Auteur: Omega; Eero; Mme Jost. C'est au choix. Pour vous servir :

Disclamer: Bill est à Tom, Tom est à Bill. Et David Jost est à moi

Couple: Bill/Tom

Note: Bill en dépression après l'aveux de son homosexualitée. Tom observe les dégats, et peut à peut, lui réapprend à vivre.


Pov Tom

Le 18 Septembre 2007, c'était la dernière fois que nous posions les pieds sur un plateau télé. Depuis, nous n'avons plus jamais revu notre staff.

C'était un début de soirée comme nous en avions vécu des dizaines -pour ne pas dire des centaines-. Toute la journée, comme habituellement, nous avions sauté d'avion en avion, de fans en fans. Etrangement, j'avais eu l'impression qu'il n'y en avait pas autant que d'habitude. Peut-être un début de paranoïa, mais j'avais véritablement entendu moins de cris que la normale. Il faut dire que j'étais obsédé par la révélation que mon frère allait faire le soir même. Personne à par nous quatre ne savait. Pas même -surtout pas- David. On savait qu'on faisait une énorme connerie. A cette époque, nous avions confiance en nos fans, quand on les voyait pleurer lorsqu'on passait, on se disait que rien de pourrait les empêcher de nous aimer. C'était terriblement prétencieux de se dire ça, mais en plus, completement faux.

Mon frère, les G's et moi-même étions sur le plateau de la célèbre emission télé, et je voyais bien que Bill était de plus en plus crispé à chaque seconde, que les larmes emplissaient ses yeux, et qu'il ne parlait plus. Je m'inquiétais serieusement. Bill était extrêmement fatigué, tout comme ses nerfs. Soit il allait exploser en sanglots d'un instant à l'autre, soit c'était son coeur qui allait lâcher, pour on ne sait quelle raison. Mais il n'en fut rien. L'heure approchait, et pour réconforter mon frère, je le pris par la main. On était assis sur des fauteuils, les G's debout derrière nous. Contrairement à notre habitude, c'était le bassiste et le batteur qui parlaient, mon frère et moi n'avions pas laché un mot depuis presque une heure.

Quand arriva le moment où tout allait finir, le présentateur lui demanda poliment -mais froidement- quelle était cette annonce qu'il avait à faire. Les euros brillaient dans les yeux du journaliste. Lui non plus n'avait aucun idée de ce que c'était, mais il savait une chose: Si c'était notre perte, ca allait lui rapporter des millions. Bill annonca d'une voix tremblante, tandis que moi je n'osais le regarder :

- Eh bien... Comme vous le savez, il y a beaucoup de rumeurs quand à ma sexualité, et j'aimerais y mettre fin. En réalité...

Ca y était. Il allait le dire. Maintenant.

- En réalité je... Je suis homosexuel.

Il y eut un silence. Un silence pesant et terrible, comme jamais je n'en avait entendu. C'était le silence le plus affreux qu'il pouvait y avoir. Des ongles crissants contre un tableau auraient été plus agréables. Puis un hurlement le dechira. D'un coté, j'étais heureux, que cet énorme vide prenne fin , cela me prouvait que j'étais là et bien réel. Ça avait plutôt l'air d'un rêve -ou d'un cauchemar- . J'entendis des larmes, des insultes, et le brouhaha augmenta. Une minute plus tard, je n'avais jamais vu le bruit s'intensifier en si peu de temps. C'était pire que n'importe quel concert que nous avions fait. On nous fit sortir de la salle, et David nous retrouva en coulisses, fulminant, comme prêt à exploser. Et là, Je me suis vraiment rendu compte que nous avions fait une énorme betise. Il se mit à hurler, à nous engueuler comme jamais auparavant. J'avais l'impression qu'il allait vraiment exploser, qu'on allait retrouver que sa casquette et quelques os brûlants. Mais il n'en fut rien. Au lieu de ça, il nous détruisit au plus profond de nous-même.

-Dégagez. Je ne veux plus jamais vous voir. Tokio Hotel, ca sera dans vos minables cafés desquels je vous avais sortis. Je ne veux plus entendre parler de vous.
Alors ce qui devait arriver arriva. Bill explosa en sanglots. C'en était bien trop pour lui. Toute la pression accumulée au cours des mois, courir partout, sourire à longueur de journée, se retenir de pleurer quand il en avait envie, et là, les mots de David.

