Salut à tous ! J'ai décidé de commencer une nouvelle fiction…j'étais inspirée, voyez-vous. Et puis j'avais envie d'en faire une un peu plus marrante et relax.

Mais c'est toujours une histoire d'amour, parce que j'adore les histoires d'amour ! )

Enfin voilà, j'espère que ça vous plaira, ou qu'en tout cas vous lirez jusqu'à la fin (j'ai fais plutôt long, j'avoue) et peut-être même que vous me laisserez une petite review pour m'encourager à la fin ?

Disclaimer : La plupart des personnages et le monde fantastique de Poudlard et des maraudeurs ne m'appartiennent pas mais sont l'œuvre de la grande et géniale J.K. Rowling !

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CHAPITRE 1 : Je déteste l'Angleterre.

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L'été est une période de l'année que tout le monde adore : les enfants l'aiment pour les grandes vacances, les adultes pour le beau temps. Le soleil brille, les oiseaux chantent. Non, il faudrait vraiment être bizarre pour ne pas aimer l'été.

Enfin, il y a quand même des personnes qui pourraient s'en passer. Oh, pas beaucoup. Ceux qui sont allergiques au soleil. Ceux qui détestent la plage. Et puis, ceux qui doivent déménager, et qui ne sont pas vraiment pour. C'est connu, la plupart des gens déménagent en été, pour que leurs enfants puissent commencer leur année scolaire dans le nouveau lieu de résidence. Pour ne pas trop les perturber, vous diraient les parents.

Oh, mais ça nous perturbe. Ca nous perturbe de devoir faire nos cartons pendant que nos amis partent au bord de la mer. Ca nous perturbe de ne plus pouvoir retourner dans notre école. Ca nous perturbe de tout quitter. Et les parents choisissent justement notre saison préférée pour nous l'infliger. Et nous, on n'aime pas ça.

Cet été, comme tous les étés, des milliers d'enfants regarderont par la vitre de leur voiture leur maison, leur quartier pour la dernière fois. Ils quitteront leur ville pour suivre leurs parents. Leurs yeux se rempliront de larmes quand ceux-ci leurs diront qu'ils se referont des amis, parce qu'ils savent, eux, que plus rien ne sera jamais comme avant.

Au début du mois de juin, mon père m'a dit qu'on déménageait.

Et aujourd'hui, je regarde par la fenêtre du taxi qui m'amène à l'aéroport ma maison pour la dernière fois, et je sens que les larmes me montent aux yeux, et je ne veux pas pleurer. Il ne manquerait plus que mon mascara coule.

Lorsque le taxi arrive, il me laisse seule avec mes valises devant les portes de l'aéroport. Je vois John se précipiter vers moi.

'Miss Jane ! Votre père vous attend dans l'avion.', dit-il.

Il charge mes valises sur un chariot, me tient la porte. Je soupire, sentant que je n'arrive plus à retenir ces fichues larmes, et enlève donc mes Ray Bans que je portais en serre-tête et me les enfonce sur le nez pour cacher mes larmes à John. Ne jamais laisser son domestique vous voir en train de pleurer, il pourrait penser que vous êtes plus faible que vous en avez l'air.

Je sens une boule se former dans mon estomac quand j'aperçois le jet de mon père. Je monte l'escalier conduisant à la porte en me cramponnant à la rambarde, sentant mes jambes trembler.

'Bonjour et bienvenue à bord, Miss ! J'espère que vous apprécierez ce voyage.'

Je me contente de jeter un regard meurtrier à l'hôtesse de l'air, avant de me rendre compte qu'elle ne peut pas voir mes yeux à travers mes lunettes de soleil. Comment pouvais-je apprécier ce voyage ?

Assise dans mon fauteuil, je lance un regard par la fenêtre. La ville est baignée de soleil, l'eau brille, comme recouverte de milliers de diamants.

Adieu, New York.

Je mets mon masque sur mes yeux. Je ne veux plus voir ça, c'est trop dur. Je veux juste dormir. Peut-être que comme ça, ça passera plus vite.

Ca ne passe absolument pas plus vite, mais au moins, je suis au calme, et personne ne me dérange en me demandant si tout va bien. Non, tout ne va pas bien, on vient de m'arracher à ma vie.

Je déteste mon père. Je déteste le stupide travail de mon père. Je déteste sa stupide entreprise. Mon père fabrique des télévisions. Ok, mon père ne fabrique pas des télévisions, mon père est PDG d'une entreprise qui fabrique des télévisions. C'est un métier très ennuyeux, de mon point de vue en tout cas. Mais c'est un métier qui rapporte bien. Très bien même.

Ma famille est la troisième plus riche des Etats-Unis, après celle du milliardaire qui a pleins de puits de pétroles et celle d'un grand acteur marié à une grande chanteuse. Du coup, on a un hôtel particulier à New York, une villa à Miami, une à Los Angeles, un chalet en France, un appartement à Paris, un jet privé qui nous amène de l'un à l'autre, et un dressing plein à craquer dans chacune de mes chambres dans tous ces endroits. On a aussi un Yacht. Des Yachts, en fait, un par villa. Une écurie où mon père a mis le poney qu'il m'a offert à mon anniversaire. Les poneys, en fait. Bah oui, un par anniversaire. Jusqu'à ce que j'ais douze ans, et que je sois trop vieille pour recevoir des poneys, et qu'il passe aux habits, aux parfums, aux sacs, aux bijoux, aux montres. Et puis aux voitures, au dernier. Une magnifique Cadillac, décapotable, que j'ai conduit avec plaisir jusqu'à ce que mon père m'apprenne que là où on allait, il faut être majeur pour avoir son permis et que je me résigne à la garer à côté de ses Ferrari et autres Porsche pour le suivre dans son voyage à travers l'Atlantique.

Parce que tout cela, toutes les maisons, les voitures, les habits, tout ça avait un prix. Et mon père s'était rendu compte que son entreprise n'était plus la seule à vendre des télévisions, et que les autres étaient carrément moins chères. Et alors il avait décidé de délocaliser, au Vietnam. Il devait s'y installer pour superviser la production. Et bien sûr, moi, il n'allait pas m'emmener au Vietnam. Encore heureux.

Il avait décidé qu'il fallait me mettre dans un genre de pensionnat ou internat, et avait commencé ses recherches, sourds à mes propositions de rester toute seule à New York. Et il avait trouvé, une très très bonne école, apparemment. Quand il me l'a annoncé, je n'ai pensé qu'une seule chose.

Je déteste ma mère. Je la déteste déjà d'être morte quand j'avais 7 ans, parce que sinon elle aurait pu rester en Amérique avec moi pendant que mon père serait allait s'éclater au Vietnam. Et puis surtout, je la déteste d'être ce qu'elle est, enfin d'avoir été ce qu'elle a été, et de me l'avoir transmis, même si normalement j'adore ça et je lui en suis reconnaissante, mais pas quand ça veut dire qu'à cause de ça je vais devoir partir dans ce pensionnat dont rien que le nom me donne des frissons. Ma mère était une sorcière. Et du coup, moi aussi. Et du coup, mon père a réussi à me faire rentrer dans son ancienne école. Poudlard. Vous ne trouvez pas que ce nom ressemble au bruit qu'on fait quand on éternue ? Ca ne peut pas être un bon signe. Et à en croire les photos de ma mère, c'est une genre de forteresse en ruines dans un trou paumé en pleine campagne anglaise, en tout cas ça l'était quand elle y était élève. Et j'ai le triste pressentiment que ça n'a pas changé.

Et maintenant, mon père m'accompagne là-bas. On va passer deux semaines à Londres ensemble et puis j'irais en cours et lui partira au Vietnam. Heureusement qu'il m'a laissé partir dans la villa de Miami avec tous mes amis, avant, sinon, je n'aurais jamais supporté.

Quelque part au milieu de toutes ces réflexions, j'ai vraiment du m'endormir finalement, parce que tout à coup je sens la main manucuré de l'hôtesse de tout à l'heure en train de me secouer légèrement l'épaule, et ses ongles s'enfoncent affreusement dans mon épaule.

'Nous sommes arrivés à destination, Miss. Monsieur votre père vous attends déjà dans la limousine.'

J'enlève mon masque, et lui jette un regard meurtrier qu'elle voit, cette fois. Je me lève et me dirige vers la sortie. Un véritable torrent de pluie s'abat sur le sol bétonné de l'aéroport. Il doit faire dans les douze degré. Je regrette tout à coup vraiment d'avoir ris au nez de mon père quant il m'a dit que j'aurais trop froid en robe à bretelles Chanel et sandales spartiates Dior, il y a quelques heures, à la maison.

Je m'engouffre à l'arrière de la limousine garée au pied du jet, essuie-glaces marchant à fond. Elle démarre tout de suite.

'On descend où ? Y a un Plaza à Londres ? Ou un Ritz ?', je demande à mon père.

'Euh, on va aller dans un hôtel un peu particulier.', me répond-il tout en lisant son journal. Un vulgaire journal moldu, mon père n'est bien sûr pas un sorcier. Quel genre de sorcier s'amuserait à vendre des télévisions au Vietnam ?

'Mais encore ?'

'Un hôtel pour sorciers.'

A ces mots, je suis totalement abasourdie. Un hôtel pour sorciers ? Voilà quelque chose d'intéressant. Je m'imagine déjà l'intérieur ensorcelé pour être recouvert d'or, les elfes de maison à votre service nuit et jour, les rencontres incroyables avec de riches et puissants sorciers venus du monde entier. Il y a sûrement une piscine…avec des vagues magiques. Un solarium où on bronze en un clin d'œil. Les verres de cocktail se remplissent tous seuls quand ils sont finis, et les draps se refont comme par magie quand on sort du lit. Oh mon Dieu, et peut-être qu'il y a un centre commercial pour sorciers aussi !

