Arthur et Lily
Ceci est une REPUBLICATION (2010) de ma fan-fiction basée sur la saga Twilight de Stephenie Meyer. Je ne touche AUCUN argent dessus. Sachez que ses personnages, les rares fois où ils interviendront, lui appartiennent totalement. Je me suis contenté d'emprunter son univers vampirique et y placer mes propres personnages. Je n'étais pas satisfaite de la gentillesse avec laquelle elle dépeignait les vampires, véritables mythes littéraires, alors j'avais décidé d'en faire une histoire sensiblement plus… dure.
Je ne l'ai pas touchée depuis que je l'ai retirée il y a de ça quelques années. Il y a des fautes d'orthographe, de grammaire, et pas mal de clichés au niveau de l'histoire. Je commençai à peine à écrire à l'époque. Je n'ai malheureusement pas le temps de l'éditer (le travail, mon propre roman en cours, tout ça, tout ça) mais comme j'ai eu plusieurs demandes (en passant par des « supplications » et des « menaces » hé hé) de republication, je me décide à la remettre avec plaisir.
Des anciennes seront peut-être contentes de replonger dans l'histoire. Et la bise aux nouveaux/nouvelles venu(e)s.
Je publierai un ou deux chapitres par semaine (maximum 15 jours de trou entre chaque).
Bonne lecture.
Votre dévouée,
Kimy Green.
PROLOGUE
Que pensez-vous des vampires ?
Ils éveillent la curiosité, le désir de l'insaisissable.
Des contes en font l'apologie.
L'immortalité, l'invincibilité.
La beauté, l'élégance.
Un être démoniaque rendu attirant par une imagination naïve.
C'est ce que je pensais aussi.
La réalité, néanmoins...
S'éloigne radicalement des fantasmes féminins.
— Tu ne pourrais pas faire plus attention, Constance ? m'intima une voix furieuse alors que je vacillais sous le choc, tentant en vain de rattraper mon sac qui glissait au sol.
Cela faisait la troisième fois en seulement une journée qu'Arthur O'Brian me rentrait dedans au détour d'un couloir. Je savais qu'il faisait ça pour me faire enrager — et, croyez-le ou non, cela marchait plutôt bien — mais tout avait une limite. Ma patience, par exemple.
— Pardon, marmonnai-je sans grande conviction en serrant les dents pour ne pas lui balancer mon sac à la figure.
— Idiote.
Je l'avais senti venir, et de très loin. Malheureusement pour lui et pour moi, mon calme avait volé en éclat à l'instant même ou nos corps s'étaient percutés.
— Mais je t'emmerde O'Brian ! sifflai-je en me redressant malgré ma petite taille, le fixant froidement.
Ses yeux onyx se posèrent sur moi avec fureur tandis qu'un silence de mort s'abattait dans le couloir.
Oh, oh. J'étais plutôt mal barrée sur ce coup-ci.
— Tu viens de commettre deux erreurs en seulement une minute. Je te conseille de rectifier ton langage sans quoi je serais obligé de le faire moi-même.
Ce fut bref et très calme, comme une simple discussion entre camarades. Cependant nul ne doutait de la menace enfouie derrière ses paroles joliment tournées.
— Si tu savais ce que j'en fais de ton conseil, connard, crachai-je avec hargne.
Je me détournai de lui pour essayer de reprendre un rythme cardiaque normal et me dirigeai vers ma prochaine salle de cours sous les yeux effarés de tous les élèves ayant assisté à cette scène plus qu'inhabituelle.
Ce vampire commençait sérieusement à m'insupporter. Oui, vous n'avez pas rêvé : j'ai bien dis ce vampire. Je le savais depuis deux mois, l'ayant appris par hasard, un malheureux hasard à vrai dire.
— Qu'est-ce que tu crois ? Que je vais encore supporter l'une de tes putes ? fulminai-je en contournant mon père afin de quitter ma chambre.
