Disclaimer : Naruto appartient à Masashi Kishimoto

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Iruka se réveilla en retard.

Il se leva en sursaut suite à un cauchemar étrange additionné à son horloge biologique qui lui indiquait neuf heures. Il courut à travers l'appartement et fonça dans la structure de ramens que Naruto c'était amusé à faire la veille. Il n'arrêta sa course qu'une fois dans la douche… dont l'eau chaude manquait. En moins d'une minute, il avait fini sa toilette glaciale.

Comme il passait un vieux jean, il perdit l'équilibre et s'écrasa au sol. Il rageait intérieurement en essayant de se contenir. C'était de sa faute après tout, s'il était en retard…Le jour de la rentrée!

Il enfila un T-Shirt noir et ses chaussures, prenant son sac à la volée. Il dévala l'escalier en fonçant dans son voisin de palier.

- Mizuki!

- Merde! Toi aussi t'as passé tout droit?!

Iruka acquiesça en silence alors que son ami lui tirait l'avant-bras en lui indiquant qu'il s'apprêtait à courir. Iruka le suivait, ses cheveux encore humides lui fouettant le visage de façon agressive à chaque pas.

Heureusement pour eux, ils n'habitaient pas très loin de l'université et leur course ne fut pas très longue. Les deux jeunes hommes se dirigèrent rapidement vers l'aile principale des bâtiments du campus.

Comme ils franchissaient le seuil de la porte de leur local, Mizuki esquiva de justesse un bout de craie qui leur était destiné. Iruka le reçut en plein front, ce qui déclencha des murmures ricaneurs dans la grande salle.

- Et bien mon vieux, c'est pas ta journée hein?, lança Mizuki de son rire arrogant en lui donnant une claque dans le dos.

-M. Tôji, est-ce que je dois vous signaler que vous n'êtes pas en meilleure posture que votre ami Umino, lança le petit homme qui continuait à faire face au grand tableau, sa petite main ridée terminant l'écriture d'une phrase.

Il s'appelait ; un ancêtre à la voix calme et autoritaire. Malgré sa petite taille et son visage vieilli de rides creuses, il inspirait le respect et la sérénité dans son habituel et éternel costume noir.

Iruka glissa sa main dans ses cheveux bruns pour les dégager de son visage. Il avança dans l'auditorium, suivit de près part Mizuki. C'est alors qu'il aperçut une main s'agiter dans son champ de vision.

Il soupira.

Elle portait un immense décolleté débordant. Il n'avait pas envie de voir Anko dans ses excès de manque d'affection sexuelle. Heureusement pour lui, Mizuki le dépassa rapidement pour s'installer à côté de la jeune femme.

Iruka était mort de fatigue, se forçant à suivre le cours pénible de . Il se réjouissait à l'idée de pouvoir dormir dans le cours suivant, le cours de littérature.

Il n'avait jamais eu Jiraya comme professeur, mais sa réputation le réjouissait déjà. Cet enseignant était une idole; non seulement pour ses nouvelles érotiques, mais aussi pour son talent littéraire. Gagnant de plusieurs prix (Prix Matsumoto pour ses romans de « divertissement », Prix Noma pour une œuvre remarquable et trois fois le prix Naoki pour ses œuvres populaires), Jiraya était pour la plupart du temps louangé par ses anciens élèves pour son attitude zen et teintée d'un je-m'en-foutisme légendaire.

Il devait être près de midi et demi quand les laissa partir.

Iruka zigzaguait dans les couloirs, Anko et Mizuki trainant derrière lui en parlant et s'esclaffant sans qu'il leur porte attention. C'était leur dernière année pour leur BAC* et qu'ils faisaient tous les trois leur en études littéraires.

Anko comptait se spécialiser en création littéraire, tandis que Mizuki et Iruka avaient choisi la sémiologie. Iruka s'était volontairement impliqué dans la revue littéraire du département de sa chaire d'étude et faisait partie de l'équipe de basket ball universitaire. En fait, il travaillait d'arrache-pied et souffrait d'un horaire trop chargé pour le commun des mortels. Mais Umino Iruka n'était pas du tout le genre à baisser les bras si facilement.

L'étudiant laissa ses deux compagnons à la cafétéria, se rendant lui-même au bureau du registrariat afin de remplir un formulaire manquant à son dossier d'inscription.

