Disclaimer : Albator, Warius, leurs vaisseaux Clio, la Déesse Dorée, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto.
Les autres sont à moi
1.
- Tu ne peux plus te passer de moi ! gloussa Denver, le petit Dragon vert, Souverain de ses congénères.
- J'ai toujours besoin de mes amis.
- Surtout en ces circonstances… Je suis désolé, je ne peux enrayer le processus enclenché par le Grand Juge Lovis.
- C'est qui lui ? Hormis un affreux de plus !
Alérian se pinça les lèvres.
- Un Juge de plus ?
- Selon toute évidence. Mais tu n'avais pas besoin de moi, pourquoi cette entrevue ? Et non en rêve, mais chez toi ? s'étonna Denver. Tes enfants ne sont pas là, c'est ça ?
- Même si cela avait été le cas, ils n'auraient pas eu peur, certainement pas mes fils. Je reconnais que les jumelles sont encore fort jeunes… Mais au moins avec Danéïre, je sais qu'il n'y aura aucun impair, bien que je ne veuille pas qu'elle soit spectatrice de cette entrevue, et encore plus qu'elle ne sache…
Denver agita sa longue queue.
- Alors, pourquoi ?
- C'était à toi que je voulais parler, et pas de moi, pour une fois !
- Alie, tu m'intrigues, avoua le Dragon de Poche.
Alérian se dandina d'un pied sur l'autre, fourrageant dans sa crinière d'acajou où tranchaient désormais trois mèches blanches, la dernière en date prenant racine au milieu de son front.
- En fait, je crois que je ne peux rien te dire…
- Alie ? ! protesta Denver en rugissant à sa petite mais néanmoins impressionnante échelle vu qu'il aurait pu vaporiser tout le penthouse d'un hoquet ou d'un simple renvoi, involontaires l'un comme l'autre !
- Je m'excuse, fit le jeune homme, en resservant un sac de viande sous vide, à son ami Dragon qui se jeta sur le « dessert » de son repas. Je suis perdu…
Alérian s'assit sur son lit.
- J'ai toujours flippé face à mes adversaires surnaturels. Mais c'est la première fois que je suis frappé dans ma chair, et sans combats… On me punit pour un affrontement passé, et j'ignore jusqu'où cela va aller.
Denver avança son museau, ses moustaches écailleuses chatouillant son ami Humain.
- La tache de la taille d'une pièce de monnaie de ton monde. Mais ce ne sont que les prémices. Le Grand Juge te laisse une « chance » de comprendre, et d'agir en conséquence.
- Une chance ? s'insurgea Alérian. Je me transforme en pierre, je meurs !
- Possible, ou non… Les réponses et solutions viendront en leur temps.
Alérian tourna en rond.
- Je n'appréciais déjà pas ces remarques quand il s'agissait de trouver une arme contre mes ennemis. Je ne la supporte pas quand il s'agit directement de ma vie !
- D'où le non-sens de ton appel pour que vienne ?
- Je crois que je voulais juste être rassuré… J'ignore à quelle vitesse cette « infection « va me ravager.
Denver allongea sa langue de reptile, tâtant la plaque verdâtre encore minuscule à l'avant-bras gauche de son ami.
- Ca peut prendre des mois, ou seulement quelques jours. Je ne sais pas. Mais rien ne peut l'empêcher. La pierre, déjà contre les Treize Juges, nous ne pouvions rien. Et ton amie-ennemie Itha Krovik ne peut planter ses graines en toi, ça te tuerait aussi sûrement que cette pierre qui te contamine !
- Merci, ça j'avais compris… Je ne te retiens plus, Denver. Merci d'être venu à l'appel de ma détresse !
- Je suis ton ami !
Alérian enlaça la tête de son ami Dragon et l'embrassa de toute son affection.
Occupée sur ses ordinateurs dans le salon, Danéïre releva la tête et sourit quand son époux la rejoignit.
- Bonne sieste ?
- Non, pas vraiment…
- Je m'en doute, j'ai perçu les ondes familières de Denver, quand il se téléporte ! Tu es en moi, par nos enfants, Alie, je suis sensible à ces influences. Ça a été ? Tu as es satisfait de la discussion ?
- Non.
- Et ça va aller, mon bel amour ?
- Comme toujours, je devrai faire avec ce qui m'arrive. Je me débrouillerai, ma précieuse.
Alérian étreignit sa femme.
- Je vais nous préparer quelques salades pour le dîner.
- Il y a des steaks dans le surgélateur.
- Parfait !
Alérian sourit largement, même s'il ressentait tout sauf du bonheur ou de l'espoir vis-à-vis du futur, immédiat ou non.