— Je suis chez moi. Tu n'as pas ton mot à dire, l'entendis-je rétorquer avec force.
— Oh mais je ne dirai rien si elle reste ici. Tape-toi la, je t'en prie. Mais ne me demande pas d'endurer ça.
— Et où comptes-tu aller ? ricana-t-il en me barrant le chemin, juste avant que je ne puisse descendre l'escalier. A cette heure-ci même tes amis ne pourront pas te recevoir.
S'il croyait que l'heure tardive allait m'arrêter, il se trompait lourdement.
— Maman doit se retourner dans sa tombe, sifflai-je en ressentant une once de satisfaction lorsqu'un éclair de souffrance traversa ses yeux sombres.
Je ne lui laissai pas le temps de me gifler et me précipitai dans les marches en ignorant ses appels furieux. Je dépassai le salon, ignorant l'air mal à l'aise de la conquête du soir de mon père. Cela ne me faisait pas spécialement plaisir qu'elle ait assisté à cette dispute et qu'elle ait entendu mes termes peu élogieux à son égard mais je n'étais plus à ça près. Ma colère et mon dégoût prenaient la place sur la bienséance et je quittai la maison en claquant violemment la porte, m'enfonçant dans les lueurs blafardes et immobiles que projetaient les lampadaires bordant ma rue.
Je ne me rendis compte que trop tard de la direction que j'avais prise: le quartier des alcooliques et des noctambules. Ces endroits étaient réputés pour être toujours en effervescences malgré les heures tardives.
Je tirai sur le gilet que j'avais enfilé par dessus mon pyjama, souhaitant couvrir au maximum mon petit débardeur. Je me maudissais d'avoir mis un short de sport pour me préparer à dormir mais mon emportement demeurait plus fort que mes brèves inquiétudes, et je continuai ainsi ma marche déterminée sans trop me poser de question. Je n'avais pas spécialement froid, mon cœur cognait dans ma poitrine sous l'effet de la colère et propageait suffisamment de chaleur, d'adrénaline, dans l'entièreté de mon corps.
Il était tard, je n'avais pas mon portable sur moi et je ne savais vraiment pas où aller. Je ne me préoccupais pas de ces faits, souhaitant juste éveiller l'inquiétude de mon père pour lui pourrir la soirée comme il avait pourrit la mienne.
Ma marche rapide se termina lorsque j'entendis les premiers rires d'hommes qui se trouvaient dans les bars, ouverts une bonne partie de la nuit. Je stoppai ma course, guettant les moindres sons, et je constatai alors que je n'allais pas tarder à passer devant l'un d'eux. Sur la terrasse se trouvaient plusieurs personnes en état d'ébriété avancé, en train de fumer leurs cigarettes. Je poussai un soupir, essayant de calmer mes peurs non fondées.
— Merde, jurai-je en réalisant enfin dans quelle position je m'étais mise.
Se balader seule en plein milieu de la nuit, à dix-sept ans, en pyjama. Je cherchais vraiment le danger.
J'évitai le bar en prenant la petite ruelle sombre qui passait derrière : je comptais ensuite faire demi-tour, retournant sur une allée qui, je le savais, pouvais me ramener chez moi sans que je ne croise d'autres lieux ouverts la nuit.
— Hé ! Salut ma puce ! Qu'est-ce que tu fais là ? Tu t'es perdue ? héla subitement un homme sur ma droite, me faisant brusquement sursauter.
Je ne l'avais pas vu avant d'être arrivée au milieu de la ruelle, là où se trouvaient les deux grandes bennes contre lesquelles il s'était appuyé pour uriner. Une odeur de pisse mêlée aux relents d'alcool flottèrent bientôt jusqu'à moi lorsqu'il commença à avancer dans ma direction.
