Chapitre révisé ! Et il en avait bien besoin ! En espérant que la reprise des chapitres fera un peu moins passer Kara pour une Mary-Sue. Mon dieu, les syncopes que j'ai fait en relisant ce vieux texte...

En raison du manque FLAGRANT de place dans la barre de résumé(hum hum... BI), le voici, au complet ci-dessous...

Bonne lecture ! ^^


Çavous est déjà arrivés, à vous, de vous retrouver dans une histoire censée être complètement fictive et se dérouler sur une galaxie lointaine, très lointaine ? Où des gens se déplacent en vaisseaux spatiaux, où certains d'entre eux possèdent des dons de télékinésie, de force mentale incroyable et des sabres lasers, où vous êtes poursuivis par un empire galactique complètement sur les nerfs parce qu'un groupe se faisant appeler l'Alliance Rebelle leur en fait voir de toutes les couleurs en faisant exploser l'une de leurs constructions militaires la plus aboutie de tous les temps, capable de détruire une planète entière en un seul coup ?

Si la réponse est oui, vous pouvez passer votre chemin, puisque vous saurez ce que moi, j'ai ressenti en arrivant, comme ça, un beau matin, la gueule enfarinée et les cheveux ébouriffés par ce voyage soudain, que j'avais pas prévu.

Si la réponse est non, restez et attendez le conteur. Vous connaîtrez alors mon histoire…


Je traverse l'espace temps en mode « buzz l'éclair » !

Pourquoi, pourquoi, POURQUOI !

Raah ! Mais j'en ai marre moi ! Expliquez moi l'utilité des mathématiques ! À quoi cela sert-il de connaître les racines carrées des nombres impairs !?

Je suis sortie de la salle de maths comme un ouragan, d'humeur profondément massacrante et inapte à quelque conversation que ce soit. C'est vrai quoi ! Je vais pas baser ma vie sur des formules scientifiques, non plus !

C'est sans doute pour ça que le prof, grand sourire sadique aux lèvres et regard de hyène, m'a rendu ma copie joyeusement griffonnée d'une note tellement catastrophique que je ne la prononcerai pas à voix haute.

Grommelant à voix basse des malédictions toutes plus farfelues les unes que les autres (vous voyez, moi-même je les trouves nazes !) à l'encontre des profs de maths, aux contrôles inutiles et - allez savoir pourquoi – aux jours sans poulet à la cantine, j'ai dévalé les marches de l'escalier principal de l'école d'un blanc sale et je suis sortie dans la cour à moitié vide au moment où la cloche sonnait.

Sans prendre le temps de regarder où j'allais, j'ai traversé la rue et je suis allée noyer ma rancœur dans un chocolat viennois chez mon serveur préféré.

Au fait, on s'est pas présentés, pas vrai ?

Bon, alors, on va faire les choses simplement. J'aime pas les manières détournées, ça me casse les pompes.

Prénom : Kara.

Nom : Bisson (c'est pas par choix, hein ! Certainement pas !)

Age : 14 ans et 12 mois.

Profession (officielle) : Collégienne.

Profession (officieuse, donc d'après les profs) : Glandeuse tête à claques (attention ! Ce statut n'est pas accordé qu'en fonction de mes notes, mais aussi d'après mon comportement en classe, encore une fois d'après eux...)

Statut des parents : Disparus.

Adresse : ...Orphelinat (et vous foutez pas de moi !)

Voilà en gros à quoi se résumait ma situation. Rien de brillant ou d'exceptionnel, cela va de soi. On avait le caractère qu'on avait, et j'allais certainement pas en changer pour les beaux yeux de Pierre, Paul ou Jacques.

Fière, moi ? Naaaaaaan !

Susceptible ?

Meh.

Bref, toujours est-il que si on me foutait la paix pour la pitié, on me foutait aussi royalement la paix pour ce qui était de l'amitié ! Parce que je les faisais fuir, je pense, je n'avais pas un seul pote avec qui partager des moments privilégiés, comme sortir au cinéma, rigoler, faire des soirées détendues... ça, je crois bien que c'était l'un des seuls trucs que je regrettais, quand je regardais les autres partir ensemble tandis que je rentrais seule vers mon « lieu de domicile » (vous avez deviné, j'ai nommé l'orphelinat), l'une des raisons aussi pour laquelle je sortais à toute vitesse à la fin des cours. Petit à petit, je m'étais forgée une carapace que beaucoup auraient aujourd'hui du mal à percer. Je n'acceptais pas facilement que l'on se rapproche de moi...

