Hey !

Me voilà de retour avec un nouvel OS sur, une fois n'est pas coutume, Fleur et Bill !

Sinon j'en reviens à mon grand amour le mélodrame mais bon... ^^

J'aime beaucoup le personnage de Fleur et je suis persuadée qu'elle n'est pas stupide donc j'avais envie de parler un peu d'elle sans la faire passer pour une fille odieuse et pimbaiche.

Sinon il est évident que je n'encourage pas la consommation de tabac et les sites de la Ligue Contre le Cancer et du Gouvernement peuvent vous offrir plus amples explications et des solutions adaptées si vous souhaitez arrêtez de fumer grâce à l'aide de tabacologues.

En espérant que cela vous plaise, bonne lecture et à plus bas ! :D


Sa dernière cigarette

On dit que l'on se rend compte de l'importance que l'on porte à une chose que lorsque cette même chose disparaît. Fleur rirait bien au nez de celui qui a inventé cette baliverne. Elle savait ce qu'il représentait avant de le perdre. Elle l'avait toujours su.

Elle avait toujours su qu'il serait l'homme de sa vie, le père de ses enfants, le meilleur amant qu'elle n'ait jamais eu, le confident de ses plus grandes peurs. Comme une évidence.

Et pourtant, aujourd'hui l'évidence n'était plus. Brisée, fracassée, explosée. Comme la réalité.

La jeune femme tira une longue bouffée de sa cigarette alors qu'elle se laissait envoûtée par les volutes de fumée à l'odeur si enivrante. Quand elle avait eu quinze ans, sa mère lui avait fait promettre de ne jamais fumer. Elle lui avait martelé que la cigarette était nocive, abimait ses cheveux et enrouait sa voix pourtant si belle grâce à l'héritage que lui avait légué sa grand-mère. Avoir du sang de Vélane est un privilège dont on ne peut abuser.

Et sa vie n'avait été qu'une longue suite d'interdiction dans le but de préserver le fardeau familiale. Jusqu'à lui. Jusqu'à sa bouffée d'oxygène rousse.

Il a avait été le premier à la voir elle, Fleur, la personne qui se passionne pour Baudelaire, la peinture et les potions. Il avait été le seul à ne pas voir que ses yeux bleus, sa chevelure blonde ou ses seins parfaits et ses longues jambes. Il avait été l'unique sorcier à ne pas la penser sotte. Il avait été son point d'appui, celui sur lequel elle savait qu'elle pourrait toujours s'appuyer, toujours compter.

Grâce à lui elle s'était sentie vivre, attendre avec impatience le lendemain tout en profitant du moment. Avec lui elle avait compris ce que signifiait se révolter, se battre pour un idéal. Entre ses bras elle avait compris ce qu'était le plaisir, le vrai, celui qui vous prend aux tripes et vous laisse valser avec votre partenaire au milieu de la voûte céleste. Contre ses lèvres elle s'était surprise à espérer l'avenir, à rêver de leur avenir. Il était tout.

Et là, en ce moment même, c'était sa dernière cigarette qu'elle usait. Celle dont il aurait dû se servir une fois rentré à ses côtés. Celle qu'il aurait fumée appuyé contre le mur, fixant la mer alors qu'elle se serait tenue entre ses bras. Celle dont elle aurait clandestinement inhalé les sombres vapeurs pendant que lui les aurait soufflé vers le ciel, vers les étoiles, vers la liberté.

Et pourtant, ce soir, personne ne rentrera tirer sur cette chère cigarette devenue rituel.

Elle avait pleuré, hurlé, crié, quand Lupin lui avait annoncé la terrible nouvelle. Mais en fait, elle s'y attendait. C'est tragique, dramatique mais elle le pressentait.

Jamais Lupin ne venait ; jamais personne ne venait les voir au bord de la mer. Les membres de l'Ordre essayait de se voir le moins possible, question de discrétion. Alors quand elle avait vu s'approcher, la mine sombre, le lycanthrope, elle avait compris que quelque chose de grave s'était produit. Et, déjà, les larmes avaient coulé le long de ses joues.