— Non, répondis-je le plus fermement possible en ignorant les nombreux frissons qui parcouraient mon échine. Je vais rejoindre mon père, juste devant, cru-je bon d'ajouter pour qu'il évite de me croire seule.
Ma malchance habituelle sembla jouer encore un petit peu avec moi : il était si imprégné d'alcool qu'il ne parut pas entendre un seul de mes mots. Je reculai, me préparant à le fuir, lorsque je trébuchai sur une bouteille de bière vide que je n'avais pas vu. Je perdis l'équilibre mais pas suffisamment pour me retrouver au sol. L'homme eut en revanche le temps de se mettre à ma hauteur. Sa grande main épaisse attrapa mon bras avec force, ce qui m'arracha une grimace de douleur. Il m'attira à lui et j'eus un haut le cœur en inspirant malgré moi son haleine.
La peur me paralysa et j'en oubliai de crier. Des larmes de panique troublaient déjà ma vision.
— Reste un pe-peu avec moi, chuchota-t-il. Je suis sûr qu'on peut passer du bon temps en-ensemble.
Quelle idioteJe comptai me préparer à griffer et mordre pour me défendre lorsqu'une ombre dissipa soudainement le peu de source de lumière qui provenait de la rue d'en face. L'ivrogne fut violemment emporté en arrière, m'emportant presque avec lui, et un craquement sinistre se fit entendre quand sa main lâcha finalement mon bras endolorit.
La scène qui se déroula sous mes yeux et ce, malgré l'obscurité, manqua de me faire défaillir et allait bientôt peupler mes nuits de nouveaux cauchemars. L'homme gisait dans les bras d'une créature, tel un pantin désarticulé — son dos formant un angle mortel — tandis qu'un effroyable bruit de succion résonnait avec force contre les murs briqués de la petite ruelle.
Je voulu hurler et partir en courant, demander du secours, mais mon corps semblait figé, mes jambes tremblaient sans pour autant vouloir m'obéir.
L'ombre jeta finalement le cadavre au sol sans la moindre douceur pour pouvoir s'approcher de moi.
Une odeur de rouille, insupportable, s'insinua dans mes narines au même moment ou je reconnaissais enfin le visage blafard d'Arthur O'Brian. Un liquide sombre maculait son menton et rougissait ses lèvres habituellement pâles.
— O'Brian.
Il attrapa vivement mon menton entre ses deux doigts fins.
— Parle de ce que tu viens de voir, Lily-jolie, et tu finiras comme lui.
Sa voix sombre, vibrante de bestialité, me perturba encore plus que ce que je venais voir. Son ton toujours stoïque avait totalement disparu.
Ses yeux d'un noir profond, acérés, observèrent minutieusement les expressions terrifiées qui défilèrent sur mon visage.
— Je viens de t'épargner un dépucelage assez douloureux. Tu me dois bien ça, n'est-ce pas ? rajouta-t-il doucement avant de me lâcher, s'éloignant d'un pas nonchalant vers le chemin que je venais d'emprunter, disparaissant dans l'obscurité.
— Putain. Vampire, soufflai-je sans même m'en rendre compte.
Ce n'était pas possible.
Cela n'existait pas.
Je vous assure que je pensais avoir été victime d'une hallucination. Seulement, lorsque le lendemain je me retrouvai face à ces deux iris flamboyants de menaces, j'ai rapidement réalisé qu'il valait mieux pour moi de la fermer. Et ça durait comme ça depuis deux longs mois. Les persécutions. Arthur O'Brian prenait un malin plaisir à faire de moi son souffre douleur alors qu'il ne savait même pas que j'existais avant cette sinistre soirée. Personne n'a compris ce changement de comportement. Sauf lui et moi, bien entendu. C'était notre petit secret.
Le premier que nous avions partagé.
Les vampires ne sont pas les êtres charmeurs que l'on aime vous décrire.
Ils sont bien plus complexes que ça.
Comment est-ce que je le sais ?
Je les ai rencontré.