C'est l'endroit parfait !

La limousine ralentit soudain et s'arrête complètement. Qu'est-ce qui se passe ? Il n'y a pas de feux pourtant. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui traverse ? Ou un accident ? A moins que... Je regarde par la fenêtre. Nous sommes dans une ruelle grise, remplie de vieilles maisons toutes recouvertes d'une solide couche de poussière. Non, on ne peut pas être arrivés… Mais déjà la porte s'ouvre, et je vois ce que je ne peux que penser être un Quasimodo mal vieilli. La pluie torrentielle tombe et rebondit sur son crâne chauve, et il me sourit de toutes ses deux dents en m'invitant à l'intérieur. Pour arranger le tout, il porte une espèce de robe de chambre miteuse, déchirée en plusieurs endroits où elle a été recousue avec des fils de couleurs différentes, et de vieilles chaussures dont les semelles se décollent et dont émane une odeur tout ce qu'il y a de moins agréable. En parlant d'odeur, son haleine non plus n'est pas fameuse. En fait, il aurait surtout bien besoin de prendre une douche.

En tout cas ce n'est pas du tout l'idée que je me faisais du groom qui allait m'accueillir…

Je le suis, une expression de dégout collée sur le visage. Sur le mur à quelque pas de moi, je vois l'inscription 'Charing Cross Road'. Ce n'est pas le nom d'une rue sur laquelle se trouve un palace… L'homme me désigne une auberge miteuse de la main, coincée entre une grande librairie mal entretenue et un magasin de disques désert. Un signe qui menace dangereusement de se détacher d'une minute à l'autre pend au-dessus de la porte d'entrée. Il représente un chaudron, et pas un des plus beaux. Il a l'air de fuir, en plus.

'Bienvenue, miss, au Chaudron Baveur !', me lance l'homme.

En voilà, un nom appétissant.

'Je m'appelle Tom.', rajoute-t-il.

Je me contente de mon fameux regard meurtrier que je dédie spécialement à tous les membres de mon personnel, et m'avance vers la porte.

Mon Dieu, je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi moche.

Devant moi se trouve une salle. A droite, un bar tellement sale que la couleur en est méconnaissable –où alors est-il tout simplement censé être de cette teinte entre le gris et le noir ?- sur lequel s'empilent les bouteilles d'une boisson qui m'est inconnue, pleines ou vides. A gauche, des tables vides autour desquelles sont alignés des bancs. Il y a aussi un escalier en colimaçon dont le bois semble être vieux de plusieurs millénaires à côté de moi. Rien ne pourrait laisser penser qu'on se trouve dans un hôtel pour sorciers, si ce n'est les clients. Des gobelins, harpies, sorcières et sorciers en tout genre s'entassent sur les bancs et font un boucan affreux.

Je me retourne vers mon père.

'C'est quoi cet endroit ?'

Il me lance un sourire gêné, et nous partons à l'étage pour la suite de la visite – j'ai hâte... L'homme de tout à l'heure me montre la chambre numéro 2, et la 3 à mon père, puis redescend les escaliers rapidement, probablement pour aller chercher nos valises. Il n'y a donc qu'un seul domestique, ici ?

Je tourne la poignée de la porte sur laquelle est accroché le nombre 2 en inspirant profondément. La chambre entière est de la taille de mon premier dressing, celui que j'avais dans notre première maison à New York, dans lequel il y avait à peine la place de caser trois ou quatre collections, le plus petit que j'ai jamais eu. Le lit a des baldaquins – je le vois de là, il y a des trous dedans - et est entouré de deux tables de chevets tout ce qu'il y a de plus ringard. Elles sont d'ailleurs assorties aux rideaux. Il y a une moquette brune au sol et du papier peint qui se décolle aux murs. Une porte au fond doit donner sur une salle de bain que je n'ai pas la force d'aller voir. Je ne sais pas où je vais bien pouvoir caser mes valises.

Je déteste cet endroit. Si mon père voulait rendre mon déménagement plus difficile, il a réussi. Rien, je dis bien rien ne pourra rendre tout cela pire que ça l'est déjà.

Il n'y a même pas de télé, c'est le comble.

Enfin franchement, la magie leur sert à quoi dans ce pays ? Ils pourraient rendre toute cette ruine tellement plus belle et habitable en quelques mouvements de baguettes.

Je le ferais bien, mais mon père m'a prévenu : on ne change rien. J'ai décidé de peut-être l'écouter. Peut-être.

Tiens, justement, le voilà.

'Bonne nuit ma chérie.'

'Bonne nuit p…', je commence, mais il est déjà parti.

Je me résigne à aller regarder la salle de bain de plus près.

Une baignoire. Des toilettes. Un lavabo. Pas de petits savons, de bulles, pas de marbre. Je hais définitivement cet endroit, je ne peux même pas prendre un bon bain chaud.

Lorsque je ressors, mes valises sont là, ce qui rend la chambre vraiment plus petite, tout à coup. Je prends mon pyjama en soie rose Victoria's Secret, et pars effacer cette journée horrible à coup d'eau chaude et de gel douche.

Je sors et m'arrête devant le miroir. Je suis belle, décidément.

'Oh non, pas tellement. Il manque un sourire sur ce visage dédaigneux, ma chère.'

Il ne manquait plus que ça. Un miroir qui parle. Et impoli, en plus.

'Oh, tu te crois mieux avec tes toiles d'araignée ?'

Ha, prends ça.

Je me glisse sous les couvertures, sur le matelas trop fin et inconfortable. Je déteste, déteste, déteste cet endroit.

Je n'ai même pas le temps de me retourner correctement dans mon lit que c'est déjà le matin. L'homme qui ressemble à Quasimodo vient me réveiller et me dit que le petit-déjeuner va être servit dans un petit salon. Enfin quelque chose qui m'a l'air à peu près normal.

Je vais m'habiller – oui, une robe sans manches et des sandales, parce que non, je ne m'habillerais pas autrement en été ! - et après une petite dispute avec le miroir – monsieur n'aime pas le rose -, je descends dans le fameux petit salon.

Petit, c'est le mot. Je m'assieds sur un canapé vert en velours en face d'un feu de cheminée devant lequel se trouve une petite table sur laquelle on a déposé le petit-déjeuner. Mon père est assit dans un fauteuil près de moi.

Oh, mais la nourriture anglaise est vraiment affreuse. Je me contente finalement du thé – qui lui est très bon.

'Ma puce…', dit mon père sur un ton que je ne connais que trop bien. Le ton qu'il a pris pour m'annoncer que je pars à Poudlard. Le ton qu'il a pris pour m'annoncer qu'il va au Vietnam. Le ton qu'il a pris pour me dire que ma mère est morte.

'Je…il faut que je te parle. Newman, tu connais Newman n'est-ce pas ?'

Je hoche la tête. C'est le vice président de son entreprise.

'Enfin, bref, il m'a appelé, il y a un problème, il faut que j'y aille plus tôt que prévu.'

Je recrache mon thé.

'Quoi ? Quand ?'

'Euh…maintenant.'

'Maintenant ?', je m'exclame en sentant que cette fois, on a touché le fond.

'John va t'aider, et Tom aussi. Tu t'en sortiras, on se verra, euh, je ne sais pas trop quand, bientôt j'espère. Au revoir chérie !', s'empresse-t-il d'ajouter avant de se lever et de se diriger vers la porte.

Tom ? C'est qui, Tom ?

'Au revoir p…', je commence, mais il est déjà parti.

Non, là, il exagère. Je ne sais pas ce qui me retient de devenir complètement folle et de faire ma rebelle. Mais tiens justement, mon père s'en va, et d'après le bruit de sa limousine qui démarre, il est déjà parti. Plus rien ne me retient. Je remonte dans ma chambre, un sourire machiavélique sur les lèvres.

Je vais rester coincée deux semaines dans cette chambre, toute seule, je ne vais sûrement pas endurer cette décoration plus longtemps. Oui, mon père m'a interdit de changer quoi que ce soit, mais il n'est plus là, pas vrai ?

'Oh, n'y pense même pas !'

Je lève les yeux au ciel, ma baguette déjà à la main.

'C'est impoli de se mêler de ce qui ne vous regarde pas, très cher… '

'Tu vas t'attirer des ennuis.'

Ce miroir me tape sur les nerfs !

'Hmmm, et si pour commencer je me débarrassais de…toi ? Il y aurait beaucoup plus de place. Tiens, tu fais exactement la taille de la fenêtre ! Il me suffirait de l'ouvrir et quelques secondes après…BAM ! Il y aurait un miroir en mille morceaux sur le trottoir…'

Je lui lance un faux sourire.

Il ne me répond plus, bizarrement.

Pouf !

Paf !

Je lève les yeux au ciel.

'Il a raison tu sais…', me dit ce qui vient d'apparaître sur mon épaule droite.

'Ne l'écoute pas…cette rabat-joie ne sais vraiment pas s'amuser…', me susurre à l'oreille ce qui vient d'apparaître sur mon épaule gauche.

Encore elles.

Taisez-vous, arrêtez de vous disputez, j'en ai marre de vous !

'Arrête de te rebeller Jane, ça ne mène à rien.', continue celle à droite.

'Ca ne mène pas à rien, ça mène à une superbe chambre tout ce qu'il y a de plus confortable !', rétorque l'autre, 'Vas-y Jane…fais-le…'

Je vous ai dit de vous taire. De toute façon vous n'arriverez pas à me faire changer d'avis.

Oui, dans les moments de doutes, j'ai un avis…comment dire…divisé. Mes deux petites assistantes personnelles viennent alors à mon secours. D'accord, j'admets que c'est un peu bizarre qu'une petite moi miniature angélique et une diabolique m'apparaissent sur les épaules quand je ne sais pas si je dois choisir entre des céréales ou des tartines au Nutella le matin, mais elles me sont plutôt très utiles…même si parfois, elles me tapent carrément sur les nerfs. Et non, je ne suis pas schizophrène. Juste indécise.

