Encore une vielle fic. Le début est plus aventure mais pour les shippeur, ne vous inquiétez pas, ça va vite changer. Ah! Et désolée pour le titre, il est nul...

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P8X521

Sg1 se trouvait sous le feu de l'ennemi. Suspendus au-dessus d'une Porte des Etoiles couchée à l'horizontale, O'Neill et Carter tentaient de se hisser jusqu'à la passerelle où se trouvaient déjà Daniel et Teal'c.

Un groupe de Jaffa posté sur P8X521 les avait capturés et s'apprêtait à les expédier sur Tin'ac, une planète qui abritait le camp de prisonniers le plus grand que les maîtres Goa'uld possédaient. SG1 avait été attachée à des cordes, flottant juste au-dessus de la Porte. Ce n'était pas celle par laquelle ils étaient arrivés. Celle-ci, couchée à même le sol, servait uniquement au transport vers l'extérieur. Lors d'une cérémonie, les prisonniers suspendus étaient généralement lâchés dans le vide, envoyés vers Tin'ac par le vortex ouvert. La chute de l'autre côté était terrible…

Mais pour l'heure, SG1 n'en était pas encore là. Teal'c, grâce au couteau que portait Jack à la cheville, avait réussi à couper ses liens puis, profitant de l'inattention générale, avait libéré ses amis. Hélas, leur tentative d'évasion fut vite découverte par les Jaffas qui gardaient les lieux. Ni une ni deux, la porte fut ouverte, attendant de les engloutir. Suspendus au-dessus d'elle, Jack et Sam tentaient de rejoindre leurs coéquipiers mais les Jaffas commencèrent à leur tirer dessus.
Teal'c, fracassant la tête de l'un d'eux qui, téméraire, s'était un peu trop approché, s'empara de sa lance et répliqua.

O'Neill était presque arrivé en haut lorsqu'un cri le fit aussitôt se retourner. Le cœur au bord des lèvres, il vit la corde en dessous de lui s'effilocher à une vitesse inquiétante. Un tir Jaffa l'avait entamée. Elle allait céder dans quelques secondes entraînant Sam dans sa chute.

- Carter ! Prenez ma main !! s 'exclama O'Neill, commençant à glisser vers elle, le bras tendu.

La jeune femme regarda la corde sur le point de rompre. Jack était trop loin, elle ne pourrait jamais l'atteindre assez vite…
Elle redressa la tête et l'espace d'un instant, leurs regards se croisèrent.

- Carter… murmura-t-il, la main toujours tendue espérant vainement un miracle.

La corde lâcha.

- CARTER !!

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Son réveil affichait 5h36 du matin…

Incapable de rester allongé plus longtemps sans pour autant trouver le sommeil, O'Neill finit par repousser violemment sa couverture. Il venait de passer la nuit à tourner dans tous les sens pour s'endormir… en vain. Les seules fois où il parvenait à fermer l'œil étaient généralement au retour de missions. Il s'effondrait la plupart du temps sur son lit épuisé et sombrait aussitôt dans un sommeil agité fait de cauchemars et de cris. Le sien, en l'occurrence, lorsque la corde avait lâché…

Il se revoyait ensuite empoigner fébrilement son couteau et couper la corde à laquelle il était encore attaché, afin de plonger à son tour dans le vortex. Mais celui-ci se fermait avant même qu'il ne l'atteigne et il s'effondrait au sol… la peur au ventre, prenant alors conscience qu'à cet instant précis, elle se trouvait à des milliers d'années lumières de lui… et que peut-être, il ne la reverrait plus jamais.
Il se réveillait alors en sursaut, désorienté, puis réalisant que ce cauchemar n'en était pas un, une terreur sans nom s'insinuait brutalement en lui, le faisant suffoquer, incapable de penser à autre chose qu'à cette douleur atroce dans la poitrine.

Finalement… Il vaut peut-être mieux ne pas dormir… songea-t-il, en s'extirpant hors de son lit.

