Mai 2016 Washington DC
La soirée s'était déroulée de la façon dont il l'avait prévue. Même s'il avait feint la surprise, il savait que mcGee allait lui annoncer son prochain mariage et qu'il comptait sur lui pour être son témoin. Il avait accepté avec joie et avait profité de l'occasion pour imaginer à haute voix les plus improbables des enterrements de vie de garçon qu'il pourrait organiser. Tim avait fait semblant d'en être inquiet et il en avait rajouté des tonnes pour jouer au mieux son rôle d'amuseur de service. McGee avait ri de bon cœur puis la conversation avait pris un tour plus sérieux pour évoquer les préparatifs de la cérémonie.
Tim se montra soudainement nerveux, inquiet. Attentif aux humeurs de son coéquipier, il l'interrogea savoir ce qui le tracassait. Celui- ci ne lui offrit pas une réponse franche et se leva en annonçant qu'il devait encore lui avouer quelque chose mais que cela méritait de prendre un petit remontant avant. il fut légerement intrigué en voyant son coéquipier se diriger vers le bar pour passer commande. Peut-être ce dernier voulait-il lui assigner une tâche ingrate à effectuer lors du mariage comme faire danser la valse aux grands-mères invitées. Il sourit s'imaginant bien ennuyé sur la piste de danse.
Il profita de ce moment en solo pour jeter un œil à son portable qu'il avait mis en silencieux. Il ne fut pas surpris de voir qu'un texto attendait d'être lu. Lauren l'informait que fatiguée de sa semaine de boulot, elle allait se coucher et qu'elle serait heureuse de se réveiller à ses côtés. Il vérifia dans sa poche de veste qu'il avait bien en sa possession les clefs de son appartement et s'apprêtait à lui confirmer sa venue quand McGee posa une bière devant lui.
Il le regarda et comprit à sa mine un peu pâle que ce qu'il avait à lui annoncer n'était pas évident. Il regarda le bleu s'asseoir en face de lui et ouvrir la bouche plusieurs fois avant de lancer tout de go sans même le regarder:
« Ziva assistera au mariage »
ça il ne s'y attendait pas. Ziva, le prénom que tout le monde se refusait à prononcer depuis des années devant lui. Il avait la désagréable impression d'assister à un douloureux retour de boomerang. Il était convaincu d'être enfin parvenu à surmonter son absence et à accepter que le point final de leur histoire avait eu lieu sur un tarmac d'aéroport en Israël. Les photos d'elle et l'étoile de David étaient rangées dans une boîte au fond d'un tiroir qu'il n'avait ouvert depuis de longs mois. Son dernier rêve avec elle semblait aussi remonter à une période lointaine. Et là pourtant, il avait soudain mal au cœur.
Il tenta de faire bonne figure en offrant à son ami un sourire qui se voulait décontracté.
« Tu es sur qu'elle va faire un aussi long voyage pour tes noces ?»
« oui. Elle me l'a confirmé et puis New York n'est pas si loin » répondit Tim en lui divulguant sciemment une information capitale.
New-York à une heure de vol de DC. Elle était finalement tout près mais depuis combien de temps? et qui était au courant en dehors du bleu ?
McGee répondit à ses questions avant qu'il ne les formule.
« Elle travaille à NYC depuis un peu plus d'un an. Elle a repris contact il ya un mois environ. Abby et moi sommes allés la voir. Elle ne souhaitait pas te perturber, c'est pour cela qu'on a rien dit. Je suis désolé, Tony»
Le mal de cœur s'additionna d'un mal de ventre et il avait envie de fuir le plus loin possible de ce maudit bar et que cette soirée se termine tout de suite.
« C'est pas grave, Tim. Je peux encaisser et puis j'ai Lauren maintenant » réussit-il à dire en se levant
« d'ailleurs, elle m'attend »
« compte sur moi pour te faire un enterrement de vie de jeune homme démentiel » ajouta-t-il en ouvrant la porte du bar.
Le trajet jusqu'à son appartement se fit dans un brouillard total. Il n'aurait parié avec personne ne pas avoir grillé de stop, ni de feux.
En entrant, il alla directement dans sa chambre et ressortit la boîte précieusement cachée. Il saisit les photos et le bijou et les jeta dans une corbeille à papier. Il était en colère et avait envie d'effacer Ziva définitivement de sa vie. Elle s'était bien moquée de lui en le laissant encore une fois à l'écart de sa vie. Il s'affala sur son lit, KO sous le coup des émotions de la soirée. Il resta de longues minutes allongé, l'esprit incapable de formuler une pensée structurée.
Puis son attention se porta sur la photo installée sur le chevet à côté de son lit. Lauren et lui en plein fou-rire, Delilah l'avait prise lors d'une sortie dans un parc d'attraction. Ils étaient heureux, il était heureux et il n'avait pas envie de tout gâché. Sois un homme, Tony. Cette petite phrase prononcée par sa coéquipière lui revenait en mémoire. Le passé était le passé et il ne servait à rien de vouloir à tout prix le nier. Il se releva et sortit de la corbeille ses souvenirs de Ziva. De toute façon, il allait la revoir dans très peu de temps au mariage de McGee. À quoi bon, faire semblant qu'elle n'ait pas existé.
Mais il se dit qu'il avait envie de faire cela selon ses termes et non les siens.
Il ouvrit son ordinateur portable et se connecta à diverses bases de données. Il trouva son adresse en moins de 3 minutes. Il réserva ensuite un vol pour DC départ au petit matin vers New-York. Il dormit quelques heures et se réveilla avant la sonnerie de son réveil. Il s'habilla d'une tenue décontractée et se rendit à l'aéroport. Dans le hall des départs, il envoya un texto à Lauren lui exprimant ses regrets de ne pas s'être réveillé à ses côtés et lui expliquant en restant vague qu'il devait se rendre impérativement aujourd'hui à New-York.
A peine le temps de décoller, de prendre une petite collation à la place d'un vrai petit déjeuner que l'avion atterrit aux abords de la grosse Pomme.
Il prit un taxi auquel il donna une adresse non loin du lieu de résidence de Ziva. Il fit le reste du chemin à pied pour observer dans quel type de quartier elle vivait. Au vu du nombre de poussettes et d'enfants, un quartier plutôt tranquille. Il se posta sur le trottoir en face de son entrée d'immeuble. Heureusement pour lui, une librairie exposait sur un présentoir divers ouvrages. Il fit semblant de s'y intéresser tout en jetant un œil à l'entrée de son immeuble.
une demi-heure passa avant que la porte ne s'ouvre et qu'il ne l'aperçoive. Il faillit faire tomber le livre qu'il avait entre les mains quand il comprit que le sac à dos qu'elle semblait porter devant elle était un porte-bébé dans lequel s'agitait un enfant.
À suivre...reviews appréciées...