Nous sortâmes du studio, Bill accroché à moi comme un naufragé à une bouée, sous les hurlements et les injures des groupies qui attendaient dehors, que Saki et Tobby avaient du mal à calmer. C'etait monstrueux, toutes ces filles contre nous, à nous haïr comme jamais. Une fois engoufrés dans le van, plus personne ne parla. Saki jetait des coups d'œil furtifs à Bill. Il le savait depuis longtemps, et s'en moquait completement. Bill était son petit préféré parmis nous, son protégé, et je voyais bien que lui aussi était triste de la situation dans laquelle mon frère s'était mis. Personne ne s'adressait la parole, nous étions tous dans nos pensées, à reflechir à notre avenir. En fait, seules les larmes de mon jumeau brisaient le silence, lourd de reproche. J'avais envie fondre en larmes moi aussi, et je voyais bien que pour les G's, il en était de même; mais nous savions que ce n'était pas à nous de craquer. Et puis, Bill était notre petit ange à tous, et nous nous devions de le preserver.

Ellipse

Quelques jours après ce que nous pourrions appeler "La fin du groupe", nous avons vidé l'appartement Hambourgeois que nous partagions tous les 4, et je me suis vraiment rendu compte que tout était terminé, malgré ma reticence à y croire. Quand j'ai vu toutes ces pieces vides, j'ai enfin pris conscience de ce qui s'était passé en près de 3 ans. C'était completement incroyable et irréel. On avait bouffé notre adolescence, on été devenus comme majeurs et responsables à 15 ans. Arrivé à la fin de l'aventure, je regrettais tout en bloc.

Après une rapide bise a Georg et Gustav, je me retrouvais seul avec mes cartons et ceux de mon jumeau près de la voiture. je n'savais même pas si je les reverrais. J'étais desesperement seul, abandonné, trahis et detesté. J'allais me retrouver en tête à tête avec mon frere, dans le loft que nous avions loué. Mon frère qui était comme mort, vide de sens et d'esprit. De nous deux, c'était de loin le plus mal. Il n'avait rien avalé depuis ce soir là, et je m'inquiétais serieusement pour lui. C'était une depression spectaculaire, il tombait en chute libre sans que rien ne puisse le rattraper, et moi je contemplais ça sans rien dire. J'allais devenir fou. On ne sortait plus, on ne parlait plus, je m'empechais de jouer parce que ça aurait rappelé des souvenirs à Bill. Quant à lui, il s'en tenait au minimum. Il se contentait de se laver quotidienement, et je me doutais qu'un jour à l'autre, il allait abandonner cette idée. Il ne se maquillait plus et ne se coiffait plus, ses bijoux l'avaient abandonné et il s'habillait en general avec mes vetements. Ce n'était plus un frère que j'avais mais une loque, qui passait ses journées à pleurer. C'était effroyable à regarder. Je me contentais d'inspecter ses bras et ses poignets chaque jour, controlais tout ce qu'il peinait à avaler. Il était trop fragile, et je sais qu'il n'aurait pas manquer une occasion de se faire du mal. Il ne se faisait pas vomir, mais les rares fois ou je l'avais vu nu depuis une semaine, il m'avait paru assez maigre.

Malgré tout ceci, même si nous ne adressions quasiment plus la parole, nous étions etrangement proches phisiquement, plus que nous ne l'avions jamais étés. Nous dormions ensemble, nus, nos jambes entrelacées, il passait ses journées dans mes bras, tandis que je le couvrait de baisers. Je savais que ma seule presence corporelle lui faisait du bien, du moins je l'espérais. On passait des heures à s'embrasser en pleurant, et ça ne quittait pas la limite du fraternel selon nous. C'était tout à fait normal, même si jamais nous n'étions arrivés à ce stade là. Quand un de nous deux était mal , l'autre le réconfortait, par n'importe quel moyen. Aujourd'hui c'était à moi de rassurer Bill, et je m'y étais pris de cette maniere. Son état n'empirait pas, de toute façon, il n'aurait pas pu tomber plus bas. C'était bizarre à dire, mais Bill était dépendant de moi, sans qu'il me l'eût dit. Je le sentais. A chaque fois que je me défaisais de son étreinte, ses yeux se remplissaient de froid, j'avais l'impression qu'il allait mourir si je ne le reprenais pas contre mon torse.

Plus les jours avancaient, plus la maison se transformait en décharge, les cartons de bouffe s'empilaient, les assiettes sales pourrissaient dans l'evier, les verres vides et gras étaient eclatés par terre. Je ne sortais que pour vider la poubelle, et prendre la pizza au livreur. On ne sortait pas, de peur des represailles. Ca faisait presque un mois, et j'en avais plus que marre. Je voyais bien que mon jumeau ne pourrait pas tenir bien longtemps non plus. Il était plus pâle et négligé que jamais, ses cheveux pendouillants autour de son visage si triste. Alors de nous même, sans avoir besoin d'échanger quelque parloles, nous nous sommes habillés, Bill s'est coiffé, et nous sommes sortis pour la premiere fois depuis presque 3o jours. Je fus surpris de voir à quel point Hambourg avait changé. Le soleil ne brillait plus, et les arbres perdaient peut à peut leurs feuilles. Le froid s'installait doucement, et c'était plus beau que jamais. Nous repirions bruyament, emplissions nos poumons de l'air frais qui planait sur la ville.