En bref, j'étais farouche.

Un peu moins pour une personne, cependant.

Mon serveur de café préféré.

J'ai poussé la porte dudit café un peu plus brusquement que d'habitude, ce soir là, et j'ai lâché mon sac de classe sur une chaise vide avant de m'affaler en poussant un grognement qui aurait aisément renvoyé un tigre à la niche vite fait bien fait tellement j'étais énervée.

Coup de chance, c'était Samuel, la seule personne au monde qui osait visiblement encore m'approcher dans ce bas-monde, qui vint me voir avec son sourire à la « Kara » comme il l'appelait. Mais je ne sais pas pourquoi, je l'ai trouvé un peu crispé, aujourd'hui.

- Comme d'habitude, princesse ? , m'a-t-il demandé en secouant ses dreadlocks.

- Je t'ai déjà demandé de ne pas m'appeler comme ça, ai-je répliqué en regardant ailleurs.

- Oh, c'est bon, Kara, je plaisante ! Alors, comme d'habitude, ou pas ?

- ... S'il te plait.

Samuel m'a fait un clin d'œil, puis est allé derrière le comptoir pour me préparer mon péché mignon, tandis que mon regard se perdait dans les feuilles mortes qui virevoltaient dehors. De l'autre coté de la vitre, une mère serrait sa fillette dans ses bras alors qu'elle venait de sortir de l'école. Elle lui caressait les cheveux, lui offrait des sourires chauds et affectueux et lui faisaient de petits bisous dans le cou, ce qui faisait rire l'enfant. Je me suis demandée si ma mère avait fait pareil pour moi, lorsque j'avais son âge. Avait-elle été aussi aimante envers moi ? M'aurait-elle protégée du froid de l'automne comme cette mère le faisait avec sa petite fille ? Je n'en savais rien.

La vérité, c'était que mes parents avaient disparu lorsque je n'avais qu'un an et demi, et il m'était impossible de m'en rappeler, sinon, quelques impressions floues de chaleur et de douceur qui me revenaient de temps plus anciens que ma mémoire. Oui, mes parents me manquaient, bien que je ne leur ais jamais parlé, bien que je n'ai aucun souvenir de leur visage. Mais bizarrement, j'étais sure que ces impressions lointaines me venaient de ma mère, et non de mon père. Me détestait-il, ou bien était-il parti avant ma mère ? Je ne saurais sans doute jamais...

A l'orphelinat, tous avaient un membre très éloigné de la famille qui les appelait de temps à autres pour prendre de leurs nouvelles... Sauf moi.

Personne, pas de cousins de germains au troisième degré, pas de grands parents s'étant disputé avec leur enfant, pas de tante richissime dont je n'avais pas entendu parler... Rien.

C'était aussi une des raisons qui me poussaient à m'isoler des autres. Eux avaient une trace de leur famille sur cette terre. Pas moi. J'étais un mouton encore plus noir parmi les moutons noirs, le plus vilain petit canard des horribles canetons.

Bon après, c'est bien plus facile à supporter quand on a subi ça toute sa vie.

Et tant pis pour le reste.

Samuel revint avec mon chocolat tant désiré et me le servit. Alors que j'allais plonger ma cuillère dans la chantilly, j'ai cru halluciner lorsqu'il s'est assis sur la dernière chaise libre de la table où je m'étais installée et m'a regardé d'un air grave. Il ne faisait jamais ça, d'habitude !

- Tu veux quelque chose ? , ai-je plaisanté tandis que je sentais un mauvais pressentiment s'emparer de moi.

- Kara... Il faut sérieusement que je te parle.

- Bin, vas-y ! Je suis toute ouïe !

- Je vais fermer le café.

- Et puis, comme ça tu ne pourras pas dire que... Tu... QUOI !

J'ai sursauté, manquant de renverser ma boisson sur la table, mais je m'en fichais. Mon regard était fixé sur Samuel, tandis que ce qu'il venait de me dire passait en boucle dans ma tête, comme une horrible trahison.