Après tout cela, Iruka qui n'eut pas le temps de manger, s'avança d'un pas las dans l'auditorium et s'écroula sur la première table à côté de la porte. Il était crevé. Il n'avait pas dormi de la nuit, torturé par une pièce de piano qu'il peaufinait. Il devait créer une chanson qui accompagnerait la pièce de théâtre scolaire de Naruto pour laquelle il participait en tant que parent bénévole.

Il attacha ses longs cheveux bruns comme il avait l'habitude de le faire quand il étudiait. (Il ne pouvait résister à l'envie de se jouer dans les cheveux lors des cours ennuyeux, et il avait développé se truc pour favoriser sa concentration, même si à présent, il s'agissait plutôt d'une habitude.). Bien qu'il soit beaucoup plus beau les cheveux lousses, Anko le trouvait mignon avec sa queue de cheval, si ce n'était de l'élastique atroce qui retenait ses mèches folles et son toupet.

(Naruto l'avait fait lui-même et lui avait offert pendant qu'Iruka était en période critique d'examen à sa première année d'université. Malgré le fait qu'il sache très bien que l'élastique soit laid, il avait trouvé l'attention si adorable qu'il ne s'était jamais senti le cœur à s'en séparer bien qu'il s'agit plutôt d'une sorte de longue corde multicolore à motifs douteux...)

Après vingt minutes, le professeur n'était toujours pas arrivé et le jeune homme se planta le front sur la table, en signe de désespoir, son estomac criant famine dans une cacophonie horrible.

Il était étourdi à cause de la fatigue, du manque de nourriture, et surtout à cause d'Anko et de Mizuki qui sapaient son espace personnel en faisant un vacarme.

Iruka n'en pouvait plus. Il était irritable et irrité; cette équation simple le poussa à hausser la voix.

- Allez vous la fermer, grogna-t-il, la tête toujours plantée sur la table.

- Oh… Ruka est fâché, rétorqua Anko d'une vois aguichante en collant sa lourde poitrine sur l'épaule du jeune homme.

- Ah, dégage Anko! , lança Iruka sans bouger, j'en ai marre que tu fasses l'agace, j'en ai marre parce que je suis fatigué, parce que je n'ai rien avalé depuis hier soir, et surtout, ajouta-t-il en haussant le ton, parce que ce putain de prof est en retard!

- Cessez d'accabler le reste de la classe avec vos problèmes personnels qui n'intéressent personne, rétorqua une voix masculine.

Iruka leva la tête et sursauta en se relevant rapidement quand il comprit que quelqu'un se trouvait juste devant lui. Iruka était tout simplement abasourdi par l'incroyable beauté de l'homme qui se trouvait devant lui. Il était grand et mince, habillé proprement d'une chemise bleu pâle rehaussée d'un débardeur marin qui s'agençait avec ses pantalons ajustés. Il portait une cravate qui lui donnait un air de gentleman qui se mariait à ses traits nobles. Malgré que ses cheveux soient complètement gris, il n'avait pas l'air à peine plus âgé qu'Iruka. Après mures réflexions, ses cheveux n'étaient pas gris, plutôt argenté. Ils brillaient avec force sous l'éclairage puissant de la salle ce qui lui donnait une aura mystérieuse et se reflétait avec la monture argentée de ses lunettes. Il abordait une cicatrice imposante au niveau de l'œil gauche qui brisait la douceur angélique de son visage en lui donnant un air de mafioso. Son œil était rouge, sûrement dû à l'accident qui avait laissé cette cicatrice, tandis que l'œil droit était d'un bleu foncé. Ses cheveux en bataille et son allure classe avait quelque chose de si attirant que tous les individus dans la classe (garçons et filles) s'étaient tus en le regardant, comme hypnotisés.

Sa voix calme et grave avait quelque chose de viril qui s'ajoutait à son apparence magnifique. Comme si tout le monde était suspendu à ses lèvres, il s'avança en silence et déposa son sac sur le bureau qui faisait face à la classe et s'approchant du tableau.

- Mon nom est Hatake Kakashi, lança-t-il à la classe en lui faisant dos. Il saisit une craie et commença à inscrire son nom sur le tableau, je suis le nouveau professeur d'Identité et altérité littéraires, suite à la retraite de . Mais n'aillez crainte, j'aborde pratiquement les mêmes techniques d'enseignement que lui à quelques petites différences près, poursuivit-il en se retournant, un magnifique sourire accroché à ses lèvres, Oh… et Monsieur, vous pouvez vous rassoir et cessez de vous ridiculiser, vous savez?

