Cher lecteur, bonjour !

Pfiou, ça fait longtemps que je n'ai pas publié de fic Johnlock à chapitres... en fait, je crois même que c'est ma toute première histoire à scénario. Vu que d'habitude j'évite le côté développement d'histoire suivie en faisant des fics à thème. Hé hé. ;-)

Bref, je présente sous tes yeux ébahis, cher lecteur, un nouveau produit de mon imagination, euh, enthousiaste. J'espère que ça te plaira.

Bonne lecture ! ^^

...

La lumière était aveuglante.

John la sentait qui traversait ses paupières douloureuses, brûlante et impitoyable, et il lâcha un grognement sonore en enfouissant son visage dans son oreiller pour se soustraire à la sournoise attaque solaire.

À en juger par sa sensibilité à la luminosité, la soirée de la veille avait dû être particulièrement mémorable, et pourtant les seuls souvenirs que John en conservait étaient un vague rythme musical dont son cœur battait à présent le tempo, et un goût frais d'alcool à la menthe.

Au moment où John se redressait avec difficulté, la tête lourde et les muscles ankylosés, la porte s'ouvrit brusquement et Sherlock entra en coup de vent, un verre d'eau à la main. Comme d'habitude, sa vue fit faire un petit bond au cœur de John.

La musique était assourdissante. Les murs semblaient palpiter au rythme des basses régulières couvertes par une mélodie entraînante qui donnait déjà à John envie de danser, alors que la soirée venait à peine de commencer. Il pouvait sentir Sherlock derrière lui, un peu trop près, et la chaleur de son corps caressait celui de John qui faisait de son mieux pour ne pas se laisser aller contre son ami.

Ami. AMI, se répéta-t-il pour la millième fois de la journée, forçant ses mains à rester le long de son corps.

-John, se plaignit Sherlock derrière lui, tirant d'une main impérieuse sur le bas de sa chemise.

John se retourna et sentit sa bouche s'assécher. Sherlock portait un jean noir qui étreignait amoureusement ses cuisses fuselées, et la chemise violette que John affectionnait tant; l'ensemble inédit produisait un effet indéniable sur les pensées de ce dernier, et une fois de plus il sentit un élan sanguin enthousiaste se précipiter vers le Sud.

-Je vais nous chercher des boissons, d'accord ? cria-t-il à son ami pour couvrir le bruit de la musique.

Et il s'éloigna dans la foule, laissant Sherlock et son maudit sex-appeal derrière lui et tentant vainement d'ignorer la bosse que son pantalon formait.

-John, parfait, tu t'es réveillé tout seul, salua Sherlock d'un ton amène, interrompant le flashback de John. Je t'ai fait une aspirine, je pense que tu en auras besoin.

John lâcha un grognement.

-Tu l'as déduit tout seul ? ironisa John d'une voix éraillée qui lui déchira la gorge.

Mais Sherlock ne sembla pas comprendre.

-Eh bien, puisque tu le demandes, je peux te dire que l'heure tardive de ton réveil a été un indice monumen-

-Je plaisantais, Sherlock ! l'interrompit John en grimaçant.

Bon sang, il avait trop mal à la tête pour commencer à discuter avec Sherlock maintenant. Il attrapa le médicament que ce dernier lui tendait et l'engloutit en deux gorgées, sentant avec reconnaissance la fraîcheur du liquide apaiser la brûlure sèche de sa gorge.

Sitôt son verre vidé ses yeux retournèrent d'eux-mêmes sur Sherlock, qui l'observait attentivement, une étrange expression sur ses traits sans défauts.

-Quoi ? fit John d'un ton abrupt, irrité par la seule présence de Sherlock et la façon dont elle faisait encore un peu plus accélérer les battements de son cœur, créant une sensation étrange, mélange de mal de mer et de crise d'hyperventilation.

Sherlock sembla être tiré de ses pensées et haussa les épaules avant de se pencher pour récupérer le verre. L'étrange expression toujours peinte sur son visage, il quitta la pièce aussi vite qu'il était venu.

John sentit un nœud qu'il n'avait pas senti se former se détendre un peu dans ses entrailles, et il se laissa retomber dans ses oreillers. Bon sang, mais pourquoi avait-il bu autant à cette stupide soirée de Nouvel An ?

