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Chapitre 1 : Consultations, consultations… House ?

Dring.

Le réveil sonna. D'un furtif coup de poignet, Allison Cameron parvint à arrêter ce son désagréable du matin. La jeune femme se retourna dans son lit et vit Robert Chase, son nouveau colocataire. Elle avait presque oublié qu'il habitait maintenant ici, avec elle. Elle se leva et s'empressa de s'habiller en vitesse avant de retourner voir le jeune homme.

« Robert, tu vas être en retard. »

Il émit un grognement. Allison soupira à l'idée qu'elle devrait subir cette mascarade tous les matins. Elle décida de ne pas l'attendre, et préféra finir son petit-déjeuner en vitesse et sortir de l'appartement.

Elle arriva avec une demie heure d'avance à l'hôpital. Elle contourna le hall et vit une immense file d'attente. Le docteur Lisa Cuddy s'avança ensuite.

« Docteur Cameron ! s'exclama celle-ci. »

A voir le visage décomposé de la directrice, Allison comprit immédiatement qu'elle allait bientôt devoir subir une tâche. Et elle eut raison.

« Des consultations sont données à tous les médecins en raison du début d'épidémie. »

Cuddy n'eut pas le temps de donner des précisions qu'Allison s'était déjà éloignée pour prendre un dossier.

« Monsieur Pawnel. »

Un jeune homme se leva et suivit la jeune femme dans une salle de consultation. Elle vérifia fièvre, rougeurs et tout autre signe d'épidémie. Elle lui donna le ticket bleu et le patient sortit en quatrième vitesse.

Deux heures se déroulèrent ainsi : consultations, consultations. Chase essaya à plusieurs reprises d'avoir un peu de temps libre pour parler de leur nouvelle cohabitation mais le temps ne le leur permettait pas. Et leur occupation devait reprendre : consultations, consultations …

***

Il était dix heures quand House entra dans le bâtiment. A peine eut-il fait trois pas que la directrice s'avançait vers lui.

« Oh ! Avec votre décolleté plongeant je ne sais pas si je résisterai à vos avances ce matin...

- House ! Vous avez plus de deux heures de retard ! L'hôpital est prit d'une épidémie et vous me ferez un plaisir de faire vos consultations.

- Vous devriez donner des cours de drague, ça marchera à tous les coups. Je suis totalement sous le charme. »

Cuddy l'obligea à prendre un cas avant de s'en aller, aux consultations. Il n'avait pas du tout l'intention de faire son devoir mais étant donné que Cuddy avait ordonné à tous les autres médecins de le surveiller, il n'avait pas d'autre choix. Il eut cependant quelques minutes de tranquillité, dans une salle de consultation. Il s'était allongé sur la table et avait mit sa sucette de sa bouche. Seulement, Cameron vint le retrouver.

« Votre cachette n'était pas la meilleure, dit-elle.

- Comment vous avez fait ?

- L'infirmière dit que cette salle est occupée depuis une demie heure ce qui me semble bien trop pour une simple consultation.

- Bien joué. Mais je n'ai pas envie de travailler là. »

Elle croisa les bras et se mit en face de lui.

« House… On vous cherche partout et quelqu'un finira bien par vous trouver à un moment ou à un autre.

- Le plus tard sera le mieux, à part si vous dites à tout l'hôpital que je dors ici. »

Elle esquissa un sourire.

« Je ne dirais rien. Mais votre pile de consultations ne descendra pas parce que dieu le décidera.

- Vous croyez en dieu ?

- N'ayons-nous pas déjà éluder la question ?

- Vous avez changé.

- Je n'ai pas changé.

- Vous avez raison.

- J'ai tort. »

Elle élargit son sourire avant de sortir. C'était lui qui n'avait pas changé. Pendant qu'elle s'occupait des patients elle repensait à divers moments passés avec lui. Malheureusement l'agitation autour d'elle amplifiait et elle dû se concentrer pleinement à son devoir, jusqu'à ce que Cuddy arrive.

« Vous auriez vu House ? demanda-t-elle.

- Non, désolée.

- Tout le monde ment, je vois. Vous venez de sortir de la salle où il se repose. »

L'immunologiste se retourna brusquement vers elle.

« Pourquoi vous cherchez à le défendre ? ajouta Cuddy.

- Je ne veux pas le défendre.

- Et pourtant c'est ce que vous faites.

- Vous saviez où il était, alors pourquoi me l'avoir demandé ?

- Simplement pour voir votre réaction qui me semble un peu plus intéressante que ce que je pensais.

- Je ne le défends pas !

- Alors pourquoi avoir menti ? »

Des réponses tournaient dans la tête d'Allison. Il fallait qu'elle trouve un mensonge rapidement puis le premier évident qui lui vint sortit de sa bouche à une vitesse prodigieuse.

