Comme promis sur mon profil, début de publication de cette fic Ron/Hermione qui comporteras 12 chapitres. Bien entendu, je n'oublie pas mon autre fic "Le destin de Lily" dont la prochaine publication ne devrait pas tarder.
Le titre de ce chapitre se rapporte bien entendu à la sublime chanson de Barbara.
Chapitre 1 : Dis quand reviendras-tu ?
Dis, quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu
Que tout le temps qui passe
Ne se rattrape guère...
Que tout le temps perdu
Ne se rattrape plus !
Ce matin là, Ron se réveilla de très mauvaise humeur. Il avait mal dormi et c'était encore à cause d'Hermione. De toute façon il dormait mal depuis dix-neuf jours que Voldemort avait été vaincu et c'était souvent à cause d'Hermione. Son dernier hibou, le seul qu'elle avait d'ailleurs daigné lui envoyer depuis son départ en Australie, empoisonnait son esprit depuis deux semaines.
Cher Ron,
Ne t'inquiètes pas, tout va bien pour moi. J'ai retrouvé mes parents et ils n'ont aucune séquelle du sortilège d'amnésie. Cependant, je ne pense pas rentrer tout de suite en Angleterre, j'ai besoin de les retrouver et d'oublier un peu toute cette histoire, loin de la magie.
Comprends moi,
Hermione
A chaque fois qu'il lisait le bout de parchemin, il avait envie de le chiffonner et de le jeter à travers sa chambre. Elle n'en avait donc rien à faire de lui ? Elle ne pensait pas que eux aussi avaient besoin de se retrouver ? Mais c'était dur d'être jaloux de ses parents, dans la mesure où il comprenait tout à fait qu'elle ait besoin de se retrouver en famille. Lui même n'était-il pas au Terrier avec toute sa famille et Harry ? Non, ce qui lui faisait mal c'est qu'elle mettait volontairement une distance entre eux - la poudre de cheminette et le transplanage n'avait pas été inventés pour rien. Ce qui le tuait c'est qu'elle parlait "d'oublier cette histoire". Mais lui ne voulait pas oublier ! De toute façon même s'il l'avait voulu il n'aurait pas pu. C'était complètement absurde ! Comment pouvait-on oublier une chose pareille ? Il devait se rendre à l'évidence : Hermione le fuyait, lui et toute la guerre contre Voldemort. Et cela ne lui ressemblait vraiment pas.
Il passa un t-shirt "Canons de Chudley" orange vif et sale, qui jurait particulièrement avec ses cheveux - eux aussi loin d'être propres - et descendit petit-déjeuner. Il retrouva Harry, qui était déjà attablé devant un énorme bol de café fumant, puis grogna un bonjour à peine audible avant de s'asseoir face à son meilleur ami. Ce dernier lui répondit avec enthousiasme et Ron ne put s'empêcher d'être un peu jaloux. Harry était tout simplement resplendissant, à l'opposé de ce qu'il avait pu être l'année dernière. Là aussi, le roux ne pouvait lui en vouloir : Voldemort vaincu, sa cicatrice apaisée, la reconstruction du monde magique, qu'est ce qui aurait pu entacher son nouveau bonheur ? De son côté et sans trop se l'expliquer, Ron ne partageait pas la liesse générale qui avait gagné le monde magique,.
A cet instant Ginny apparu et s'empressa de passer ses bras autour du cou de Harry, qui se retourna et lui adressa un sourire lumineux. Ron plongea sa cuillère dans le pot de marmelade un peu trop violemment. Le jeune homme aurait préférer que ces deux là soient moins démonstratifs. Il devait avouer qu'il était aussi un peu jaloux, là encore, que les choses aient été aussi facile pour Harry : Ginny lui avait tout pardonné et tout le monde voyait leur couple comme la chose la plus évidente du monde. Pourquoi ce n'était pas aussi évident entre lui et Hermione ? Certes, à part son meilleur ami, personne n'était au courant de leur baiser durant la bataille finale. Ce fameux baiser... Celui qui hantait ses nuits depuis dix-neuf jours. Pour Ron, à partir de cet instant, il avait considéré qu'il était avec Hermione. Être avec quelqu'un. Qu'est-ce que ça voulait dire après tout si le quelqu'un en question n'était plus là et refusait de communiquer avec vous ?