Après une douche rapide, il s'habilla et se dirigea d'un pas lourd vers le mess. Il avait besoin d'un café, et vite.
Arrivé près de l'ascenseur, le soldat en faction le salua nerveusement, droit comme « i », et malgré le risque encouru, ne put s'empêcher de jeter un œil discret vers son supérieur. Jack n'y prêta même pas attention, trop habitué dorénavant à voir la majeure partie des personnes de cette base le regarder avec cette même expression sur le visage.

Depuis la disparition de Carter, tout le monde était au petit soin avec lui mais l'évitait comme la peste. Il faut dire aussi que ses excès de rage quelque peu incontrôlés y étaient certainement pour beaucoup. Le Colonel O'Neill n'était pas réputé pour sa patience mais depuis qu'il avait perdu son second, un rien le faisait sortir de ses gongs. Il avait déjà eu plusieurs avertissements de la part du Général mais rien n'y faisait et Hammond se voyait difficilement mettre son meilleur élément sur la touche parce qu'il faisait pleurer les infirmières ou terrorisait les nouvelles recrues qui avaient eu la mauvaise idée de s'approcher un peu trop près de lui.

Du coup, seules quelques personnes osaient encore le côtoyer. En fait, ils n'étaient tout simplement plus que quatre capables de le supporter, lui et ses humeurs, songea-t-il lugubrement en sortant de l'ascenseur pour s'enfoncer dans les couloirs du SGC. Mais finalement ça le soulageait. Inutile d'essayer de faire bonne figure avec eux, ils n'auraient pas été dupes une seule seconde. Et de toute façon, Jack savait parfaitement qu'il n'aurait pas pu jouer ce petit jeu là bien longtemps.

Arrivé à l'entrée du mess, il pénétra dans la salle et fut à peine surpris d'y trouver Teal'c et Daniel déjà attablés. Il n'était pas le seul à souffrir d'insomnie et Janet avait beau tout tenter pour les faire dormir, rien n'y faisait. A peine conscient du silence que son entrée venait de provoquer, Jack partit se servir un café et revint s'asseoir à la table de SG1… ou de ce qu'il en restait.

- O'Neill, salua sobrement le Jaffa tandis que son ami s'installait à ses côtés.
- Salut… répondit-il simplement, plongeant le nez dans son bol.

Daniel sembla sonder le nouvel arrivant afin de déterminer son humeur. Puis, concluant que ça n'était pas pire que d'habitude, il entama la discussion sur la question qui le taraudait depuis la veille. Il aurait bien tenté d'en parler avec lui à ce moment-là mais O'Neill était tellement furieux que le jeune archéologue avait jugé bon de patienter un peu.

- Alors ? Que vous a dit Hammond hier ?

Le froncement de sourcil de son ami ne présageait rien de bon… Jack resta silencieux quelques secondes, suffisamment pour que le jaffa et Daniel comprennent que la réponse n'allait pas leur plaire.

- … Il nous laisse encore quinze jours et après, quelqu'un viendra la remplacer, finit-il par lâcher avant d'avaler une gorgée du breuvage.
- Quinze jours… murmura Daniel en fermant les yeux. Je pensais qu'ils nous donneraient plus de temps…
- Nous n'avons plus aucune piste de valable… Selon la Tok'ra, elle n'est plus sur Tin'ac et nous n'avons aucune idée de l'endroit où elle a pu être expédiée… Aux yeux de l'état major, elle est officiellement « portée disparue »…
- Et dans 15 jours, les recherches seront abandonnées, finit Teal'c sombrement.
- … Officiellement abandonnées, murmura Jack.--

Le Major Mike Summers croisa et décroisa nerveusement les jambes. L'attente devenait un véritable supplice. Il faut dire qu'il savait parfaitement qu'il n'était pas le bienvenu ici. On l'avait mis en garde à la minute même de sa venue au SGC, deux jours auparavant.

