Tout d'abord, bonne année 2005 à tous et à toutes !!!!!!!!!
Quelques précisions pour la compréhension :
- Les pensés des persos sont bien évidemment en italique
- Mes petites incursions à deux balles sont entre parenthèses.
Je me suis calquée sur la rentrée scolaire japonaise.
Un petite note : je suis une débutante dans ce monde où règne des pointures (-) Bref, ayez un peu d'indulgence envers moi. Sinon, rien à part :
Bonne lecture !
Chapitre 1 : Un étrange souterrain
23h 50 : Site d'Argos en Grèce
Une lampe à la main, Kaho traversa à tâtons le long couloir lugubre. Son coeur palpitait. La crainte que ses jambes ne se dérobent sous elle se faisait plus forte. La peur lui tenaillait les entrailles. Les légers tremblements de son corps se répercutaient jusqu'au bout de ses doigts. Et malgré tout cela, elle continuait sa marche incertaine vers l'inconnue.
Kaho.
Au départ, elle avait été réticente à l'idée de se rendre en Grèce pour surveiller le chantier "Argolide". Elle ne comprenait pas l'inquiétude des douze sages du conseil au sujet de ce chantier en plein milieu d'une contrée montagneuse. Quel danger pouvait-il y avoir à déterrer un ancien temple ? Un très grand danger. Et depuis la découverte des premiers vestiges de ce temple, elle saisissait enfin le bien-fondé des inquiétudes des douze sages.
Malgré ses avertissements pour dissuader les archéologues de troubler le sommeil des âmes qui dormaient sous cette terre faisant office de mausolée, aucun ne voulut se fier aux divagations d'une sorcière, comme ils l'avaient surnommé derrière son dos. Seul l'illustre archéologue Fujitaka Kinomoto - qu'elle avait eu la chance de retrouver sur le site - daigna écouter les folies d'une sorcière. Il avait ressenti comme elle cette force magique et irrésistible. Mais maintenant il était trop tard.
Une voix ne cessait de l'appeler. Cela, depuis que les ouvriers dégagèrent au milieu de l'après-midi la dernière marche de l'escalier conduisant certainement au tombeau de cette force inconnue qu'elle ressentait.
Elle devait à tout prix apaiser la colère des âmes avant le matin qui annoncerait l'arrivée de la presse mondial pour cette importante découverte pour la patrimoine mondial. Donc, pas question de rebrousser chemin même si sa lampe de poche devenait presque inutile face à cette obscurité et ce vide autour d'elle. Elle faisait confiance en son instinct, qui jusque là ne l'avait pas trahie, pour la mener vers le coeur du temple.
La main tâtonnante, elle avança d'un pas plus déterminé.
L'atmosphère se fit plus lourd... presque oppressante. Une impression désagréable de se sentir étouffée comme si quelqu'un s'apprêtait à l'ensevelir vivante sous terre.
Kaho.
Elle s'arrêta, le souffle court et la poitrine oppressée. Devant elle se dressait un obstacle. Elle approcha alors sa lampe près du mur et constata avec soulagement qu'une porte encore scellée lui barrait le chemin. Aucun pillard n'avait violé ce sanctuaire. Mais avant de crier victoire, elle devait avant tout détruire ce mur.
Kaho.
Cette voix.
Elle se retourna.
Rien d'autre que ce silence désagréable.
Elle croyait pourtant avoir entendu la voix de Sakura. Ce n'était peut-être que le vent. Sakura était à cette heure dans sa chambre d'hôtel et pas à courir les chantiers archéologiques de Grèce. Le conseil avait été bien clair. Pas question d'entraîner la maîtresse des cartes dans une expédition aussi dangereuse car à l'issue incertaine.
Et puis au Japon, elle s'était tellement attachée à la famille Kinomoto jusqu'à tomber amoureuse de Toya. Lorsqu'il lui avait fait part de son projet de rejoindre son père en Grèce accompagnée de la petite Sakura. Elle avait eu la possibilité de joindre l'utile à l'agréable. C'est ainsi qu'elle avait quitté le Japon pour assurer sa mission et du même coup revoir Toya et Sakura.
Kaho.
Elle examina le mur. A travers cet obstacle, nu de tout ornement et d'écriture, une personne l'appelait. Elle devait se résigner à rebrousser chemin pour chercher des outils appropriés capables de faire céder ce mur et ainsi parvenir à passer de l'autre côté.
Découragée, elle fut sur le point de faire demi-tour lorsque la voix l'implora d'avancer.
Instinctivement, elle posa sa main sur le mur. Tout à coup, celui-ci s'écarta devant elle et la voix l'invita une fois de plus à continuer son chemin.
Un vent glacial lui gifla le visage.
Idiote ! C'est le vent qui soufflait et j'ai cru stupidement qu'on m'appelait. Franchement, je suis pire que Sakura lorsqu'il s'agit d'inventer des fantômes, pensa-t-elle plus rassurée.
Kaho reprit sa marche mais à sa grande déception, elle erra à nouveau dans un tunnel, toujours plus obscur, qui ne semblait ne pas avoir d'issue. Cela signifiait sûrement que le temple ne se trouvait pas exactement à Mycènes ni à Argos mais certainement entre les deux villes. Ce souterrain devait à coup sûr être une sorte de tunnel secret.
Toujours aussi déterminée, elle parvient jusqu'à une seconde porte scellée qui contrairement à la première comportait des inscriptions. Elle voulut les déchiffrer, lorsque soudain sa lampe s'éteignit. Furieuse de s'incliner si près du but à cause de vulgaires piles, elle serra les poings et pesta contre le mauvais sort.
Mais la colère céda très vite à la panique. Elle avait du mal à respirer. Sa tête bourdonnait. Que lui arrivait-il ?
Subitement la lampe se ralluma.
Surprise, elle relâcha l'objet. Le bruit du choc retentit tel un écho. Tremblante, Kaho n'osa pas bouger. Le silence l'oppressait.
Se reprochant sa peur infondée, elle ramassa la lampe puis l'approcha de la porte. Comme hypnotisée, elle lut à haute voix l'écriture :
La porte se brisa en de minuscules particules de poussières et laissa apparaître une gigantesque statue vêtue d'une longue tunique sans manche. Un diadème d'émeraude ornait les cheveux de pierre de la belle. Elle tenait dans sa main droite, un sceptre et de l'autre un paon, étalant son orgueilleux plumage.
Fascinée, Kaho s'agenouilla devant la statue qui lui inspira dès le premier regard un certain respect qu'elle ne s'expliqua pas. Aussitôt, un sentiment de supériorité s'empara d'elle, et d'un pas assuré, elle s'installa sur le trône construit au pied de la statue.
« Kaho ! »
Je l'entends ! C'est Sakura que j'entends. J'en suis certaine, songea-t-elle paniquée
Elle voulut se relever mais impossible de se décoller de ce siège. Elle constata, horrifiée, qu'elle était prisonnière sur ce maudit trône de pierre !
Une lumière aveuglante jaillit soudainement de la statue et fissura se entrailles de part et d'autre.
- La curiosité est un bien vilain défaut, n'est-ce pas Kaho ?
Elle leva péniblement les yeux et elle vit flotter devant elle une forme opaque qui la fixait avec un sourire narquois sur les lèvres.
Une violente douleur au coeur la cloua sur le siège. Elle cria à s'en briser la voix.
