Vollständing Metall Alchimist
Vollständing Metall Liebhaberin
Full metal lovers - Changements radicaux…
Änderung radikal
Kapitel Ein
Chapitre 1
Roy remplissait des dossiers en maugréant et Riza révisait ses fautes d'orthographes ou tout simplement les pages blanches qu'il avait laissées dans certains documents quand le généralissime entra en coup de vent dans le bureau du colonel Mustang.
-Vous ne devinerez jamais ce qu'ils m'ont fait ! s'exclama-t-il en criant comme une bête. L'œil du chef de l'armée était exorbité et sa pupille dilatée malgré la lumière ambiante faisait peur à voir. Ses deux soldats levèrent des regards inquiets vers lui, sans comprendre pourquoi Bradley en personne débarquait dans leur quartier de travail. Puis ce qu'ils virent leur coupa définitivement la parole. Bradley s'effondra dans un fauteuil, cacha son visage entre ses mains et perdit tout son sang froid. Il éclata littéralement en sanglots devant Roy et Riza.
-Mais qu'est-ce que… commença Roy, n'ayant pas tout à fait réalisé que c'était le généralissime qui se tenait devant lui.
-Qui a fait quoi? demanda Riza. Pensant de façon pratique, comme à son habitude, elle était décidée à tirer cette affaire au clair au plus vite, sinon elle ne pourrait jamais rentrer chez elle avec tous les dossiers que son supérieur avait encore à remplir.
-Les gens d'en haut, le fürhrer, il me vire, je suis remplacé et rétrogradé. Ils ne disent même pas pourquoi.
(NDA : Dans cette version alternative de l'histoire de Fullmetal Alchemist, il y a un Fuhrer au-dessus de Bradley, genre de maître incontesté du gouvernement de Central qui décide qui est le généralissime. C'est un peu le père des homoncules. À l'époque de cette fiction, la manga n'était pas complète.)
-Qu…qu…QUOI? Vous êtes rétrogradé? Mais si vous vous l'êtes, qu'est-ce qui va nous arriver à nous? voulut savoir Roy, cette fois complètement revenu du premier choc de voir le généralissime pleurer devant son bureau.
-Vous gardez tous vos postes, je suis mis à carreau pour l'instant, le fürher dit que l'armée n'était pas suffisamment efficace sous ma direction, alors il va tout faire changer, il m'avait déjà remplacé quand je suis arrivé dans mon bureau ce matin…geignit Bradley en essuyant son œil toujours indemne, se tenant le front de l'autre main.
-Vous êtes rétrogradé ou renvoyé? lui demanda Hawkeye tout en venant poser une main réconfortante sur son épaule, compatissante à son malheur. Les généralissimes n'étaient pas renvoyés. Ils étaient tués, assassinés, condamnés pour des crimes terribles, on faisait des machinations contre eux. Mais ils n'étaient jamais renvoyés.
-Pour l'instant, rien n'est clair pour moi, soupira leur ex supérieur.
-Eh bien, voilà qui est assez irrégulier, vous êtes sûr de ne pas savoir pourquoi ils vous ont… Roy hésita sur les mots à utiliser. Bradley avait été renvoyé, mais ça ne l'empêchait d'être quelqu'un de dangereux. Pourquoi ils vous ont démis de vos fonctions?
-Peut-être que j'ai quelques doutes, mais… Ça ne vous regarde pas, répondit Bradley tandis que son visage récupérait tout son calme habituel.
Le lieutenant de Roy s'éloigna de lui et se mit au garde à vous, prête à intervenir s'il le fallait, rendant sa présence aussi petite que possible, comme elle se devait de faire dans de telle situation. Mustang l'observa un instant, la tête ailleurs. Il se posait beaucoup de questions ces derniers temps. Il aurait aimé avoir le temps de se les poser comme il fallait. C'était important quand même. Ça portait sur sa vie et ses amours. Ceux qui comptaient vraiment. Ceux qui auraient dû compter. Celui qui n'existait même pas mais qui aurait dû. Il ravala ses pensées pour tourner toute son attention vers son ancien généralissime.
-Ainsi, vous avez été remplacé… Je… Soyez assuré que je souhaite de tout mon cœur que vous retrouviez un poste dans l'armée, puisque votre situation est incertaine pour l'instant, si j'ai bien compris.
-Vous avez très bien compris Mustang, merci pour votre sympathie, mais je tiens à remplir la mission qui m'a amené ici.