Il y a quelques semaines de cela, compte tenu de ses remarquables états de service, on lui avait proposé de faire partie d'une unité secrète dirigée par le Général Hammond. Aux dires de ses supérieurs, cela semblait être pour lui la chance de sa vie. Il n'avait donc pas hésité et avait signé. Autant dire que lorsqu'il était arrivé à Cheyenne Mountain et vu la Porte des Etoiles pour la première fois, il n'en crût pas ses yeux. On l'avait installé ensuite dans une salle remplie de rapports et il avait plongé avec effarement et délectation dans l'univers des équipes SG.

Evidement, celle qui retint de suite son attention fut SG1. Qui n'aurait pas un jour rêvé de faire partie de cette escouade ?

… A présent, assis en salle de briefing, il regrettait amèrement de voir son vœu se réaliser…

Bien sûr, sa première réaction à cette nouvelle avait été de sauter de joie ! SG1 ! La meilleure équipe !! Et puis il avait appris qu'il remplacerait le major Carter disparue en mission. Il savait mieux que quiconque que prendre la place d'un membre d'un groupe était extrêmement délicat. Encore plus lorsqu'il s'agissait d'une personne qui, aux dires de son supérieur hiérarchique, était , je cite : « irremplaçable ».

Il n'avait pas encore rencontré le Colonel O'Neill mais en avait beaucoup entendu parlé. De son changement surtout. En effet, cela faisait à présent un mois que le Major Carter avait disparu et son absence s'était fortement faite ressentir au sein de la base. Surtout parmi les membres de SG1. Il ne savait donc pas du tout à quoi s'attendre.

En lisant leurs rapports, il avait déjà pu se faire une idée du caractère de chacun.
Succinctement, Daniel Jackson semblait être un grand passionné, assez tête en l'air et humaniste dans l'âme. Teal'c, l'extraterrestre, peu loquace et direct avait tout de la parfaite machine de guerre, bien qu'en lisant les rapports d'O'Neill, Mike sentait qu'il ne fallait pas s'arrêter à cette image. Il se ferait sa propre opinion en le rencontrant. Quant au major Carter, elle avait tout d'une superwoman. Intelligente, soldat efficace, experte dans la Porte des Etoiles, il comprenait mieux ce que « irremplaçable » signifiait…
Et enfin le Colonel Jack O'Neill… C'était celui qu'il appréhendait le plus de voir. Officier reconnu comme étant l'un des meilleurs jamais employé par l'Air Force, il était devenu une véritable légende vivante. Aucune décision majeure n'était prise sans un avis préalable de sa part. Son opinion était sans conteste déterminante quant à son avenir au SGC… Et il devait remplacer son second… A chaque rapport de mission, O'Neill ne tarissait pas d'éloges sur le Major Carter. Il était évident qu'il avait un profond respect pour elle. Il se demandait même parfois s'il n'y avait pas davantage… Mais ça, ça ne le regardait pas. Quoiqu'il en soit… Il se trouvait dans de beaux draps, maintenant…

La porte s'ouvrit enfin laissant le passage au Général Hammond. Mike se leva aussitôt et se mit au garde à vous, attendant que son supérieur le salut à son tour.

- Repos, Major… SG1 ne devrait plus tarder.

Mike, prenant alors son mal en patience, s'attarda sur le visage fatigué du général. Il l'avait déjà croisé à Washington il y a quelques mois de cela mais à l'époque, bien que soucieux, il avait bien meilleure mine que maintenant : il semblait presque sur les rotules. Une de ses sources lui avait appris que le père du Major Carter était très ami avec lui et qu'Hammond avait connu la jeune femme alors qu'elle n'était qu'une enfant. Pas étonnant qu'il soit plus ou moins anéanti par sa disparition.

Des pas retentirent soudain, provenant de l'escalier au milieu de la pièce. Teal'c et le Docteur Jackson pénétraient dans la salle de Briefing. Le regard scrutateur de Mike croisa celui plus sombre des deux hommes.

Ca présage rien de bon… songea-t-il devant la mine glaciale de ses nouveaux coéquipiers.

