Titre : L'honneur sous la volupté

Pairing : Kuchiki Byakuya & Shuuhei Hisagi

Rating : M

Résumé : Un lieutenant, aussi calme et intègre soit-il, souffre de sa solitude depuis le départ de Tousen. D'abord il croit avoir besoin d'être recadré par un supérieur, mais il s'agit là de toute autre chose. Rencontre insolite entre big glacon et small glaçon.

Disclaimer : Personnages appartenant à Tite Kubo, le reste à deux personnes (moi et partenariat d'hémosu)

Note : Alors, alors.. Cette fanfic en est une mais diverge des autres en un seul point, à savoir que nous avons été deux à l'écrire (hemosu et moi) je joue Hisagi, il joue Byakuya, et vous verrez que c'est structuré simplement (A - B - A - B, etc...) Aussi, mister 69 sera à peine OOC dans le sens où je me devais de le faire plus audacieux et interessé qu'à l'accoutumé pour tenir en main Byakuya, qui à la base ne se laisse pas faire. Le résultat est assez réaliste et fidèle à l'image que l'on se fait de Byby.. du moins, je l'espère. Au fait, n'esperez pas beaucoup de dialogues...

Bonne lecture !


Des yeux aussi ténébreux que les abysses avaient soigneusement suivi cette malheureuse scène. Le vis-à-vis du Capitaine, à savoir Renji, allait croupir dans sa cellule plus longtemps que prévu, et malgré tout, le doux brun au visage fermé se sentait responsable de sa chute, qui plus est maudit par le surnommé Ananas rouge. Une soirée comme on en connaît peu. Une soirée détruite, où le moindre détail préjudiciable fait basculer la réputation ou la vie de celui qui l'a causé. Boire avec lui pour un soir, quand soudain le rouge s'était mis à courir vers le grand Noble, qu'il agaça de calins et de palabres difficilements contenues.. Résultat, Shuuhei s'était pris quelques coups de poings au visage en pensant épargner à Renji une sentence dû à son engouement total pour le Kuchiki, quand ce dernier avait décidé de l'envoyer en cellule, prenant bien soin par la suite de soigner le lieutenant de la neuvième en sa chambre...

Hisagi forma lentement un poing, les regrets semblaient s'enfouir dans son esprit torturé. Les paupières closes, il réfléchissait à un moyen de calmer la tempête. Mais n'était-elle point passée finalement ? C'est-ce qu'il se laissa dire lorsqu'il vit sa cible arpenter noblement sa chambre pour effleurer du doigt la quiétude qu'offrait une nuit hivernale. Ses prunelles d'un sombre gris descendirent lentement vers le bas de son visage, puis bien plus bas, embrassant visuellement l'homme au devant d'un acabit raffiné. N'était-il qu'un manant à coté de lui ? Il ne souffrait pourtant pas d'un quelconque complexe d'infériorité, et ne souhaitait en aucun cas qu'on lui flatte l'égo. Mais la question se devait d'être posée en pareille circonstance. Son corps de lieutenant aux mouvements aussi fluides que celui d'un félin, faisait choir l'être sombre qu'il était, voilé par l'ombre, éclairé dans le dos pour accentuer davantage sa silhouette brumeuse. Hé bien, comment allait réagir un homme au bord de l'épuisement, lorsqu'il vit tomber des nues un lieutenant qu'il avait souhaité congédier afin de se reposer par la suite. Cependant, Hisagi vit en Byakuya le même dessein, les mêmes chimères… Sa voix douce et grave s'éleva dans un trouble murmure :

- Rien ne peut être fait dans la solitude. Quel est votre souhait en ce soir.. Dormir paisiblement et seul. Ou en compagnie de quelqu'un. La chaleur humaine vous manquait-elle à ce point pour que vous daigniez rejeter vos draps ?

Quelques minutes plus tôt....

Le noble contemplait cette nuit, avec un esprit moins aiguisé, embrumé par la fatigue, qui pourtant ne l'aidait en rien pour trouver le sommeil. Ses yeux anthracites se voilèrent un instant, désirant simplement sentir cet air frais sur ses traits tirés par la lassitude et plus blême qu'à l'ordinaire, sous cette chevelure d'ébène et totalement relâchée en son dos. Sa main droite et dénudée reposait sur le rebord de l'ouverture, ignorant l'engourdissement due à son immobilité. Les minutes défilèrent, quand enfin, d'un simple mouvement, Byakuya désira se retirer, tout en dévoilant son regard. Mais c'est à cet instant précis qu'une ombre se fit connaître à son oeil encore attentif, Silhouette, qui devint forme, puis....un corps positionné juste au devant de la fenêtre qu'il venait tout juste de quitter. Sur le moment il ne put réellement voir son visage, car la lueur de la bougie n'était pas des plus prometteuses pour cela. Le noble taisho, restait néanmoins de dos, en son simple Kimono, nues pieds, impassible et le visage placide et figé tourné à demi vers cette invitation fort fortuite. Une voix s'éleva enfin, accompagnant de ce fait la parfaite identification de la personne, et ce sans même se référer à son énergie spirituelle. Ce n'était autre que le Fukutaisho de la neuvième Division, Hisagi Shuuhei, qui pour une raison qui lui échappait encore, n'avait point regagné ses propres quartiers.