Roy acquiesça, quoiqu'il douta qu'on est chargé Bradley de venir pleurer dans son bureau sur son poste perdu. Intérieurement, il songea que si Bradley avait été remplacé, il avait certainement devant lui la chance inespérée de lui prendre sa place à lui et à son remplaçant. Il ne devrait pas y avoir de problème. Le führer avait dû choisir quelqu'un parmi les généraux à la va vite et Mustang n'aurait qu'à gagner de l'avancement et faire deux ou trois coups d'éclats pour monter en grade. Ce serait dans la poche le temps de le dire.
-Hawkeye, je tiens à m'excuser pour ma réaction de tout à l'heure. Elle n'était pas digne de moi et encore moins d'un soldat, fit d'abord Bradley.
Lui qui était d'habitude si léger dans toutes les discussions, il était réellement grave et sérieux. C'était tout à fait l'envers de lui-même.
-Je peux comprendre monsieur, lui dit Hawkeye avec un sourire compatissant.
Roy se demanda si elle était sincère ou si elle jouait la comédie pour réconforter Bradley ou s'il se faisait des idées sur toute la ligne encore une fois. Il était toujours très jaloux quand il s'agissait de Riza, surtout depuis les derniers mois. Ses yeux s'étaient ouverts. Ses rendez-vous s'étaient espacés. Les femmes ne se jetaient plus aussi vite qu'avant sur lui. Il prenait de l'âge ou bien il avait déjà fait le tour des dames de Central.
-J'ai honte de ma réaction, mais on m'a chargé de venir vous voir moi-même pour vous annoncer mon départ et l'identité de mon remplaçant. Je vais encore devoir le dire aux autres colonels et aux généraux, j'ai décidé de commencer par vous parce que, Mustang, vous connaissez bien mon successeur, poursuivit Bradley.
Roy haussa les sourcils, surpris par le ton et la remarque de l'homme. Il connaîtrait le nouveau généralissime. Mais qui…? Il connaissait les généraux, mais pas personnellement, alors qui…?
-Je me suis laissez dire que vous connaissiez cette personne très intiment même, ajouta Bradley, avec un air de conspirateur.
Presque aussitôt, le colonel eut un soupçon et à voir la mine de Riza, il n'était pas le seul. Mais il avait peur de ce que s'imaginait la jeune femme.
-Allons, dites-moi son nom plutôt que de traîner en commentaire, je comprend que cette situation vous fâche, car elle est humiliante, mais ne passez pas par quatre chemin et crachez le morceau.
Bradley ne sembla pas étonné dans le changement de ton qu'avait eut le colonel. Maintenant qu'il n'était plus quelqu'un à impressionner, Mustang allait le traiter de façon plus normale.
-Il s'appelle Sciez. Enfin, elle s'appelle Elsa Sciez, rectifia-t-il avec un rictus mauvais.
Roy pâlit en reconnaissant le nom. Oui, effectivement, s'il s'agissait d'une femme, tout devenait clair. Il la connaissait bel et bien. Il la connaissait même mieux qu'aucune autre, mais la surprise n'en était pas moins grande. Depuis quand nommait-on une femme comme généralissime? Ce devait être une première. Et pourquoi elle en précis? Qu'allait-elle faire dans l'armée? Combien de chose allait changer? Pourquoi ne l'avait-elle même pas prévenu de cette promotion soudaine? Elle n'était même plus dans l'armée et voilà qu'elle devenait…
-El..Elsa Sciez, vous êtes sûr? bégaya Roy, mal à l'aise tout à coup.
-Oui, vous voyez que ce sera plus dur que prévu de prendre ma place une fois que je serais parti.
-Non, ce n'est pas ça. Mais c'est que… Elle… Le colonel détourna le regard, gêné et vaguement conscient que sa réaction n'était pas la bonne.
-Si j'ai bien compris, le généralissime est une femme. C'est une première n'est-ce pas? voulut savoir Hawkeye.
-Oui, admit Bradley avec un soupir. C'est la première pour tout dire. Et on ne se demande pas comment elle a eu son poste. Le führer l'adore, finit-il en regardant Mustang avec un regard noir.
Le beau brun eut un mouvement de recul qu'il retint avec difficulté. Comment avait-elle pu faire une telle chose? Le führer et…? L'imaginer dans les bras de n'importe quel homme le rendait fou.
-Vous savez que ce ne sont que les mauvaises langues qui disent de telles choses. Et ça m'étonnerait de sa part quand même, la défendit Roy sans trop de conviction.
