©JKRowling
Bienvenu à vous. Je vous remercie de me lire et vous souhaite un bon moment :)
Âmes Sœurs
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. — Alfred de Musset
CHAPITRE 01
On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera
et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime. _Victor Hugo
Il existe dans le monde magique plusieurs races telles que les Vampires, les Loups Garous, les Veelas, les Nymphes, les Elfes et bien sûr, les Sorciers. Chacune de ces races ont accès à ce que l'on appelle plus communément le potentiel magique, leur permettant ainsi d'utiliser de la magie de toutes sortes. Ce que beaucoup ignorent, ce sont les liens qui en sont issus. C'est là qu'est tout l'intérêt de cette histoire...
Harry jeta violemment le journal sur la table, serrant les dents, à tel point qu'elles crissèrent. Il ferma les yeux, et commença un décompte mental afin de maîtriser sa magie. Hermione et Ron se regardèrent et préférèrent garder le silence. Lorsqu'il fut sûr de se contrôler et que rien exploserait sur le champs, le Survivant inspira un grand coup et se tourna vers ses amis.
« Un jour, je l'écraserai, cet immonde cafard.
— Je me ferai une joie de te l'apporter sur un plateau d'argent, grimaça Ron.
— Écoutez, je sais que cette femme n'a jamais écrit qu'un ramassis de mensonges sur ton compte Harry, mais pour l'instant, elle nous est toujours utile, ensuite tu pourras en faire ce que tu veux.
— Mione, soupira Harry, je veux bien que tu y vois une quelconque utilité, mais cette journaliste, crachat-il, ne mérite même pas de continuer d'écrire. »
Hermione ne daigna pas lui répondre. A la place, elle hocha simplement la tête, rassembla ses affaires et parti en cours. Ron se contenta de pousser un soupir en jetant un coup d'œil à la Une du journal. Cette année risquait non seulement d'être la plus longue, mais aussi la plus dure. Cette année était celle de la rédemption. Les cœurs sont ce qu'ils sont, et les mémoires, elles, n'oublient pas.
Le monde sorcier tel qu'ils l'avaient connu avait été ravagé par Voldemort. La reconstruction de Poudlard avait été l'une des premières initiatives prises par le nouveau Premier Ministre, Kingsley Shacklebolt. Ensuite vint la chasse aux sorciers, la chasse aux Mangemorts, aux fidèles du Lord. La période des procès avait été un enfer, aussi bien pour les premiers concernés que pour les victimes, les familles en deuil et le reste de la communauté. Lorsque la Gazette du Sorcier avait annoncé le commencement des Jugements, ce fut l'euphorie. On se bousculait pour avoir une place au tribunal. C'était devenu un spectacle, un divertissement des plus réjouissants. Dans ces instants là, les murs des cours martiales étaient emplis de haine, de joie malsaine, de rancœur et de colère. Les gens n'oubliaient pas, ne pardonnaient pas et, jamais, ils ne pardonneront. Puis lorsque ces condamnations devinrent journalières, cela devint vite pénible, et surtout éreintant. On se lassait de toute cette agitation, on ne désirait plus grand chose : tourner la page, faire son deuil, avancer et se reconstruire. Chaque jour était plus dur à supporter que la veille, apportant son flot quotidien de malheur et de morts, de souvenirs de guerre et de traumatismes toujours présents. La population voulait en finir pour ne plus en entendre parler. Les décrets s'enchaînèrent ensuite, dont celui autorisant des créatures magiques à devenir professeur, profitant ainsi à Remus Lupin, mais aussi à beaucoup d'autres.
Ron soupira une nouvelle fois avant de se lever à son tour et partit en direction de la salle de potions. Lors des Jugements, il se passa un événement auquel la population sorcière ne s'attendait pas. Le trio d'or intervint en qualité de témoins en la faveur de Narcissa Malefoy et de son fils, Draco Malefoy. La Une relatait leur procès et mettait en avant la relation qu'entretenait l'héritier Malefoy et le Survivant, criant déjà au scandale en accusant le jeune Serpentard d'avoir ensorcelé Celui-qui-a-vaincu. Oh oui, une très longue année en perspective, pensa Ron.