Les deux verres de vin oscillèrent dangereusement entre ses doigts alors qu'ils traversait la foule, cherchant des yeux la silhouette familière qu'il devait rejoindre. Mais quand ses yeux tombèrent sur la chevelure bouclée, il marqua un temps d'arrêt, ralentissant brusquement au milieu de la foule, le contenu rouge et riche des verres à pied manquant de se renverser sur ses chaussures.

Sherlock n'était pas seul.

Et, au vu des sourires éblouissants qu'il offrait à son interlocuteur, il n'avait pas attendu le retour de John avec autant d'impatience que ce dernier s'était plu à l'imaginer.

John grinça des dents en voyant l'homme caresser le bras de Sherlock, sa vision obscurcie par la colère en remarquant le regard avide qu'il posait sur SON détective… mais non, non, Sherlock n'était pas à John, il pouvait sourire à qui il voulait, il pouvait bien partir avec qui il voulait, se laisser embrasser contre un mur par qui il voulait, laisser des mains étrangères et chaudes caresser ses flancs pâles et une bouche inconnue ravir ses lèvres si désirables et lécher sa gorge lisse…

John déglutit, la gorge soudain douloureuse, et se détourna de ce spectacle insupportable. Il rentra à nouveau dans la foule, écartant les danseurs et les gens qui parlaient entre eux, et ne remarqua même pas quand il avala d'une seule traite son verre de vin et celui de Sherlock… avant de repartir vers le bar, et d'autres promesses d'oubli alcoolisé.

John cligna des yeux. Alors comme ça Sherlock l'avait laissé tomber pour flirter avec un inconnu ? Pfff, ça n'avait été qu'une question de temps avant que ça n'arrive… après tout, Sherlock pouvait faire bien mieux qu'un ex-médecin de l'armée tellement accro à l'adrénaline qu'il en avait développé un boitement post-traumatique.

C'est vrai, avec sa beauté inhumaine et son intelligence hors-normes et son charisme si irrésistible… tout en Sherlock criait premier choix, et John savait qu'il n'en allait pas de même pour lui. L'homme de la soirée avait sûrement été un célèbre avocat. Ou un artiste admiré par tous, dont les tableaux étaient en route pour le Louvre. Ou bien encore un millionnaire philanthrope, mille fois plus intéressant et mieux habillé qu'un misérable colocataire miteux qui aimait trop les pulls en laine.

D'ailleurs pour tout ce que John en savait, Sherlock avait très bien pu rentrer avec le bel inconnu. Il ignora la douloureuse torsion de ses entrailles à la pensée du corps pâle de Sherlock, luisant et abandonné sous une silhouette musclée et en plein effort… et secoua la tête. Sherlock n'était pas comme ça.

Sherlock était secret, Sherlock était impoli. Sherlock ne se laissait pas ramener chez des inconnus pour les supplier ensuite de le toucher, de le goûter, de l'emmener au septième ciel… John frissonna, conscient que son cerveau encore engourdi par l'alcool l'emmenait vers des pensées illogiques.

Sherlock n'était pas comme ça.

Mais John ne parvenait toujours pas à se rappeler comment il était rentré à la fin de la soirée.

John loucha au fond de son verre, et trouva que le whisky avait vraiment une magnifique couleur, qui lui rappela un peu le miel d'acacia que Sherlock aimait tant… d'ailleurs, où était Sherlock ? Est-ce qu'il était parti sans lui ?

Est-ce qu'il était parti avec quelqu'un d'autre ? John avait bien vu le regard que Sherlock avait posé sur l'imbécile aux cheveux gominés…

Une main légère se posa sur son bras, et la pièce tourna comme un manège d'enfants quand John tourna la tête pour voir… Sherlock, qui le regardait intensément, l'inquiétude peinte sur son beau visage.

-John, fit-il de sa voix grave. Je crois que tu as un peu trop bu, il est temps de rentrer.

Sherlock le tira contre lui, cherchant à le faire descendre du tabouret de bar; le cœur lointain de John fit un petit bond en sentant les mains fines du détective se presser contre son corps. Il tituba à bas du tabouret, chancelant, et enfouit son nez dans la poitrine de son ami.

