Salut salut :)

Cette fanfic est la suite (le « tome 2 ») de Ombres vagabondes, donc je vous conseille de lire cette histoire en premier, pour connaître l'univers et la situation des persos (mais bon, après, rien ne vous empêche de commencer maintenant, vous faites ce que vous voulez :p Je pense que ça ne gênera pas la compréhension).

Disclaimer : K-on et ses persos appartiennent à leur auteur, etc etc...

Genre : Horreur et drame surtout, mais aussi surnaturel, de l'angst, du hurt/comfort, un peu d'aventure... Il y aura du yuri aussi (pairing Mitsu).

Rating : T pour commencer.

UA : On est dans un univers alternatif post-apocalyptique... que soit vous connaissez, soit vous allez découvrir :D.

Bonne lecture, n'hésitez pas à review ^.^


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Chapitre 1 : Demain ne vient jamais


Je déteste l'été. Les journées sont interminables, le soleil brille beaucoup trop, et les nuits toujours très courtes. Le seul avantage, c'est que je ne risque pas de mourir de froid. Cela fait plus d'un an que je vis, ou plutôt, que je survis, depuis que le monde des hommes a basculé dans la décadence et la désolation. Il n'en reste plus que des ruines.

Vu la position des étoiles, je pense que juin a débuté depuis peu. Quelque part sur les routes, 4 juin, 2014, rien ne change sous le soleil, sont les dernier mots que j'ai marqué dans mon cahier. Je me force à écrire quelque chose chaque jours, pour ne pas perdre la date, car j'ai besoin de savoir. J'ai parfois l'impression que c'est tout ce qu'il me reste, aussi. C'est plus compliqué, de garder a notion du temps, avec ce mode de vie nocturne obligatoire.

Cette nuit était particulièrement claire, et surtout, très calme, c'était reposant. Aucune nuage dans le ciel, on voyait parfaitement les étoiles ainsi que la voix lactée. La lune était presque pleine, éclairant facilement les alentours, et ses rayons opalins tombaient sur les ruines de l'auberge dans laquelle j'avais passé le jour, lui donnant un air de lieu hanté. Une sorte d'hôtel construit dans une plaine en milieu de forêt, et sans doute qu'avant, cet endroit était très agréable pour passer des vacances. Mais maintenant, c'était surtout une piscine remplie d'eau vaseuse en train de croupir, et des ruines, dont les murs étaient couverts d'immenses traces, comme si des épées énormes avaient tailladé dans tous les sens. Des débris de partout, des morceaux de toits entiers qui s'étaient effondrés dans les étages, nul doute qu'ils avaient attaqué cet endroit pour tenter d'y déloger leurs proies.

Assise sur le capot d'une carcasse de voiture sans roues, je laissais mes pensées divaguer distraitement, tout en mangeant un frugal petit-déjeuné, étant levée depuis longtemps, mais j'avais dû attendre que la nuit tombe entièrement avant d'oser sortir de ma cachette, pour être certaine de ne pas en rencontrer. Les choses n'étaient là uniquement que lorsque les rayons du soleil brillaient, c'était aussi une des raisons qui me faisait détester l'été. Au moins, pendant les jours nuageux d'hiver, j'avais remarqué qu'ils étaient beaucoup moins présents... mais pendant cette saison neigeuse, j'avais faillis mourir de froid à plusieurs reprises. Va savoir ce qui était pire...

D'un rapide mouvement de tête, je virais quelques un de mes cheveux fauve de devant mes yeux. Il fallait que je me retrouve un serre-tête, ou quelque chose pour les accrocher, même si Mio m'avait souvent dit « Ritsu, tu es mieux sans », mais cette frange était parfois assez embêtante.