En arrivant devant la porte de potion, il repéra Hermione et alla la rejoindre, Harry sur ses talons. Le roux observa son ami à la dérobée. Celui-ci avait beaucoup grandit récemment et s'était raffermi. Ce changement notable s'accompagnait d'un autre : ses yeux. Lorsqu' Harry fut soigné à St Mangouste, les médecins avaient pris l'initiative de lui corriger la vue. A son réveil, il n'avait désormais plus besoin de ses lunettes. De cette manière, ses grands yeux verts lui mangeaient le visage, et chacun pu les admirer librement sans une monture en fer pour les cacher.
Il fronça les sourcils lorsqu'il constata ses cernes. Harry ne dormait pas bien. Il le savait, et la nuit, lorsque ce dernier se glissait dans son lit en quête de réconfort et de chaleur, il n'objectait jamais et l'accueillait. Entendre les cris de son meilleur ami lui brisait le cœur. Lorsque qu' Harry érigea autour de lui un sort de silence afin de ne plus le déranger, ce fut Ron qui alla le rejoindre, le découvrant en pleurs. Cette nuit là, il se jura de ne jamais l'abandonner. Il arrivait aussi que, durant la journée, le Survivant se laisse submerger par ses souvenirs. Dans ces cas là, ses yeux verts se perdaient dans le vague et c'était Hermione qui prenait le relais en le serrant contre elle. De plus, Harry étant son meilleur ami, il était hors de question de le laisser seul. Il avait donné son corps, son cœur, son âme et sa vie pour tous les sauver. Il se trouverait ingrat et indigne de lui s'il le laissait seul maintenant. Et puis, il avait aussi remarqué que la température corporelle de son ami était anormalement basse ces derniers temps, surtout la nuit, et c'est ce qui l'inquiétait le plus. Si la situation empirait, il l'emmènerait chez Pomfresh, de gré ou de force.
Plus loin, il vit Malefoy arriver, Blaise Zabini à ses côtés. Malgré ce que les journaux pouvaient bien raconter, aucun des trois Gryffondors n'avait plaidé en sa faveur par charité et avait été sincère. A vrai dire, ils ne s'étaient pas concertés et avaient été surpris lorsqu'ils se découvrirent tous les trois témoins. Et pour la première fois, Draco Malefoy, le plus fier des Serpentards s'était incliné devant eux en les remerciant. Depuis, la relation qu'ils entretenaient restait courtoise. Bien sûr, certaines piques étaient restées, et le Serpentard restait égal à lui-même, bien qu'il ne croyait plus aux concepts que son père lui avait inculqués.
« Alors Malefoy, on lèche les bottes de Potter, maintenant que lui et ses amis t'ont sauvé a peau ?
— McLaggen, le jour où je lécherais les bottes de quelqu'un pour obtenir une quelconque faveur sera le jour où Granger acceptera de sortir avec toi.
— Oh arrête un peu, dis-moi plutôt ce que tu leur as promis pour qu'ils te défendent ! D'ouvrir tes cuisses ? S'esclaffa Cormac. »
Draco darda son regard perçant sur lui. Ses yeux grands gris le fixèrent sans ciller, ce qui mit son interlocuteur mal à l'aise. Au final, il se retourna bredouille, mais brûlant de rage pour l'humiliation subie devant Hermione et Ron, mais surtout, Harry. Les trois le regardèrent avec un air impassible, lui signifiant qu'il ne recevrait pas d'aide de leur part contre Malefoy. Celui-ci restait, malgré les épreuves subies, un Serpentard, fier et indépendant, et surtout un être vif et intelligent. Durant la guerre, il n'avait jamais rejoint les rangs du Lord. Il était certes resté longtemps aux côtés de son père, mais jamais il n'avait accepté de soumettre à une quelconque autorité autre que parentale. C'est ainsi, la tête haute, accompagné de son parrain Severus, qu'il alla chercher de l'aide auprès d'Albus Dumbledore. Il devint un espion. Il observa dès lors son père avec plus d'attention, enregistra le maximum d'informations lors des discussions et réunions auxquelles il était autorisé d'assister, mémorisa le visage des autres Mangemorts, repéra les fidèles ne portant pas la Marque et communiqua à l'Ordre du Phoenix des renseignements sur les appuis financiers et forces alliées. Accessoirement, il nia sciemment l'identité de Potter lorsque celui-ci fut capturé et amené à son manoir en compagnie de Weasley et Granger. Malefoy réalisa peut-être un peu tard que tous ses concepts n'étaient que des excuses et des idioties, mais cela ne l'avait pas abattu. Au contraire, au lieu de se réfugier quelque part, il fut très actif dans son rôle durant la guerre. Un Malefoy n'attend pas qu'on lui tende la main pour l'aider. C'est lui qui se crée l'opportunité de se sauver. De plus, il n'agit jamais pour quelqu'un ou pour s'attirer la clémence des autres. Il n'agit que pour lui et pour ce en quoi il croie juste de faire, mais il ne trahit jamais son nom ni son sang,…
Rogue arriva enfin et les fit entrer. Avec la fin de la guerre, son double rôle d'espion ne lui pesait plus sur les épaules, le laissant enfin respirer. Beaucoup de ses soucis s'étant envolés, il lui était plus facile de profiter pleinement de sa vie. La terreur des cachots s'était légèrement adoucie et accepta enfin d'admettre que Potter fils avait hérité du caractère et du tempérament de sa mère, et n'était pas son imbécile de père.