Le ton employé était si simplement susurré, sous cette luminosité si restreinte que cela en démontrait , une situation..intimiste. Voire trop inquisitrice pour le noble Roku ban tan Taisho, qui plissa son regard ombrageux. Sa respiration se fit automatiquement plus profonde, afin de paraître parfaitement imperturbable et surtout, pour feindre encore les aspects traitres de la lassitude qui l'étreignaient.

- Je ne crois pas vous avoir quémandé de revenir, ce me semble.

Pourquoi venir lui parler de solitude, alors qu'il en connaissait pleinement la définition. Il s'y était préparé durant son enfance, alors qu'il ne se vouait qu'à ses entrainements et à ses leçons, sous l'oeil attentif de son grand père. Ohh bien sur il y eut quelques moment de grandes frustration étant parfois soumis à l'enseignement de Yoruichi, mais quand bien même cela lui avait coûté en courroux... elle avait fait de lui, en partie, le capitaine qu'il était actuellement. Non pas de manière psychique, mais au niveau de ses capacités du moins. Quant à la recherche de chaleur humaine... voila bien une idée qu'il n'aimait guère s'en préoccuper. Depuis la mort de son épouse, il n'avait guère recherché une telle chose, si ce n'est de rechercher parfois sa présence. Son essence..Combien de fois durant la nuit, se retournait-il en sa propre couche, pour ne voir ....que du vide à ses côtés..nulle trace de son corps, pas même une odeur si ce n'est ce souvenir trompeur et douloureux, qui serrait son coeur.

Lentement, Byakuya se tourna pleinement face à la fenêtre, observant ce visage à demi caché par les ombres de cette nuit, alors que ses propres traits adoucis par sa chevelure libérée du carcan du Kenseikaan, était parfaitement visible pour l'intrus. Le capitaine ne l'ignorait point, mais cela ne parut point le déstabiliser. Il fit quelques pas en avant, ne laissant plus qu'un mètre entre cet importun de Fukutaisho et lui même. Non loin de lui reposait Senbonzakura, mais qu'importe, cette situation n'avait guère besoin d'être résolue par la force, mais par l'autorité. Son visage n'était qu'impasibilité et la voix qui suivit ne fut que froideur :

- Mon bien être n'est point de votre ressort. Dois-je aussi vous sévir comme mon subordonné, pour que vous daigniez rejoindre votre Division?

Cette nuit était devenue , une pièce de théâtre des plus étrange pour notre Roku ban tai Taisho, qui ne manquait point, de ne point comprendre cet intérêt soudain que lui vouait Hisagi. Pourtant, Byakuya ne manqua point de se rappeler les dire de ce dernier.. Se disant esseulé..certes, cela il le lui concédait, mais en cet instant ce n'était que situation fort déplacer, voir de l'insubordination. Sans réellement s'en rendre compte une sueur froide vint lécher son dos, et un frisson le parcourut de tout son long, alors qu'il gardait une pleine attention envers cet homme, attendant une quelconque réponse.

Hisagi en revanche, ne s'offusquait point de ces douces représailles, Byakuya pouvait bien le combattre que ça ne changerait rien à l'histoire. Lorsque le Fukutaisho voulait quelque chose, il était naturel qu'il l'obtienne s'il y mettait tout son cœur. Si échec il y avait, alors plus jamais il n'oserait fouler le Seireitei de ses pas impurs, car de piètre valeur, n'étant estimé que pareil à un impudent. Il était bel et bien hardi et audacieux cette nuit-là, mais allait savoir pourquoi. La solitude avait-elle ce pouvoir de pousser l'effronterie dans l'idée d'obtenir ce que l'on désire ? Un toupet monstre ? Que nenni… Le jeune homme réservé n'était en rien honteux de ses envies. Dans ce monde où le devoir est roi, la loi est reine, les sentiments se devaient-ils d'exister ? Voilà une question que se ressassait bien souvent l'être tourmenté. C'était sous sa remarque hautaine qu'Hisagi demeura imperturbable, droit et stoïque comme on le voyait fort souvent dans les réunions.