Je mangeais un radis blanc, cru. C'était l'un des légumes qui poussait plutôt facilement, que j'avais trouvé dans un champ en friche. Malheureusement, la plupart avait été dévorés par la vermine, alors j'en avait emporté bien moins que je l'avais espéré. Si au moins je pouvais avoir des fruits... mais non. Ici, au japon, faire pousser des fruits était toujours compliqué, et ça coûtait cher, autant à produire qu'à acheter, alors en trouver des comestibles dans la nature... même pas en rêve. Je crois qu'à force, je vendrais mon âme pour un morceau de melon ou une pomme entière. En croquant dans la chair blanche du légume, je sentis rapidement un intrus gigoter dans ma bouche. Rien de très surprenant à que je trouve un ver, et comme souvent, au lieu de le recracher, je ne me fis pas prier pour l'écraser sous mes dents. Ça faisait toujours quelques protéines en plus, et puis, c'était loin d'être la première fois que je mangeais un insecte... je ne préférais pas me rappeler de ce que j'avais dû avaler pour survivre durant l'hiver. Alors juste pour un pauvre ver, je ne faisais pas la fine bouche.

Mais ça ne rendait pas vraiment cela agréable, alors pour faire passer le goût amer et la sensation spongieuse, j'attrapais mon sac à dos posé à mes pieds, et en fouillant dans un de mes sacs plastiques, j'en sorti un morceau de sucre blanc. Ça non plus, ça ne bougeait pas et ça se conservait longtemps. Bêtement, je trouvais ça magique. C'était l'une des choses qui m'avait aidée à survivre à l'hiver, car c'était des sucres rapides facilement absorbé par l'organisme. Un peu comme un petit coup de fouet pour aider à continuer les recherches de nourriture plus conséquente. Je suçais donc et mâchouillais longuement le sucre, tout en croquant dans le légume, ce qui donnait un mélange assez étrange mais pas si dégoûtant qu'on pourrait le penser. Voilà, c'était mon repas de la nuit, le rationnement était de mise vu le manque que je subissais en ce moment. Je n'avais pas de chance, dernièrement, plus de conserve ni de féculents, les dernières habitations que j'avais trouvé était une vieille ferme abandonnée et déjà presque entièrement pillée. Je devais impérativement me rapprocher d'une ville, ou trouver quelqu'un d'assez conciliant pour accepter un troc... car comme je me déplaçais, je ramassais pas mal de chose qui, personnellement, ne me servais pas, mais étaient très pratique pour échanger contre des précieuses et délicieuses conserves... Une fois terminé ce « repas », je pris le temps de me brosser les dents avec l'eau de ma gourde et de la pâte dentifrice, ça au moins c'était pas ce qui manquait. Je voulais à tout prix éviter une carie, car je savais parfaitement que sans soins, ça pouvait être mortel. Il suffisait que ça attaque les nerfs de la dents, puis émail pourri, abcès purulent, infection, et c'était fini. Toute la contrariété du corps humain n'arrêtait pas de me faire réfléchir.

Il était temps de repartir, maintenant. C'était encore tôt, dans la nuit, mais c'était toujours trop court et je n'avais pas le temps lambiner, je devais me déplacer. Je savais même plus ou moins ou j'étais, car depuis quelques temps, je prenais le même chemin, et tournais dans la même zone, entre plusieurs villes et villages, j'avais fini par m'y habituer. C'était surtout que je savais aussi où s'était établi quelques camps sédentaires, rarement de plus de deux ou trois personnes, et potentiellement des partenaires d'échanges. Je me constituais un petit réseau, en somme. Je jetais mon sac sur mon épaule, et marcha quelques minutes pour rejoindre mon moyen de transport, qui m'attendait bien sagement, en broutant l'herbe au pied des arbres. Je décrochais la bride du tronc où je l'avais accroché, et grimpais sur la selle. Pas de clé à tourner, juste un coup de talon dans ventre, et il partait au pas. Effectivement, ça ne payait pas de mine, et c'était très archaïque comme moyen de se déplacer, mais au final, je trouvais bien des qualités à mon compagnon équin. C'était beaucoup moins fatiguant que la marche ou le vélo, il pouvait porter plus de choses que moi, et surtout, il n'avait pas besoin de carburant. Et ça, c'était magnifique.