« Je veux un binôme Serpentard – Gryffondor. Je ne veux aucune protestation. Bien, les instructions sont au tableau. Il s'agit de la potion Monelli, du potionniste Gabriel Monelli. Cet homme de renommée mondiale devait être lié à un Veela. Il le refusa, étant déjà marié. Il créa cette potion pour briser le lien qui reliait leurs âmes. Celle-ci une fois administrée, les effets en sont irréversibles. Lors de votre cours de Soins aux créatures magiques avec le Professeur Gobe-Planche, vous en saurez plus sur les Veelas. Vous avez deux heures pour la concocter. »
Lorsque le cours pris fin, Rogue héla son filleul et le retint quelques minutes. Malefoy fit signe à Blaise de ne pas l'attendre.
« Il va falloir que tu te montres prudent, Draco.
— Je sais, ne t'inquiète pas. J'ai demandé à Blaise qu'il mette un puissant sort d'enfermement et de monter la garde. D'ailleurs, très subtil comme approche, renifla le blond.
— Avec les corps professoral, nous avons décider qu'il était plus prudent que les élèves soient prévenus et sachent les risques qu'ils encourront lorsque tu recevras ton héritage, et que ton âme sœur en comprenne les enjeux le moment venu. Demain matin, tu seras différent Draco. Pas physiquement, mais ton regard sur le monde, tes instincts, ta magie... Ta vie va changer. Alors prépare-toi et ne prends pas cela à la légère. Tiens, donne cela à ton prochain professeur. »
Draco remercia son parrain, pris le morceau de parchemin que celui-ci lui tendait et fonça en cours de Soins aux créatures magiques. Rogue, quant à lui, se passa une main sur le visage, l'air las. L'héritage de son filleul allait provoquer des changements. Il devait se préparer mentalement à encaisser la moindre complication et à supporter Draco en cas de soucis.
Wilhelmina Gobe-Planche, sur les recommandations d'Albus et de Severus, commença son cours sur les Veelas jusqu'à ce que Draco Malefoy n'arrive, en lui donnant le mot d'excuse du Professeur Rogue. Il alla ensuite s'asseoir et elle reprit ses explications.
« La race des Veelas est, à ce jour, l'une des plus puissantes des créatures magiques, au même tire que les Vampires, bien que leurs natures soient de biens des façons différentes. Un Veela reçoit son héritage magique un an après être devenu majeur. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsqu'un sorcier devient majeur, son empreinte magique change et s'adapte à son propriétaire. Sa magie devient plus personnelle, plus maniable, et cela provoque des changements. La nature étant bien faite, un Veela ne reçoit pas son héritage lors de sa majorité car il ne le supporterait pas, ne pouvant se maîtriser, et c'est pourquoi sa nature attend que sa magie se stabilise avant de se dévoiler. Lorsqu'un sorcier se transforme en Veela, ses instincts primaires prennent le dessus le temps que dure ce changement. Il existe deux types de Veela, les dominants et les soumis. Cela n'a rien à voir avec une apparence physique comme certains le pensent déjà, dit-elle en vrillant la classe. Simplement que le soumis pourra engendrer une progéniture. Venons-en au compagnon. Vous avez dû préparer la potion Monelli avec le professeur Rogue. Je suppose qu'il vous a expliqué ce en quoi elle consiste, dans les grandes lignes, mais qui pourrait m'en dire plus sur ses propriétés ? Miss Granger ?