Ne pouvait-il pas se permettre dans la limite du possible d'espérer toucher du doigt l'homme le plus fier du Gotei 13 ? Un défi que bon nombre de personnes a dû tenter de relever, en vain. Mais séance tenante, il ne s'agissait pas tout à fait de défier ou de se mettre à dos l'homme qui imposait le respect. En vérité, la peur de devenir Taisho le terrifiait (etant taisho remplacant, il était fort possible de devenir un véritable taisho au bout d'un certain temps). Combien donnerait-il pour être sous les ordres d'un autre, d'un supérieur. Hisagi Shuuhei manquait cruellement de confiance en lui dans le domaine des devoirs, des pouvoirs. En revanche, Dieu n'avait pas omis de lui offrir quelques dons dont il ne se servait que quelques fois.

Il lui était inutile de passer outre sa vision, ne cherchant à détailler cette chambre comme il l'eut fait il y a de cela une bonne vingtaine de minutes ; C'était lui qu'il voulait. Ancré au sol, en proie à l'inertie, le regard rivé sur cette silhouette devenue moins revêche, moins impénétrable, moins aiguë, les deux shinigamis s'adonnèrent inconsciemment aux limbes du passé et de la réflexion. Byakuya semblait bien plus gracile et fragile sous cette apparence, en avait-il au moins conscience ? Qu'il ne daigne le comprendre, c'était une chose, mais la cruelle vérité demeurait dans le fait qu'Hisagi le considérait comme son égal. En ce moment précis. Et si le tatoué faisait preuve de sincérité, qui sait comment allait réagir le Roku Ban Tai Taisho. Pas un mot ni un froncement de sourcil, ni même un rictus ne vinrent dévoiler les obscurs desseins de son vis-à-vis, ni ce qu'il s'apprêtait à répondre face aux réprimandes de son interlocuteur. Une attente insurmontable ne lui serait aucunement préjudiciable. La beauté loin d'être éphémère du Capitaine Kuchiki ne lui échappait guère, et immanquablement, il n'en fut nullement indifférent, cela aurait revenu à faire preuve de mauvaise foi. En revanche, ce qui dénotait de l'habituel fut sans nul doute ce rapprochement entre eux. Seulement un piètre mètre les séparait, et ils se jaugeaient sans que l'un ne comprenne les intentions de l'autre. L'atmosphère aurait pu être électrisante si la douce brise ne les enveloppait pas, lui en l'occurrence, qui accepta avec ravissement cette infime caresse. Quand sous la semonce il aurait pu sourire afin de le provoquer, il se noyait dans les prunelles sauvages et ombrageuses de l'Empereur Blanc.

- Serait-ce de l'égoïsme que de vouloir la paix, en choisissant de congédier si simplement les êtres qui vous aiment ? Me mettre en cellule est une solution bien trop facile ..... vous ne trouvez pas ..?

La distance les éloignant de peu fut encore écourtée, grâce aux pas feutrés et félins du Vice Capitaine qui s'approchait dangereusement de son excellence. Ce fut à ce seul moment qu'un sourire passa le mur de ses lèvres, rehaussant les commissures de sa bouche dans un sourire qui défiait qui voulait bien le comprendre. Et posant sa main derrière la nuque de ce dernier, il lui vola un baiser. Purement et simplement. Ce fut pour lui-même une stupéfaction, bien plus qu'une mauvaise surprise. Il était bel et bien inapte à donner un sens à son geste, mais l'attirance avait été présente. Alors que dans différentes circonstances, il aurait écarquillé les yeux, il préféra baisser le visage pour se voiler la face. Puis il se recula, indigné par son acte, ce désir rayonnant dans une âme en constant chamboulement, aussi sombre que Kazeshini.

Il avait simplement voulu sa compagnie, sentir son autorité, mais son diable de corps en avait décidé autrement.

- Avais-je à ce point besoin de chaleur …Comme vous... Ne le niez pas, s'il vous plait.