En tout cas, cette fois, Jane-diable à gagné.

Je commence à faire virevolter ma baguette dans tous les sens.

'Je t'avais dit que je n'aime pas le rose…'

Je jette un regard furieux au miroir.

'C'est ma chambre ! Pourquoi j'aurais pris ton avis en considération ?'

'Tu me blesse.'

Je sens l'ironie dans sa voix.

'Tu dois avouer que c'est beaucoup mieux comme ça.'

'Effectivement. Mais quand Tom verra ça, il ne serra pas très content !'

Mais c'est qui, ce Tom, à la fin ?

'Je te laisse. Il faut que je m'attaque à la salle de bain !'

Je suis justement en train d'admirer mon travail dans ladite salle de bain quand j'entends un cri suivit d'un bruit de porcelaine qui se casse provenant de la chambre. Je m'y précipite pour voir ce qui se passe.

Quasimodo se tient dans l'encadrement de la porte, la bouche grande ouverte et les mains tendues devant lui comme s'il tenait un plateau invisible. Le vrai plateau est à ses pieds, de même que ce qui a un jour été une théière et une tasse, brisées en mille morceaux.

Pouf !

Paf !

'Excuse-toi. Dis la vérité. Excuse-toi. Dis la vérité.', dit Jane-ange.

'Ment. Ment. Ment. Ment.', dit Jane-diable.

Allez. Vous. En !

'Oui ?', dis-je.

'Miss ! Mais qu'est-il arrivé ici !', s'exclame Quasimodo – il faudrait vraiment que je lui demande son nom.

'Comment ça ? Tout va bien.', je préfère feindre l'innocence – Jane-diable à encore gagné, et je sais que je vais me faire remonter les bretelles par Jane-ange plus tard.

'Ce n'était sûrement pas aussi…et tout était…et rien….', Quasimodo en perd sa langue, décidément. 'Ce n'était pas aussi différent ! Et rose !'

'Mais maintenant c'est tellement plus grand ! Et beau ! Et grand !'

Quasimodo semble comprendre l'allusion que je fais à l'état déplorable de l'hôtel et me lance un regard mauvais.

'Miss, vous ne pouvez pas tout changer juste parce que vous en avez envie !', s'indigne-t-il.

Feindre l'innocence n'a vraisemblablement pas marché. Je me décide pour une autre stratégie.

'Oh, je sais, mais…papa est parti, et je me suis sentie tellement seule…je ne savais pas quoi faire…et…je n'en suis pas fière…mais je me suis dit que si ma chambre ressemblait un peu plus à la mienne, à New York…tout cela serait un peu moins dur, vous comprenez ?', dis-je tout en sanglotant et en mettant mes mains devant mes yeux pour cacher mes fausses larmes.

Quasimodo me regarde longuement, avant de soupirer, et de…s'approcher de moi pour me prendre dans ses bras ! Je ne m'attendais pas à ça.

Il n'a pas pris de douche depuis hier, apparemment…

Je referme la porte derrière Quasimodo et me retourne pour contempler mon œuvre. Imaginez la plus belle chambre que vous ayez jamais vue : voilà exactement devant quoi je me tiens. Et le meilleur dans tout ça ? Quasimodo ne m'en veut même pas – imiter la petite fille malheureuse marche à tous les coups.

Bien sûr, j'ai modifié la plupart des choses. Et j'ai rajouté un dressing. Mais j'ai laissé la cheminée, je ne suis pas folle, comment je ferais pour communiquer avec le monde extérieur ? Le vrai monde extérieur, New York, pas ce ramassis d'ordure que je vois à travers ma fenêtre. Je lance un rapide coup d'œil à ma montre et après un bref calcul mental, j'en arrive à la conclusion qu'il est 18h là-bas. Pile à l'heure ! Je vais m'asseoir devant le feu, et ne suis pas surprise quelques secondes plus tard quand une tête sort des flammes.

'Chérie ! Enfin ! Mon dieu, qu'est-ce que tu m'as manqué !', s'exclame la tête.

'Jessy ! C'est un désastre ! Aide-moi !'

'Comment ça ? Oh ! Mon ! Dieu ! Ta chambre est tellement cool ! On dirait la page 17 du catalogue de Meubles Design !', continue la tête en me montrant ledit magazine ouvert à ladite page – effectivement, la ressemblance est flagrante, mais c'est bien plus chic ici…

'Ouais, mais t'imagine même pas à quel point j'ai du tout changer pour en arriver là. Cet endroit est une ruine ! Je ne sais pas ce que je fais là ! En plus mon père m'a plantée ce matin et je suis toute seule dans ce trou ! Sérieusement ! Le domestique n'était pas trop content en voyant ce que j'avais fait de la pièce, mais bon…', dis-je. Il faut bien que je me plaigne à quelqu'un…

'Ouh mais quelle rebelle ! Tu n'a pas changé !', me lance Jessy avec un clin d'œil.

'Je ne suis pas une rebelle ! Je sais juste comment obtenir ce que je veux…', je réponds en lui rendant son clin d'œil.

'Bref, tu ne m'a toujours pas dit le plus important.'

'C'est-à-dire ?'

Jessy a un sourire plein de sous-entendus collé sur le visage.

'Mais enfin Jane ! Tu es en Angleterre.'

'Et ?...'

Jessy lève les yeux au ciel.

'C'est le pays des beaux garçons ! Des beaux garçons à l'accent à tomber ! Des beaux garçons qui te citent Shakespeare en te regardant droit dans les yeux ! Alors ma vieille, bouge toi les fesses et sors de cette chambre. Et ne revient qu'en trainant un beau blond en chemise par la cravate derrière toi.', conclut Jessy avant d'éclater de rire.

Le lendemain matin, après que Quasimodo m'ait réveillée, je reste assise dans mon lit un long moment. Soit je continue à bouder toute la journée pour montrer à tout le monde à quel point je suis insupportable, soit je me lève et je fais quelque chose que je pourrais raconter à Jessy pour la rendre jalouse. Bizarrement, j'ai largement plus envie de voir le regard admiratif et envieux de mon amie que celui exaspéré de Quasimodo…

Je me prépare et je descends pour ce que les autres habitants appellent le petit-déjeuner – ce à quoi je me réfère personnellement comme le plat immangeable lors duquel je peux admirer des haricots verts trop cuits côtoyer des œufs brouillés à l'odeur douteuse dans une même assiette.

Je m'installe à une table et tente de localiser Quasimodo. Je le vois traverser la salle.

'Quasi…Euh….Vous, là.'

Quasimodo se retourne et me jette un regard mauvais.

'Tom. Je m'appelle Tom !'.

Apparemment, le fait que je l'appelle 'machin', 'toi', ou 'euh' commence à taper sur les nerfs de Quasimodo.

'Euh, oui, qu'importe. Bref, je voudrais sortir de cet endroit. Papa m'a dit qu'il y a une…rue commerçante ? Pas loin ? Non ?'

'Le Chemin de Traverse, oui.'

Un chemin ? C'est quoi cette rue commerçante ?

'Pouvez-vous m'y conduire ?'

Quasimodo – quel malpoli, il va franchement falloir que je pense à le remettre à sa place celui-là – me montre une porte au fond du bar de son bras. J'abandonne sans regret mon assiette et me dirige vers la porte, non sans oublier de faire un croche-pied à ce cher Tom en passant – s'il a abimé mes Jimmy Choo, je le tue.

Je me retrouve à l'arrière de l'hôtel, coincée entre des cageots à fruits vides et des sacs poubelles remplis d'ordures. C'est une blague ? Quasimodo ne perd rien pour attendre, il va le regretter ! Et puis, un doute me traverse l'esprit. Un hôtel miteux, un majordome bossu, des chambres affreuses et des plats dégoutants, alors…pourquoi pas un passage secret à travers les poubelles ? Je n'en serais qu'à moitié étonnée, en fait. Je m'approche du mur. Rien. Je touche les briques. Toujours rien.

'Alohomora !'

Toujours rien.

Quasimodo va m'entendre. Je retourne à la porte, qui…ne s'ouvre pas. Génial. Je tape dessus avant d'éclater en sanglots – à trop cogner, je m'étais cassée un ongle. Je n'ai plus qu'à m'asseoir sur un cageot retourné et…attendre. Je déteste ça.

Pouf !

Paf !

Encore vous !

'Et Bonjour à toi aussi, Jane.', me lance Jane-diable avec ironie.

'Jane Kingsford ! J'ai honte, honte, de faire partie de toi ! Mais quel comportement immoral ! Tu devrais…', éclate Jane-ange, mais se fait interrompre par le bruit d'une porte qu'on ouvre.

Si Quasimodo croit que je vais lui pardonner parce qu'il vient me délivrer, il se met le doigt dans l'œil !

Ce n'est pas Quasimodo.

'Euh…Bonjour ?', me lance le nouveau venu.

Devant moi se tient…comment dire…un jeune homme que j'essaie de photographier mentalement dans le but de le décrire à Jessy ce soir pour la voir vouloir être à ma place plus que tout au monde – je devrais sérieusement considérer de me balader avec un Polaroïd sur moi, ce serait plus pratique. Grand, cheveux noir, yeux gris, veste en cuir noir, sourire dragueur, et…beau, tellement beau ! Je me relève d'un bond, lui tends la main et réplique :

'Bonjour, ravie de faire ta connaissance ! Je m'appelle Jane, Jane Kingsford', lui dis-je en papillonnant des cils.

'Bonjour Jane, Jane Kingsford, je suis Sirius, Sirius Black.', continue-t-il, pas plus étonné que ça de trouver la fille de ses rêves entre des poubelles à l'arrière d'un hôtel.

Oh, et oui, Jessy avait raison : son accent est à tomber.