— Je n'en suis pas sûre, mais cette potion annihile totalement l'appel des âmes entre celle d'un Veela et de son compagnon. L'attirance due par leur lien, dit Âmes sœurs, est muselée. Ainsi, si le compagnon d'un Veela refuse cette relation, il lui suffira d'ingurgiter cette potion afin de continuer sa vie librement.
— C'est exact, confirma leur professeur. Cependant, que pouvez-vous me dire de la situation du Veela ensuite ? Bien avant que Monelli n'existe, abandonner un Veela était considéré comme un crime grave puisque cela signifiait qu'il devenait littéralement fou de chagrin, et finissait dans la plupart des cas dans une lente agonie jusqu'à la mort.
— La potion fonctionne dans les deux sens, bien qu'un Veela ne pourra jamais prendre la décision d'absorber lui-même la potion.
—Bien sûr qu'il ne pourra jamais ! La réalité est bien plus cruelle qu'on ne l'imagine. La potion ne fonctionne pas totalement à double sens. Dans cette histoire, il n'a pas voix au chapitre. Il pourra séduire son compagnon afin de le persuader de rester à ses côtés, mais si celui-ci décide de prendre la potion, le Veela ne pourra rien faire pour l'en empêcher. Les effets en seront seulement atténués. Il ne deviendra pas fou, mais contrairement à son âme sœur, il ne pourra jamais oublier. Autant l'un continuera sa vie comme s'il ne s'était rien produit, autant le Veela le gardera dans sa mémoire avec un amer sentiment de regret, un peu comme un grand amour qu'on ne peut balayer. D'une certaine manière, la relation entre un Vampire et son calice est bien pire. Là, aucune des deux parties n'aura la possibilité de choisir. Ce sera un fait indéniable qui perdura aussi longtemps que le calice vit. Ici, le lien ne s'imposera qu'au Veela.
— Mais pourquoi refuser ce lien, Professeur ? Beaucoup tuerait pour être le compagnon ou la compagne d'un Veela ! Interrogea Seamus.
— Un lien de Veela ne s'impose pas à des gens frivoles ou faibles d'esprit. Il s'impose aux esprits forts qui ne se laissent pas commander et qui décident eux-mêmes de leur destin. — N'est-ce pas un peu insultant ?
— Non Miss Granger. Un lien est peut-être ce qu'il y a de plus magnifique, mais c'est aussi très contraignant. Il faut être fort pour le supporter.
— Que voulez-vous dire par contraignant ?
— C'est ce que vous tâcherez de découvrir dans les cours prochains. Je vous encourage donc d'aller faire un tour à la bibliothèque. Sur ce, allez-y. »
« Tout ça cache évidemment quelque chose ! Intervint soudainement Hermione. »
Le reste de la journée s'était écoulée comme de rien. Le seul petit élément perturbateur était le mal de tête grandissant chez Harry, à tel point que le bruit résonnant dans les murs de la grande salle était une cacophonie presque insupportable. Dans une heure je pourrai aller dormir, s'encouragea Harry.
« Vous écoutez ce que je vous dis au moins ?! Les rabroua la brune.
— Oui Mione, on t'écoute. Le hic étant que tu es a plus intelligente des terminales, alors comment pourrions-nous découvrir quelque chose avant toi ? Sourit Ron. Mais je t'en prie, nous serons tes cobayes, quelle est ton hypothèse, Watson ? Continua-t-il en souriant. »
Harry leva en sourcil en constatant la référence moldue, puis se souvint que ses amis étant maintenant en couple, Ron avait passé ses vacances avec sa petite-amie à regarder des films sortant de la boîte magique. Leur amie reprit en donnant un léger regard courroucé vers le roux :
« Ce qui n'est pas normal, c'est que les Veelas sont des créatures magiques que nous avons déjà étudiées !
— Je ne m'en souviens pas, réfléchit Harry.
— Bien sûr que non, tu étais trop occupé à rester en vie durant le Tournoi des Trois Sorciers !
— Moi non plus je ne m'en souviens pas, pourtant j'assistais aux cours !
