la personne la plus haïssable au monde.

— Qui ça ?

— Scorpius Malefoy.

Weiss écarquille les yeux de stupeur et sa bouche forme un petit o.

— Et oui, je sais madame, ça vous en bouche un coin, commencé-je, la rancœur rendant ma voix plus sourde. Rose Weasley amoureuse de Scorpius Malefoy, c'est risible, n'est-ce pas ? Et bizarre. Je dois dire que j'ai mis un certain moment avant de le réaliser, puis surtout à l'accepter. Mais j'ai bien dû me faire une raison. Et c'est sans aucun doute le plus gros problème que j'ai eu à affronter. Je vais vous montrer.

Je prends ma baguette et me concentre pour extraire un long filament argenté que je repose dans la pensine. Nathalie Weiss me rejoint et ensemble nous plongeons dans les méandres de ma mémoire.

Alors que mon esprit tourbillonne au milieu des mes souvenirs enfumés, je songe à celle que je suis devenue et au choc que je viens de causer à Nathalie Weiss. Car oui, moi, Rose Weasley, mes trente-cinq ans bien tassés, avec mes névroses de cinglée, mon casier judiciaire, mes kilos en trop, et la brochure des alcooliques anonymes dans mon sac à main, j'étais définitivement tombée amoureuse de Scorpius Malefoy.

Heureusement, maintenant, je suis une thérapie.