Harry et Ginny échangèrent un baiser langoureux et la rousse s'assit à côté du brun à lunette. Le côté vieux jeu et protecteur de Ron grogna en lui. Il était étonné du laxisme de ses parents, même envers Harry. D'accord officiellement ils faisaient chambre à part, mais le survivant avait rarement passé la nuit dans la chambre de Ron, chambre où il aurait dû normalement être. Si Hermione avait été là, elle aurait sûrement levé les yeux au ciel en soupirant qu'on était plus au XIX° siècle et qu'il devait les laisser vivre leur vie. Hermione. Rien que de penser à elle lui faisait mal et malheureusement il y pensait très souvent.
- Ron, tu ne ressembles vraiment à rien, si je puis me permettre, intervint Ginny avec son tact légendaire, un bras toujours autour de Harry. Un peu plus et on va croire que tu es apparenté à la goule plutôt qu'à nous.
Il décida de l'ignorer superbement mais il devait avouer qu'elle n'avait pas forcément tord. Depuis quelques jours, il avait tendance à négliger complètement son apparence : ses habits étaient chiffonnés et il aurait eu grand besoin de se raser. Heureusement, à part Ginny, personne ne semblait trop s'en soucier.
Molly apparu dans l'embrasure de la porte, un énorme chaudron remplit à ras bord de légumes.
- Bonjour mes chéris, vous avez passé une bonne nuit ? lança-t-elle de sa voix enjouée.
- Très bonne, répondit Ginny avec un peu trop d'enthousiasme.
Ron essaya de ne pas imaginer ce que Ginny avait pu faire pendant la nuit. Peut être qu'il se faisait des films et que sa sœur et son meilleur ami se contentaient de dormir ensemble. Et pourquoi pas jouer aux échecs sorciers ? intervient une petite voix sarcastique dans sa tête. Stupide voix.
Molly entreprit de préparer le déjeuner sur la table déjà encombrée.
- J'espère que les autres vont vite descendre manger que je puisse débarrasser, soupira-t-elle.
- Oh de toute façon, répondit Ginny, il ne manque que Georges et...
La fin de sa phrase mourut dans sa gorge et il y eut un silence pesant. Il n'était pas difficile de deviner le prénom manquant. C'est dans ces moments que Ron ressentait le plus cruellement l'absence de son frère et ils étaient fréquents. Ginny porta la main à sa bouche et Harry lui passa une main réconfortante dans le dos. De son côté, Molly préféra s'absorber dans l'épluchage des légumes mais personne ne fut dupe.
Ron regarda par la fenêtre pour masquer ses larmes. Il se demanda si un jour la douleur serait moins vive. C'était tellement affreux d'être tous réunis au Terrier sans Fred. Ils évitaient de trop en parler ou de le mentionner, mais comment oublier quand à chaque fois qu'ils voyaient le visage de Georges, son image s'imposaient à eux. Georges... Il était tout simplement l'ombre de lui même. Son activité principale consistait à être enfermé dans sa chambre et Ron pouvait compter sur les doigts d'une main les mots qu'il avait prononcés depuis dix-neuf jours.
Le roux vit Harry replonger ses lèvres dans le breuvage fumant et se rendit compte qu'il était incapable d'avaler quoi que ce soit. Dans ces moments là son meilleur ami l'énervait. En fait le monde entier l'énervait. Son frère était mort et toute manifestation de joie lui était insupportable. Voilà pourquoi l'allégresse provoquée par la chute de Voldemort lui était étrangère et presque malvenue.
Heureusement, un arrivage massif de hiboux fit diversion et comme d'habitude la majorité des parchemins étaient destinés à Harry. Ce dernier ne chômait pas depuis la mort de Voldemort et Kingsley Shacklebolt, désormais ministre de la magie, lui envoyait un hibou quasi quotidiennement. A cela, venait s'ajouter les multiples lettres d'admiration et autres demandes en mariage, qui énervaient particulièrement Ginny.
- Attends celle là t'envoie carrément un photo d'elle en sous-vêtement ! s'indigna sa sœur en brandissant le contenu d'une lettre.
- Fait voir, fit Ron soudainement intéressé.
Erreur stratégique. Ginny eut un sourire réjouit et s'amusa à agiter la photo à quelques centimètres de lui.