Tout à coup, d'autres gens apparaissent aux côtés du beau Sirius – quel prénom magnifique, au passage.

Un homme et une femme qui ont l'air d'être ses parents, malgré le regard de dégout profond qu'ils lancent à Sirius, et un autre garçon, assez semblable à Sirius. Mais ses yeux…sont…différents. Méprisants, méchants.

'Mes parents. Mon frère.', dit-il en me montrant les nouveaux venus d'un geste négligeant de la main et en détournant les yeux.

Je peux sentir la tristesse dans sa voix.

Qu'est-ce que c'est que cette famille ?

'Sirius, rendez-vous ici dans 4 heures.', déclare celui qui semble être le père. Il sort sa baguette, touche deux trois briques du mur, et – Tadaaam ! – celui-ci s'ouvre comme par magie.

Le père, la mère et le frère partent rapidement dans la rue. Je reste seule avec Sirius. Je me tourne vers lui, il a l'air vraiment triste.

Pouf !

Paf !

Quoi, encore ?

'Ne prend pas avantage de la situation.'

'Prend avantage de la situation !'

De quoi vous parlez ?

'Soit son amie, console-le !'

'Non, il est faible, profites-en !'

Pour une fois, je décide d'écouter Jane-ange.

'Dis-moi, Sirius, je ne suis jamais venue ici, tu me fais visiter ?', je lui demande en lui adressant mon plus beau sourire.

'Bien sûr.'

Il me fait un geste du bras pour me faire passer devant lui. Quel gentleman…

Nous rencontrons d'abord un magasin de chaudrons.

'Tu es à Poudlard ?', me demande Sirius.

'Oui.'

'Je ne t'ai jamais vue, pourtant, tu es en quelle année ?'

'Sixième. Mais en fait…je suis nouvelle.'

Sirius me lance un regard ahuri.

'Ca existe, les nouveaux à Poudlard ? Y en a jamais eu…'

Merci, Sirius, de faire monter la pression.

'Bah…tout le monde se souviendra de moi, au moins !'

'Et…euh…tu achète tes affaires aujourd'hui ? Pour l'école ?'

'Bah, pas spécialement. J'ai jusqu'au premier septembre après tout !'

'Ah, tu reste au Chaudron Baveur ?'

Le visage de Sirius s'est soudainement éclairé.

'Oui.'

Sirius ricane devant mon air dégouté.

'Au moins, je ne serais pas tout seul…'

Il sourit.

Nous continuons de marcher et Sirius va coller son nez à une vitrine. Je lève les yeux. Magasin d'accessoire de Quidditch.

'Euh, Sirius…qu'est-ce que tu regarde ?'

'Le nouveau flèche 3000 ! Il y a le nouveau flèche 3000 ! Il faut que James voit ça, il faut absolument que James voit ça !'

Sirius a vraisemblablement décroché de la réalité. Il admire un…balai ?

'Sirius ! Eh !'

J'agite ma main devant ses yeux.

'Hein ? Regarde, c'est magnifique !'

'C'est un balai, Sirius.'

Ah, les hommes.

Sirius me lance un regard meurtrier presque digne des miens.

'Ce n'est pas un balai. C'est… Mais, ne me dis pas que tu ne sais pas ce qu'est le Quidditch ?'

Je lui jette un regard perplexe.

Sirius se lance alors dans une très longue explication de ce qu'est le Quidditch – un sport, apparemment. Il gesticule beaucoup et s'emporte en commençant à parler de ses équipes préférées. Ensuite, il me parle de son meilleur ami, James. Capitaine de l'équipe de Quidditch, il est…quelque chose, en tout cas il doit attraper une balle. Je crois. Sirius, quant à lui, est vraisemblablement bien trop cool et rebelle pour s'abaisser à jouer à un jeu aussi commun. D'après ce que j'ai compris, il est commentateur.

'Enfin bref, t'iras au premier match et tu verras. On va chez Gringotts ? Je dois prélever de l'argent sur mon compte.'

Euh, Gringotts ? Ils ne peuvent vraiment pas donner des noms normaux aux choses, dans ce pays !

Nous arrivons devant un grand bâtiment blanc. Des escaliers mènent aux larges portes en bois.

Ca me rappelle les marches du Met…

Nous entrons à l'intérieur, et je retiens un cri de stupeur. Des gobelins ont l'air de faire office d'employés. Des gobelins. Non mais sérieusement, ils ne laissent quand même pas des gobelins diriger une banque ?

'Voilà Gringotts, c'est la banque.'

Sirius fait son petit geste négligeant de la main pour me désigner la banque. J'ai l'impression qu'il fait ça à chaque fois qu'il parle.

'Des gobelins ?'

Sirius hoche les épaules.

'Bah…oui. Tu veux aller dans ton coffre ?'

J'ai un coffre ? Tout à coup, je comprends à quoi sert la petite clé que mon père m'a laissée. C'est la clé de mon compte !

'Oui.'

Après de longues discussions au comptoir avec l'un des gobelins – je ne suis pas accompagnée d'un adulte ce qui lui pose problème, mais je menace le gobelin de le faire renvoyer par mon père et il change soudain d'avis – nous nous dirigeons vers le fond de la salle. Un autre gobelin monte avec nous dans ce qui semble être le wagon d'une montagne russe.

'C'est quoi ce…', je commence, mais le wagonnet part et ma question se transforme en cri. Le gobelin me lance un regard mauvais. Mais enfin, tout le monde crie sur les montagnes russes ! C'est ce qui fait qu'on s'amuse !

Sirius, lui, me regarde en souriant, et, voulant apparemment lui aussi s'amuser, commence à crier avec moi.

On va même jusqu'à lever les bras pour sentir la pression, comme des moldus.

Le gobelin à l'air de plus en plus impatient. Le wagonnet ralentit et s'arrête.

'Coffre 711', nous lance le gobelin sur un ton méprisant.

Sirius se lève et entre.

Il ressort en portant une bourse.

Notre tour de montagnes russes continue. Le gobelin a de plus en plus l'air de vouloir nous jeter par-dessus bord.

'Coffre 508.'

Je lance un regard désespéré à Sirius.

'Comment on fait ?', je parviens à demander.

Il éclate de rire.

'J'oubliais, c'est ta première fois, navré ! Veux-tu que je te tienne la main ? Viens, alors tu prends ta clé, et…tu la mets dans la serrure ! Aller, tu peux le faire.'

Je lance un regard meurtrier à Sirius, mais je finis par éclater de rire.

'Et maintenant, tu tourne la clé ! Allez, tourne ! Bravo !'

Il commence à applaudir. Je lui envoie une tape sur l'épaule.

'Maintenant, tu lève la main. Tu la mets autour de la poignée…et tu tourne la poignée ! Et là, tu pousse la porte, et…Taaaadaaaaam !'

J'ai envie de le frapper encore une fois, mais je reste bouche bée et paralysée face au contenu du coffre. Des piles – des piles !- d'or s'entassent un peu partout. Il y a des pièces de toute sorte. Je crois même apercevoir un coffre rempli de bijoux au fond…

Je sors mon porte-monnaie Chanel – dont l'intérieur est magiquement agrandi, bien sûr – et je commence à le remplir de gallions et autres mornilles.

Une fois de retour sur le sol ferme – et non sans un dernier regard dédaigneux du gobelin – nous sortons de la banque.

'Alors comme ça…t'es riche ?', commence Sirius.

Je lui lance un regard suspicieux.

'Je veux dire, tu es une Sang-Pur ?'

'Non, mon père est moldu. Il est riche dans le monde moldu, mais à ce que je vois ma mère l'était elle aussi dans le monde magique.'

'Elle est… ?'

'Morte, oui.'

'Désolé.'

L'ambiance festive passe aux oubliettes. Et j'étais tellement contente d'avoir remonté le moral de Sirius ! On ne va quand même pas passer la matinée à s'apitoyer sur mon sort.

'Alors ? Shopping ?', je lui demande en souriant.

'On est là pour ça ! Tu veux commencer par où ? Papeterie ? Librairie ? Uniformes ?'

'Attends, attends, attends ! Uniformes ? QUOI ?'

Pouf !

Paf !

'Oh la la ! Tu vas survivre non ? Et puis c'est plutôt mignon un uniforme !'

'Jamais ! Jamais ! Un uniforme, c'est commun, c'est moche, et c'est pas de marque !'

Je ne sais plus qui écouter.

'Bah oui, on est en Angleterre après tout. Tu ne savais pas ? Viens alors, on va t'en acheter un, d'ailleurs moi aussi j'ai besoin d'un nouveau !'

Je me laisse entraîner vers un magasin du nom de Madame Guipure, abasourdie par l'information qui vient de m'être dévoilée.

Une femme en sérieux besoin de régime se précipite sur nous.

'Bonjour ! Bonjour ! Prenez place ! Aller, aller, j'ai des clients à servir, on se dépêche !'

Elle s'approche de Sirius avec un mètre.

'Ah, Monsieur Black, vous avez changé…'

Je ne l'écoute plus.

Sirius a enlevé sa veste. Sirius est musclé. Mon regard ne peut décidemment pas se détacher de son torse. Comment peut-on voir ses abdos à travers son T-shirt trop grand ? Et ces bras…

Je me rends tout à coup compte que Sirius me regarde bizarrement. Je ne dois pas être très discrète…

La femme s'approche de moi maintenant.

'Par merlin, quelle maigrichonne ! J'espère que vous rester plus qu'un jour parce qu'il va falloir faire le votre sur mesure… Et grande en plus ! Vous me rappelez une autre élève. Votre amie, Monsieur Black, Lily Evans, elle aussi aurait besoin de quelques tartes aux potirons en plus...'

Nous sortons quelques minutes plus tard – mon uniforme doit être prêt dans 3 jours.