Bradley sourit devant cette victoire et sortit du bureau du colonel. Aussitôt Roy sentit peser sur lui le regard lourd de sous-entendu de Riza, mais elle garda un silence tout professionnel. Pendant quelques minutes. De trop longues minutes qui mirent à mal le cœur de l'officier. Elle devait déjà être en train de s'imaginer mille et un scénario sur lui et la généralissime. Une de ses conquêtes? Bien sûr, ce serait la première chose à laquelle elle penserait.
-Lieutenant, si vous voulez le fin mot de cette histoire, je vous prierais de ne pas imaginer ce que vous voulez bien imaginé et de me demander de vous éclaircir certains points. Bradley a laissé sous-entendre des choses totalement fausses et…
-Vous ne devez pas vous défendre si vous avez couché avec cette Elsa Sciez. C'est de votre vie privée dont il s'agit, je n'en ai rien à faire. Et encore moins de savoir si elle a eu son poste en charmant notre führer. Ça la regarde.
-Mais je n'ai pas couché avec elle!
Riza regroupa une pile de dossier et profita de la tournure de la discussion pour lancer à son colonel, qui était sans le savoir le seul souci de ses pensées, même en dehors des heures de travail, une pique acerbe, histoire de venger toutes les nuits blanches qu'il lui avait déjà données en la traitant comme si elle était un homme.
-Pourquoi voudriez-vous vous justifier pour cette femme là? Vous vous vantez toujours pour les autres, ne changez pas ou personne ne vous reconnaîtra plus, lui suggéra-t-elle avant de sortir, ses dossiers dans les bras et la hargne au cœur. Elle détestait se retrouver directement face aux conquêtes de son colonel. Elle l'aimait en silence, elle aurait au moins jugé mérité qu'il la laisse en paix avec sa vie amoureuse qui pour lui existait. Alors qu'elle, elle n'en avait pas.
Roy nota la hargne et la jalousie, avec un mélange de joie et de peine. Il était coureur, oui, c'était vrai, mais pas au point de coucher avec Elsa Sciez, car cette dame n'était pas n'importe qui pour lui. Elle allait bientôt avoir 50 ans et gardait pourtant toujours le teint et le visage de sa jeunesse. Elle lui avait enseigné l'alchimie et l'art du combat. Elle avait remplacé son père et lui avait donné l'amour des femmes dans sa plus tendre enfance. Elsa Sciez n'était pas la première venue pour lui. Et encore moins la dernière. Mais c'était loin d'être ce que Riza s'imaginait. Et il ne voulait pas que Riza s'imagine quelque chose comme … Comme ce qu'elle devait déjà s'imaginer normalement pour d'autres femmes.
-Argh… Elle aurait pu me prévenir au moins, grommela le colonel en inspirant à fond pour ne pas s'arracher de cheveux.
Pendant ce temps, au QG de l'armée, dans les quartiers des généraux et du généralissime, il y avait beaucoup d'animation. Le führer lui-même s'était déplacé pour souligné le changement de chef de l'armée. Ce qui n'était pas si étonnant, puisque c'était lui qui avait décidé de ce changement. Et la nouvelle élue au poste avait décidé des autres changements sans rouspéter. Tous les généraux avaient été remercié de leur service. Chacun avait été remplacé par quelqu'un de plus jeune et -il semblerait bien- de moins expérimenté.
Hakuro et les autres étaient hors d'eux-mêmes, mais n'avaient rien à dire. Ou tout du moins, pas le droit de lever la main pour attirer l'attention et intervenir dans cette modification radicale à l'organisation.
-Messieurs, nous entrons dans une nouvelle ère, et je sais que cela vous fera un choc, mais vous n'en ferez peut-être pas parti intégrante. Vous n'êtes plus essentiels à l'armée, nous préférons tester des recrues pour voir comment l'avenir se présente. L'efficacité de nos troupes laisse à désirer depuis trop longtemps. Nous n'avions plus le choix, déclara une voix féminine et puissante, parfaitement équilibrée.
Les hommes l'écoutaient tous religieusement, avec l'espoir secret et inconscient qu'elle change, se fasse de miel et leur annonce une bonne nouvelle. Elle était envoûtante, comme magique. La femme parlant était cachée par l'ombre qu'on avait gardé autour de son bureau et aucun d'eux n'avait pu voir à quoi elle ressemblait. Mais tout portait à croire que c'était une déesse. Si sa voix était assortie à son physique.