-Sherrrrrlock… roucoula-t-il d'une voix alourdie. Encore là, le Sherlock Holmes…

Sherlock bougea contre lui, et un de ses bras passa autour de la taille de John pour soutenir sa démarche hasardeuse; il ne se donna pas la peine de répondre, mais John aurait bien aimé savoir ce que Monsieur Sourire Colgate avait bien pu dire pour que Sherlock ne veuille plus rentrer avec lui… oh, peut-être s'était-il moqué du don de Sherlock ? Personne ne semblait l'apprécier à sa juste valeur, personne à part John… ou peut-être avait-il fait une faute de grammaire impardonnable, et que Sherlock s'était simplement éloigné à grands pas, sans lui répondre…

John lâcha un gloussement hilare, la tête dodelinante contre l'épaule de Sherlock.

-Alors il avait pas de bonnes notes, hein ?

Il donna un coup de coude à Sherlock, et le chauffeur du taxi lui jeta un regard compatissant. John lui trouva un air un peu flou; quand étaient-ils montés dans un taxi ?

Sherlock se tourna un peu pour le regarder, et même complètement ivre, la couleur de ses yeux sembla la plus belle chose du monde à John.

-Qui donc, John ?

John voulut répondre, mais sa langue pâteuse et la main fraîche que Sherlock passa sur son front l'en empêchèrent et il se contenta de fermer les yeux pour savourer la sensation.

John grogna, un sentiment d'embarras rougissant son front; il s'était vraiment rendu ridicule, à ainsi dépendre de Sherlock… et ce dernier avait dû couper court à sa soirée pour venir en aide à l'alcoolique que John avait toujours souhaité éviter devenir.

Sherlock l'avait ramené, vraisemblablement porté à moitié jusqu'à son lit… mais John ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur en songeant que son meilleur ami n'avait pas eu assez confiance en un John ivre pour s'épargner une autre volée de marches en le laissant dormir dans son propre lit.

Quoiqu'il avait sans doute pensé que dans cet état John ne serait pas capable de se contrôler et tenterait de sauter sur Sherlock pendant la nuit…

John eut peine à discerner si Sherlock avait eu totalement tort...

-Pourquoi on monte, Sherlock ? bégaya difficilement John.

Sherlock, le bras fermement serré autour de la taille de son ami, l'aida à gravir une autre marche d'escalier.

-Parce que ta chambre est en haut, John, répondit-il gentiment.

Une autre marche.

-Je sais, Sherlock, fit John sur le ton de l'évidence. J'ai juste un peu bu, je ne suis pas stupide.

-Certainement pas, John, mais je pense tout de même qu'il faudrait redéfinir ta conception d' « un peu ».

John était vraiment fatigué de monter des marches. Pourquoi ne pouvait pas simplement dormir là ? Et puis Sherlock était si confortable…

-Tu es très confortable, susurra-t-il dans le cou de Sherlock.

Ce dernier prit une brusque inspiration un peu tremblante, avant de lâcher un petit rire sec.

-Merci John, je tâcherai de m'en souvenir quand on me traitera à nouveau de psychopathe repoussant et pervers.

John gloussa.

-Personne ne t'a jamais dit ça, Sherlock, accusa-t-il sans pouvoir débarrasser complètement sa voix de la tendresse qu'il ressentait à l'égard de celui qui le portait sur son épaule.

Sherlock sourit légèrement.

-C'était il y a longtemps, dit-il doucement.

John se retint de se frapper le front avec sa paume. Comment avait-il pu se laisser ainsi aller auprès de Sherlock ? Lui dire qu'il était confortable ? De toutes les techniques de drague qu'il aurait pu envisager d'user un jour sur son meilleur ami, le comparer à un matelas était la seule idée qui lui était venue ?

Comme Sherlock devait le mépriser à présent… lui qui disait toujours que John n'était pas ennuyeux comme les autres gens, il savait désormais que tout cela n'avait été qu'un malentendu, que John n'était qu'un autre homme stupide qui déblatérait les inanités les plus embarrassantes une fois un peu détendu par quelques degrés d'alcool.

Heureusement, il avait apparemment réussi à garder ses mains pour lui. Il ne pouvait imaginer ce que Sherlock aurait fait s'il avait cédé à son envie de glisser ses doigts sous la chemise violette…

-John ?

La voix familière de Sherlock interrompit à nouveau les pensées perturbantes de John, et ce dernier se contenta de grogner en entendant son ami entrer dans la pièce.

-Je t'ai fait du thé.