Le noble taisho était resté immobile au devant de cet homme qui semblait peu enclin, apparemment, à lui obéir quand à quitter cette pièce. Le froid commençait à s'immiscer dans cet espace des plus intimes. Ce froid se faufila par delà Hisagi, et vint lécher de ses bras invisible la peau pâle de Byakuya qui retint un frisson désagréable, accentué par cette fatigue. Cette dernière telle une traîtresse, l'empêcha de pleinement réalisé que le Fukutaisho s'était rapproché un peu plus de lui, sans qu'il ne daigne bouger lui même. Son regard ombrageux était pourtant parfaitement lucide et insondable, tandis que la voix de l'importun se manifesta enfin , lui conférant qu'il n'était point sage de le congédier aussi sommairement, du moins pas les personnes qui l'aimaient. Qui l'aimait?...... Voila donc une chose totalement... insaisissable pour notre Roku Ban tai Taisho. Autre que Rukia et l'amour perdu de Hisana, il n'y avait guère de personnes dites réellement aimantes envers sa personne. Même si le cas de sa jeune soeur était bien diffèrent. Oui il s'était découvert un réel amour fraternel, mais Rukia n'était pas encore pleinement en confiance en sa présence. Craignant sans doute de le décevoir. Il eut un haussement de sourcils sous cette remarque et répliqua d'une voix froide, mais monocorde :

- Ce n'est guère égoïste puisque je n'ai personne. Quand à vous mettre dans une cellule ce n'était point mon attention, mais je reste néanmoins votre supérieur hiérarchique. En tant que tel il vous incombe de bien vouloir quitter cette pièce sur le champ.

Mais une fois de plus cette injonction polaire, n'eut point l'effet escompté, et le comble fut de voir ce visage qui n'était qu'ombre. Ce dernier chassa une fois de plus cette lassitude entêtante, d'un plissement du regard, caché à demi par les mèches de ses cheveux de jais. Soudain le contact d'une peau méconnue, se glissa lentement sur la base de sa nuque si pâle...créant une décharge électrique en ses sens...le laissant absolument immobile. Toucher agréable...et salutaire, attisant sa faiblesse, engourdissement qui n'était point apprécié par sa fierté, qui usait du dénie. Orgueil qui s'éveilla pleinement en son sein, alors que des lèvres survinrent sur les siennes. Sensation moelleuse et douce. Ses muscles se tendirent, alors que ses yeux s'agrandirent par la stupeur.. Chose presque irréelle sans aucun doute pour Hisagi que de voir une once d'émotion sur ce visage si d'ordinaire placide et intouchable. Tout aussi irréel que le fait de sentir cette bouche contre la sienne, qui se retira avec un semblant de regret. Ses orbes ombrageuses, visualisèrent ce regard baissé et résigné que lui offrait l'audacieux Fukutaisho de la neuvième Division qui murmura quelques mots.

L'instant suspendu, se rompit, et cette stupeur délaissa rapidement sa place à la frustration et à la colère, qui ne s'était point encore éteint en son fort intérieur. Le noble Taisho de la sixième Division, reprit un aspect stoïque et froid, alors que son regard des plus anthracites fustigèrent celui d'Hisagi qui était plus que fuyant. Un dénie bien trop en retard quand au vu de ce qui allait suivre. Byakuya, restait immobile, comme si reculer était un acte de retrait et de lâcheté. Sa fierté bouillonnait en lui, tout comme elle l'avait envahit lorsque son propre lieutenant s'était jeté sur lui. Son coeur battait un peu plus vite en son sein, et ce fut grâce à son contrôle des plus reconnus qu'il parvint à observer cette posture aussi calme, bien que...un in froncement de sourcils marquait la finesse de son front.

- Sortez d'ici, je ne le réitérai point.

Cette conduite aussi inqualifiable soit elle, était-elle due au simple fait de l'alcool, car , il avait crut ressentir un peu de cette substance sucrée sur ses lèvres lors de ce contact agréable...agréable??....voila qu'il divaguait à nouveau sous la lassitude poignante qu'il se refusait de ressentir, alors qu'il devait encore faire acte d'autoriser. Seul le ressenti de cette chaleur corporelle non loin du noble lui conférait du réalisme de la scène. N'éprouvant plus que la fatigue, et le dédain, le chef de clan ferma ses paupières, et détendit des muscles, afin de paraitre plus détendu et plus apte à repousser à nouveau Hisagi qui ne semblait point se mouvoir.

- L'alcool vous a t-il fait perdre la raison, au point de faire de l'insubordination, Hisagi Fukutaisho?

Sa voix résonna à nouveau sous ce silence, froide, atone, mais accentuant légèrement la dernière appellation, comme pour souligner les faits. Tentative des plus implicite que de faire comprendre un semblant de hiérarchie.. Quant à Hisagi, il y avait dualité entre cette fine morsure du temps et la chaleur naissante engendrée par son geste en lequel il ne croyait toujours pas. Les questions l'assaillaient, l'ayant fait reculer, se révulser même alors que le plaisir demeurait omniprésent, même après s'être séparé de deux mètres de lui. Il ne s'étonnait ni du dédain formel de l'Empereur Blanc, ni de sa posture stoïque exprimant fièrement ce qu'il était, sans ne jamais reculer devant pareil geste. Mais il n'avait point leurré son interlocuteur. Son indignation s'était mêlée à la stupeur.

