L'épilogue d'une rupture annoncée entre Charles et Erik !

Comment vivent-ils l'après rupture ?

Bonne lecture !

Un moment d'éternité :

« Saisir le temps dans ma main comme un grain de sable,

En suspendre le cours inexorable,

Raviver nos différences pour nous sentir encore plus forts,

Et nous aimer à travers nos deux extrêmes,

L'espace d'une seconde, d'une minute et d'une heure,

Graver l'instant de notre grâce dans un moment d'éternité. »

Charles, calé dans son fauteuil roulant, était installé sur la terrasse de sa chambre.

Le manoir et ses chers élèves dormaient d'un sommeil paisible, serein.

Le jeune télépathe n'avait pas sommeil. Il observait la Lune haute et pleine dans les cieux noirs. Sans nuages.

Trois mois étaient passés après la bataille livrée contre Shaw. Trois mois où Charles et Hank s'étaient mis à recruter d'autres élèves mutants.

Trois mois où le jeune professeur avait réappris à vivre sans ses jambes.

Trois mois où le souvenir d'Erik était tenace. Trois mois…

Courts et longs à la fois.

Charles soupira, les yeux fixés sur le ciel. Il se demandait ce que devenait son ex-amant et ce qu'il pouvait mijoter.

Il savait, qu'inéluctablement, le jour viendrait où ils devraient s'affronter l'un et l'autre.

Mais en aurait-il la force et surtout, l'envie ?

« -Erik, mon ami et mon âme-sœur. » Fit Charles, dans un souffle, d'un ton nostalgique.

Un vent se leva et fit voleter les mèches du jeune télépathe qui ne bougea pas.

Une silhouette, familière, atterrit près du fauteuil roulant du professeur immobile et impassible.

« -Tu sais que je pourrais te retenir prisonnier. » Déclara Charles, sans élever la voix.

« -Je sais, mon ami. Répondit Erik qui avança vers le jeune télépathe. Mais tu ne le feras pas. »

D'un pas tranquille et assuré, Erik s'approcha de Charles qui le dévisageait et s'agenouilla près de lui. Il ne portait pas son casque et était habillé comme un humain normal : Veste de cuir, pantalon et chaussures de ville.

« -Je pourrais donner l'alerte et te faire arrêter. » Avertit Xavier, en soutenant le regard de son ex-ami.

Erik sourit et porta une main caressante sur la joue du télépathe qui ne recula pas.

« -Tu l'aurais déjà fait si j'étais une menace pour tes élèves. » Affirma-t-il, en effleurant les traits du professeur.

Charles frémit, imperceptiblement et se mordilla les lèvres.

« -Tes mains sont pleines de sang. Objecta-t-il, en attrapant la main d'Erik. Cesse ce jeu ! »

Mais Erik entrelaça ses doigts avec ceux de Charles qui tenta de les lui retirer. Sans grande conviction.

« -Avant de te rencontrer, je les avais déjà aussi sales. Indiqua le jeune Polonais, en apposant ses lèvres sur le dos de la main de son interlocuteur. Mais cela t'importait peu ! »

« -J'avais foi en toi, à l'époque, Erik. » Expliqua Charles, d'une voix faible et douloureuse.

Ce dernier se redressa, prit Charles entre ses bras, le souleva de son fauteuil et des plaques de métal surgissant sous ses pieds, il les escalada.

Montant haut, très haut en altitude et très loin en distance. Charles ne protesta pas.

Il s'agrippa à Erik, ses bras autour de son cou et son visage blotti contre sa poitrine.

L'air frais lui arracha des larmes et des frissons de froid.

Mais pour rien au monde, le jeune télépathe n'aurait interrompu cette ballade dans le ciel nocturne de l'Hivers.

Il risqua un œil au-dessous de lui et les lumières des villes lui donnèrent le vertige.

Presque craintivement, comme un enfant, il se cramponna de toutes ses forces au cou d'Erik qui sourit.

Il devinait qu'Erik l'aimait ainsi, vulnérable et fragile. Il oublia sa peur et se concentra sur le visage de son ex-amant qui baissa ses yeux sur lui.

Charles s'en voulut de rougir sous son regard intense et scrutateur. Il sonda l'esprit de son compagnon et n'y vit qu'un profond, un immense amour pour lui. Et, du regret, beaucoup de regret pour sa paralysie.

Erik s'inclina sur les lèvres de Xavier et s'en empara pour un baiser tendre où le goût des larmes des deux hommes se mêlait à celle de leur peau.

Charles y répondit farouchement, heureux de ressentir ses lèvres contre celles d'Erik et d'éprouver, encore, cette chaleur et ce sentiment de plénitude entre les bras de son ex-amant.

Puis des images s'imposèrent à l'esprit du jeune professeur et ce dernier s'écarta, sans brutalité, du contrôleur de métal et le fixa, en train de réaliser une chose :

« -Tu as tué Shaw parce qu'il constituait un danger pour moi. Murmura-t-il, en blottissant son visage contre l'épaule d'Erik. Il a menacé de me tuer, ce jour-là, n'est-ce pas ? »

A suivre.