'Alors, tu veux manger quelque chose ? J'ai faim, moi ! J'ai pas petit-déjeuné.', je dis à Sirius.

Nous nous installons à la terrasse d'un café et prenons deux glaces.

Il n'a pas dit un mot depuis un très très long moment. Je décide de briser la glace.

'Alors, tu restes combien de temps au chaudron baveur ?'

'Jusqu'à la rentrée.'

'Moi aussi ! C'est génial ! On pourra faire les magasins ensemble plus souvent !'

Sirius semble sortir de ses pensées tout à coup – je me rends compte qu'il fixait un endroit près d'une ruelle sombre où une personne ressemblant drôlement à son frère vient de disparaître.

'Oui, j'en serais ravi…'

Il me lance un sourire à tomber.

'Mais, tu ne préfère pas rester avec tes parents plutôt qu'avec moi, une fille que tu ne connais que depuis 1 ou 2 heures ?'

Sirius se rembrunit. Note pour plus tard : éviter le sujet de la famille.

'Euh…je ne les aime pas trop. On n'est pas…pareils. En fait, ma famille est une famille de Sangs-Purs et apparemment, mon comportement n'est pas celui d'un Sang-Pur…'

Mmmmm, un rebelle !

'Je vois. Et bien si tu veux éviter les dîners de famille horrible, tu peux manger avec moi !'

'Ce n'est pas que ça…en fait on s'est croisé ici, mais en vrai je n'habite pas avec eux, je suis parti. J'habite chez un ami, et je voudrais me trouver un appart'…'

Je ne suis pas plus étonnée que ça : les enfants qui renient leurs parents, c'est monnaie courante à New York…

'Mais ils restent aussi au Chaudron Baveur ? Ca va être plutôt bizarre pour toi non ?'

'Exactement.'

Je mets ma main sur celle de Sirius – mais si, mais si, ce n'est qu'un geste réconfortant ! Je n'ai absolument pas l'attention de tourner la situation à mon avantage !

'Alors…tu sais quoi, je viens de me rendre compte que mon porte-monnaie est très lourd ! Ca te dirait qu'on aille dépenser tout mon argent ?', je demande à Sirius avec un clin d'œil, me disant qu'il a besoin de quelque chose pour lui redonner le sourire.

Sirius m'entraine dans un magasin dont la vitrine ne me fait que moyennement envie. Des objets en tout genre s'entassent un peu partout, et tout à l'air très désordonné.

Je tourne la poignée, qui me brûle la main.

Accueillant.

Les lattes du plancher semblent s'être mises en tête de me faire tomber et un dentier qui était posé sur le comptoir se jette soudain sur moi en criant.

'Laisse-moi deviner…un magasin de farces et attrapes ?'

Sirius me sourit.

'Bienvenue chez Pirouette et Badin !'

Je me jette sur un tas de plumes qui 'feront vos devoirs pour vous' tandis que Sirius disparaît entre les rayons.

Il y a des parchemins interminables, du parfum qui vous fait devenir violet, des pastilles à l'aspect bizarre, des habits qui s'adaptent pour ne pas être à la taille de celui qui les essaie…

Sirius saute de derrière un tas de marécages portables en criant 'Je suis une grenouille !', tout en arborant une magnifique teinte de peu verdâtre suite à l'utilisation de je ne sais quel produit en vente dans le magasin. Il m'asperge d'eau qui 'ne sèche jamais'. J'éclate de rire.

'Mmmmm, t'es pas mal tout en vert dis donc ! Euh dis-moi, tu crois que quand ils disent 'jamais', ils rigolent ? Parce que l'eau elle sèche vraiment pas là…'

'Quoi ? Oh non désolé !'

Le sourire de Sirius se décompose à l'idée de m'avoir trempée à vie.

'Ha ! Je t'ai bien eu !', je m'écrie en l'aspergeant à mon tour.

La journée se poursuit ainsi, dans la joie et la bonne humeur, et nombreux sont les passants qui vous diront qu'ils ont vu défiler un jeune homme légèrement vert accompagné d'une jeune fille, tout deux trempés de la tête aux pieds et en proie à un énorme fou rire – évidemment, la plupart d'entre eux ajouteront que la jeune fille était d'une beauté transcendante.

Finalement, je me retrouve avec des sacs remplis de sucreries, de vieux objets inutiles, de bouteilles d'eau qui ne sèche jamais – enfin plutôt qui sèche après deux heures – et de livres à l'aspect intéressant. Sirius m'a même acheté un bracelet porte-bonheur – apparemment, c'est un vrai porte-bonheur, mais je ne fais que partiellement confiance aux affirmations du vendeur de chez Pirouette et Badin.

Nous nous arrêtons devant un dernier magasin.

'Oh ! Regarde ! Il est trop mignon ! Il me voit ! Oh ! Ses yeux sont tellement grands et noir que je peux me voir dedans, tiens ! Oh ! Coucou ! Coucou ! Mais oui ! Coucou !'

'Euh…Jane ? Tu nous fais quoi là ?'

'Mais regarde le !'

'Jane, c'est un chat.'

Je me rends soudain compte que je dois avoir le même comportement en ce moment que Sirius devant son balai il y a quelques heures.

'Euh, oui, mais il est…euh…attendrissant.'

'Tu veux l'acheter ?'

'Quoi ? Mais je ne vais pas me ramener à l'école avec un animal !', je m'indigne.

Sirius me regarde comme si j'étais attardée.

'Bah pourquoi pas ? On a le droit aux grenouilles, au chouettes et…aux chats.', m'explique-t-il.

J'aurais du m'y attendre. Pourquoi ne pas apporter sa petite ménagerie personnelle au lycée ? Mais oui voyons !

'Euh…je n'ai jamais eu d'animal…je ne sais pas…'

Pouf !

Paf !

'Prends le, il est trop mignon !'

'Prends le, il est parfait pour tester les bonbons à explosion que tu viens d'acheter !'

Au moins, pour une fois, Jane-ange et Jane-diable sont d'accord…

Je ressors du magasin quelques minutes plus tard, accompagnée du petit chaton roux et blanc.

'Tu compte sérieusement l'appeler Macaron ?', me demande Sirius en grimaçant.

'Mais oui ! Il est à croquer !'

Sirius éclate de rire.

'Sirius ? Je crois qu'il va falloir qu'on rentre…tes parents avaient dit 'rendez-vous dans quatre heures'…'

'Hmmmm…je ne suis pas sûr de vouloir leur obéir…', répond Sirius avec un clin d'œil. 'Et puis, il y a quelque chose que j'aimerais te montrer…'

Il m'entraine vers je ne sais où, un sourire mystérieux collé sur le visage.

Nous nous arrêtons finalement devant un bâtiment très haut, dont le rez-de-chaussée accueille un bar. Sirius me pousse à l'intérieur, ignorant mes questions et mes plaintes concernant l'état plutôt délabré de l'endroit.

Le bar est rempli de fumée et la musique est très forte. Sirius me dit d'attendre et disparaît dans la fumée.

Il revient quelques instants plus tard, portant un verre dans chaque main.

'Viens.'

Je le suis vers une porte derrière laquelle se trouve un escalier étroit. Nous commençons à monter.

'Sirius…je…vais…te…tuer…je…n'en…peux…plus !'

Il se retourne vers moi et me sourit avant de me tendre un des verres.

'On y est.'

Nous arrivons sur le toit désert de l'immeuble. On peut encore entendre la musique, comme à travers du coton…

Je me tourne vers Sirius.

'Waouh !'

Par-dessus son épaule, j'aperçois des milliers et des milliers de petites lumières. On peut tout voir d'ici…tout Londres.

'C'est magnifique !'

'C'est mon endroit préféré de la ville…'

'Il ne manque plus qu'un ascenseur.', j'ajoute, et Sirius me tape sur l'épaule en riant.

'Je ne t'imaginais pas si romantique. Les lumières, la musique…c'est…', je continue.

'Oh, mais je suis très romantique.', dit-il en se rapprochant un peu de moi et en me fixant dans les yeux.

'C'est quoi ?', je demande en désignant le verre.

'Bierreaubeurre. Ne me dis pas que…tu ne connais pas les bierreaubeurres ? Mais qu'est-ce qu'on boit en Amérique ?', s'exclame-t-il.

'Du champagne.', je rétorque, mais goûte quand même. Ce n'est pas si mal…

Nous nous asseyons sur le bord du toit, les pieds dans le vide, et parlons.

Toute la nuit.

Dès lors, tous les matins, je prends mon petit-déjeuner avec Sirius et nous partons explorer les moindres recoins du chemin de traverse – c'est un petit chemin, et nous nous retrouvons le plus souvent à la terrasse d'un café à manger une glace.

Jane-ange et Jane-diable me tapent sur les nerfs à se disputer pour savoir si je devrais ou non sortir avec lui.

Je dois dire que quand Jane-diable a suggéré que ce serait cool d'arriver à Poudlard en sortant avec le mec le plus populaire de l'école avant même d'avoir franchi les portes du lycée, l'idée ne pas particulièrement déplu…

Sirius serre sa glace tellement fort que le cornet se casse.

'Sirius ? Qu'est-ce qu'il y a ?'

'Mon imbécile de frère…c'est au moins la cinquième fois que je le vois aller là-bas…vers l'Allée des Embrumes…'

'Et c'est mal parce que… ?'

Sirius me jette un regard surpris.

'Parce que c'est l'Allée des Embrumes ! Où il y a toutes les boutiques pleines de magie noire !'

'Il y a des boutiques pleines de magie noire !'

Je dois admettre que j'ai bien envie d'aller voir.

'J'aimerais bien savoir ce qu'il mijote en tout cas…je ne l'aime pas, mais je n'ai quand même pas envie que mon propre frère passe du mauvais côté…'

Pouf !

Paf !