Que Kuchiki Byakuya lui demande de quitter sciemment ce paisible endroit en était une, que le Fukutaisho n'y réponde pas en était une autre. Il ne l'entendait pas de cette oreille, rejetant ostensiblement tout regret. Cette étreinte muée par les instincts d'Hisagi, cette chaleur incontrôlable et Ô combien galvanisante ne pouvait nullement rendre indifférent le Capitaine, son regard avait trahi ses sentiments, mais qui plus est, il le savait bien trop seul pour devoir fermer les yeux sur les émotions que le tatoué avait souhaité faire naître en son sein. Dans ses nobles entrailles. Les fumées nuageuses ne s'estompaient guère dans la voûte céleste, au contraire, elles masquèrent le rond de lumière, camouflant de son voile sépulcral les deux vis-à-vis, torturés par leur commun échange. Si la vie avait été plus simple, le jeune brun aurait réitéré son geste sans ressentir la moindre honte, sans l'once d'un regret. Que penserait le Capitaine d'un Lieutenant qui prônant originellement la Justice flirtait avec l'orgueil, sans se rendre compte qu'au final ce dernier jouait avec le feu ? La frange de cils voilait instamment son regard où une lueur des plus indescriptibles demeura .. pour quelques secondes. Mais quel intérêt soudain pour un homme qui exécrait la familiarité, qui ne daignait guère s'intéresser aux sorts d'autrui, sinon à sa famille, ses quelques proches..

La peine qu'avait pu lire Hisagi dans les prunelles de Renji, ce dévouement maladroit dont il faisait preuve quand bien même inapte à traiter finalement des dossiers, avait fait chanceler la curiosité devenue aiguisée du Lieutenant, singulièrement attaché à ses entreprises spontanées. Il ne croyait pas à un Byakuya insensible, ni à un corps droit comme un poteau. Il le sentait joncé, ardent et rongé de l'intérieur. Un cœur que cet homme brumeux souhaitait sans nul doute dissimuler de tous afin de ne pas souffrir, comme la plupart des gens mâtures et expérimentés.

- Pourquoi devrai-je vous quitter. … Touchez moi, et vous comprendrez votre frustration.

Alors, Hisagi Fukutaisho voulait réussir là où Abarai Renji avait échoué. Mais ce ne serait que le motif officiel de l'histoire. Ce rapprochement, l'intimité dans la chambre, le contrôle d'un Capitaine sur sa modeste personne, cet ensemble d'évènements attisant de curieux sentiments avaient au fond altéré son état ainsi que ses principes. Mais une peur indicible et ineffable venait tout naturellement s'écouler dans ses veines. Il transpirait le manque total de confiance.. Ce qui allait le pousser à attaquer Byakuya plutôt que de rebrousser chemin sans chercher les ambages. Et il avait dans l'idée de pousser le Noble dans ses retranchements avec un zeste de tact. L'optique était telle que faire allusion à Hisana, de peur de se fourvoyer sur l'ensemble des rumeurs du Gotei 13, fut rapidement mis de côté. Son visage se redressa devant un plus grave faciès -celui de byby-, sans compter que son charisme ne manquait pas d'intimider, mais le Vice Capitaine tomba accidentellement sur une lueur de tristesse, de mélancolie où la nostalgie semblait s'éprendre de ces expressions. Son cœur se serra, et ce dernier allait proférer quelques paroles troublantes quand sa question le figea sur place. Pardon ?

- Il semblerait que mes lèvres aient ce naturel goût d'alcool car je n'ai bu une seul goute, Kuchiki Taisho.

Un sourire cynique raviva son visage qui s'était auparavant enterré dans le mutisme, à force de réflexions mais sa réponse à sa question si méprisée avait agrémenté son sérieux état.

- Sauf erreur, vous souhaiteriez vous en assurer ?

Aucune taquinerie, aucune espièglerie ne fut exprimée dans un timbre loin d'être doucereux. Hisagi était un homme, pas une demoiselle qui affriolait. Mais la fatigue arpentant les traits fins de son intérêt lui fit froncer les sourcils, mécontent de le savoir dans un état tel qu'il devrait le laisser tranquille, dans la mesure du raisonnable. Hors, le Fukutaisho était dans l'incapacité de le quitter sans profiter… de sa chaleur.

- Vous devriez vous laisser faire.

....A suivre...