Le bruit des sabots sur la terre sèche était plutôt agréable à entendre. C'était régulier, comme un rythme battu par un métronome. Je n'avais rien de spécial à faire, même pas surveiller la direction, l'animal allait tout seul tout droit, seulement à lui donner un léger coup de talon quand il commençait à ralentir ou vouloir brouter l'herbe. Je suivais la route, mais sans avancer directement sur le béton, je préférais rester sur le bas-côté, à l'ombre des arbres, pour rester discrète au cas ou une voiture passerait. Mon cheval avait le pelage baie foncé en plus, c'était bien pratique, plus que s'il avait été blanc en tout cas. Rapidement, je commençais à avoir encore mal au dos, rester assise sur une selle c'était plus dur que sur le siège d'une voiture, c'était certain, mais je ne me plaignais pas. Après tout, ça pourrait être pire.

Plus je me rapprochais du village, plus mon attention augmentait. J'étais déjà passée par ici, et la dernière fois, il y avait un groupe de quatre personnes, des adultes, qui avait investit l'une des maisons. Alors je restais particulièrement sur mes gardes. Je ne savais jamais à quoi m'attendre avec mes semblables.

Pour éviter que les sabots ne fassent trop de bruit en marchant dans les cailloux du chemin, je maintenais les rênes de ma monture d'une main en surveillant qu'elle reste sur le côté herbeux. Mes doigts se crispèrent quelque peu autour du cuir de la bride lorsque je vis une lumière filtrer de la fenêtre d'une habitation. De mon bras libre, j'attrapais ce qui me servait de protection, accroché à une longue corde à la selle. C'était un simple bouclier anti-émeute, le genre de truc en plexiglas dont les flics se servaient pour repousser les manifestants, mais ça m'avait déjà évité une balle tirée sans sommation... d'ailleurs ce jour là, j'avais aussi apprit que mon cheval avait tendance à s'affoler et partir au quart de tour après un coup de feu. L'habitation d'où provenait la lumière était une maison traditionnelle en bois, c'était bien le genre de demeure de campagne pour les riches, et ce qui me posais problème, c'était que j'étais en position de vulnérabilité. Si l'un de ceux qui y vivaient voulaient me tirer dessus, ils n'avaient qu'à ouvrir la fenêtre et faire feu.

– Hé ! Vous là dedans ! commençais-je d'une voix forte. J'ai des trucs à échanger, si ça vous dit.

Autant dire tout de suite pourquoi j'étais là. Je serrais les jambes autour de la selle, mes doigts sur la bride et le bouclier anti-émeute contre moi, me préparant si jamais ils décidaient de me canarder. Même si j'étais aussi armée, je préférais jouer sur la défense et la fuite rapide. À l'intérieur, j'entendis du mouvement, et vis plusieurs silhouettes passer devant la fenêtre éclairée... je n'attendis pas longtemps, avant que la porte ne s'ouvre, laissant apparaître un homme tenant une lampe torche.

– Ouais ouais ! T'as mis super longtemps à te pointer toi ! T'as des clopes ? File moi des clopes !

Ah celui-là, je m'en souvenais. Un petit homme à la tronche frénétique complètement accro aux cigarettes, et ça, autant dire que c'était une vraie bénédiction pour moi. Car effectivement, j'en avais, je les prenais uniquement comme monnaie.

– Hé oh, garde tes distances. D'abord, montre moi ce que t'as à me donner en échange, râlais-je en tirant sur les rênes pour faire légèrement reculer ma monture.

Les autres ne tardèrent pas à sortir de la maison, et l'une des femmes vint attraper le petit homme par le bras.

– Ouais, calme-toi. Ras-le-bol que tu gâches tout pour ta foutu addiction.

Je ne savais pas ce qu'il se passait dans leur groupe, mais ils avaient clairement l'air d'avoir du mal à s'entendre, vu les insultes gratuites qui fusèrent juste après.

– T'as des balles pour 9 millimètre ? me demanda une seconde femme alors que les autres commençaient à s'engueuler.

J'eus quelques secondes de réflexion. S'ils n'avaient pas de munitions, alors c'était moi qui était en meilleure position, car j'avais une arme à feu chargée. Mais dans ce cas... est-ce que j'avais vraiment l'envie de filer des balles à ce groupe ?

– Ouais, j'en ai, finis-je par acquiescer.

Malgré tout, je ne pouvais pas laisser passer une occasion de conclure une affaire.

– … Tu veux quoi en échange ?

– Nourriture.