'Tu sais ce qu'il te reste à faire…si tu réussi à prouver à tout le monde que son frère est un méchant, méchant garçon…tu décroche le premier prix…Sirius !'

'Non ! ne fais pas ça, Jane ! Arrête de mentir, arrête de manipuler les gens !'

Je fais un sourire malicieux. Après tout, si je veux être populaire, il me faut Sirius. Et si je veux Sirius…

'J'ai un plan.'

'Quoi ?'

'Tu m'a fais découvrir ton monde cette semaine…laisse moi te montrer le mien ! Celui de la manipulation et des sous-entendus ! Bon alors, j'ai un polaroïd dans mon sac parce que…'

Pour prendre des beaux mecs en photo. Sirius, entre autre.

'Parce que… j'adore la photo ! Bref, on va le suivre. Et si on le voit en train de faire quelque chose de mal, acheter je ne sais quoi dans une des boutiques, on prendra une photo, et tu pourras la montrer à tes parents… Je suis sûre qu'eux non plus ne veulent pas que leur propre fils passe du mauvais côté !'

Nous nous faufilons dans l'allée sombre à la suite du frère de Sirius. Je passe d'abord, il y a moins de chance qu'il me reconnaisse. Nous nous collons au mur et zigzaguons à travers les bacs de marchandise douteuse.

'Regarde !', s'exclame Sirius.

'CHUT !'

Il ne faut jamais parler ! On pourrait se faire repérer ! Non mais il n'a jamais suivit quelqu'un avant ou quoi ?

Le frère de Sirius s'arrête près d'un autre garçon, adossé à un mur. Je sors mon polaroïd et essaie de me rapprocher le plus possible.

Le frère de Sirius s'adosse lui aussi au mur, juste à côté du garçon. Il sort un petit paquet de sa veste et le passe à l'autre garçon. Je prends une photo. L'autre garçon sort une bourse de sa veste et la passe au frère de Sirius. Je reprends une photo.

Je range les deux photos dans ma poche et rejoint Sirius.

'Viens, vite, il faut qu'on parte d'ici avant qu'ils nous voient.'

Je respire à nouveau sereinement une fois de retour sur le Chemin de Traverse.

'Bon, il est dealer ou quoi ? Viens, il faut qu'on montre ça à tes parents pour que leur fils adoré baisse un peu dans leur estime…'

Sirius me rattrape par le bras.

'Non, attends. J'ai une bien meilleure idée…'

Un sourire machiavélique digne des miens se dessine sur son visage.

'Une idée qui nous permettra de nous amuser un peu…'

Mon plan tombe à l'eau, mais j'ai bien envie de savoir ce que Sirius a en tête.

'J'adore m'amuser. Je t'écoute.'

'Je t'expliquerais…à Poudlard.'

Je lui lance mon fameux regard meurtrier. Demandez à Quasimodo, il vous confirmera que la patience et moi, ça fait 36.

'En parlant de Poudlard…viens, allons chercher mon uniforme.'

Dès qu'il a passé la porte du magasin de Madame Guipure, Sirius commence à crier tout un tas de choses incompréhensible, un charabia qu'il accompagne d'une gesticulation prononcée qui me permet de me recevoir son bras dans la figure deux ou trois fois. J'aperçois deux garçons à l'intérieur, vraisemblablement des connaissances de Sirius à en juger par leur comportement semblable à celui de ce dernier. Ils finissent tous par se jeter dans les bras l'un de l'autre – que de virilité…

Finalement, tout le monde se calme et je décide de rappeler au monde que j'existe, moi, aussi.

'Bonjour ! Je m'appelle Jane.'

Sirius s'empresse de faire les présentations.

'Les mecs, c'est Jane, une amie.'

Je me tourne vers les deux garçons auxquels il parle et leur fait mon plus beau sourire, histoire de leur faire croire que je suis une personne pleine de joie, de gentillesse et de gaieté, au moins pour le moment.

J'ai vraiment envie de les prendre en photo pour illustrer l'expression 'les contraires s'attirent'.

Le premier est…comment dire…moche. Soyons francs. Il est petit, gros, ses cheveux ont un aspect étrange, comme s'il voulait les faire pousser pour se donner un style mais que ça avait raté, ses yeux sont petits, ronds, gris, il a un sourire crispé. En plus, il est habillé comme un sac.

Le second est…comment dire…beau à en mourir. Il est grand, musclé, ses cheveux noir charbon sont savamment désordonnés, ses yeux marrons en amandes sont tout simplement magnifiques, il porte des lunettes rondes qui lui donne un air intelligent, son sourire parfait dévoile ses dents blanches et alignées à la manière d'une pub pour dentifrice. En plus, il et habillé comme un mannequin. En fait, il pourrait très bien l'être. Mannequin, je veux dire. Du genre de ceux qui posent torse nu, de préférence.

'Peter, Jane. Jane, Peter.', annonce Sirius en me désignant le petit bizarre, 'James, Jane. Jane, James.', continue-t-il en me désignant le mannequin.

James…ça me dit quelque chose.

'Le capitaine de l'équipe de Quidditch !', je m'exclame.

Le sourire de James se fait encore plus prononcé. Il passe sa main dans ses cheveux.

J'aurais du m'en douter, avec un physique comme ça, ça ne pouvait être qu'un sportif.

Madame Guipure apparaît de derrière un comptoir et me tend un sachet, ainsi qu'à James et Peter.

'Vos uniformes ! Bonne année scolaire, essayez de ne pas trop les abîmer quand même.'

James, Sirius, Peter et moi retournons au Chaudron Baveur et nous installons à une table pour commander des Bierreaubeurres. Les garçons se lancent dans une discussion mouvementée sur le Quidditch, et moi je me contente de faire les yeux doux à James et de sourire, après tout je n'y connais rien.

Les Bierreaubeurres arrivent et je profite du silence qui s'installe lorsque les garçons se jettent dessus pour ramener le thème de la conversation sur quelque chose de bien plus intéressant – moi, sans vouloir me vanter.

'Alors, vous êtes tous à Poudlard ensemble ?'

'Oui, on est à Gryffondor.', me répond James, 'Mais toi, t'es à Poudlard ? Je ne t'avais jamais vue !'

'Je suis nouvelle.'

'Sérieusement !'

'Ca existe ?', demande Peter en se joignant à la conversation.

'C'est génial !'

'Tu dois être stressée.'

'Tu viens d'où ?'

'T'allais à quelle école ?'

'T'as quel âge ?'

'T'es en quelle année ?'

Et voilà, mission accomplie. Devenir le centre de l'attention devient un jeu d'enfant…

'Euh…oui, sérieusement, oui, ça existe, non, je ne suis pas trop stressée, je viens de New York, j'allais à Godrick's High School, j'ai seize ans et je suis en sixième année.', je réponds en feignant d'être intimidée par toutes ces questions.

Je m'empresse ensuite de résumer ma vie en quelques phrases – d'accord, quelques dizaines de phrases. Ok, quelques centaines. Bon d'accord, ça fait 40 minutes que je parle sans interruption – pour que James et Peter sachent à qui ils ont affaire.

Une fois que la bouche de Peter est grande ouverte et que James m'écoute avec plus d'attention qu'une première de la classe qui écoute son prof, je m'excuse de monopoliser le temps de parole sans m'en rendre compte – 'Ha, ha, ha,', me dit Jane-diable – et demande à en savoir plus sur James et Peter, histoire de leur faire penser que je suis polie.

James et Peter feignent les timides. C'est donc Sirius qui s'y colle.

Je crois qu'il en a marre que je fixe James comme si c'était la septième merveille du monde. Il dégage ses cheveux de ses yeux et me lance le regard le plus à tomber du monde.

'James est le capitaine de l'équipe de Quidditch. C'est le meilleur attrapeur de tous les temps ! Il est super fort à l'école, en plus. Et puis il est riche.', déclare-t-il en lançant un clin d'œil à son ami dont les joues virent au rouge.

Oh, mais c'est qu'il est embarrassé d'être aussi parfait. C'est trop mignon. Il aperçoit mon regard fixé sur ses beaux yeux et s'empresse de passer sa main dans ses cheveux et de me sourire de son sourire parfait.

'Et Peter est…euh…il est…comment dire…Peter est gentil est attentionné ? Et c'est…un très bon ami !'

La liste des qualités et carrément plus courte… Surprenant.

J'ignore complètement Peter et me tourne vers James.

'Alors, sportif, intelligent…comment fais-tu pour concilier tout ça ?', je demande en posant mon menton sur ma main et en lui jetant un regard langoureux.

La conversation se poursuit ainsi jusque tard la nuit, James est charmant, Sirius me fait mourir de rire, Peter est…Peter, malheureusement, mais en tout cas je m'amuse bien.

James et Peter passent eux aussi leur fin de vacances au Chaudron Baveur, et je dois dire qu'entre les glaces, les magasins, les bierreaubeurres, les heures de discussion et les petites remarques amusantes de Sirius, je ne vois pas le temps passer.

Je n'ai, à mon plus grand malheur, toujours pas réussi à sortir avec James ou Sirius – c'est assez dur de s'immiscer entre eux, ils passent tout leur temps collés l'un à l'autre – et je vais donc devoir particulièrement m'appliquer pour y arriver dans les deux jours qui me restent avant la rentrée. Au pire, je serais au moins amie avec le top du top – je ne parle pas de Peter bien sûr – et ça m'aidera forcément à devenir la reine du lycée…

Pouf !

Paf !

'Jane ! Pour l'amour de Dieu ! Est-ce que tu te rends compte de ce à quoi tu pense ? Utiliser les gens est immoral ! Qui plus est pour de telles futilités !'

'La ferme, espèce de coincée ailée ! Jane, je suis fière de toi, ce plan m'a l'air plutôt pas mal ! Il ne se passera même pas deux semaines de cours que tu seras la plus populaire de Poudlard…'

Tout à fait d'accord.

