Disclaimer : L'histoire et les personnages de Saint Seiya appartiennent à Masami Kurumada.
Titre de la fanfiction : Sous l'océan
Titre du chapitre : Une vocation
Auteur : Ardell
Sous l'océan
Chapitre un : Une vocation
Lorsqu'il était tout petit, Io aimait accompagner ses parents au muséum d'histoire naturelle et au zoo. Au musée zoologique également. Dans celui-ci, il prenait plaisir à observer les tailles des différents animaux ; la différence avec la sienne le laissait songeur. L'éléphant de mer, par exemple, impressionnait l'enfant de cinq ans qu'il était alors. Mais, par-dessus tout, il préférait les visites à l'aquarium. Sans trop savoir pourquoi, ce monde aquatique l'attirait. Tous ces poissons multicolores, aux formes féeriques...
C'est ainsi que, très tôt, il apprit les noms des différentes espèces marines, et pas seulement les contemporaines. Car Io appréciait également les monstres marins ayant vécu dans les océans il y avait des dizaines voire des centaines de millions d'années. Le dunkléostéus, énorme poisson cuirassé à la mâchoire plus redoutable que celle du grand requin blanc le basilosaurus, sorte de baleine effilée de dix-huit mètres de long... D'autres encore.
En grandissant, Io souhaitait plus que tout protéger la faune et la flore des océans. Si les choses avaient continué comme ça, il aurait certainement choisi un métier proche des animaux.
Seulement cela ne se passa pas ainsi.
Ce jour-là, il se réveilla avec une monstrueuse migraine. L'idée de manquer les cours ne lui plaisait pas, lui qui voulait décrocher son diplôme pour entamer très vite les études qui l'inspiraient. Mais comment faire autrement que d'obéir à ses parents qui lui intimaient de rester au lit ? La douleur dans sa tête était vraiment trop forte, au point que le jeune homme gémissait sans cesse et grinçait des dents. Le médecin vint et prescrivit des médicaments. Qui ne parurent pas faire l'ombre d'un effet. De plus, la fièvre s'était mise de la partie. Prisonnier de son esprit fiévreux, Io se débattait dans un étrange monde où les animaux qu'il aimait tant, faune terrestre et faune marine, dansaient une sarabande sous son crâne.
Et cette voix... "Destin, ton destin..." répétait-elle sans cesse.
La fièvre s'étendait à tout son corps, il était brûlant, il bouillait intérieurement. Alors que, physiquement, sa température ne dépassait pas les 38°. Mais le thermomètre devait se tromper, il avait si chaud ! Assurément il devait avoir au moins 40°... Ses parents l'exhortaient à la patience, les médicaments allaient faire leurs effets, s'il n'allait pas mieux d'ici quelques heures, on rappellerait le docteur.
Ce ne fut pas nécessaire.
Brusquement la fièvre tomba. La souffrance qui encerclait sa tête disparut.
Mais pas la voix. Qui n'en était plus une désormais. Non, elle faisait partie intégrante de lui, exactement comme s'il s'agissait de sa propre voix intérieure. Et le message qu'elle tentait de lui transmettre pendant sa maladie s'était incrustée en lui, au plus profond de son esprit.
Il était un Général de Poséidon, dieu des océans.
A partir de cet instant, non seulement il ne sentait plus la douleur qui l'avait terrassé tantôt, mais surtout il sentait une incommensurable force brûler en lui, lui fournissant l'énergie nécessaire pour... pour quoi ? Aussitôt la réponse fusa : pour se battre !
La nuit venue, il quitta la maison familiale dans la plus grande discrétion. Dans sa tête, il avait déjà dit adieu à ses parents.
Il se retrouva au bord de la mer. Quiconque l'aurait aperçu alors aurait pensé que ce jeune homme voulait se suicider. Heureusement, il n'y avait personne dans les environs. Et Io avança dans l'eau, encore et encore, jusqu'à ce que sa tête disparaisse sous les flots.
Mais il ne se noya pas. Il se laissa emporter par l'eau, miraculeusement protégé de la mort. Jusqu'à ce qu'il parvienne dans ce lieux étrange et magnifique qui était le fond de l'océan. Un palais splendide se dressait en ce lieu, et, au lointain, il pouvait apercevoir d'étranges colonnes d'une hauteur étourdissante. Il rencontra un homme vêtu d'une Scale, le comprit-il aussitôt. Lequel se présenta comme étant le Dragon des Mers. Très vite, ce dernier emmena Io dans une pièce du palais, où se trouvaient des Scales sous formes de totems.
Le nouvel arrivant n'eut pas à hésiter. L'évidence lui sautait aux yeux : c'était la Scale de Scylla qui lui revenait de droit, elle l'appelait et, curieusement, on aurait dit la voix qui chuchotait à son oreille lorsqu'il était tombé malade.
De maladie, plus question. Au contraire, Io ne s'était jamais senti aussi bien, aussi fort. Après avoir revêtu sa protection, il sentit toute son énergie couler en lui, amplifiant ses forces. De même qu'un savoir prenait place dans son cerveau : toutes les attaques dont il aurait besoin pour défendre son pilier, celui du Pacifique Sud.
Il apprit que sa majesté Poséidon avait l'intention de noyer la Terre afin que naisse un monde nouveau. Certes, cela pouvait sembler barbare de sacrifier d'innombrables innocents... mais l'étaient-ils vraiment tous ? À y bien réfléchir, les hommes méritaient ce qui leur arrivait, eux et leur sale manie de salir, polluer, dégrader... Ses parents ? Io n'y pensait déjà plus. Ils appartenaient à une autre vie.
Lui qui aimait tant les animaux, surtout la faune marine, il ferait tout pour que le nouveau monde voit le jour. Pour cela, il affronterait les Chevaliers d'Athéna. Eux qui voulaient laisser les hommes continuer à tout souiller...
Un peu plus tard, débuta la bataille des sept Océans.
Sûr de lui, sans doute trop, Io de Scylla commit l'erreur de montrer au Saint d'Andromède une démonstration de ses techniques. Et son adversaire trouva la parade à chacune d'elles.
Lorsque Shun lança le nunchaku de l'armure d'or de la Balance vers le pilier, le gardien du Pacifique Sud se précipita pour faire bouclier de son corps. Il fallait... il fallait qu'il tente quelque chose ! Hélas, son pilier, celui qu'il devait protéger, n'était plus... Quant à lui, mortellement touché, il adressa ses dernières paroles à Andromède pour lui conseiller plus de prudence avec ses sentiments.
Io de Scylla avait échoué dans sa mission de protection.
Mais il mourut en sachant qu'il avait fait tout son possible.