Il avait espéré, l'espace d'un instant, avoir au moins un peu de soutien de la part de l'archéologue mais il déchanta aussitôt. Celui-ci l'observait froidement, soutenant sans peine son regard. Il avait songé à plusieurs reprises que Jackson devait être quelqu'un de modéré, compréhensif… Il faut croire que la disparition du Major Carter l'avait quelque peu changé. Mais, au bout de quelques minutes, il décela cependant quelque chose qui ressemblait à... de la compassion…

A moins qu'il ne s'agisse de pitié, songea-t-il soudain, un nœud à l'estomac, tandis que d'autres pas résonnaient dans les escaliers…

Le Colonel O'Neill faisait son entrée, les mains dans les poches, la mine sombre. A peine arrivé dans la salle, il tourna la tête vers Mike, jaugeant le nouveau venu. Il s'arrêta au milieu de la pièce et regarda avec animosité le Major Summers se mettre au garde à vous.
Apparemment, il n'allait pas lui faciliter la tâche, songea le jeune homme, attendant que son supérieur le libère d'un signe de la main.

- Colonel… intervint alors le Général.

A contre cœur, Jack finit par le saluer et s'assit à la table où ses coéquipiers l'attendaient déjà.

- Bien… commença Hammond s'asseyant à son tour et invitant Mike à faire de même. Puisque vous êtes tous là, je vous présente le Major Summers.

Il se tourna alors vers O'Neill :

- Colonel, puisque vous avez expressément demandé un militaire et non un scientifique pour remplacer le Major Carter, je vous ai choisi l'un de nos meilleurs éléments.

Mike sourit intérieurement à ces mots. Ça faisait toujours plaisir à entendre…

- Je n'ai jamais demandé de remplacer Carter, grogna Jack aussitôt.
- Vous m'avez très bien compris, Colonel, répliqua Hammond.

O'Neill posa alors bruyamment le crayon qu'il tenait dans la main et se tourna vers Mike.

- Que ce soit bien clair, Summers. L'équipe SG1 ne fait plus d'exploration, ni de mission diplomatique. A présent, nous nous concentrons exclusivement sur notre combat contre les Goa'uld. Vous n'êtes ici que pour nous aider à retrouver Carter. Et une fois que ce sera fait...
- Je changerai d'équipe, coupa Mike, comprenant de suite où il voulait en venir. C'est tout à fait normal, je comprends parfaitement. Je ferai tout pour vous aider à la retrouver, Mon Colonel.

Ces mots semblèrent apaiser quelque peu O'Neill.

- Le but reste, cependant, officiellement, de découvrir des technologies susceptibles de combattre les Goa'uld… reprit alors Hammond. Retrouver le Major Carter n'est pas une priorité.
- Mais officieusement, elle l'est, bien sûr, rajouta Jack afin que les choses soient bien claires.
- J'ai compris, Mon Colonel. Le Major Carter est la priorité.

Le général Hammond acquiesça tandis que Jack clôturait la discussion :

- Bienvenue dans l'équipe, Summers.

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Plusieurs semaines s'écoulèrent.
SG1 accumulait les missions dangereuses et s'en sortait pourtant sans trop de dommages. Il faut dire qu'ils étaient tous extrêmement prudents, conscients que, s'ils venaient à disparaître, Carter serait définitivement perdue.

Tout au long de cette période, Mike découvrait peu à peu la vraie personnalité de ses coéquipiers. Il apprit surtout combien ils avaient changé depuis la disparition du Major. Nombre de rumeurs et de discussions à ce sujet avaient cours dans les couloirs du SGC.

Daniel passait la plupart de son temps libre non plus dans son bureau entouré de ses bouquins mais dans la salle de sport afin de se perfectionner en combat rapproché. Il ne délaissait pas pour autant son travail mais estimait qu'il lui était nécessaire de se perfectionner au corps à corps, compte tenu de la nouvelle nature de leurs missions.