— C'est normal Ron, tu avais séché les cours pour rejoindre Harry. Et puisque les examens avaient été annulés, tu ne les as pas étudiés. Quoiqu'il en soit, ça n'a pas de sens de nous faire revoir une matière de quatrième année.
— Ce ne serait pas une question de hasard ? Hermy, il n'y a que toi pour te souvenir des cours de quatrième pour t'en offusquer ! Sourit Ginny.
— Non, Poudlard est une école de magie. En magie, rien est dû au hasard. Ils nous ont sciemment expliqué leur nature, et surtout, nous ont renseigné la potion qui permet de briser un lien. Quelqu'un de dernière année, de notre année, insista-t-elle, va bientôt recevoir son héritage Veela.
— A Poudlard ? C'est pas un peu dangereux ? Interrogea Ron.
— Si, surtout que c'est une situation exceptionnelle.
— Comment ça ?
— Oh Harry, est-ce que tu écoutes en cours ? Au moins, tu as la décence de rougir ! Pour en revenir à la situation, oui, elle est exceptionnelle. Un sorcier reçoit son héritage un an après sa majorité. Tous les terminales sont majeurs depuis un an. Sans la guerre, nous serions déjà tous entrain d'étudier à l'université ou travailler. Sauf dans le cas où un dernier année rate son diplôme, Poudlard n'a jamais vu un de ses élèves se transformer en Veela.
— Bon d'accord, j'ai compris... Mais je ne vois pas en quoi cela pourrait être dangereux ? Insista Harry.
— Mon pote, commença Ron en secouant la tête, je ne suis pas spécialement intéressé par les Veelas, et c'est vrai que je ne les ai pas beaucoup étudiés, mais s'il y a bien une chose que je sais à propos d'eux, c'est qu'ils sont jaloux, possessifs et surtout, leur compagnon est chasse gardée. Quiconque oserait faire obstacle se verrait être attaqué par une furie ! Tu n'imagines même pas à quel point ils peuvent être terrifiants lorsqu'ils se sentent menacés ! Tu te rappelles en sixième lorsque Bill s'est fait attaqué par Greyback ? La réaction que Fleur a eu quand elle a cru que ma mère insinuait que Bill n'aurait plus de sentiments pour elle ? Ce jour là, elle m'a vraiment foutu la frousse. Elle a même réussi à faire capituler ma mère ! Si jamais un Veela héritait à Poudlard, imagine un peu la catastrophe si la personne qui lui était destinée se fait ouvertement draguer devant lui. Il verrait rouge, littéralement. Si je devais choisir entre rester enfermé une heure avec Rogue, Krum et un Détraqueur réunis ou une heure avec un Veela en furie, je saisirais la première option sans hésiter !
— C'est un des risques en effet, confirma Hermione. Un Veela en colère est un Veela qui se sent menacé, Harry. Rien que par son héritage, il obtient une force surhumaine. Cette force combinée à un excès de rage pourrait faire assez de dégâts comparables à une bombe ! Dans ces cas là, le plus souvent, sa magie devient instinctive, primaire, pure. Son potentiel magique devient presque à cent pour cent compatible avec le Veela..
— Son quoi ?
— Son potentiel magique, soupira la brune. Harry, ne me dis pas que tu ignores ce que c'est ?! Bon sang, c'est la base de tout !
— Elle a pas tout à fait tort sur ce coup, grimaça Ron.
— Tu m'expliques ce que c'est, oui ou non ?
— N'ose même pas paraître agacé ou énervé contre moi ! C'est pas croyable... Le potentiel magique d'une personne, Harry, reprit-elle en soupirant, c'est l'essence même de chaque races magiques, sa source si tu préfères. Les Vampires, les Grands-Elfes, les Veelas, les Loups Garous, les Sorciers et tant d'autre ! Tous peuvent commander, manier la magie grâce à cela. Les cracmols et les moldus sont ceux qui n'y ont pas accès. Tu puises en elle pour exécuter tous ces sorts que tu apprends. Plus ce potentiel est compatible avec son porteur, plus la magie est puissante. Ce taux de compatibilité atteint très rarement les cents pour cent, et lorsque cela se produit, c'est que la magie instinctive a pris le dessus. Cette forme de magie est la plus instable parce qu'on a beaucoup de mal à la contrôler…
— Et à raison, c'est de la magie à l'état pur, intervint Ron. Elle déborde par tous les pores de ta peau, elle t'envahit complètement, elle te transporte ! S'extasia-t-il. Tu ne fais qu'un avec la magie elle-même.