-L'armée n'oubliera pas les services que vous avez pu lui rendre, mais vous comprendrez bien assez tôt que tous ces changements sont nécessaires pour les opérations à venir. Il faut quelqu'un d'un peu plus radical et de moins mou aux commandes, continua Elsa en sortant un bras de l'ombre, dévoilant une main blanche comme un drap, comme si on l'avait gardé dans le noir trop longtemps.
Personne n'ayant le droit d'intervenir, tous les hommes se tinrent silencieux et écoutèrent avec attention les instructions de cette femme qui devenait la plus puissante qu'il n'y ait jamais eu dans leur pays. Ils avaient peur de ce qui arriverait. Elle avait l'air très sérieuse. Et ambitieuse.
-Les troupes doivent savoir qui est leur maître et je vais le leur faire comprendre aujourd'hui même. Tous les nouveaux généraux seront présentés dans un défilé d'officiers et une cérémonie sera organisée pour souligner votre départ, que nous déplorons, poursuivit-elle avec un brin de méchanceté dans la voix. Elle se moquait d'eux, ça c'était bien clair.
Hakuro sortit le premier, en maugréant et ne changea pas d'air avant le défilé des officiers où tous, soldats, colonels, lieutenant, général et sous-fifres de l'armée étaient invités.
Havoc, Breda, Falman et Fuery discutaient ensemble, très excités par l'idée de voir la généralissime.
-Une femme, ne cessait de répéter Jean. Ils ont mis une femme dans ce poste. Il s'extasiait déjà suite à ce que Bradley avait laissé entendre sur le charme que cette dame exerçait sur le führer, car ce dernier ne se laissait pas avoir par n'importe quelle donzelle, contrairement à Mustang. Leur chef d'état avait un goût prononcé pour les fortes pointures.
Les soldats se réunirent, sans distinction les uns des autres dans la salle de réunion habituelle. Une estrade avait été installée dans un coin, pour recevoir les officiers présidents le défilé. Une voix forte, mais chaleureuse invita les soldats à s'asseoir et à garder le silence.
La scène s'éclaira et une silhouette s'y dessina, sans que ses contours ou ses traits ne se dessinent tout à fait en contrastes parfaits. Mais les hommes ressentirent tout de suite la force animale que dégageait ce corps encore flou. Mustang frémit et détourna le regard, intimidé. Il savait déjà ce qu'il allait voir. Il avait peur de sa réaction. Il perdait tous ses moyens face à elle. Comme tout les autres hommes qu'elle avait déjà rencontré.
-Messieurs, mesdames, je ne tiens pas à perdre mon temps et le vôtre en de futiles formules de politesse. C'est là quelque chose qui doit disparaître de cette armée. Il fut une époque où les lèches bottes n'existaient pas et alors, l'armée fonctionnait bien. Beaucoup mieux qu'aujourd'hui. Malheureusement, tous les officiers de cette époque, ou presque, sont morts aujourd'hui. C'est pourquoi je suis ici pour récupérer les meilleurs éléments de nos troupes et faire fructifier les hommes et les femmes qui travaillent ici. Je n'ai pas fait des kilomètres de voyage en train pour m'amuser, ce n'est pas mon genre, commença la femme se tenant sur la scène en levant un bras à la main pâle.
La lumière s'estompa et elle leur apparut enfin, dans son entièreté. Vêtue d'une robe bleue, à la jupe caressant la courbe de ses hanches mais s'arrêtant au-dessus des genoux, elle étincelait comme un joyau dans une gaine. Comme une arme prête à servir ! Ses yeux étaient brûlants, si brûlants que lorsqu'ils vous fixaient, on se sentait brûler par leur morsure trop froide. Ils étaient noirs, comme ses cheveux. Et avec sa peau pâle, on aurait pu l'apparenter à Blanche neige. Mais elle n'avait pas l'innocence de Blanche neige. Loin de là. On sentait que cette femme pouvait tuer quelqu'un froidement, sous l'ordre d'un supérieur ou l'impulsion du moment. On sentait qu'elle pouvait mettre sous son joug n'importe quel homme ou presque. On la devinait calculatrice, ambitieuse, fougueuse, passionné aussi, ce qui était contradictoire.
On ne peut pas être implacable si on est aussi tout feu tout flamme. Pourtant, c'était son cas. Elle savait faire la part des choses et être patiente quand c'était nécessaire. Un professionnalisme parfait l'encerclait, comme si elle était née en sachant quoi faire pour être remarqué positivement en société et dans le monde du travail. Elsa semblait raffinée, pleine de noblesse et de sensualité. En peu de mots, elle était sublime et intrigante.