Iruka qui était toujours debout, se rassit en une fraction de seconde, rouge de honte.

Plusieurs personnes murmuraient. Les filles papotaient en jubilant, tandis que les garçons se plaignaient de ne pas avoir le légendaire Jiraya, l'homme dont les cours étaient remplis d'anatomie féminine.

Puis, soudainement, une fille hurla :

- Êtes-vous le fameux Hatake Kakashi qui a remporté le prix Akutagawa l'an dernier?!

Le magnifique visage du professeur se couvrit d'un léger voile rose au niveau des joues et il acquiesça le sourire aux lèvres, en balbutiant quelque chose d'à peine compréhensible. Ce visage poignardait Iruka jusqu'au fond des tripes.

Comment un homme si beau pouvait avoir une attitude aussi merdique?

Iruka gratouillait silencieusement sa cicatrice traversant la courbe de son nez en se disant que sa journée allait de mal en pis.

- Bon je vais vous expliquer le déroulement du cours d'aujourd'hui, reprit Kakashi d'un ton neutre. D'abord, vous allez vous répartirent à travers l'auditorium. Soyez le plus éloigné les uns des autres, la salle est très grande et nous sommes peu nombreux, alors il ne devrait pas y avoir de problèmes.

Une fois tout le monde déplacé, il reprit la parole en sortant un appareil polaroid de son sac.

Comme Jiraya le faisait à chaque année, je vais passer vous voir un à un en prenant une photo de vous. Vous n'aurez qu'à écrire votre nom juste en dessous et me la remettre à la fin de classe avec votre travail. Pour mieux vous connaître, je procède à une mise à niveau en littérature et donc j'aimerais que vous m'écriviez un léger texte du genre littéraire de votre choix pour me situer sur vos capacités. Vous avez une heure à partir de maintenant.

La classe grouillait de bruit de papier et de mouvement de gens à la recherche de crayon alors que le professeur commençait à circuler rapidement dans la classe.

Iruka se prit la tête à deux mains en soupirant. Son estomac lui parlait en grognant alors qu'il essayait de se concentrer sur le texte. Il cherchait vainement des idées dans sa tête, qui elle, le ramenait toujours à des images de nourriture.

Il redressa à peine la tête quand Kakashi se planta devant lui l'appareil photo en main. Il replongea tout de suite son regard sur sa feuille blanche, quand il aperçut la grande main pâle de l'autre homme déposer une boîte de Smarties sur sa table. Il releva rapidement les yeux pour croiser le regard de l'autre homme, quand celui-ci, qui avait déjà le visage illuminé d'un sourire, lui marmonnant qu'on travaille toujours mieux le ventre plein.

Iruka se mit à sourire contre son gré alors qu'un flash aveuglant le pris par surprise en lui faisait exploser la rétine. Kakashi agita faiblement la photo et la déposa sur la table en empruntant l'escalier à côté d'Iruka qui menait à la rangée suivante.

Sans plus attendre et avec un enthousiasme débordant, le jeune homme ouvrit la boîte de Smarties en commençant à savourer chaque petit morceau de bonheur qui faisait taire, pour l'instant, son infâme ventre.

Il se mit au travail rapidement, jetant quelques coups d'œil hasardeux au jeune professeur qui se déplaçait entre les rangées, photographiant ses étudiants. Puis, il se leva parmi les premiers et inscrivit son nom sur la photo comme on lui avait demandé en apportant son travail au plus sexy des professeurs qu'il n'avait jamais eu.

- Merci, chuchota Iruka en ne voulant perturber la concentration des gens de la classe.

- Merci à toi pour ton bon travail, répondit tout simplement Kakashi en délaissant vaguement son roman pour afficher un faible sourire sur ses lèvres glaciales.

Iruka quitta la salle hâtivement en espérant qu'il ne rougissait pas trop. Il regarda sa montre : seize heures. Il avait le temps d'attraper Naruto sur le chemin du retour et d'aller faire l'épicerie avec lui.

Après que tout le monde ait terminé et qu'ils aient tous quitté la salle, Kakashi rangeant tous les travaux dans son cartable en cuir et se dirigea vers la sortie en marchant lentement. Il laissa son cartable dans son bureau et prit son sac de sport et poursuivit sa route vers le gymnase. À cette heure-ci, Gaï allait sûrement être là, et prêt à un affrontement hebdomadaire.