- C'est... C'est une blague...

- Non, Kara. Je dois rentrer chez moi, à la Réunion. Ma mère va plutôt mal.

- Mais... Mais tu peux revenir plus tard ! Pourquoi ?

- Je vais à la Réunion, mais je ne reviendrai pas. Comprends moi, Kara, je n'ai rien qui me retienne ici. Ma place est auprès des miens... Et mon pays me manque...

Je n'ai rien dit. C'était son droit, après tout. Mais je me sentais horriblement trahie malgré ça. C'était pour moi ce qui se rapprochait le plus d'un ami, bien que l'on ait une grande différence d'age.

- Je suis sure que tu comprendrais si tu avais des...

Il a refermé la bouche comme un poisson tiré du cours d'eau, ce à quoi j'ai répondu par un haussement de sourcils éloquent.

Là, il avait fait une gaffe.

Et ça m'a mise encore plus en rogne.

Je me suis levée sans un mot, j'ai sorti l'argent que je lui devais pour mon chocolat auquel je n'avais pas touché et j'ai attrapé mon sac au vol pour sortir.

- Attends, Kara !

Je me suis arrêtée juste avant de mettre le nez dehors et je l'ai fusillé du regard. Je ne pleurerai pas. Pas pour ça. Pas pour lui. Après tout, il ne valait en fait pas mieux que les autres...

- Bonne chance pour ta nouvelle vie, ai-je lâché d'un ton cassant.

- Kara...

Trop tard, je ne voulais plus l'écouter. Je suis sortie en claquant la porte avec violence, sous l'œil surpris des clients encore présents.

Et je ne sais pas pourquoi, j'aurais juré qu'un truc en verre, dans le café, s'est soudain brisé en mille morceaux, d'après le bruit infernal suivi du juron que j'ai entendu avant de fermer la porte.

Mais j'étais vraiment trop en rogne pour m'en soucier véritablement. Maudissant Samuel et ma propre bêtise, j'ai remonté la rue à fond la caisse, bousculant passants et poubelles, ivre de colère et de chagrin.

Quelle journée de merde !

Finalement, j'ai fini par m'arrêter dans une ruelle sale perpendiculaire à celle dans laquelle j'avais mis un bordel pas possible. J'ai lâché mon sac et je me suis mise à pleurer comme une vraie gamine, recroquevillée contre le mur couvert de graffitis, dans la lueur diffuse du crépuscule. Ça ne m'arrivait pas souvent de craquer, et encore, je suis gentille quand je dis "pas souvent", parce que la dernière fois que j'avais versé des larmes, c'était deux ans plus tôt. Je n'étais alors jurée que je ne pleurnicherais plus jamais, parce que ça ne servait strictement à rien.

Je me retrouvais incapable de tenir mes propres promesses.

Mais là, je devais avouer que j'en avais besoin.

Je vous ai pas dit, au fait ?

Je suis « née » le 8 octobre, autrement dit, le 8 octobre est le jour durant lequel on m'a trouvée dans les poubelles d'une rue très semblable à celle-ci.

Bon anniversaire à moi, donc.

En pleurant, j'ai entraperçu un truc par terre. C'était un vieil opinel, dont la lame était abîmée, émoussée. Quel beau cadeau ! Merci, Destin ! Je me suis mise à verser mes sanglots dessus. Cool, rajoutons une couche de rouille supplémentaire, il sera parfait !

J'étais vraiment conne, moi...

Avec rage, je l'ai glissé dans la poche de mon pantalon sans vraiment y penser, puis je me suis de nouveau caché le visage.

Toute à mes larmes et à ma morve, j'ai soudain senti un vent froid souffler dans la ruelle, emportant avec lui emballages vides et feuilles mortes. Mais ledit vent se faisait de plus en plus fort, et j'ai fini pas relever la tête.

Avant d'écarquiller les yeux de stupeur.

Devant moi, il y avait une espèce de... tourbillon. Ouais, c'était ça. Un tourbillon, qui émettait une lumière blanche puissante et de plus en plus aveuglante, qui grossissait aussi, tout en aspirant sans distinction tout ce qui ne collait pas au sol. Mes cheveux noirs et raides ont commencé à être agités par cette bise de plus en plus violente et j'ai senti que...