-Je sais que vous vous interrogez sur le renvoi de King Bradley, car une telle chose ne s'est jamais vu autrefois. Mais il y a du nouveau à tout. Je dois avouer être tout aussi surprise que vous. Pour ceux qui n'aurait pas compris, je suis Elsa Sciez. La nouvelle généralissime.
Elle marqua un temps d'arrêt, ses traits finement découpés affichant un air vaguement amusé. Elle n'était pas complètement franche, ça se sentait. Elle ne serait pas du genre de Bradley, à tout le temps être en train de se relâcher et à agir comme avec mollesse, alors qu'il maniait l'armée d'une main de fer dans un gant de velours. Ses yeux transpercèrent l'assistance de leur froid, laissant Roy complètement désemparé. Elle n'avait pas changé. Toujours aussi sûre d'elle. Toujours aussi agressive. Et pourtant, il l'avait connu si douce à une époque. Mais c'était loin.
-Le fait que je sois une femme ne signifie pas que je serais moins rigide que les autres généralissimes avant moi. Je ne suis pas faible et je ne veux rien entendre des ragots qui pourront être colporter sur moi par les mauvaises langues! Mais assez parler. Je voudrais vous présentez les nouveaux généraux de notre armée.
Devant les murmures surpris que cette remarque déclencha, Elsa se sentit obligé d'expliquer.
-Il va y avoir beaucoup de changement dans votre quotidien, attendez-vous à tout et vous ne serez pas surpris. Mais pour votre information, les généraux que vous connaissiez ne seront dorénavant plus en service. Alors, je vous prierais de faire le silence pour accueillir les trois généraux de la division des bleus.
D'autres questions brisèrent le silence, tandis que Jean murmurait à Riza que cette Elsa devait être pro-français pour appeler une section de l'armée les bleus.
Agacée, la généralissime claqua des doigts, pour obtenir un noir total dans la salle. Le silence retomba aussitôt et toute la surprise de l'auditoire se tint coite dans le regard des officiers.
-Il y aura à présent deux sections dans l'armée. Les bleus, que vous représentez déjà. Et les rouges, qui porteront des uniformes semblables aux vôtres, mais rouge. Nos effectifs ont besoin d'être doublé pour les temps à venir. Maintenant que ceci est dit, passons aux choses sérieuses. L'alchimiste d'état Miko, le streetbacker, est nommé général.
Les soldats s'étonnèrent, ne connaissant pas cet alchimiste. Il n'en restait presque plus à présent, il y en avait tellement qui avait été tué…
Miko monta sur la scène, vêtu de l'uniforme bleu, portant des lunettes et des cheveux châtain clair très courts. Il semblait très jeune. Pas plus que 19 ans. Il était moyennement grand, fait tout en nerfs et en os. Mais ses yeux brillaient d'intelligence et ces pommettes hautes lui donnaient un sourire attachant et chaleureux. Il se mit au garde à vous devant l'assistance, qui salua comme il se devait. Puis Miko se tint bien droit sur la scène et attendit.
-Le général Clamp, alchimiste d'état lui aussi, le transformer, déclara Elsa pour souligner l'entrée d'un jeune homme d'une trentaine d'année aux cheveux bruns et aux yeux verts. Les traits durs comme ceux d'une statue, il monta sur scène d'un pas mécanique et se mit au garde à vous, pour être saluer lui aussi. Lui non plus, on ne le connaissait pas. Mais il avait l'air un peu plus blagueur que Miko.
-La générale Sarah Kihendon, spécialiste en tout ce qui a à trait aux armes, à la psychologie criminelle et aux hommes bien sûr, sourit Elsa, tandis qu'une femme très jeune montait les marches menant à l'estrade. Le teint clair, les cheveux bruns et longs, les yeux bleus, elle était belle comme un ange, mais semblait leur cacher quelque chose. Son visage était fermé, d'une beauté d'albâtre. Son corps, lui, dévoilait un très fort penchant pour l'érotisme. La pose qu'elle prit après avoir saluer en était la preuve même.