— Je sais que la notion de Sang-Pur rappelle à tous le génocide que Voldemort a commis, mais d'une certaine manière, il n'avait pas tout à fait tort. Je ne dis pas qu'il avait raison, et que cela est fréquent, mais il est vrai qu'une ancienne lignée a plus de chance d'avoir un grand potentiel magique, parce que leur magie est alors ancestrale, et qu'elle imprègne tous leurs tissus. Maintenant, cela dépend d'une personne à l'autre, un né moldu peut être plus puissant qu'un Sang Pur ! Reprit Hermione.
— Ça va, je pense avoir compris l'essentiel ! Coupa Harry. »
Le Garçon-qui-a-vaincu se massa les tempes, son mal de tête augmentant au fur et à mesure que le temps passait. Au bout d'un moment, il abandonna et quitta la Grande Salle, rejoignant son dortoir.
Arrivé en haut de la tour des Gryffondors, il mit son pyjama et se glissa dans son lit. Malgré le feu ronflant dans le foyer, il avait terriblement froid ces temps-ci, si bien que même la chaleur de Ron ne parvenait plus à le réchauffer. Il ferma les yeux et s'endormit aussitôt. Plongé dans les limbes du sommeil, il ne remarqua ni ses compagnons de chambrée lorsqu'ils se couchèrent ni son meilleur ami se glisser derrière lui. Tout ce qui l'importait, c'était ce froid qui l'envahissait, plus glacé et mordant que d'habitude, et cette douleur au cœur, comme si une lame chauffée à blanc s'y enfonçait, qu'il ressentait pour la première fois...
Draco Malefoy observait son reflet. Il ne notait aucun changement physique, pourtant, il se sentait différent. La nuit avait longue et pénible, aussi bien pour lui que pour Blaise qui avait dû le retenir toute la nuit, l'empêchant de sortir. Ses instincts primaires ayant pris le dessus, la moindre émotion aurait pu faire beaucoup de dégâts. En voyant l'état de sa chambre, il rougit presque d'embarras. Une personne lambda ignorant qu'il avait reçu son héritage Veela aurait été persuadée qu'un fauve s'y était déchaîné.
Il soupira une nouvelle fois, vérifia que son uniforme était en place et sortit rejoindre Blaise. Ensemble, ils se dirigèrent vers la Grande Salle. C'est là que Draco perdit la tête. Son Veela hurlait à l'intérieur de lui. Son compagnon se trouvait dans cette pièce, il en était sûr. Il pouvait le sentir. Cette douce odeur qui vous invite à la passion, à l'exaltation des sentiments, qui vous fait tourner la tête, pour laquelle vous abandonneriez tout ce que vous étiez. Le Serpentard posa frénétiquement ses yeux sur les élèves déjà présents, mais le parfum était trop embrouillé, mêlé à celui des autres pour qu'il puisse l'associer à quiconque.
Le cœur trépignant, il alla s'installer à sa table. Ce qu'il ne remarqua pas, ces sont les regards posés sur lui. Certes, son physique n'avait pas subit de changements notables, mais son aura était des plus attrayantes. Le charme Veela séduisait les gens comme une fleur attirait les abeilles. Beaucoup de personnes espérait devenir un jour le compagnon d'un Veela, peu le devenait, et lorsque cela se produisait, la plupart des élus refusait ce lien. Son cœur se serra à cette idée.
« Alors, ce sera une femme ? Un homme ? Demanda Blaise.
— Je l'ignore encore. Arrête de poser des questions, tu verras bien.
— Tout ça va être très divertissant !
— Blaise, je t'interdis d'intervenir en quoi que se soit, compris ? Grinça Draco.
— Oh mais ne te tracasse pas mon cher ami, sourit-il. Je me contenterais de regarder.
— Permets-moi d'en douter. Plus sérieusement, reste en dehors de ça, tu seras gentil.
— Gentil est mon deuxième prénom.