'Mais est-ce que personne ici ne se rend compte de la stupidité de ce que vous êtes en train de faire ! Pourquoi est-ce que tu veux contrôler tout le monde tout le temps, Jane ? Tout le monde t'aimera telle que tu es…'

'Peut-être, mais ce serait tellement plus marrant comme ça…'

Et beaucoup plus rapide.

'J'en ai marre ! Vous vous liguez toujours contre moi ! Jane, tu ne suis jamais mes conseils !'

'Effectivement, et résultat, tout lui réussit. Tu t'enfonce toi-même, je te signale.'

'Jane, ne l'écoute pas. Tu pourrais te faire de vrais amis, au lieu d'accumuler les bouche-trous insignifiant.

'Quel intérêt ?'

Bon, vous me tapez sur les nerfs, j'essaye d'avoir une conversation, moi.

Justement, Sirius est en train d'agiter sa main devant mes yeux.

'Coucou ! Jane ? La Terre appelle la Lune !'

'Hein ?'

'Je demandais à tout le monde ce que vous voulez faire aujourd'hui.'

'Pour changer, je propose qu'on aille manger une glace, avant de passer au magasin de Quidditch !', propose James ironiquement.

'Euh…c'est pas que je n'adore pas le Quidditch, mais on fait exactement la même chose tous les jours…vous n'auriez pas envie de faire un truc nouveau ?', je renchéris.

'Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? On a été partout sur le Chemin de Traverse…'

'Exactement…et si pour une fois, on sortait par là ?', je continue en pointant l'entrée du doigt.

Peter me lance un regard plein d'incompréhension.

Ce garçon est exaspérant.

'Tu veux dire…', commence Sirius, 'tu veux qu'on aille chez les moldus ?'

'Bah…oui.'

Les trois garçons échangent un regard incertain, mais face au manque d'alternative possible, ils se décident à me suivre.

'Vous savez, c'est très intéressant…c'est presque comme de l'autre côté', je continue en franchissant la porte, 'sans la magie quoi. Et puis, c'est Londres ! Ce serait criminel de pas jeter un coup d'œil au moins. Bon par contre je propose qu'on ne reste pas trop dans ce quartier affreux, je vais nous appeler un taxi.'

Je m'arrête sur le bord du trottoir et lève le bras. Un taxi s'arrête à mon niveau.

Je me retourne vers les trois garçons pour leur dire de monter. Ils sont tous plantés là, la bouche grande ouverte, à regarder un peu partout comme s'ils n'étaient jamais sortis de leur monde avant.

Enfin…façon de parler. Ils sont déjà sortis de leur monde avant. Non ?

'Dites-moi…vous êtes déjà allés dans le monde moldu quand même ?'

'Bah…vite fait…', m'apprend Sirius.

'J'habite dans un quartier sorcier…donc…non, en fait, à par en passant…', avoue James.

Peter se contente de marmonner quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe en fixant le bout de ses chaussures.

Je lève les yeux au ciel.

'Vous rigolez ! C'est pas possible !', je m'exclame, 'Après tout il y a une première fois à tout, alors montez ! Et essayez d'être un minimum discrets…', je continue alors que Sirius commence à examiner la portière du taxi comme s'il s'agissait de quelque chose de fascinant.

Nous arrivons devant le Big Ben, et les garçons sortent du taxi en titubant. Les passants leur lancent des regards méfiants, apparemment ils les croient saouls, à 10h du matin. En même temps, comment peuvent-ils deviner qu'en fait, leur comportement étrange est dû au fait qu'ils n'ont jamais mis les pieds dans une voiture avant aujourd'hui?

Nous nous baladons dans la ville, et je m'amuse à jouer les guides touristiques.

Nous allons à la Tower of London, où nous regardons une exposition des bijoux royaux. Les garçons commencent à élaborer un plan digne de James Bond pour les voler, et je dois les traîner hors de la salle pour éviter qu'ils le mettent à exécution.

Ensuite, nous allons au Buckingham Palace, et James et Sirius s'amusent à imiter les gardes et leur façon de marcher jusqu'à ce que le regard meurtrier de l'un d'eux leur en coupe l'envie. Nous traversons alors London's Bridge, en chantant la fameuse comptine 'London's Bridge is falling down' à tue-tête tout le long du chemin.

A midi, nous nous arrêtons pour acheter des Fish and Chips emballés dans du papier journal que nous dégustons au bord de la Tamise.

Nous avons tous mal au pied, et pour faire une pause nous entrons dans un magasin de seconde main pour essayer tout et n'importe quoi – oui, c'était mon idée, et avouez qu'elle est géniale. Au départ, nous nous habillons n'importe comment, puis je décide de m'amuser à relooker les garçons – enfin, James et Sirius. Peter est irrécupérable. Avec mes conseils, James et Sirius mettent des jeans troués, des T-shirt blancs et des vestes en cuir, ce qui leur donne un petit look rebelle et leur va magnifiquement bien. Peter les imite, mais…ça n'a malheureusement pas le même effet. Je leur trouve des montagnes d'habits qui leur vont affreusement bien. En même temps tout leur va bien, à eux et à leur corps de rêve – je ne parle pas de Peter, évidemment. Ils finissent même par faire quelques achats, et les garçons se prennent tellement au jeu que nous finissons la journée en faisant du shopping dans tous les magasins de luxe de la ville – des magasins ou moi aussi je peux m'acheter quelque chose, au moins.

Epuisés, nous nous asseyons sur les marches du British Museum pour se reposer quelques minutes. Sans perdre mon objectif des yeux, j'en profite pour poser ma tête sur les genoux de James dans un geste anodin. Le soleil brille, les oiseaux chantent…il doit être au moins 19h, et il y a moins de gens dans les rues. Tout est calme. Je pourrais rester là des heures, à profiter du silence…

'POTTER !'

L'interpellé se relève brutalement, envoyant ma tête valser sur les marches en pierre – aïe.

Je me redresse en me massant l'arrière du crâne. Quelque chose ou quelqu'un se tient devant moi et me cache le soleil.

C'est une fille qui à l'air d'avoir notre âge. Vraisemblablement, elle sort du musée : elle porte des livres sur l'art dans ses bras. Elle a l'air de connaître James, et quelque chose qu'il a fait semble la mettre dans tous ses états.

'Bonjour !', lui déclarent Peter et Sirius en souriant.

Ils la connaissent aussi, apparemment.

'Bonjour.', leur répond-elle sur le ton le plus froid que j'ai jamais entendu – hormis le mien, évidemment.

James lui lance le sourire le plus charmeur que je n'ai jamais vu. Il se passe la main dans les cheveux – il fait ça vraiment souvent, décidemment…

'Evans ! Quel plaisir de te revoir. Je vois que tu rayonne de bonne humeur, comme d'habitude…Comment ça va ?...'

Elle le foudroie des yeux. Pour une raison inconnue, Sirius et Peter sont en train de s'étrangler de rire comme des andouilles.

Soudain, le regard de la fille se porte sur moi. J'en ai des frissons. Elle fait vraiment peur. Son regard ne me lâche pas, et je décide de le soutenir pour lui montrer de quel bois je me chauffe. Je plonge donc mes yeux dans les siens, et face à ma provocation – elle s'attendait apparemment à ce que je parte en courant – ils deviennent encore plus menaçants. Ses pupilles se dilatent, on voit de moins en moins ses iris verts. Qu'est-ce que c'est que cette folle ?

Sans la quitter des yeux, je lui adresse un sourire mauvais.

'Bonjour, je m'appelle Jane.'

Je la vois serrer les dents.

'Bonjour…', commence-t-elle, sur un ton encore plus froid, avant de rejeter ses cheveux roux par-dessus son épaule, 'Je m'appelle Lily.'

Peter et Sirius éclatent à nouveau de rire.

'Potter, je peux te parler trois secondes, s'il-te-plaît ?', demande Lily sans me quitter des yeux.

James, adoptant un comportement de bon petit chien obéissant, s'écarte avec elle.

'Mais qu'est-ce qu'elle a ?'

'C'est Lily…elle est très jalouse…', m'informe Sirius entre deux éclats de rire. Je lui envoie un regard meurtrier pour l'aider à se calmer. 'Elle et James se tournent autour depuis leur premier jour à Poudlard. James est fou amoureux d'elle, je pense. Il adore la…provoquer. Je pense qu'il s'imagine qu'en suivant cette méthode elle arrivera à un point où elle le détestera tellement qu'elle se jettera dans ses bras. Mais pour l'instant, elle…elle fait comme s'il elle n'en avait rien à faire de lui, à par quand il s'agit de lui crier dessus. Mais apparemment, elle considère qu'elle est la seule que James peut énerver à longueur de journée…à en juger par son humeur massacrante…'

'Et pourquoi elle a envie de me voir me faire piétiner par un hippogriffe ?'

'Parce que tu es un peu trop proche de James à son goût, à mon avis.'

Je lève les yeux au ciel. Je ne veux pas le lui voler, son James. Je veux juste le lui emprunter quelques semaines !

Mais bon après tout, je n'ai pas franchement envie d'avoir Lily comme ennemi, et je décide de laisser tomber James-le-mannequin-sportif pour me concentrer sur Sirius-le-rebelle – au grand damne de Jane-ange, bien sûr.

Nous rentrons tous au Chaudron Baveur, où Lily séjourne elle aussi en attendant la rentrée.

Même après sa petite discussion avec James, elle n'a pas encore l'air de m'avoir pardonné d'avoir – Oh sacrilège ! – posé ma tête sur les genoux de son non-petit-ami. L'ambiance est plutôt tendue, et Sirius nous propose d'aller faire une petite fête à son endroit préféré, sur le toit de l'immeuble, histoire de nous changer les esprits avant le dernier jour de vacances qui arrive demain – et de décoincer Lily à coup de Bierreaubeurres par la même occasion.