Que moi aussi j'allais y passer.

Parce que mes pieds commençaient à avancer tous seuls.

Ah non ! Pas question d'aller rejoindre le fond de cette cuvette de chiottes géante ! Je veux paaaaas !

Désespérée, je me suis accrochée comme je pouvais à un lampadaire miraculeux qui se tenait là. Il était temps parce que le vent avait encore forci, et je devais m'accrocher de toutes mes forces pour ne pas être aspirée à mon tour. Mon sac, paix à son âme, avait disparu depuis longtemps dans le tourbillon, tout comme les poubelles, les détritus, les feuilles mortes et tout le reste. Si cela continuait, mes vêtements allaient suivre la cadence, eux aussi !

Génial ! J'allais finir à poil, m'accrochant avec désespoir au poteau d'un lampadaire pour ne pas finir aspirée par un tourbillon venu d'on ne savait où et qui était de plus en plus puissant.

Quand je vous disais que c'était une journée de merde...

Soudain, alors que je crispais encore plus mes pauvres doigts raides, si c'était possible, pour ne pas être arrachée à ma bouée de sauvetage, j'ai entendu une voix.

Douce et apaisante, elle m'a soufflé comme si quelqu'un s'était tenu juste à coté de moi pour me murmurer à l'oreille :

« Kara... Lâche... Je t'en prie... »

- Quoi ?

Evidemment, il fallait s'y attendre. Comme j'ai été déconcentrée... J'ai lâché.

Aussitôt, la tourbillon m'a entraîné vers lui sans aucune pitié. Il voulait finir le boulot de nettoyer complètement cette rue de toutes ses saletés, et bin, il allait être servi ! J'ai gratté le sol pour me retenir à quelque chose, en vain.

Mes jambes ont touché le tourbillon mystérieux... Et Slurp !

L'instant d'après, je traversais ce qui me semblait être un champ sans fin d'étoiles, mais beaucoup plus brillantes que les étoiles ordinaires. On aurait dit que chacune d'entre elles contenaient un monde, qu'elles protégeaient contre toutes intrusions intempestives. Un sifflement rugissait à mes oreilles malmenées et je me gelais. Mais surtout, j'allais de plus en plus vite, et je voulais fermer les yeux, mais je n'y arrivais pas.

On aurait dit que je tombais, mais presque à l'horizontale. Non, en fait, on aurait dit que mon corps était attiré par quelque chose, de puissant, de fort et de terriblement ancien, comme s'il avait toujours été là.

Autour de moi, comme en moi.

Combien de temps passa ainsi, je ne savais pas, mais si ce n'était pas aussi impressionnant, je me serais endormie à coup sur. En tout cas, je n'ai pas crié. De un, parce que je n'avais pas l'habitude de piailler comme une dinde, et de deux, parce que mon souffle semblait s'être bloqué dans ma gorge. C'est tout juste si j'arrivais à respirer !

Puis j'ai vu que je m'approchais de plus en plus d'une des « étoiles », qui grossissait à vue d'œil. Problème, lesdites étoiles étaient entourées d'une barrière bizarre. On aurait dit une bulle de savon, mais taille XXXXXXXXXXXXL.

De quoi vous foutre les chocottes. Surtout si vous arriviez à vitesse grand V dessus. J'ai mis les mains devant moi pour amortir le choc, attendant l'instant fatidique...

Puis une seconde avant l'impact, je me suis posée une question complètement débile...

Ting ! Vous avez 10 secondes pour répondre à cette question :

Si vous arrivez à 15000 km/h sur une bulle de savon gigantissime qui contient une espèce d'univers entier en son sein, que va-t-il se passer ? :

a. Vous faites éclater la bulle.

b. Vous rebondissez et passez votre chemin.

c. Vous faites demi-tour et cherchez une autre destination.

Et la réponse est...

J'ai traversé la bulle comme si elle n'existait pas, mais il n'empêche que j'ai eu l'impression que l'on me brûlait le visage au fer rouge. Là, j'ai hurlé de douleur, puis ce fut tellement violent qu'un voile noir est venu couvrir ma vision. J'ai juste eu le temps de me rendre compte que je ralentissais, puis j'ai perdu conscience...


Aaah ! Un petit lifting plus que nécessaire !

À pluche !

Lereniel