Il lui avait parlé d'une voix neutre pendant qu'elle voyait sa vie s'effondrer. Ça l'avait révoltée, son monde était en train de s'écrouler et lui, il lui parlait avec le même ton que s'il évoquait la météo pluvieuse. Comme une habitude.

C'est triste mais c'est ainsi : des morts, il y en a chaque jour alors, pour celui qui doit les annoncer, le meilleur moyen de ne pas craquer c'est d'en parler indifféremment.

Durant l'assassin discours, elle était restée les bras ballant, droite et le regard vide. Elle ne réalisait pas. Il avait fini et l'avait fixée, perplexe. Il attendait une réaction.

Elle avait vu ces mots tourner en boucle dans son esprit, frapper jusqu'à la destruction de son univers. Elle avait senti son sang pulser dans ses tempes alors que son cœur se déchirait en une fracture irréparable, un mal incurable.

"Je suis désolé", "C'est Bill", "Perdu sa couverture", "Fenrir Greyback", "Ils ont compris qu'il n'était pas des leurs", "Il était conscient des risques", "Condoléances"...

Puis, au bout de minutes sœur de l'éternité, elle avait pleinement mesuré l'étendue de ces phrases. Elle avait pris conscience de ce que cela signifiait.

Alors elle avait hurlé, s'était débattue. Elle avait frappé Remus de toutes ces forces, essayant de lui faire dire le contraire, voulant le pousser à démentir. Mais il n'avait rien dit, rien fait. Parce qu'elle était juste une victime de plus, une personne n'acceptant pas la réalité.

Les larmes striaient son visage pendant qu'elle essayait de blesser son interlocuteur, de lui faire ressentir un millième de la peine et de la douleur qui l'étreignaient.

Et lui ne pouvait que regarder, que témoigner de sa déchéance, du jour où Fleur Delacour a tout perdu. Passif malgré lui, elle obligée de subir.

Alors en ce moment, en cette froide soirée d'août, alors qu'on entendait les vagues qui venaient s'éteindre sur le sable et que l'on sentait les embruns venir caresser notre visage, Fleur fumait une première et dernière cigarette, sa dernière cigarette. Petit point rougeoyant dans la nuit, éclairant faiblement son visage et ses traits fins. Elle savait que quand elle serait éteinte, alors se serait la fin.

Elle laissa tomber un peu de son mégot dans le sable, regarda tomber puis s'éteindre ces cendres incandescentes. Elle se dit que, contrairement à ce tabac, leur amour n'aura pas eu le temps de se consumer.

Quand, enfin, elle sentit le bout de ses doigts la brûler, elle comprit. Elle sortit de ses réflexions, se réveilla puis, le cœur détruit à jamais et le sourire irrémédiablement fané, elle laissa tomber la cigarette. Sa cigarette.

Elle la contempla alors qu'elle refroidissait et perdait son éclat dans le sable. N'y tenant plus, ne pouvant supporter cette violente torture, cette reconstitution de toute l'affection qu'elle avait porté à son mari tant chéri, elle écrasa le mégot de son talon, une unique larme roulant le long de sa joue pour tomber au bout de son menton et s'écraser à côté du cadavre ne fumant même plus. Mort à jamais.

Ça y était, c'était fini. Sa dernière cigarette avait été utilisée et maintenant il ne restait plus rien. Comme eux. Au revoir amour et bonheur. Au revoir Bill.


Hey !

Alors ? Avis, commentaires, remarques... Comme d'hab, review ! ;)

Et je rappelle qu'il est évident que je n'encourage pas la consommation de tabac et que les sites de la Ligue Contre le Cancer et du Gouvernement peuvent vous offrir plus amples explications et des solutions adaptées si vous souhaitez arrêtez de fumer grâce à l'aide de tabacologues.

Merci d'avoir lu !:D