En ce moment, c'était ce qui me manquait le plus. J'en avait assez d'avaler des légumes grignotés par des insectes ou des racines au goût amer et difficile à mâcher. À cause de la certaine agitation, le cheval piaffa sur le sol en soufflant des naseaux, et moi-même, je leur fis un signe de la main pour leur demander de se dépêcher un peu pour se mettre d'accord. Ils n'avaient même pas l'air de se sentir menacés par moi, ce que je comprenais vu qu'ils avaient la supériorité numérique, mais ça m'agaçais un peu. Je pourrais très bien les descendre tout les quatre et aller voler toutes leurs affaires, après tout ! Mais évidemment, je ne trouvais pas que ce genre d'attitude était une bonne idée.

Le groupe se concerta bruyamment, à force je craignais même que leur bazar ne finisse par attirer plus de monde.

– Contre trois paquets de clopes, plus deux boites de munitions, on te donne trois conserves.

Non mais ils se fichaient de moi ? Cette proposition ne me paraissait pas ridicule, mais carrément insultante.

– J'en veux huit, pas moins.

S'ils pensaient que j'étais facilement influençable, ils pouvaient rêver. Évidemment, j'avais volontairement demandé un nombre beaucoup trop élevé, pour ensuite faire semblant de négocier et leur faire accepter le nombre que j'espérais réellement. À savoir au moins cinq ou six. Finalement, après plusieurs propositions, je réussi à leur faire accepter six conserves, et j'étais contente d'obtenir de la vraie nourriture à me mettre sous la dent...

L'échange se conclut rapidement, et je me dépêcha de m'en aller, en lançant ma monture dans un trot pressé, avant qu'ils ne décident de se servir des munitions que je leur avait donné. Ces gens m'inquiétait, parce que les paroles du fumeur avait laissé entendre qu'il m'attendait, et ça, ça ne me plaisait pas. Il fallait que je change de parcours, sinon j'allais bien finir par tomber dans une embuscade ou quelque chose dans le genre. D'ailleurs, je n'attendis pas plus longtemps, au lieu de suivre le chemin, je sortis du village et m'enfonça entre les troncs sombres. Mon cheval ayant une meilleure vision nocturne, je le laissais avancer au pas comme il le désirait... j'étais plus concentrée à surveiller chaque mouvements et bruits aux alentours. La forêt, surtout la nuit, était loin d'être sécurisée. Bien sur, j'avais des armes à feu pour me défendre, mais il suffirait qu'un prédateur, ou pire, une meute, nous prennent par surprise et ils pourraient se faire un festin. Les seuls sons qui me parvenaient étaient les branches qui craquaient sous les sabots de ma monture, et quelques hululements résonnant, et rares étaient les rayons de la lune qui arrivaient à filtrer entre les feuillages. Pourtant, d'un côté, et malgré mon esprit restant sur ses gardes, j'aimais bien cette ambiance. J'y étais habituée, et surtout, je préférais me savoir dans les ombres, cachée, plutôt qu'en plein jour et affreusement visible.


Je savais qu'il y avait un barrage, dans les environs, alors je m'y rendit, j'étais rassurée quand j'entendais le bruit de l'eau couler violemment, semblable au son d'une cascade. Comme un rituel, j'allais en amont du barrage, là ou le fleuve était plus calme, pour trouver le bâtiment de maintenance qui faisait aussi office d'entrée. Je descendis de la selle et débarrassa le cheval des sacoches qu'il transportait, puis l'accrochais à une branche, avec assez de longe pour qu'il puisse accéder à l'eau.

Pendant que j'en profitais pour me laver dans le fleuve, mon attention grimpa lorsque je vis mon camarade équin lever soudainement la tête en direction des arbres, les oreilles en avant. Ça aussi, c'était quelque chose de bien pratique, dans le fait d'avoir une bête avec soi, ça repérait les éventuelles menaces avant. J'eus à peine le temps de me mettre sur mes gardes, que ce qui avait attiré l'attention du cheval émergea de la pénombre entre les troncs.

– Te revoilà, toi..., grommelais-je en regardant un chien gris s'approcher en trottinant.