John se redressa un peu, surpris à travers le brouillard pénible qui pesait sur son esprit.

-Tu m'as fait du thé ? répéta-t-il d'un ton incrédule. Toi ?

Sherlock haussa les épaules, laissant l'insinuation glisser sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard. John remarqua alors qu'il avait les mains vides.

-Mais… où est-il ?

Sherlock fronça les sourcils.

-Eh bien, en bas. Je n'allais quand même pas te le monter ici.

John étouffa un gloussement amusé.

-Évidemment.

Il roula péniblement vers le bord du matelas et souleva les couvertures pour sortir du lit.

Seulement pour les laisser retomber une seconde plus tard, en réalisant qu'il ne portait pas son pyjama habituel.

En fait, il ne portait rien du tout.

-Pourquoi tu me déshabilles ?

Sherlock secoua la tête.

-Tu ne peux pas dormir tout habillé, John. Tu détestes ça.

John leva les bras pour aider Sherlock à lui ôter son pull.

-Comment tu sais ça ? se demanda-t-il à haute voix, en fronçant les sourcils.

Sherlock défit rapidement les boutons de la chemise un peu froissée, mais il ne répondit rien.

-Comment tu sais toutes ces choses sur moi ? Personne ne sait tout ça sur moi. Personne ne veut savoir ces choses sur moi. Mais toi…

John trébucha un peu sur ses mots, sans savoir comment exprimer ce qu'il voulait dire.

-Toi tu sais tout ça, et tu veux même en savoir plus. Tu me connais comme… comme personne ne veut s'en donner la peine, Sherlock.

Les mains de Sherlock s'arrêtèrent sur un bouton dans les environs de la taille de John, et ses yeux pâles se vrillèrent dans ceux de son ami.

John se trouva soudain avec une unique idée en tête, l'esprit plus clair que jamais.

Alors il attrapa la nuque de Sherlock, l'attira à lui et écrasa violemment leurs bouches l'une contre l'autre.

John avait rêvé de ce moment depuis leur rencontre, et pourtant il n'eut pas l'occasion d'en profiter; Sherlock le repoussa délicatement au bout d'une ou deux secondes, et John sentit son cœur se briser en deux. L'expression de Sherlock, triste et désolée à la fois, ne fit rien pour le rassurer.

-Pas comme ça, John, murmura Sherlock tout doucement.

Il guida un John interdit vers le lit, finit de le déshabiller calmement et moins d'une minute plus tard John se glissait entre les draps, incapable de réaliser ce qui venait de se passer et le goût de menthe de la bouche de Sherlock sucré sur sa langue.

Alors quand Sherlock passa une main fraîche sur son front, il ferma les yeux et se laissa glisser dans le sommeil, refusant de regarder son ami quitter la pièce et souhaitant plus que tout se réveiller pour découvrir que tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve.

-Oh mon Dieu, souffla John.

Oh. Mon. Dieu.

Il avait embrassé Sherlock.

Il avait embrassé Sherlock.

L'homme qui habitait ses fantasmes depuis leur première rencontre et qui l'avait aidé à rentrer chez lui alors qu'il était trop imbibé pour même marcher tout seul.

L'homme pour lequel son attraction avait soigneusement été gardée secrète, cadenassée et écrasée, depuis le tout début de leur collaboration et de leur amitié.

La honte envahit brusquement John, en même temps que le souvenir brûlant du rejet de Sherlock creusait un trou à la dynamite à la place de son cœur.

Sherlock, qui le regardait à présent du même air étrange qu'il avait arboré plus tôt, les yeux sérieux et une petite ride entre les sourcils.

-Tu te souviens, murmura-t-il.

Et il quitta la pièce.

...

Alors oui, bon, je sais que le thème du lendemain de Nouvel An un peu dur sur le foie et l'estomac est dépassé de plus d'une semaine maintenant, mais en vérité je voulais terminer cette fic pour... hem, l'année passée, donc finalement je ne m'en suis pas trop mal sortie.

(Je crois. XD)

En tout cas j'espère que ça t'a plu, cher lecteur, et que tu auras la gentillesse de me laisser une review si tu m'as lue jusqu'ici... qu'elle soit positive ou négative, interrogative ou exclamative, je prends tout et je te remercie d'avance ! ;-)

En attendant, je te dis à samedi prochain pour le second chapitre, et gros bisous ! ^^