Teal'c méditait deux fois plus souvent maintenant qu'à l'époque où il avait encore un symbiote dans le ventre…

Quant à Jack, il avait tout simplement perdu son sens de l'humour. Un vrai tyran ! Exigeant et autoritaire. Il n'y avait qu'en présence de Daniel et de Teal'c qu'il retrouvait un semblant « d'humanité ». Il faut dire que ces trois-là étaient plus soudés que jamais. On avait dit à Mike qu'à l'origine O'Neill et Jackson ne s'entendaient pas très bien. Rien de méchant mais de grosses divergences d'opinions… Eh bien ces temps-là semblaient être révolus. Ils étaient tous deux aussi intransigeants l'un que l'autre.

Bref. L'ambiance était on ne peut plus pesante.

Mike, pourtant rompu aux pires situations, avait bien du mal à tenir le coup. Les missions difficiles se succédaient à une vitesse incroyable, O'Neill se portant volontaire dès que le mot Goa'uld était prononcé. Aucun de ses deux coéquipiers et amis n'y voyait à redire. Ils l'auraient suivi en enfer s'il l'avait demandé. Teal'c s'en sortait très bien. Il faut dire qu'il avait le physique et l'endurance adéquate. En revanche, il imaginait aisément ce que ce rythme intensif pouvait provoquer chez Daniel. Malgré ses efforts, celui-ci n'était pas un homme de terrain. Lorsqu'il rentrait de mission, il avait généralement bien du mal à rejoindre ses quartiers et s'endormait la plupart du temps à l'infirmerie. Le lendemain, il repartait sans un mot, sans se plaindre…

Quant au Colonel, il faut bien avouer que, malgré sa remarquable constitution, il n'était plus tout jeune. Mike ne comptait plus les fois où il avait vu Jack aller voir le Docteur Frasier pour se plaindre de douleurs aux genoux, au dos. Ses vieilles blessures lui en faisaient baver. Et compte tenu de son aversion pour tout ce qui portait une blouse blanche, on pouvait aisément imaginer combien il devait souffrir pour se rendre à l'infirmerie de son plein gré.

Il arrivait parfois au Général Hammond d'intervenir pour les inciter à prendre du repos mais la plupart du temps il se faisait tout simplement rembarrer par son second. Voyant O'Neill aussi buté, il avait rapidement abandonné l'idée de leur imposer des congés. Il n'arriverait à rien, il le savait.

Et de toutes façons, ils étaient seuls. C'était à eux de la retrouver. Ils avaient espéré l'aide de la Tok'ra pour infiltrer Tin'ac, mais ces deniers avaient rapidement perdus la trace de la jeune femme. Elle n'était restée que quelques heures sur cette planète avant d'être envoyée ailleurs… on ne savait où. Jacob, le père de Sam faisait des pieds et des mains pour la retrouver mais le peu d'autorité qu'avait encore Selmac auprès de ses condisciples y mettait un sérieux frein. Il avait les mains liées et ne comptait plus que sur SG1 pour la sauver.

Les quelques rares fois où Jacob était venu sur Terre pour prendre des nouvelles, Mike avait senti un grand froid entre lui et O'Neill. Il avait vite compris que le père de Sam le jugeait responsable de ce drame, tandis que Jack, lui, courbait l'échine, écrasé par un profond sentiment de culpabilité. La réaction du Général Carter était logique. Lorsqu'on souffre trop, on a besoin de diriger sa frustration, sa colère vers une autre personne. O'Neill l'acceptait sans rechigner.

Ils avaient également demandé l'aide des Asgards mais ceux-ci n'avaient pas daigné répondre. Quelques semaines plus tard, cependant, ils étaient finalement venus mais non pas pour leur apporter leur secours mais pour demander un service à O'Neill. Celui-ci, furieux, avait envoyé promener Thor, lui signifiant clairement que puisqu'il ne l'aidait pas, il refusait de risquer sa peau pour eux. Sa vie était à présent bien trop importante. En effet, si SG1 était dissoute, c'était la fin des recherches, la fin de Carter. Hors de question qu'il se mette en danger pour « rien ».

Quelque peu gêné et désireux de ne pas créer un incident diplomatique entre les Asgards et la Terre, Hammond avait proposé l'aide d'une autre équipe SG mais Thor, peu confiant, avait refusé. Il était donc reparti les mains vides.
Mais par chance, il n'était pas rancunier.
Dès lors, le SGC était contacté régulièrement par les Asgards qui leur donnaient les coordonnées de planètes susceptibles de cacher des Goa'ulds. Deux fois plus de missions pour SG1.