Je regardais Billl, qui doucement se mettait à revivre. Chose étonante, il lacha ma main et se mit à rire. D'un rire triste et sans joie, mais tellement fin et pur qu'il aurait fait fondre n'importe qui. Je lui demandais ce qui le fesait rire, mais il ne me repondit pas. Il se contenta de reprendre ma main et de courir, et je me forcais à le suivre. Il m'entraina sur un banc et observa mon visage avant de m'embrasser avec une infinie douceur. Parfois, j'avais de plus en plus de mal à situer la limite entre la fraternitée et l'inceste, et je me demandais si l'envie de caresser son corps nu et celle de le masturber jusqu'a ce qu'il en pleure de plaisir ne cachaient pas des sentiments amoureux, mais j'avais bien trop de soucis pour m'en inquieter, et surtout, pour en ajouter un autre au tas déja surréaliste. Tandis que je tentais de rechauffer ses doigts bleuis par le froid, lui observait avec envie les passants qui rigolaient et souriaient allegrement.

-Dis Tom, un jour on se marrera à nouveau comme eux ?
-Ouais Bill... Il faudra juste le temps que l'on aille mieux.

Je sentis ma gorge se nouée, et les robinets de mes yeux qui tentaient de s'ouvrir, et je suggerais à Bill que l'on rentre, mon souffle ne suffisant plus à faire retrouver une couleur normale aux mains de mon frère.

La nuit était tombée depuis longtemps lorsque nous sommes arrivés chez nous, et tout naturellement, on s'est remis à faire à bouffer. En réalitée, c'était des surgelés, mais pour deux mecs qui s'étaient exclusivement nourris de pizza pendant plus d'un mois, c'était l'équivalant d'un repas au Georges V.

De tout le repas, quasiment aucune parole n'avait été échangée, et j'avais eu tout le loisir d'observer Bill, qui chipotait ses pommes de terre. Aujourd'hui, il s'était enfin coiffé, ses cheveux parfaitements lissés formant comme une barriere devant son joli visage. A entendre ses reniflements, je sus qu'il pleurait, mais je n'eu pas le courage de le consoler. Une fois le diner fini, Bill partit prendre sa douche, et j'insistais pour venir, chose qu'il accepta à contre coeur. J'en fut surpris, avant ça ne le derangeait pas le moins du monde. Une fois déshabillés et sous la douche, je pus contempler l'ampleur des dégâts: Il n'était pas seulement maigre. C'était pire que ça. Ses côtes saillaient affreusement, et il n'avait que la peau sur les os. Un énorme frisson me parcourut l'échine, et il me sourit avec gêne. Ce n'était pas de l'anorexie, ça n'était pas volontaire ; et pas non plus de la boulimie. C'était totalement impossible, nous étions 24 heures sur 24 ensemble, et même lorsqu'il était aux toilettes, je surveillais derrière la porte qu'il ne régurgite pas ce qu'il avalait. Je n'avais même pas réaliser que Bill ne se nourrissait plus du tout depuis des jours et des jours. Il me promit de se remettre à manger, et il se serra contre moi, l'eau brulante tombant sur nos corps enlacés. Nous nous en sortirions, j'en étais persuadé. Nous étions plus forts que tout, ensemble.

Mes lèvres jouaient sur sa peau, je le goûtais et le regoûtais, et au fond, je me dégoûtais moi-même. J'avais l'impression d'abuser de Bill, même s'il ne disait rien. Ca allait trop loin et j'adorais ça.

Nous sortimes de la douche, et après nous être séchés, mon frère saisit ma guitare et se mit à jouer. J'étais completement scié. Non pas par le fait qu'il sache jouer, chose que je lui avait apprise il y a quelques mois de cela, mais par le fait qu'il joue, qu'il en retrouve la force. Je le fis s'assoir sur mes genoux, et à deux, nous frottions les cordes, chantions, et jamais je n'avais trouver In die Nacht aussi belle. Le temps s'était radouci, et par la fenetre ouverte, la brise d'automne venait nous caresser. J'avais enfin le sentiment d'être calme et apaisé, invincible face au reste du monde.

Doucement mais surement, nous guérissions. C'était comme une promesse silencieuse que nous nous étions faite. Retrouver goût à la vie.

Ce soir-là, une fois de plus, nous nous sommes endormis nus et enlacés, nos deux corps emmelés.