- Ronichounet tu n'es qu'un gros pervers, je me demande ce qu'en dirait Hermione...
Ron se figea. C'était vraiment un coup bas de sa part de lui parler d'Hermione comme cela. Il vit à peine Harry qui donnait un coup de coude à la rousse avec un regard de reproche. Le sujet Hermione était quelque peu tabou entre eux, Harry se contentant de lui dire qu'il lui fallait du temps, qu'elle finirait par revenir, et autres phrases de ce genre qui ne l'aidait absolument pas. Pour ne rien arranger, Ron soupçonnait Ginny d'avoir reçu beaucoup plus de hiboux que lui de la part de la brune. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne se sentait pas soutenu. De toute façon il avait l'habitude qu'on pense que tout était de sa faute, après tout n'était-il pas Ron Weasley la goule aux capacités émotionnelles d'une cuillère ?
Pour reprendre contenance le jeune homme attrapa la Gazette du sorcier et lu les gros titre. Une phrase lui sauta immédiatement aux yeux : "Rogue : Ange ou Crapule ? La biographie exclusive de Reeta Skeeter." Voilà qui n'allait pas plaire à Harry.
- Lis ça, lança-t-il à son meilleur ami en lui passant le journal, satisfait malgré lui d'étendre sa propre mauvais humeur à son entourage.
Sa réaction ne se fit pas attendre et Ron se prit une énorme giclée de café dans la figure.
- QUOI ! Comment ose-t-elle ? hurla Harry.
Il pesta ainsi pendant dix bonnes minutes avant de se lever rageusement et d'attraper sa baguette. Ron se sentit coupable d'apprécier l'énervement de Harry. Il était assez égoïste pour ne pas supporter que son ami soit heureux quand lui même était au fond du trou. Le fait d'en être parfaitement conscient n'arrangeait rien.
- Je vais tenter de régler ça au ministère, ne m'attendez pas pour déjeuner Molly.
Bien évidemment Ginny le suivit et bien évidemment Ron se retrouva tout seul. A bien y regarder il n'avait d'ailleurs pas fait grand chose depuis le début du mois. Harry et Ginny passaient le plus clair de leur temps ensemble et Ron se retrouvait régulièrement seul à ruminer son malheur et à penser à Hermione. Si on ajoutait le fait que le premier ministre n'en avait rien à faire de son avis et qu'il n'avait aucun projet pour l'année prochaine, le bilan était peu reluisant.
L'après midi fut morne et banale. Molly, agacée de le voir tourner en rond, le chargea de l'installation des tables pour le diner du soir. Apparemment, ils avaient invité Ted, Andromeda et le petit Teddy. Il y aurait également Neville et Luna. Sauf que Ron n'avait envie de voir personne. Il fit ce qu'on lui demandait avec le plus de mauvaise volonté possible puis alla chasser quelques gnomes pour se changer les idées.
Vers dix-neuf heures, Harry et Ginny furent de retour et la préparation du diner s'intensifia. Georges fit même une petite apparition à la grande joie de tout le monde. Vers vingt heures les invités commencèrent à arriver et le salon s'emplit de conversations joyeuses. Le centre d'attention était évidemment le petit Teddy, que Harry tenait dans ses bras en le regardant avec émotion. A côté de lui, Ginny lui présentait un hochet magique, qui changeait de couleur au rythme d'une musique que Ron aurait volontiers qualifiée de complètement crétine. Il se sentait exclu et cela lui faisait bizarre de voir sa sœur et son meilleur ami pouponner. Peut être qu'un jour cela deviendrait une réalité, même si vu l'âge de Ginny ce n'était clairement pas pour tout de suite. Non, s'il se sentait exclu c'est qu'il avait l'impression que tout le monde avait un avenir sauf lui. Ginny allait retourner à Poudlard ainsi qu'Hermione, Harry s'était vu proposer un poste d'auror et même Georges avait le magasin de farces et attrapes. Lui nageait dans l'indécision la plus totale.
Quand la sonnerie de manifesta une nouvelle fois il alla machinalement ouvrir, se disant cyniquement que comme cela il servirait enfin à quelque chose. Sauf qu'il ne s'attendait clairement pas à rencontrer la personne qui se trouvait derrière la porte.
- Hermione ?
à suivre...