« Il a mal à la jambe. Il n'a pas envie de travailler et je n'ai pas envie de l'y forcer, car ce n'est pas mon devoir. »

Cuddy soupira puis abandonna enfin la partie, assez déçue dans son fond. Voyant la directrice partir, Allison se sentit soulagée mais ne comprenait toujours pas sa réaction.

« Que voulait-elle dire par ma réaction intéressante ? se demandait-elle. »

Malheureusement elle n'avait jamais été très douée pour comprendre comment les gens la jugeaient et elle reprit son travail, perplexe.

***

House était enfin sorti de la salle quand il vit Cuddy et Cameron en pleine conversation. Pris par sa curiosité, il s'avança le plus doucement que sa canne lui permettait. Il arriva à intercepter un bout de leur échange et il fut assez surpris par le mensonge d'Allison. Néanmoins, il n'osa pas aller lui poser des questions directement.

Il décida donc de prendre son temps pour ressortir son coté cynique envers les patients. Il n'en avait d'ailleurs énormément atteint de l'épidémie et c'est ce qui semblait l'agacer le plus.

***

Cameron finit par rentrer chez elle vers sept heures du soir. Elle avait dû s'occuper des patients de House sous ordre de Cuddy et la directrice lui avait encore une fois soufflé que ses réactions étaient intéressantes. Allison avait eu du mal pour ôter ces paroles de son esprit la première fois, mais cette fois-ci elle n'y arrivait pas. Elle s'était allongée sur son canapé et tentait de se changer les idées en lisant un livre, mais rien n'y changeait : les commentaires de Cuddy hantait son esprit, ajouté à cela, évidemment, House.

A neuf heures du soir elle se rendit enfin compte que Chase n'était pas là. Elle était inquiète mais paradoxalement, elle était soulagée d'être privée de certaines corvées grâce à l'absence du chirurgien. Elle se demanda, sûrement par politesse, où il pouvait bien être. Plusieurs hypothèses lui vinrent à l'esprit quand quelqu'un frappa à la porte.

« Oh mon dieu pourquoi il est finalement venu ? pensait-elle. »

Elle lui ouvrit mais se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de Chase mais de…

« House ! Qu'est-ce que vous faites là ? s'étonna-t-elle.

- Je viens d'abord vous prévenir que Chase ne rentrera pas ce soir…

- Qu'est-ce qui lui arrive ?

- Il est parti avec Treize. »

« C'est pas vrai… Non seulement il squatte chez moi mais en plus il s'en fait une autre… se maudit-elle.

- Et vous êtes venu pour me dire ça ?

- Euh… »

Il hésita. Un sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme en pensant que sa réaction était intéressante mais elle s'abstint de tout commentaire.

« J'ai perdu… mes clefs, finit-il par dire.

- Et ça ne vous ai pas venu à l'idée d'aller voir Wilson ?

- Si, effectivement. Sauf qu'après tout ce que je lui ai fait subir ces derniers temps, il ne risque pas de vouloir de moi chez lui. Je peux faire preuve de bonté par moments, vous voyez ? En réalité, il est en plein déménagement donc c'est impossible. Et à part quelques dollars, je suis fauché, donc l'idée de l'hôtel est à exclure.

- Donc, vous pensez profiter de l'absence de Chase et de mon bon cœur pour que je vous héberge ?

- Hum… Je ne pensais pas que vous comprendriez si vite… Mais en gros c'est ça. »

Elle ne savait plus quoi dire. Il était impossible de trouver les mots utiles qui pouvaient lui faire comprendre exactement ce qu'elle ressentait. Ce qu'elle ressentait ? Elle ne le savait pas elle-même. Voyant qu'aucune réponse n'arrivait, il enfonça le couteau un peu plus loin.

« Si vous refusez, je serais condamné à errer dans la rue. Et il fait plutôt froid en décembre vous savez ? »

Il n'avait pas vraiment tord. C'était début décembre et il le froid de dehors était comparable avec le pôle Sud, ajouté à cela la neige qui tombait souvent. Ce serait cruel de la part de la jeune femme de le laisser à la rue, mais elle n'était pas assez solide pour le supporter chez lui… Dieu sait quels supplices il pourrait inventer si elle pliait, mais évidemment elle ne croyait pas en dieu, et elle n'avançait pas vraiment si ses pensées tournaient en rond pour finalement se poser sur la question : accepter ou refuser ?

« Bon… »

Il fit un pas en arrière et mit la main sur la poignée, dans l'espoir qu'elle l'arrête au moment où il fermera la porte, et elle le fit. Elle mit sa main sur la sienne et souffla quelques mots à peine audibles.

« Vous pouvez rester… »

Et ce fut le début du supplice.