Une fois les trois généraux présentés, Elsa sourit, contente d'avoir passé les trois officiers. Puis elle retourna son attention vers l'assistance. Personne ne semblait près de passer un commentaire. Les hommes s'efforçaient de calmer leur saignement de nez soudain à la vue d'une toute nouvelle arrivée sur la scène. Il ne s'agissait ni de Sara ni d'Elsa. La femme avait les cheveux blonds roux, était habillée de l'uniforme de l'armée, mais de couleur rouge et portait à sa ceinture une paire de fusils dernier cri. Ce qui la rendait si attirante, c'était que sa veste était ouverte, dévoilant un fait excitant pour les messieurs, elle ne portait qu'un sous-vêtement sous sa veste. Pas de chandail ou de camisole.
-Voici, sourit la généralissime devant ces saignements soudain, la générale Verdaknov, la fille du führer lui-même. Elle aura tout les droits sur la section rouge de l'armée, mais recevra le soutien de trois autres généraux. Malheureusement, ces messieurs ne sont pas ici pour l'instant, ils arriveront demain. Vous devrez vous contentez de lire les journaux privés de l'armée pour savoir de qui il s'agit. Elle se tut un instant, marcha à pas lents et comptés sur la scène, comme si elle réfléchissait. Puis elle s'arrêta, juste entre le groupe bleu et la demoiselle en rouge, qui avait laissé entre eux un espace.
-Messieurs, ne vous inquiétez pas pour vos nez, c'est presque fini, se moqua-t-elle en secouant une main dans l'air, comme si elle cherchait à chasser un insecte de son champ de vision. Si vous avez bien compris, il y aura pour chaque section de l'armée, quatre généraux. Il en manque donc un pour les bleus. Pas d'inquiétude. Il sera là dès ce soir. Je voudrais seulement vous dire qu'il ne risque pas de beaucoup se montrer. Tout ce que vous avez à savoir de lui, c'est qu'il est l'alchimiste d'état, Black stallion. Ce sera le seul nom que vous lui connaîtrez pour des raisons confidentielles. Maintenant, retourné travailler, je prendrais les questions s'il y en a, compléta la jeune femme tout en faisant signe aux généraux de sortir.
Les deux hommes et les deux femmes obéirent, tandis que les hommes du colonel Mustang sortaient de la pièce, accompagné de Mustang lui-même et de son premier lieutenant. Jean manquait à l'appelle, désirant voir la généralissime de plus près.
-Non mais, vous l'avez vu comment elle était sûre d'elle. Aucune femme ne m'a jamais parue avoir autant d'assurance que cette Elsa Sciez. Vous en avez déjà connu une dans ce style là colonel? demanda Breda en jetant à Falman et Fuery un regard entendu. Qui signifiait que la réponse serait oui, puisque Mustang avait déjà connu tous les genres de femme.
-Oui, ça m'est arrivé une fois déjà, mais elle était moins pire que ça.
-Ça, vous dites? On parle quand même de notre nouveau généralissime, s'étonna Fuery en frottant ses lunettes sur son uniforme, pour en ôter une saleté.
-Je ne crois pas qu'un manque de tact envers elle me coûtera mon poste, sourit Roy, l'air mystérieux, tout en jetant un coup d'œil dans un couloir d'où provenait des bruits de dispute.
Riza attrapa sa remarque au vol et la garda sur le cœur, pour bien goûter à tout ce qu'elle pouvait signifier. Pour s'assurer de ne pas se laisser aller au piège dans lequel elle tombait depuis des jours déjà. Des semaines. Des mois. Voire des années. Elle ne devait pas s'attacher personnellement à son colonel. Leur relation ne serait jamais que professionnelles. Alors si l'espoir même n'était pas permis, elle ne devait rien laisser arriver en elle. Pas même un pincement au cœur en songeant à toutes les femmes qui étaient passé dans la vie de cet homme qu'elle aimait déjà à mourir.
Les cris montèrent du couloir pour les rejoindre et arrêtèrent net Riza dans sa réflexion.
-Tu parles qu'elle s'est pas arrangée pour avoir ce poste. Elle s'est tapé le führer et la voilà généralissime, voilà tout. C'est pas compliqué à comprendre. Cette gonzesse, ça se voit dans sa figure qu'elle est prête à tout pour arriver à ses fins! On lui a pas donné l'emploi comme ça! Tu t'imagines qu'il lui est venu du ciel cet avancement!
-Du calme, Harry, tu sais que si on t'entend, c'est ton emploi qui est à risque, pour …
-Je sais, je sais, mais ça n'empêche que j'ai mené mon enquête moi! Et tu sais ce que j'ai trouvé? Elsa Sciez n'existe pas. Elle n'a jamais travaillé pour l'armée! Et qu'une FEMME, une FEMME, tu m'entends! Qu'une femme soit nommée généralissime comme ça, du jour au lendemain, alors qu'elle n'a pas eu d'avancement, mais tout d'un coup, c'est beaucoup trop gros pour que ce ne soit qu'un coup de chance.
