J'avais un jour promis une suite à 'Sunshine and Rain'. Cette promesse a pris corps, et c'est devenue une longue fiction en cours d'écriture. Elle peut se lire sans avoir connaissance de la précédente.
Je prends un plaisir immense à l'écrire : j'essaie, à travers l'écriture de cette histoire, de vivre un nouvel épisode de la série, et j'espère que vous revivrez aussi une nouvelle aventure!
Les quelques commentaires laissés sur 'Sunshine and Rain' me motivent vraiment pour faire encore mieux et plus vite. Vos retours de lecteurs sont tellement importants! Que vous aimiez ou non, surtout, laissez un petit message d'encouragement, ou une trace constructive de ce qui vous déplaît!
Enjoy :)
PROLOGUE
C'est la douleur qui le ramena au seuil de la conscience.
Une douleur insoutenable.
Une souffrance telle qu'il avait peine à concevoir qu'elle pût être réelle.
Incapable de réfléchir. De se souvenir. D'analyser.
L'esprit anesthésié.
Son corps se réduisait à un gémissement ininterrompu.
Sa tête semblait tenue, écrasée dans un étau métallique, comme si un bourreau prenait un malin plaisir à lui enfoncer un coin dans le crâne à coups de marteau.
Chaque respiration accentuait ses tourments.
Chaque battement de cœur résonnait puissamment, sourdement, sous ses tempes.
Chaque tressaillement lui arrachait un hurlement silencieux, perdu au milieu de sa souffrance.
Même entre les mains de Niska, il ne se souvenait pas avoir subi une telle torture physique.
Jamais il n'aurait cru en arriver là. Lui qui préférait la vie, qui se battait pour elle... Chaque parcelle de son corps, de son âme, s'était toujours raccroché à l'espoir de la survie. Il avait toujours résisté pour garder vaisseau et équipage sain et sauf, quelques soient les circonstances. Et souvent, il s'était contenté de pouvoir respirer et voler.
Il ne souhaitait à présent qu'une seule chose.
Mourir. Il préférait mourir que de subir encore cet enfer.
Certains s'arrachaient la peau du visage pour ôter cette souffrance. D'autres se fracassaient la tête contre un mur dans l'espoir d'atténuer l'intolérable.
Mais son corps à lui refusait de lui obéir. Il était prisonnier de ce calvaire.
Il ne lui restait plus qu'à prier, au milieu des spasmes de douleur, au milieu des larmes inconscientes. Prier...
Mais qui prier ? Ce dieu lâche, ce dieu traître, qui l'avait abandonné depuis longtemps, dans cette vallée, encerclé par les bombardements et les rafales des vaisseaux Alliés ? Il y avait pourtant tellement cru, ce jour-là.
Non. La croix de ce dieu, qu'il avait conservée autour du cou comme un talisman, qu'il avait embrassée avec ferveur avant le dernier assaut, avait depuis longtemps rejoint les flammes.
Désormais, il préférait porter sa propre croix.
Il avait choisi d'être son propre salut.
Mais aujourd'hui, il était incapable de se sauver lui-même. Son propre corps l'abandonnait aussi.
Odeur de sang.
Goût de sang.
Déchirement continu du corps. Il lui semblait qu'il n'était qu'une seule et même plaie à vif.
Il sentit une douleur vive, plus intolérable encore – cela était donc encore possible – derrière la tête, à la base des cheveux. Comme si on lui incisait le crâne au scalpel. Au milieu de la torture que son être tout entier lui infligeait, il crut deviner un liquide chaud couler dans sa nuque.
Supplice atroce. Souffrance brute. Esprit altéré.
Il ne put même pas gémir.
Il était emporté au-delà de tout ce qu'il avait connu.
Il n'eut que le temps de sentir son corps être déchiré de nouveau, les membres écartelés par des mains qui le portaient, les muscles hurlants, avant de sombrer dans une inconscience salutaire.
ooOoo
Il traîna le corps évanoui de Malcolm Reynolds jusqu'au module. Une trace noire et poisseuse s'étirait dans son sillage. C'est qu'elle avait été coriace, la vermine. Le patron l'avait pourtant bien prévenu.
Du coude, il appuya sur la commande d'ouverture du sas, sans se soucier de tirer un peu plus sur le bras de sa victime. La porte métallique obéit dans un chuintement fatigué.
Le poids mort qu'il tractait semblait s'alourdir de mètre en mètre. Cette saleté de tête brûlée lui en aurait fait baver jusqu'au bout ! Arrivé au milieu de la petite pièce ronde et sombre, le bourreau poussa un gémissement de satisfaction. Il lâcha sans ménagement le buste de son souffre-douleur, dont la tête heurta le sol dans un bruit mat.
Il inspecta rapidement la cabine du regard : tout était en ordre. Les circuits étaient coupés. Rien ne lui permettrait de contrôler la trajectoire du module, ou de fuir s'il sentait le piège. Le radiotransmetteur était également hors-service. Il ne pourrait pas contacter son équipage, et donc les prévenir d'un quelconque danger. Il estima que ces précautions étaient probablement superflues : l'état moribond dans lequel se trouvait le capitaine du Serenity l'empêcherait à coup sûr de tenter quoi que ce soit. Peut-être ne se réveillerait-il même pas avant d'arriver à bon port.
Lorsque le sas se referma lentement sous les yeux du bourreau satisfait, un petit rire étouffé grignota la moiteur de l'air derrière lui.
« Adieu, monsieur Reynolds... ! »
Vite, vite, une première impression!
L'histoire est encore en cours d'écriture: vos remarques peuvent aider à rendre cette fic encore meilleure, alors n'hésitez pas! Je posterai le premier 'vrai' chapitre sous peu.