Stone, l'ancien animal de Yui, qui depuis plusieurs mois me suivait sans que je lui demande rien. C'était un chien qui ressemblait vaguement à un épagneul, avec une queue rayée. Parfois il restait avec moi plusieurs jours, et une autre fois, pouvait disparaître et aller vadrouiller plusieurs heures avant de réapparaître comme par magie. De ses précédentes aventures, il ne gardait qu'une longue cicatrice sur le dos, où il n'y avait plus de poils, mais au moins, il était entier, lui.

Le chien vint près de moi, et se mit à laper l'eau fraîche de la rivière.

– Si au moins tu savais attraper les poissons, ça te rendrait utile..., soupirais-je.

En parlant de nourriture, j'en profitais pour regarder un peu mieux ce que j'avais réussi à récupérer. Bon sang ! Ces cons m'avait refilé une boite de pâtée pour chats ! J'aurais dû mieux regarder au lieu de vouloir en finir vite. Le pire, c'était que ce n'était pas la première fois qu'on me faisait ce genre de mauvais coup. Mais sur les six, il n'y en avait qu'une, alors ça passait, je suppose...

– Tiens, c'est ton jour de chance, clebs.

J'attrapais mon assiette en plastique, et y versa l'intégralité de la pâtée. Cette chose, j'avais déjà dû en avaler, en dernier recours, et c'était simplement affreux. Je ne savais pas avec quoi c'était fait, mais sûrement avec de la viande impropre à la consommation humaine... mais Stone avait l'air très heureux de s'en faire un repas.

Je préférerais la compagnie des animaux. Au moins, je savais que ces deux-là n'essayeront pas de me dévorer vivante, ou me coller une balle dans le dos pour voler ce que j'avais. Ils n'avaient pas de réactions vraiment imprévisibles, je savais parfaitement à quoi m'attendre. Certes ils n'avaient pas beaucoup de conversation, mais au moins, je n'avais pas l'impression de devoir rester sur mes garde et surveiller constamment leurs mouvements et attitudes. C'était reposant. Plus que la fatigue physique, c'était l'épuisement mental qui était le pire. Bien que dormir ne serait pas du luxe, j'attendis que le jour commence à pointer pour aller me cacher. Je rentrais dans le barrage, en prenant les escaliers, et planqua toutes mes affaires sous une bâche. L'intérieur du barrage était une large zone bétonnée, avec plusieurs gros alternateurs rouges et noirs. Mes pas résonnaient, et même si j'avais une lampe torche, il faisait entièrement noir et ce n'était pas rassurant.

La survie se résumait à ça, maintenant. Se lever lorsque la nuit tombait, faire en sorte de trouver à manger, et surtout, se cacher dès que le jour pointait. Alors que les heures passaient, j'étais recroquevillée sur moi-même, appuyé sur le béton poussiéreux, dans le noir. Je serrais le corps de Stone, ça me rassurait, de sentir de la chaleur contre moi, même s'il puait le chien mouillé. Au loin, j'entendais des sifflements. C'était rare, par ici, les journées calmes. Tout le temps, ils sifflaient. Je supposais que les forts rayons du soleil d'été n'étaient que bénéfique pour eux... et planquée au fin fond de ce barrage, je priais pour qu'ils n'arrivent pas par ici, car si un Siffleur me repérait, alors c'était terminé, je ne pourrais pas me défendre lorsque les tueurs arriveraient. Ces choses détruiraient tout. Comme toujours, j'avais énormément de mal à m'endormir, même avec la fatigue, à cause de l'angoisse qui m'étreignait. Et aussi parce que la nuit prochaine, je savais qu'il allait falloir recommencer, encore... au moment de me reposer, lorsque je n'avais plus rien à faire mis à part attendre le sommeil, mon esprit retournait les mêmes questions. Pourquoi est-ce que je continue, déjà ? Est-ce que la survie est ma seule finalité ? Jusqu'à quand ? Je savais pourtant qu'il ne fallait pas que j'y pense trop longtemps, sinon, je me sentais mal.

Parce que je savais que ça ne pourrait pas continuer longtemps ainsi. Les monstres devenaient de plus en plus actifs et féroces, si cela était possible.


Merci d'avoir lu ! Un premier chapitre trèèès narratif pour commencer :p

Au prochain !