Bienvenue sur ce Ron/Hermione (pour changer)... Merci à LN qui me prête sa plume correctrice pour ce nouveau défi. Bonne lecture!
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Elle souffla sur la mèche qui s'entêtait à retomber sur son front, emprise à une certaine lassitude. Dans sa main droite, elle tenait un téléphone portable. Une de ces choses moldues qu'elle devait planquer lorsqu'elle arrivait à leur appartement. De l'autre, un morceau de la gazette du sorcier qu'elle tenait pliée pour ne pas divulguer sa provenance.
Un nid de poule fit sursauter le taxi moldu qu'elle empruntait pour l'occasion. Cela suffit à la sortir de sa torpeur et à demander d'une voix sèche :
- Nous y sommes bientôt ?
Elle vit les yeux de l'homme se plisser dans le rétroviseur intérieur avant qu'il ne lui fasse remarquer sur un ton tout aussi froid :
- C'est le premier jour du week-end mademoiselle, on ne peut pas en vouloir aux gens de prendre l'air.
- Madame, murmura-t-elle agacée entre ses dents.
Instinctivement, elle fit tourner la bague qui ornait son annulaire depuis presque deux ans et tourna son regard vers l'extérieur. Il pleuvait en plus. Elle commençait sérieusement à se demander s'il ne valait pas mieux partir habiter dans un pays plus chaud. Plus accueillant. Moins peuplé aussi. Après tout, ils étaient sorciers, non ? Un transplanage ne prenait pas plus de temps dans un autre pays que l'Angleterre.
Seulement voilà… IL ne le voulait pas. L'Angleterre était leur pays. Celui de ses parents. De sa famille. Et de l'équipe de quidditch qui l'embauchait en temps que gardien depuis la fin de celle que l'on appelait : la Grande Guerre.
Soudain, son téléphone vibra entre ses doigts. D'un geste parfaitement rodé, elle décrocha et emprunta une voix bien trop polie par rapport à ce qu'elle ressentait à ce moment là :
- Hermione Granger, journaliste pour « l'écho de l'ouest », je vous écoute ? … Maman ? Je t'ai dis de ne pas m'appeler sur ce téléphone, c'est ma ligne professionnelle ! … Oui, je sais que j'en n'en ai pas d'autres… Ecoutes maman, je passerai dans la semaine, tu veux ? Là, je dois te laisser, j'attends un coup de fil important. … Moi aussi je t'embrasse.
Le sourire qui était un court moment apparu sur son visage, disparut aussi vite qu'elle appuya sur le bouton qui mit fin à leur conversation. Sa mère s'inquiétait simplement… Pouvait-elle réellement lui en vouloir ?
- Nous y sommes, Ma-de-moi-selle.
Hermione le fusilla du regard tout en lui tendant l'unique billet moldu qu'elle avait en sa possession. Puis, rapidement, elle sortit de la voiture en maudissant cette pluie qui ne s'était toujours pas arrêtée. Au moins, elle était arrivée à bon port. Ce qui n'aurait pas été aussi sûr si elle était venue en transplanant.
Sans donner plus de chance à la pluie d'imprégner ses vêtements, elle rentra dans le modeste bâtiment qui se présentait à elle : la clinique privée de St Anton.
Il lui semblait marcher comme un automate alors qu'elle déambulait dans les couloirs en direction de la porte du Docteur Sheman. Elle avait l'impression étrange que seul cet homme possédait la réponse à sa question. Ce qui n'était pas tout à fait le cas, en fait. Elle s'installa sur le banc placé juste face à la porte et n'eut à attendre que quelques secondes avant de la voir s'ouvrir.
Un jeune couple en sortit, des larmes perlant dans leurs yeux. Elle, semblait à peine réaliser l'endroit dans lequel elle se trouvait alors que lui, le regard benêt, restait figé sur le ventre légèrement arrondi de celle qui devait être sa femme. Instinctivement, Hermione posa une main sur son propre ventre avant de sursauter en entendant son médecin l'appeler doucement.
- Hermione… A nous deux, tu veux ?
Elle hocha vaguement la tête et le suivi à l'intérieur de son bureau. Il y avait ça de bon de connaître personnellement le médecin qu'au moins, il pouvait la rassurer juste en la tutoyant.
- Tu vas bien ?
- Ca pourrait aller mieux, murmura-t-elle en s'installant sur le fauteuil, face au bureau.
Elle le vit froncer les sourcils en l'observant et se sentit frissonner malgré elle. L'homme s'éclaircit la voix et lui dit d'un ton grave :
- Hermione, j'ai bien reçu tes résultats et… ils sont négatifs.
Elle ne sut ce qui lui coupa le souffle à ce point. Etait-ce le soulagement de cette réponse là, ou bien l'étonnement de ne pas avoir elle-même discerné le bon diagnostique ? Finalement, elle avait apparemment eu raison de venir vérifier dans un hôpital moldu.
- Je suis désolé, Hermione.
- Ce… ce n'est rien.
Non, ça n'était rien… réellement rien.
- Tu peux me dire ce qui… t'a induite en erreur ?
Comment pouvait-elle lui dire qu'elle avait usé d'un test sorcier. Un test à base de potion transmis de mère en fille depuis des générations, et qu'elle tenait elle-même de sa belle sœur ? Comment lui dire de surcroît, que ce test était censé être le plus fiable de tous les tests sorciers, sans parler de ceux moldus ?
- Je… un accident. Je n'avais pas pris de moyen de contraception et… je pensais être dans la période propice pour…
- Je reconnais bien là, ma Hermione calculatrice. Alors, rien d'autre ? Pas de courbatures… nausées…
- Non, rien.
- Je te crois… Mais si ça avait été le cas, Hermione, il aurait fallu que tu fasses d'autres tests… Pour être certaine que tu ne couves pas autre chose.
Elle se contenta d'acquiescer en se retenant de lui demander s'il était certain du résultat. Tout cela lui paraissait tellement étrange.
- Bon et bien, je vais te dire à une prochaine fois, Hermione. En espérant que la nouvelle sera meilleure… Enfin, ça m'a fait plaisir de te revoir. Tu transmettras mes amitiés à tes parents.
- Merci…
Elle s'engagea vers la porte de sortie avant qu'un sursaut ne la fasse se retourner une ultime fois et demander :
- Oh… si vous les voyez avant moi… Pourriez-vous… enfin… ne pas leur dire… pourquoi je suis venue en consultation aujourd'hui ?
- Secret professionnel.
- Merci… Merci beaucoup.