Cela faisait à présent quatre mois que le Major Carter avait disparu. Mike avait dorénavant une vision assez concrète de la jeune femme et de sa personnalité. En effet, même absente, loin du SGC, il ne se passait pas une journée sans qu'il n'entende son nom, sans qu'on parle de ce qu'elle avait accompli, de ce qu'elle avait découvert, de ce qu'elle aimait ou détestait… Elle était toujours là, en fait. Personne n'en parlait au passé, personne n'aurait osé sous-entendre qu'elle ne reviendrait pas. SG1 la trouverait, ils n'abandonneraient pas. Jamais.

Mike se surprit à ressentir de la sympathie pour elle. Il ne la connaissait pas, ne l'avait jamais rencontrée mais il commençait à prendre pleinement conscience de l'importance qu'elle avait pour certaines personnes ici. Janet Frasier, par exemple. Sa meilleure amie. Dès qu'elle entendait SG1 rentrer de mission, elle accourait à la salle d'embarquement pour voir si Sam les accompagnait. Puis, la tête basse, elle retournait à l'infirmerie, préparant un lit pour Daniel afin qu'il puisse se reposer le plus tôt possible. C'était toujours la même chose. Depuis quatre mois, maintenant…

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Ca faisait combien de temps, à présent ? Deux mois ? Six mois ? Un an ?… Une éternité. Carter redressa la tête et regarda sa prison. Les murs étaient noirs et humides. Des toux et des ronflements se mêlaient à des gémissements et parfois à des pleures. Sam se rembrunit.

A quoi cela servait-il de pleurer ? se récria-t-elle intérieurement, de mauvaise foi…

Elle aussi avait pleuré. Au début. Elle avait pleuré de frustration. Elle avait pleuré parce qu'elle avait faim, parce qu'elle avait froid, parce qu'elle était épuisée à creuser dans ces fichues mines. Elle regarda ses mains usées, blessées, sachant parfaitement qu'elles n'auraient pas le temps de guérir. D'autres coupures viendraient aussitôt les remplacer… Non ! Elle ne pleurerait pas. C'était terminé. Elle se souvint, honteuse, s'être effondrée en larmes, un jour, devant plusieurs Jaffas. Ils l'avaient regardée avec un tel mépris… Elle s'était aussitôt reprise. C'était terminé ! Elle ne flancherait plus ! Elle était forte ! Elle ne laisserait pas tomber!

Carter savait parfaitement qu'à des milliers d'années lumière d'ici, trois hommes cherchaient à la retrouver. Peu importait le temps qu'il faudrait, elle savait qu'ils ne renonceraient pas. Sam, elle, n'abandonnerait pas, à leur place. Ils finiraient par la rejoindre. Il fallait juste qu'elle tienne le coup suffisamment longtemps. Chose qui semblait plus facile à dire qu'à faire. Elle flottait à présent dans ses vêtements usés. Elle devait faire peine à voir.
Enfin… Elle ne devait pas se plaindre. On ne lui avait pas implanté de symbiote et les Jaffas qui la retenaient ne savaient visiblement pas qui elle était. Sans cela, elle serait certainement morte à l'heure qu'il est, après avoir été torturée pendant des heures. Non, elle ne devait vraiment pas se plaindre, songea-t-elle changeant de position pour étirer ses membres douloureux.

Malgré son état de fatigue extrême, Sam avait du mal à dormir. Chaque nuit, elle passait en revu toutes les possibilités de fuites qui étaient à sa portée mais à chaque fois, elle en arrivait à la même conclusion : quand bien même elle réussissait à rejoindre la Porte, elle se retrouverait immanquablement confrontée à l'iris infranchissable de la Terre. « Quand bien même »
De toute façon, il lui faudrait un miracle pour parvenir à échapper à ses geôliers.