-Tu ne crois pas que tu charries un peu? Elle était peut-être dans une section spéciale et confidentielle de l'armée…
-Non, c'est sûre qu'elle a utilisé ses atouts pour se monter là-haut. C'est simple, tu ne comprends pas! Le führer est aussi coureur que Bradley, une créature comme ça lui tombe dessus et le voilà qui la nomme généralissime de l'armée pour l'avoir toujours sous la main. Pour se resservir. Et je le comprends, j'aurais fait pareil à sa place. Avec une femme pareille, tu l'as vu?
-Ça oui. Elle est mariée d'après toi?
-Nah, bien trop jeune pour ça, mais elle a du cran, elle a dû être comédienne un temps, parce que sinon…
Falman fit signe aux autres qu'ils feraient mieux de partir. Mais Roy s'était complètement arrêté pour écouter. Il fulminait sur place au grand étonnement de ses hommes.
-Je sais ce que vous pensez, mais je vais régler leur compte à ses deux imbéciles, finit par dire le colonel tout en prenant la direction des deux voix. Riza voulut le retenir, mais ne fit pas un geste, parce que c'était son supérieur et que son geste pourrait lui fournir de l'avancement. Mais elle avait cru comprendre que sa colère avait des raisons beaucoup plus personnelles que son désir de monter en grade. Et ce simple détail lui donnait envie d'aller lui casser la gueule. Parce qu'il l'ignorait pour aller défendre les intérêts d'une chasseuse d'hommes.
-Qu'est-ce qui lui prend, demanda Falman, inquiété par l'air décidé de Roy.
-Il connaît la généralissime plus personnellement que nous, répondit Riza.
-Quand vous dites personnellement, c'est qu'il s'agit d'une de ses nombreuses flammes, la questionna Breda, un sourire en coin au visage.
-Je n'en sais rien et de toute façon, cela ne nous regarde pas, déclara Hawkeye. Nous devrions nous remettre au travail au lieu de rester là à bloquer le passage.
-Pour ça, il faudrait récupérer le colonel et il semble parti pour…commença Fuery.
-Je m'en occupe, le coupa Hawkeye. Sa voix leur sembla plus sèche qu'à l'habitude, alors ils ne cherchèrent pas à discuter.
De son côté, Roy faisait face aux deux malotrus qui avait osé parler en mal d'Elsa. Chose à ne pas faire devant lui.
-Messieurs, vous n'avez rien de mieux à faire que de parler en mal de notre nouveau généralissime? Ce n'est pas très prometteur pour votre carrière comme passe-temps, déclara-t-il en arrivant devant les deux hommes, d'un ton sérieusement agressif.
Les deux hommes le dévisagèrent, ne sachant pas quoi répondre. Ils ne pensaient pas qu'on les entendrait. Roy allait enfiler un de ses gants pour les passer au gril quand son lieutenant arriva, l'attrapa par le bras et le traîna loin des deux hurluberlues. Trop surpris pour réagir, il se laissa faire, un peu amusé par l'idée qu'il se faisait de ce à quoi ils devaient avoir l'air. Ce n'était pas la première fois qu'elle devait le traîner dans son bureau comme s'il était un gamin fuyard.
-Vous avez du travail colonel, alors il n'y pas de temps à perdre en chevalerie. Ce qu'on ne sait pas ne nous fait pas mal. Elsa ne sait rien de ce que ces deux hommes ont dit d'elle, donc, son orgueil ne s'en trouvera pas plus mal.
-Vous êtes jalouse, sourit Mustang, enthousiasmé par cette idée. Ils étaient maintenant dans le bureau du colonel.
-Et pourquoi est-ce que je serais jalouse? De toute façon, je ne le suis pas! Je n'en ai rien à faire de ce que vous pouvez lui trouver à cette Elsa. Je me fiche du genre de femmes auxquels vous vous intéressé et de votre vie privée. Je vous l'ai déjà dit. Ça ne change rien à la mienne! Alors arrêtez de m'ennuyer avec cette histoire, je ne…
-Hé, c'est bien la première fois que je vous vois vous emportez autant, sauf quand Hugues se plaignait au téléphone et qu'il avait peur que sa fille ne vienne au monde le jour même où il me parlait, vous vous rappelez, quand sa femme n'était enceinte que de 5 mois. J'avais bien ri cette fois-là…
Riza se recomposa une attitude plus calme devant la remarque de son supérieur, mais elle se sentait encore pleine d'amertume et de rancœur. Roy, remarquant bien son état d'esprit troublé, puisqu'il la connaissait très bien maintenant, décida de calmer l'atmosphère.