On demande à toutes les personnes de notre âge que nous croisons si elles veulent venir, et une fois sur le toit, je me rends compte que la fête s'annonce…pas mal du tout. Bon bien sûr j'aurais fais mieux, mais là elle a quand même été organisée en trente minutes. Une bonne cinquantaine de personne sont venues et dansent au son du rock and roll provenant du bar en bas. Peter danse tout seul, Lily avec James et Sirius avec moi. Ça semble aller à Lily qui n'a plus l'air de vouloir m'égorger, pour l'instant au moins.

La musique change et un autre garçon vient demander à Lily de danser avec elle.

Et elle accepte, cette imbécile, sous les yeux ébahis de James – je comprends qu'elle veuille le rendre jaloux, mais là je sens que ça va mal tourner.

James a l'air complètement désemparé, et je le vois chercher des yeux une nouvelle partenaire de danse.

Pitié, pas moi. Pitié pitié pitié ! Lily va me tuer !

Sourd aux messages que je tentais de lui envoyer par télépathie, il s'approche de moi et me tend la main.

Je ne peux pas dire non, il vient de se faire jeter comme un vieux truc inutile par Lily !

Et bien sûr, c'est un slow. Evidemment. L'univers s'acharne contre moi, décidemment. Lily me foudroie du regard.

Elle se décroche de son partenaire et vient m'arracher au mien, et pas d'un geste délicat. Non. D'un geste bien violent impliquant griffures et écrasement de poignet douloureux. Elle m'amène dans un coin désert.

'Pour qui tu te prend ?'

'Lily, désolé, j'ai rien fais moi !'

'De quel droit tu fais ça ?'

'Mais vous sortez même pas ensemble ! Tu le déteste'

Elle devient de plus en plus rouge.

'C'est pas une raison !'

'Mais j'en veux pas moi, il est tout à toi ! Il m'a juste demandé de danser avec lui ! Tu faisais exactement la même chose avec l'autre type !'

'Et tu me juge en plus ?'

J'avais raison. Cette fille est folle.

'Mais non !'

'Et tu me contredit ! Espèce de garce !'

Je ne sais plus quoi faire. J'aperçois Sirius au loin. Mon cerveau commence à marcher en mode accéléré et j'élabore un plan à la vitesse grand V.

'Lily, je comprends que tu sois jalouse, mais je ne m'intéresse pas du tout à James. Tu veux une preuve ?'

Elle me regarde sans trop comprendre. Je vais rejoindre Sirius, je l'attrape par la main, il se retourne vers moi. D'un seul mouvement, je colle mes lèvres au siennes, sans trop réfléchir. Au pire, je n'aurais qu'à lui dire que j'ai fais ça pour survivre à Lily la tueuse, s'il me repousse.

Mais il ne me repousse pas, bien au contraire. Bientôt, il se colle à moi et passe ses mains dans mes cheveux.

Les anglais embrassent très bien, décidemment.

Tout autour de nous, des gens s'arrêtent de danser et nous dévisagent. Certains garçons sifflent. Mais je m'en fiche. Je suis en train d'embrasser Sirius et plus rien ne peux détourner mon esprit de ses bras musclés autour de moi.

Je finis la soirée dans les bras de mon nouveau petit-ami, Jane-diable jubilant dans mon esprit. J'ai froid, et il me prête sa veste en cuir tout en me serrant contre lui pour me réchauffer. Lily semble satisfaite. Je n'aurais jamais pensé que grâce à elle, tous mes plans se réaliseront…

Le soir, je reste longtemps allongée sur mon lit à fixer le plafond tout en caressant Macaron distraitement. Finalement, l'année scolaire ne s'annonce pas si mal.

Sirius, ce rebelle, se faufile dans ma chambre en plein milieu de la nuit pour, comme disait Jessy, me citer Shakespeare en me regardant dans les yeux tout en me charmant de son magnifique accent anglais. Je ne résiste pas longtemps à tout ce charme et je recommence à l'embrasser avec toute ma passion.

Je passe la dernière journée de vacances à me balader dans le Chemin de Traverse, la main de Sirius serrée autour de la mienne, ce qui n'est pas désagréable du tout. Le soir, nous retournons au Chaudron Baveur pour faire nos valises – je subis quelques commentaires désobligeants de la part des garçons quand je suis obligée de venir leur demander de l'aide pour fermer la mienne, qui est peut-être un petit peu trop remplie.

Le lendemain arrive rapidement. Nous arrivons à la gare de King's Cross après un rapide voyage en taxi.

'Quelqu'un pourrait m'expliquer quel genre d'idiot à écrit sur mon billet que le train part du quai 9 ¾ ?', je demande.

Peter pouffe.

'Mais enfin, c'est un quai magique ! C'est pour que les moldus ne nous voient pas !', m'explique-t-il.

Je lui lance un regard meurtrier. Je n'aime pas me faire prendre pour une imbécile. Il va jusqu'à pousser un hoquet de terreur et détourner le regard.

Sirius éclate de rire.

'Toujours aussi courageux à ce que je vois, mon petit rat.', lui lance-t-il.

Mon petit rat ? Sérieusement ?

Sirius me traîne vers…un mur. Avant que je n'aie eu le temps de paniquer et crier comme une malade, nous fonçons en plein dedans. Et…émergeons sur un quai, à ma plus grande surprise.

Un grand train rouge est déjà là. Des élèves moyennement enchantés par la perspective d'une nouvelle année scolaire disent au revoir à des parents anxieux.

Je repère un employé portant un badge sur son pull.

'Vous, là ! Montez ma valise dans un compartiment.', je lui ordonne en désignant ladite valise à mes pieds.

Le grand garçon aux cheveux châtains clairs ouvre grand la bouche. C'est moi, ou il va protester ?

'Allez, allez, vous n'êtes pas payé à rester planté là comme un idiot !'

Il commence à soulever ma valise en bougonnant. Il est maigre, j'ai l'impression qu'il n'arrivera jamais à la trainer jusque sur le train…Oh et puis tant pis, je ne vais pas l'aider quand même.

Je ne sais pas pourquoi, mais Sirius et James sont morts de rire à côté de moi.

Lily apparaît à coté de nous, les mains sur les hanches.

'Oh Lily, toi aussi tu es une employée sur le train ?', je lui demande en repérant son badge sur sa chemise.

Elle me lance un regard ahuri.

'Quoi ?'

Sirius et James sont en train de se tordre de rire à en avoir les larmes aux yeux.

'Bah…t'as un badge d'employée non ?'

Lily me fixe d'un regard désespéré.

'Mais non ! C'est mon insigne de préfète…'

'C'est quoi une préfète ?', je demande.

'C'est une personne qui a plus de responsabilité que les autres. On peut donner des punitions, des retenues, enlever des points aux autres…', m'explique-t-elle en rejetant ses cheveux par-dessus son épaule et en prenant un ton quelque peu dédaigneux.

'Mais pour Lily, ça veut aussi dire qu'elle a le droit de crier sur tout le monde sans raison et de se trouver supérieure aux autres !', me précise James.

'POTTER ! Moins dix points pour Gryffondor !'

'Je te signale que l'année scolaire n'a pas encore commencé, Evans. Je te croyais plus intelligente que ça.', commente James.

Lily, fulminant de rage, tourne les talons et s'en va vers l'avant du train.

Je viens de me rendre compte de quelque chose. J'ai délégué la charge de ma valise à un préfet.

Je pars vers le train en courant pour le retrouver.

Il est en train de ressortir d'un compartiment après y avoir, vraisemblablement, trainé mon bagage.

Quand il m'aperçoit, il prend un air effrayé et commence à s'éloigner. Il croit apparemment que je vais encore l'obliger à porter je ne sais quoi.

'Attends !'

Il se retourne à contrecœur, le regard fixé sur ses chaussures.

'Je suis désolée, je t'ai pris pour un employé ! Tu avais un badge, je suis nouvelle, je ne pensais pas…désolée. Et merci pour ma valise, aussi.'

Je lui souris, espérant qu'il me pardonnera.

Il relève les yeux et me sourit timidement.

Je ne sais pas pourquoi, mais quand je croise ses yeux couleur caramel, mon cœur saute un battement. Je reste plantée là comme une idiote, la bouche grande ouverte.

Sirius apparaît tout à coup à mon côté.

'Remus ! Je vois que tu as fais la connaissance de Jane. Et de sa valise…', dit-il en souriant.

'J'ai fais la connaissance de sa valise, mais pas de Jane… Je m'appelle Remus Lupin. Ravi de faire ta connaissance.'

J'ouvre la bouche pour répondre. J'ai apparemment perdu la parole.

Finalement, j'arrive à articuler, 'Jane. Jane Kingsford. Ravie…'

Je lui tends une main tremblante.

Quand il la saisit, je peux jurer que je sens des frissons parcourir ma colonne vertébrale.

Il me sourit. Ce n'est pas le sourire parfait de James, ni le sourire séducteur de Sirius. Mais il fait battre mon cœur à un rythme affolant.

Sirius passe son bras autour de mes épaules. Le sourire de Remus disparaît.

'On va s'asseoir ?', propose James.

'Allez-y', dit Remus en désignant le compartiment à sa droite, 'Il faut que j'aille au compartiment des préfets pour un moment.'

'Ah, j'oubliais. Le devoir t'appelle.', continue Sirius en lui souriant.

Nous nous installons sur les banquettes.

Je ne sais pas ce qui m'arrive.

Ok, je sais très bien ce qui m'arrive. Je suis en train de craquer pour le pote de mon petit-ami. Bref, je m'appelle Jane, et je suis détestable.

xxx

Et oui, c'est déjà (ou plutôt enfin) finit ) J'espère publier un nouveau chapitre bientôt. Si vous aimez bien en tout cas. Bref, reviewer les gens ! Si vous avez envie. A bientôt !