— Blaise, soupira Pansy, laisse-le tranquille. »
Draco en eut assez. Il se leva donc et parti pour son premier cours, Défense contre les forces du mal. En chemin, il croisa certains étudiants et remarqua leurs regards intéressés, le faisant soupirer de plus belle. Il accéléra le pas et arriva en avance devant la porte de la salle de cours. Il s'y adossa et attendit, se détendant légèrement, n'apercevant aucun autre élève dans le couloir. Il se réjouissait de trouver la personne qui, il l'espérait, se tiendrait à ses côtés le reste de sa vie. Il appréhendait cette rencontre, et angoissait à l'idée de se faire rejeter sans avoir la possibilité de lui faire la cour ; se faire rejeter tout simplement. Il soupira à nouveau. Qui voudrait d'un fils de Mangemort pour compagnon ? Pire, qui voudrait du fils du bras droit de Voldemort, l'héritier de la famille Malefoy ? C'était absurde, alors autant s'y résigner, il finirait seul. C'est sur ces pensées des plus réjouissantes que le reste des élèves Serpentards et Gryffondors arrivèrent. Draco inspira un grand coup pour se vider la tête, mais à cet instant son cœur s'affola. L'odeur était de retour, plus enivrante que la première fois, plus puissante, plus pure. Il rechercha à nouveau son propriétaire, en vain. Il y avait encore trop d'élèves pour la distinguer des autres. Puis il se rappela à nouveau qui il était, et son enthousiasme descendit d'un cran.
« Ça va Draco ? Souffla Blaise.
— Oui, ça va. Répondit-il dans un murmure. »
Blaise n'en fut pas plus convaincu. Soupirant, il posa sa main en signe de soutient sur l'épaule de son ami et doucement le fit entrer en classe. Le professeur Mcgonagall les attendait de pied ferme. En voyant le fils Malefoy arriver, elle fronça les sourcils. Elle était au courant de ses actions durant la guerre, et en le voyant si appliqué et investi, elle se surpris à se soucier de son sort. En prenant son rôle d'espion à cœur, il était remonté dans son estime. Aussi, quand il apparut dans sa salle de classe, ce ne fut pas son teint palot qui l'inquiéta, mais ce charme envoûtant qui l'entourait. Soudain, tout lui parut aussi clair que de l'eau de roche : les recommandations d'Albus, le cours de Wilhelmina, la potion Monelli de Severus... Malefoy avait reçu un héritage Veela. Elle roula des yeux, l'air exaspéré. Merlin, quand la vie de ces gosses se déroulera-t-elle enfin normalement ?! Se lamenta-t-elle.
« Installez-vous jeunes gens, mais uniquement les Serpentards. Bien, s'adressa-t-elle aux Gryffondors, vous avez maintenant l'habitude des binômes, vous savez pertinemment quelles associations je créerai, alors je vous prie de m'épargner cette tâche et d'immédiatement vous asseoir à côté de votre camarade. »
Draco vit Harry se diriger dans sa direction. A croire que les professeurs s'étaient donnés le mot. A tous les coups ils finissaient ensemble, et ce depuis des années. Cependant, lorsqu' Harry prit place à ses côtés, son parfum embruma tous les sens du blond qui tourna violemment la tête. Draco n'en revenait pas lui-même. Cette odeur exquise dont le Veela ne se lasserait jamais appartenait à Harry Potter. Le-Garçon-A-La-Cicatrice, le Survivant, Celui-qui-a-vaincu était son compagnon.
Lorsqu'il se dirigea vers Draco, Harry trébucha. Il était glacé de la tête au pied et sa tête était sur le point d'exploser. Il se prit le pied de sa chaise et aurait atterri au sol si Draco n'avait pas eu de si bons réflexes. Au contact de sa peau, Harry s'embrasa. Lui qui était gelé depuis des semaines sentit un courant électrique le parcourir et une vague de chaleur suivre, allumant un brasier, enflammant son sang, faisant trembler son corps et perdre la tête. Il voulût se coller davantage contre ce corps qui le réchauffait, mais se souvint au dernier moment à qui appartenait ces bras qui le maintenant contre un torse puissant. Il se dégagea lentement de cette douce étreinte. Il leva la tête et plongea dans une mer de mercure liquide, s'y noyant sans une once d'hésitation.