-Vous savez, il m'arrive de me demander si je ne me suis pas trompé en vous laissant lui raccroché au nez cette fois-là. Ces conversations sur sa fille et sa femme, ça me manque… J'ai l'impression que je n'ai pas pleinement profité de sa présence alors qu'il était toujours en vie…
-Colonel, soupira-t-elle, découragée de le voir ressombrer dans cette léthargie qui avait suivit la mort d'Hugues. Il lui avait été tellement difficile de le sortir de là.
-Des fois j'ai peur en venant dans ce bureau, que tous les gens que je connais soient mort pendant la nuit et que je vais me retrouver seul, à devoir faire comme si de rien n'était. Et…
-Colonel, vous avez des dossiers à remplir, alors arrêtez avec votre philosophie et mettez-vous au travail. Je veux rentrer à une heure décente ce soir.
Il soupira, coupé dans son bel élan. Il aurait pu saisir l'occasion pour glisser une allusion, seulement une et ç'aurait été fait. Mais non, comme d'habitude, il allait se taire, travailler et parler de tout et de rien. Peut-être que c'était mieux ainsi.
Quelques minutes plus tard, une voix de petit garçon s'éleva dans la pièce, tirant la jeune femme de son travail.
-Hawkeye, pourquoi êtes-vous fâchée?
-Je ne suis pas fâchée, se défendit-elle.
-Mais tout à l'heure vous parliez comme si vous étiez fâchée. Avouez-le, vous êtes jalouse de notre généralissime, sourit Roy en posant ses coudes sur son bureau et appuyant son menton contre ses mains jointes.
-Vous voulez vraiment que je sois jalouse, n'est-ce pas? demanda Hawkeye sans pouvoir s'empêcher de sourire. Le colonel était trop mignon quand il prenait cet air d'enfant.
-Vous imaginez jalouse est une idée très drôle en elle-même.
-Colonel, remettez-vous au travail et arrêtez de vous trouvez des excuses pour ne rien faire.
Roy obéit docilement, tout en laissant son regard glisser sur son lieutenant. Il se prenait à rêver. À imaginer des choses impossibles. " Comme elle doit être belle en civil " songea-t-il intérieurement en réprimant un soupir. Qu'aurait-il donné pour pousser plus loin leur discussion, pour se faire encore plus tendre et lui dire…?
Il ne finit que le un quart de son travail, son regard revenant toujours sur la jeune femme. Elle lui faisait perdre le cours de ses pensées. Il ne pouvait plus se concentrer. Elle eut beau le rappeler à l'ordre, il finissait par revenir sur elle. Rendu au soir, il devait emmener avec lui des vingtaines de dossiers pour les compléter. Il en souleva toute une pile et la porta jusqu'à sa voiture en songeant qu'il aurait cent fois préféré emmené Riza chez lui plutôt que ses dossiers. Passer des nuits blanches avec elle plutôt qu'avec des documents à remplir. Des dizaines de nuits blanches, des centaines, des milliers.
Bien sûr, il aurait dormi quelque fois. Et puis non, pas que des nuits blanches, ça, se serait seulement au début, mais il aurait aimé qu'une telle chose soit possible. Pouvoir rentrer du travail avec son lieutenant. Dans une maison qui serait la leur. S'endormir avec quelqu'un contre lui, et avoir la certitude qu'il ne serait pas seul en se réveillant. Ne plus jamais être tout à fait seul. C'était tout un rêve… Trop beau et trop parfait pour lui. Le coureur qu'il était ne pouvait pas se permettre de se passer la corde au cou. Puis il n'y avait qu'une femme pour qui il aurait consenti à pareil sacrifice. Mais cette femme pensait-elle à lui?
Oui, peut-être, après tout, elle avait été jalouse d'Elsa. Il pourrait vérifier si ce sentiment se répéterait au fil des jours, s'il laissait croire certaines choses. Juste pour voir si Riza deviendrait de plus en plus jalouse avec le temps. Et si oui, ça voudrait dire qu'elle tenait à lui. Un peu quelque part. Ce serait réconfortant. Une pensée de ce genre pourrait toujours lui permettre de tenir seul encore quelque temps.
À suivre...