Elle avait longtemps espéré la présence de rebelles Jaffas ou d'espions Tok'ras parmi eux, mais elle avait finit par abandonner cette idée. Si cela avait été le cas, SG1 aurait déjà tenté depuis longtemps de la faire sortir d'ici.

Alors elle attendait… Elle ne savait pas au juste où elle trouvait la patience et la force lui permettant de tenir le coup. Elle se surprenait elle-même. Peut être était-ce parce qu'elle avait une foi totale en ses amis. Sam avait pourtant bien conscience que la chercher était comme chercher une aiguille dans une botte de foin mais peu importe. Le Colonel ne la laisserait pas tomber. Ni Daniel, ni Teal'c. Ils devaient en ce moment même remuer ciel et terre pour glaner quelques informations susceptibles de leur servir dans leur quête. Son père les aiderait également. Peut-être même que les Asgards leur donneraient un petit coup de main… Oui… C'est ça qui lui donnait l'énergie de survivre. Plus que l'espoir d'être retrouvée, c'était la certitude d'être recherchée…

Un grondement sourd se fit brusquement entendre, réveillant un à un les prisonniers. Les murs se mirent à trembler, soulevant la poussière, empoisonnant l'air autour d'eux, les faisant suffoquer. Des cris de panique résonnèrent autour de Sam tandis que certains prisonniers, les plus anciens, tentaient vainement de calmer les autres.

- Du calme ! Il ne s'agit pas d'un tremblement de terre mais simplement d'un vaisseau qui s'approche !

Un gros vaisseau alors, songea Carter, imaginant l'un d'eux se poser sur une des pyramides à quelques kilomètres des mines. Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'un des Grands Maîtres Goa'uld.

S'il la reconnaissait, elle était perdue.

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Plusieurs heures s'écoulèrent sans que personne ne s'occupe d'eux. Cela permit aux prisonniers de souffler un peu, même si l'arrivée d'un « Dieu » les terrorisait bien davantage que n'importe quels travaux forcés. Enfin, les portes s'ouvrirent dans un bruit métallique assourdissant. Plusieurs Jaffas, armes aux poings, pénétrèrent dans le cachot au milieu des gémissements apeurés. Au symbole doré que l'un d'eux exhibait fièrement, Sam comprit qu'ils avaient affaire à un Prima et à sa garde.

- Ke'i ! s'écria celui-ci.

Carter vit tout le monde poser un genou à terre et s'empressa de faire de même. Autant passer inaperçue. Le Prima s'avança au milieu d'eux, désignant un tel puis un autre. Ces personnes étaient aussitôt relevées et emmenées hors de la cellule. Sam baissa la tête, courba le dos espérant se fondre dans le décor. Mais le Jaffa s'arrêta devant elle. L'obligeant à se relever, il l'examina, hésitant, puis d'un geste de la main, ordonna qu'on l'emmène aussi.

Les dents serrées, la peur au ventre elle suivit ses compagnons d'infortune jusqu'à une salle possédant des anneaux de transport. Ni une, ni deux, ils se retrouvèrent sur le vaisseau Goa'uld. Ils furent ensuite lavés et changés puis emmenés vers leur nouveau maître.
Lorsqu'elle le vit, Sam fut quelque peu soulagée. Elle ne l'avait jamais rencontré.

- Ke'i ! A genoux devant votre Dieu Ammon ! s'exclama alors le Prima.

Le Goa'uld se leva et s'avança vers les prisonniers. L'hôte avait une trentaine d'année, le teint mât et le regard froid. Il passa devant ses nouveaux esclaves, semblant hésiter, puis finalement choisit trois d'entre eux. Un nœud vint se former dans la gorge de Sam. Elle avait été désignée… Désignée mais pour quoi ?

- Sha'lokma'kor ! gronda ensuite Ammon en désignant les autres prisonniers.

A ces mots, ceux-ci se mirent à hurler de peur, tentant vainement de fuir. Carter n'eut pas le loisir de voir ce qui allait advenir d'eux, on l'emmenait déjà vers une salle adjacente à celle où trônait le faux Dieu.

A SUIVRE…