« Monsieur Potter, tout va bien ? Demanda Mcgonagall. »
Harry revint de suite à la réalité, et reprit son souffle, prenant conscience qu'il avait momentanément oublié de respirer. Il s'éloigna à contre cœur de Draco qui gémit presque de frustration.
« Professeur, si vous le permettez, Ron et moi souhaiterions emmener Harry à l'infirmerie. Depuis quelque temps, il est plutôt souffrant, intervint Hermione.
— Bien, faites.
— Merci, Professeur. »
Toujours l'esprit embrumé, Harry se laissa guider jusqu'à l'infirmerie où Pomfresh le fit s'allonger. Après l'avoir examiné, elle interdit à son patient de quitter son infirmerie avant midi et fit promettre à ses amis de bien le nourrir.
« Comment tu te sens Harry ? Demanda Hermione.
— Bizarre, marmonna-t-il.
— Bizarre comment ?
— Je sais pas.
— Tu trembles, constata Ron. Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Je… commença-t-il hésitant, je sais pas vraiment. J'ai l'impression d'être vide. Et puis, je recommence à avoir froid, avoua-t-il penaud. »
Harry était conscient que cette dernière remarque pourrait fortement vexer Ron étant donné qu'il lui avait juré de lui dire s'il lui arrivait encore d'avoir des chutes de températures.
« Pardon ?! S'exclama le roux.
— Arrête de crier, le pria Harry en couvrant ses oreilles.
— Harry, je t'avais dit de me prévenir. Depuis quand as-tu froid ? Soupira Ron.
— Depuis hier soir, murmura-t-il, ne se risquant pas de croiser les yeux écarquillés de son ami.
— Pourtant, ton corps était chaud tout à l'heure lorsqu'on t'a amené ici, intervint Hermione.
— Je… J'ai... Lorsque Draco m'a rattrapé, je... Il m'a réchauffé, avoua-t-il. »
Hermione poussa un soupir. Elle venait de comprendre ce qui se tramait, et cela ne passa pas inaperçu aux yeux de son petit-ami, qui s'empressa de l'interroger.
« Qu'est-ce que t'as découvert, Hermy ?
— C'est à propos de Draco. Vous vous souvenez ce dont on a discuté hier soir ?
— A propos du potentiel magique ?
— Non Ron. Je vous avais dit que quelqu'un de notre année allait recevoir son héritage Veela. Et je viens de comprendre la cause des maux de tête d'Harry et de ses mystérieuses chutes de température. Il faut qu'on aille voir Dumbledore.
— Oh non, pourquoi ? Gémit Harry, commençant à réaliser ce que tout cela impliquait.
— Malefoy est un Veela, et tu es son compagnon. »
Draco avait encore du mal à y croire. Il ignorait s'il devait sauter de joie, maudire le destin ou tout simplement s'effondrer en pleurs. De tous les étudiants de Poudlard, il voulait bien admettre que Potter aurait été le plus enclin à lui pardonner et à lui laisser une chance... S'il n'avait pas été le Survivant. Quelle magnifique contradiction, pensa-t-il. Il savait comment fonctionnait le cerveau du Gryffondor. Il savait que ce qui le retiendrait de lui laisser une infime possibilité de lui faire la cour, ce ne serait pas son statut, ni son nom, mais le destin déjà tracé par d'autres qu'Harry Potter avait dû suivre. Il savait que ce destin, il ne l'avait pas choisi, qu'il n'avait jamais pu contrôler sa vie. Son statut de leader dans cette guerre lui avait été imposé, et dans un même temps, il avait eu trop choses à assumer. Draco savait pertinemment que le Survivant ne voulait plus avoir à décider pour autrui, que tout ce qu'il désirait était de compter pour quelqu'un, de s'appuyer sur son épaule et de le suivre. Ce qu'il n'ignorait pas non plus, c'est que le garçon voulait pouvoir rencontrer ce quelqu'un de son propre chef, sans magie ou prophétie pour lui dicter son choix. Oui, si Harry Potter n'avait pas été le Survivant, j'aurais peut-être eu une chance d'être heureux avec lui, songea tristement Draco.
Bonjour à tous et toutes ! Je vous remercie d'être venue me lire. Je suis depuis longtemps sur le site, et je n'ai jamais osé publié mon histoire. J'espère qu'elle vous plaira, et que j'aurai vos retours sur ce premier chapitre !
